Conversation avec Nisargadatta
253 pages
Français

Conversation avec Nisargadatta , livre ebook

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253 pages
Français

Description

La relation de ce voyage en Inde dans le territoire de Goa, Les Etats du Gujarat et du Maharashtra comporte de nombreuses références à l'univers mythologique de ce pays, mais également à celui du japon.
Le titre de l'ouvrage, Conversation avec Nisargadatta, se rapporte à un long entretien de l'auteur avec ce vénéré maître dans sa modeste demeure de Bombay-Mumbai.

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Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 305
EAN13 9782296716254
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CONVERSATION AVEC NISARGADATTA
Du même auteur
Yoga et Médecine - Manuel pratique,L’Harmattan, 2004.
Histoires de Gopal,Editions Adyar 1995.
Matière médicale, Maisonneuve éditeur, 1992.
La mention(Réf. N.b.)Notesle texte fait référence aux «  dans biographiques » en fin d’ouvrage. Je remercie Jean-Gabriel et Anita Pieters pour leurs intéressantes remarques désignées par les initiales(J-G.P.). Ma reconnaissance s’adresse également à Monique de Fontanes, ethnologue, pour ses amicales critiques. Yolande Déduit a assuré avec patience et efficacité la relecture du texte et sa mise en page. © L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13873-5 EAN : 9782296138735
Louis MOLINE-DÉDUIT
CONVERSATION AVEC NISARGADATTA
Récit
En couvertureMorha de DeviHimachal Pradesh (Kullu) e XIII siècle. Les mohra ou devatā sont des bustes en laiton de divinités qui, lors des festivités religieuses dans les régions himālayennes, sont fixées sur des ratha, sorte de palanquins. Don deLouis et Yolande Moline-Déduit au Musée Guimet,Paris,2007.
Après la mort de ma fille, je pris le temps de sécher mes larmes, puis décidai de partir aux Indes .I - Bo m ba y - M u m ba iÀ l’époque où se situe ce récit, il subsistait un vestige de la malle-poste des Indes, the Mail, la vénérable institution qui avait assuré pendant des décennies l'acheminement du courrier anglais par voie ferrée de Calais à Marseille puis par bateau jusqu'à Bombay. Tous les navires qui desservaient ce parcours maritime étaient honorés, quel que soit leur tonnage, du nom légendaire d'Oriental steamer. Modernisée, la nouvelle malle était devenue aérienne. Elle arrivait en France, venant de Londres, sous l'apparence d'un avion bimoteur à hélice, un DouglasDC6, qui, en surcroît des sacs de courrier, acceptait un petit nombre de passagers. Six ou sept escales, en saut de puce, conduisaient ce robuste appareil des bords de la Tamise à son terminus, la ville de Calcutta. L’entreprise était rentable. Le courrier confié à la poste aérienne était grevé d’une surtaxe importante. En 1947, le père Le Saux, bénédictin ayant consacré sa vie à la découverte de la mystique indienne, se jugeait trop « pauvre » pour l’assumer.(Réf. N.b.)Ce surcoût, établi en 1919, a perduré jusqu’en 1990. La malle-poste britannique prenait en France quelques voyageurs sur expresse réservation et dans la mesure des places disponibles. Mon passage entre Paris et Bombay avait été retenu et confirmé. Au jour dit, par un matin incertain et brumeux, je me présentai à l'aéroport du Bourget en compagnie de trois autres candidats au départ. Après le contrôle des visas, nous fûmes invités à monter l’un après l’autre sur le plateau d’une bascule pour y être pesés avec armes et bagages. Le total des poids fut additionné. Cette formalité était obligatoire étant donné que leDC6, sensible au décollage, était ennemi de toute surcharge. Un retard étant annoncé, le thé nous fut servi par le factotum de service. La compagnie avait prévu pour tromper notre attente l’excellent Queen Mary’s tea pour traiter ses passagers, a priori nantis et honorables. La malle des Indes, dans sa nouvelle version, n'avait rien d'un charter. Le prix élevé du ticket justifiait quelques égards. Une heure plus tard, voyageurs et guide traversaient à pied
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le tarmac pour rejoindre l'échelle de coupée descendue de la carlingue. Qui dira les joies que procurait dans les instants précédant le départ, l’épreuve magique du point fixe ? On oubliait les cahots maladroits du scarabée mécanique sur les rugosités du parcours. Prêt au décollage, il s’était enfin rangé en extrémité de piste. Poussés à plein régime, les deux moteurs devaient donner la preuve de leur puissance. Ils faisaient frémir le fuselage pendant que les freins bridaient le train d'atterrissage. La tension montait jusqu'à la brusque délivrance attendue, soudaine, libératrice qui plaquait votre corps dans un envolin altis. LeDC6volait bas. Un siège avec hublot vous réservait le plaisir de scruter l’atlas des champs, des villes, des plaines et des montagnes. Ce survol à moyenne altitude réservait au passage des Alpes l’émotion de trous d’air, d’incommodes roulis et de décélérations inattendues. Le confort de l’appareil était modeste. Il marquait cependant une amélioration par rapport auxpremierstemps de l’Aéropostale où les voyageurs s’installaient dans la carlingue au milieu des sacs de courrier. Pendant ces longs vols multi-escales, il s’établissait une agréable convivialité entre l’équipage et les hôtes. Sur la ligne Paris-Saïgon de l'ancienneTAI, le personnel navigant suivait les passagers d'un bout à l'autre du trajet pendant trois jours, les accompagnant aux escales et s'occupant de leur hébergement en arrêt de nuit. Notre malle-poste fit halte à Rome, à Athènes, puis à Chypre avant d'arriver au Liban. Nous devions repartir le lendemain dans la soirée. À Beyrouth, l'hôtel réservé par la compagnie compensait la simplicité du logement par une inoubliable vue sur le front de mer. Les temps morts du parcours m'avaient permis de nouer conversation avec un jeune passager embarqué au départ de Londres. Avec générosité, ses parents avaient accepté qu’il parte pour les Indes vers lesquelles il accomplissait son premier voyage. Son nom était Amir, le prince. Le lendemain de notre arrivée, je lui suggérai d'occuper cette journée d'attente par une excursion aux ruines de Baalbek. J’avais fort envie de revoir au passage les vestiges de l'ancienne cité. Un taxi nous conduisit de Beyrouth jusqu’aux ruines du temple dont le promoteur fut l'empereur
