Fils... ou l'utopie d'un monde réel

Fabien Gamel

Description

« Fabien ! pourquoi ne pars-tu pas en voyage ? »
Telle est la question qui allait bousculer soudainement et radicalement l'orientation de ma vie un soir d'avril 2016. Cette ouverture insoupçonnée qui m'invitait à lâcher prise, a vu naître aujourd'hui ce livre que vous tenez entre les mains.
Né d'une envie profonde de partager cette expérience quotidienne au contact de l'inédit, il est le témoin vibrant du cheminement qui déroula toute cette histoire. Cette résolution spontanée de partir s'est révélée être la continuité de mon cheminement spirituel en gestation depuis de nombreuses années. Elle est aussi à l'origine d'expériences lumineuses qui m'ont été données de vivre tout au long de ce voyage intérieur au contact de ce vaste monde qui nous entoure.
De mon île natale en passant par l'Amérique du Sud et l'Asie, il sera question de l'odyssée d'une vie tracée au gré du vent. Faite d'expériences amusantes et troublantes, ainsi que d'enseignements déterminants, voici l'histoire qu'il me tarde à présent de vous conter.

Sujets

• Lettres et linguistique
• Voyage
• Autobiographie
• Spiritualité

Informations

• Publié par: Iggybook
• Date de parution: 17 octobre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782379790959
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 9 Mo

Extrait

Fils ...
ou l’utopie d’un monde réel
Récit d’un voyageur en pleine confiance




Fabien GAMEL
Fils ... ou l’utopie d’un monde réel
Récit d’un voyageur en pleine confiance


« Qui est ce petit garçon accroché au rêve,
Souhaitant intensément s’éveiller ?
Un être qui, parmi tant d’autres,
Se débat avec les faits divers de sa vie.
Déposant ses joies et ses peines
Au seuil du grand infini
Qui depuis toujours lui sourit. »
M.


Introduction
Fils ... ou l’utopie d’un monde réel...
– Pourquoi ce titre ? Ou plutôt, comment ce titre ?!
Je me souviens qu’il s’est clairement imposé à moi, comme une évidence, à un moment banal et pourtant essentiel de mon existence. Pendant le dîner.
Âgé de 19 ans au soir de cette époque révolue de ma vie, cette inspiration soudaine ne me quittera plus, gravée à jamais dans le marbre éthéré de mon esprit. Seul un sourire béat traduisait les effets visibles de cet instant de grâce que je ne comprenais pas.
Mes parents devinrent, à ce moment-là, les témoins inconscients de ce qui marquera le début de ma volonté d’écrire. Sous les traits d’une conversation philosophique entre deux personnages que j’avais nommés « fils », ils n’avaient d’autre identité que celle de l’appartenance au grand Tout universel.
Lors de leurs échanges, les deux interlocuteurs se plongeaient corps et âme dans des réflexions « bêta-physiques » au sujet du ” monde environnant qui les environnait . “ Une introduction humoristique et théorique qui allait se métamorphoser bien plus tard en une histoire fondée sur un vécu, le mien.
Je tiens à préciser qu’il m’a fallu quelques années pour me pencher sur la signification intrinsèque de ce titre encore totalement mystérieux, au-delà de la combinaison esthétique de ces mots qui sonnaient juste à mes jeunes oreilles. C’est bien plus tard que je commençais à en cerner doucement le sens sur le plan empirique.
Je saisis aujourd’hui cette opportunité de déposer comme un petit ornement le récit de mon passage sur cet infini qu’est la vie. Je n’ai pas entrepris d’écrire ce témoignage pour tenter d’embellir ce qu’elle est. Elle n’en a pas besoin. C’est uniquement pour lui témoigner de mon affection à travers le filtre de ma propre appréciation.
Toutes les expériences de vie relatées ici seront autant de marches parcourues sur un sentier qui s’éclaircira à mesure que nous franchiront ensemble les paliers de cette histoire. Anodines, parfois troublantes, elles ne manquent jamais de m’interroger et d’en apprécier la magie qui échappe à ma raison, mais qui parle sans filtre à ce que l’on pourrait appeler « mon cœur ».
Autant vous prévenir : à partir de cet instant, ce sera lui qui parlera. Ma raison, elle, se chargera simplement de mettre en forme, comme elle le peut, le récit de ce vécu intérieur au contact de ce monde que l’on dit extérieur.
Mes expériences seront, de temps à autre, agrémentées de photos, et de peintures que j’ai réalisées au fil de ces dernières années. Exprimant les pérégrinations de mon monde intérieur, l’idée sera d’illustrer le processus à l’œuvre comme un appui aux mots que j’emploierai. Ceci, afin de réaliser un tableau un peu plus imagé de toute cette histoire.
– Sans tarder, ami lecteur, je dois me confier.
La quête de cette nature véritable, un temps oubliée puis considérée comme utopique, refait irrémédiablement surface. Elle me pousse doucement à jeter un regard nouveau sur ce monde tout autour. Ce monde qui, malgré son apparente solidité, perd soudainement toute consistance.
Pour commencer, en vous épargnant des années de cheminement, voici de façon brute ce que j’ai appris au fil du temps :
– La réalité n’est pas de ce monde ... !
Cela dit, vous savez tout. Vous pouvez arrêter là la lecture. Je ne vous en dirai pas beaucoup plus en substance. Ou alors ... ! Nous pouvons faire un bout de chemin ensemble afin de mieux cerner et ressentir ce que nous cachons à notre insu derrière le paravent du monde que nous projetons et percevons inlassablement au quotidien.
Mais revenons un temps sur terre. Je ne voudrais pas vous perdre alors que le voyage n’a pas encore commencé.
Malgré, ou plutôt grâce à nos différents points de vue inévitables, je me lance et ouvre le ciel de mon univers pour rejoindre le vôtre, afin de passer, le temps d’un récit, un moment ensemble et partager un monde nouveau : le nôtre.
Je vous invite au cœur d’un voyage sans distance. Là où les paysages de la pensée défileront et se manifesteront selon la couleur de votre regard. La trame de notre périple se déploiera doucement sur le terreau de mon cheminement en gestation, jusqu’à porter ses fruits sur la toile colorée du monde qui nous entoure. Je distillerai des mots pour éveiller vos sens à ce qui ne peut être vu, afin que l’invisible devienne palpable et que mes souvenirs se soustraient au passé, devenant un présent que je tiens à vous offrir maintenant, à chaque instant. Les mots ne seront plus des mots, mais des monts où mes démons vous dévoileront mes joies sans peine, et mes peines avec joie.
– Décrochez vos ceintures, envolons-nous !