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Antonin. Je ressens une certaine sympathie à l’égard de ce personnage de l’Antiquité, étant comme lui d’origine nîmoise. Son long règne de 138 à 161 marque l'apogée de la Paix romaine. Pius, son surnom, le définit comme un homme vertueux qui réforma la dureté des mœurs, interdit la torture judiciaire et traita les chrétiens avec bonté. Notre Voltaire hésitait à croire que la grande modestie dont il fit preuve ne fut que de l’orgueil dissimulé. L’orgueil, dit le sage, est égal dans tous les hommes et s’il y a de la différence, c’est que le modeste le cache mieux.J’ai recopié le paragraphe consacré à Antonin dans son Dictionnaire philosophique. « Quelques théologiens disent que le divin empereur n'était pas vertueux ; que c'était un stoïcien qui, non content de commander aux hommes, voulait encore être estimé d'eux ; qu'il fut toute sa vie, laborieux, bienfaisant par vanité et qu'il ne fit que tromper les hommes par ses vertus ; je m'écrie alors : Mon Dieu, donnez-nous souvent de pareils friponsCette réflexion du patriarche de... » Ferney clôture l'article intitulé : Vertu. En fait, sainteté ou modestie disparaissent à jamais à l’instant où saints et modestes se reconnaissent pour saints et modestes. Certains puristes affirment que, pendant le jeûne rituel, le simple fait d'imaginer mentalement la moindre nourriture brise le jeûne. Amir, auquel je racontais l’histoire d’Antonin, avait été élevé dans une famille musulmane. Il m'apprit que le croyant ne s’interroge jamais sur la modestie. Au moment de la prière, il doit se courber en soumission au Très Haut. Toutefois, pendant que son front s'humilie, son gros orteil doit rester accroché au sol comme celui du 1 serviteur prêt à se dresser au premier l'appel. Si la prière est quotidienne, il arrive que la peau du front par attritions répétées sur le sol finisse par être marquée par une petite callosité. Le président de la République d’Egypte, Anouar el Sadate, homme courageux, tristement assassiné, portait sur son front cette marque de piété.
1 (J-G.P.)«Sur des fresques babyloniennes, on voit le guerrier agenouillé devant le roi avant de monter à la bataille. Il a un genou en terre, la plante du pied est retournée vers le ciel à l’exception du pouce. Le pouce repose alors seul sur la terre comme pour recevoir d’elle, à ce niveau très précis du contact, l’élan vital dont le guerrier a besoin ».Annick de Souzenelle,Le symbolisme du corps humain, Albin Michel,1997.
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Le chauffeur de taxi nous avait indiqué un restaurant attrayant, près du site de la ville antique à côté de l'agréable source Ras-el-Aïn. La terrasse était couverte d'une vaste treille. Cet ombrage reste associé au souvenir d’un somptueux taboulé qui nous fut servi ; semoule de blé, feuilles de menthe, persil, tomates, assaisonnés d'huile d'olive et de jus de citron. Je ne veux pas quitter Baalbek sans avoir narré un souvenir personnel qui me relie au grand empereur nîmois. Mes trésors de famille recèlent une précieuse relique funéraire de l’époque romaine. Elle fut mise à jour pendant les travaux de construction d’un mazet dans une vigne appartenant à mon arrière grand-père en bordure de l’antique viaLUTEVA reliant Nîmes à la ville de Lodève. La coutume était, en effet, de disposer les tombeaux le long des grandes routes. Les maçons découvrirent un cercueil de plomb contenant un squelette. Dans la bouche du défunt, on trouva la dîme de Charon. La dîme, en principe le dixième des revenus,decima pars, n’était plus qu’un symbole. Traverser le fleuve des enfers dans la barque du terrible nautonier, ne coûtait pas cher : une pièce d’argent à l’effigie d’Antonin-le-Pieux et un as de bronze de Nîmes marqué COL.NEM en abrégé pourcolonia nemausensis.portait les L’as armes de la ville : un crocodile enchaîné à un palmier. Souvenir des campagnes militaires d’Egypte, l’animal était devenu la mascotte des vétérans légionnaires qui fondèrent la citée. Il y a peu à dire de la monnaie d’argent qui date parfaitement la découverte archéologique. En revanche, je m’émerveille de l’as de Nîmes. Le crocodile et le palmier sont à leur place, mais ils ne sont pas seuls. De part et d’autre du palmier figurent aussi sur le même avers un soleil et deux nuages. Passe le soleil que tant de rois puissants ont voulu égaler, mais que dire du nuage, symbole de l’éphémère… Existe-t-il au monde une  2 autre pièce de monnaie représentant un nuage ?
2 (J-G.P.)On connaît trois émissions de cette monnaie : la première en 28-27 avant J.-C. la seconde en 8-3 avant J.-C. et la troisième en 10-15 après J.C.
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