I. Inspiration


Premier contact

Vision d’enfance


Notre voyage commence ici, au beau milieu de l’océan Indien. Plus précisément, sur une petite perle volcanique qui jaillit des profondeurs de la mer il y a des millions d’années : l’île de La Réunion.
C’est sur cette terre abondante de nature et de cultures que je vis le monde s’ouvrir devant mes yeux. Bercé quotidiennement par le soleil et l’amour de mes parents depuis 1984, il m’aura tout de même fallu trois années d’errance, du landau à l’école maternelle, pour qu’une expérience singulière finisse par marquer profondément l’orientation de ma vie jusqu’à aujourd’hui.
L’aube de ma vie fut, entre autres, marquée par l’atmosphère paisible de recueillement que je partageais avec ma mère. Lors de ces moments précieux réitérés chaque soir avant de me coucher, nous communions le plus simplement du monde au cœur de cette omniprésence que les mots ne peuvent décrire.
Dans le contexte serein et vibrant de ce temps-là, arriva cette matinée mémorable où le soleil baignait mon jardin de toute sa lumière. Mon grand frère balayait sans relâche les feuilles mortes de notre manguier. Alors que je levais les yeux et portais mon regard à travers les feuillages, un être de lumière invisible pour mon frère, se tenait. Cette apparition soudaine me paraissait tout à fait naturelle à ce moment-là, tout comme les oiseaux parcourent le ciel sans effort. Je contemplais ainsi, non sans émotion, le miracle opérant dans le vaste univers du jardin de mon enfance.
Au contact de cet être, une lumière éclatante inonda mon pied de ses rayons. Je me pressais immédiatement de relater ce qui venait de se passer à mon frère. Avec mes mots d’enfant je lui dis :
– Jésus a klaxonné mon pied !
Mon être tout entier venait d’être ébloui. Ma mère me rapporta que je lui avais dit qu’il était comme le « Jésus de l’église ». Autrement dit, tel un prêtre vêtu de blanc. De confession catholique à ce moment-là, je suppose avoir attribué le nom de Jésus à cette vision car je n’avais pas d’autres références à proposer. À moins que ...
N’ayant plus l’ombre d’un souvenir visuel de cet épisode lumineux, j’en conserve cependant une empreinte tout à fait palpable en mon for intérieur. C’est toujours avec la même émotion que je me « rappelle » de temps à autre cet instant. Tel un mythe, une histoire ancienne perdue dans les limbes d’un autre temps, sa teneur est pourtant tout à fait active à l’intérieur comme au premier jour.
Quoi qu’il en soit, cette apparition eut pour effet un questionnement existentiel relativement précoce, teinté d’une foi profonde en cette lumière vivante en moi depuis cet instant. Il m’aura fallu voir s’égrener une vingtaine d’années à travers le grand sablier pour que mes questions trouvent leurs réponses.
C’est à l’&