Françoise Faucher

Anne-Marie Villeneuve, Jean Faucher

Description

Depuis les années cinquante, Françoise Faucher fait partie intégrante de notre vie culturelle. Son talent est reconnu des professionnels comme du grand public. Ses nombreuses interprétations et ses mises en scène ont nourri l'imaginaire collectif des Québécois et la personnalité vibrante de cette grande dame de théâtre suscite admiration et affection.
Ce livre est le fruit du travail de deux auteurs, Jean Faucher et Anne-Marie Villeneuve, qui ont lié souvenirs et recherches afin de brosser le portrait le plus fidèle possible de cette artiste lumineuse et attachante.
Cette biographie raconte le parcours professionnel de Françoise Faucher, grande dame du théâtre au Québec. On la découvre tour à tour étudiante, comédienne, auteure, intervieweuse, animatrice, metteure en scène. En toile de fond, se dessine sa vie familiale, extrêmement importante pour elle. On la découvre aimante, maternelle, fidèle, passionnée, posée, à la fois inquiète et sereine, réfléchie et spontanée.
En plus de 40 ans de métier, elle a participé à plusieurs expériences radiophoniques, télévisuelles, cinématographiques et théâtrales. Elle a abordé un nombre incroyable de personnages. Elle a été des débuts de la télévision et de ceux de plusieurs théâtres. Elle a travaillé avec une multitude d'artistes différents les uns des autres allant de l'époque du père Legault à celle d'Alice Ronfard. Malgré une inquiétude certaine face à l'inconnu et en dépit d'un inévitable trac, elle a toujours accepté de prendre part aux expériences nouvelles qu'on lui proposait quand elles lui paraissaient potentiellement enrichissantes. Fonceuse, elle a maintes fois surpris le public et les critiques.

Sujets

• Autobiography
• Biography
• Architects
• Lettres et linguistique
• Artists
• Photographers

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 05 février 2013
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782764418062
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Données de catalogage avant publication (Canada)
 
Villeneuve, Anne-Marie Faucher, Jean

Françoise Faucher : biographie Comprend un index.
9782764418062
 
 
1. Faucher, Françoise. 2. Acteurs – Québec (Province) – Biographies. 3. Producteurs et metteurs en scène de théâtre – Québec (Province) – Biographies. 4. Personnalités de la radio et de la télévision – Québec (Province) – Biographies. I. Faucher, Jean, 1924. I. Titre
 
PN2308.F38V54 2000
792’.028’092
C00-941456-8
 
 
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©2000 ÉDITIONS QUÉBEC AMÉRIQUE INC.
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Dépôt légal : 4 e trimestre 2000 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
 
Révision linguistique : Claude Frappier et Catherine Beaudin Mise en pages : André Vallée
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace Quelques choses que je sais de vous AVANT-PROPOS AVANT-PROPOS LE QUESTIONNAIRE 1 - La rencontre 2 - L’enfance 3 - La vocation 4 - Le mariage 5 - Le départ 6 - L’arrivée 7 - La naissance de la télévision 8 - L’animation 9 - La Pension Velder 10 - La grève des réalisateurs de Radio-Canada 11 - Le Rideau Vert 12 - La spécificité québécoise 13 - Les tournées et les théâtres d’été 14 - Le tournant 15 - Elvire Jouvet 40 16 - La mise en scène 17 - Le cinéma 18 - Oui, encore 19 - De la lumière PRINCIPALES RÉALISATIONS PROFESSIONNELLES DE FRANÇOISE FAUCHER Françoise Faucher - Biographie
Pour Philippe, Sophie, François et Catherine, cet éclairage sur la vie et la carrière de leur maman.
JEAN FAUCHER
 
 
À Ghislaine, Laurent, Daniel et Normand.
ANNE-MARIE VILLENEUVE
Quelques choses que je sais de vous
Ce qu’on sait de quelqu’un empêche de le connaître.
Christian Bobin
 
Chère, très chère Françoise,
 
Ces mots d’auteur que vous chérissez et que vous m’avez un jour donnés à lire, à dire, reviennent jouer dans ma mémoire et raviver l’éclat de la tendresse cent fois réitérée.
 
Je sais très peu de vous. Et ne vous connais pas vraiment davantage.
Je vous reconnais cependant.
Comme une part de soi dans le regard de l’autre.
Comme une intimité pudique dans l’éloignement des mots.
Comme les souvenirs empreints de sentiments partagés.
Je vous écris aujourd’hui en une confidence publique. Et je n’ai à votre adresse que les vocables incertains de la mémoire qui flanche peut-être mais qui est nôtre.
Car je me souviens…
Je me souviens des mots en sourire sur les amants que nous ne serons jamais :
le sucre des brownies et le parfum des « vieux fonds de café », autour d’une table où s’agitaient les mots de nos épouvantes et de nos bonheurs théâtraux;
les angoisses communes comme un raffut silencieux dans les coulisses un soir de première.
Ce soir-là, comme un antidote à l’amnésie, je me rappelle, nous faisions vous et moi les cent pas dans ce petit théâtre aimé et de quelques sous parce que, avec nos camarades comédiens et concepteurs, vous faisiez surgir sur la scène de cette ancienne synagogue les mots emportés de Louis Jouvet.
De mes douze ans de directorat au Théâtre de Quat’Sous, je retiens aussi la beauté de ce moment mémorable, cet Elvire Jouvet 40 dont la lumière m’éclabousse encore aujourd’hui.
Depuis, notre amitié est demeurée intacte et d’une assurance tranquille.
De vous, je sais cela : la fidélité des sentiments.
Je sais également la loyauté qui s’imprime sur vos mots lorsque vous parlez de ceux et celles que vous aimez. Et la ferveur impatiente de la comédienne à apprendre par cœur – c’est vraiment là et pas ailleurs – les textes de théâtre cent fois répétés.
Je sais aussi votre foi en ce Dieu que nous ne partageons pas mais qui nous fait retrouver le sens – l’essence ? – de ce qui tout de même nous unit. Je sais de vous la douceur d’une bise fraternelle, la main attendrie qui se pose sur l’épaule inquiète, l’affection dépliée sur un sourire qui se donne.
Je sais de vous l’amitié que vous prodiguez.
Et celle que vous m’inspirez. À jamais et à toujours.
Je sais de vous l’ardeur indéfectible de votre amour du théâtre.
Je sais de vous l’inébranlable respect que vous portez à l’humanité.
 
Je sais de vous seulement quelques petits fragments.
Ce peu que je sais de vous m’empêche-t-il de vous connaître?
En tout cas, certainement pas de vous aimer.
Car je sais de moi tout ce que je vous dois.
 
Votre impossible amant,
votre « vieille âme »,
votre enfant perdu des « bistrots malfamés »,
votre ami,
 
 
Pierre Bernard
AVANT-PROPOS
DE JEAN FAUCHER
 
 
 
 
Un journaliste demanda à Émile Augier de bien vouloir lui raconter, sinon toute sa vie, du moins une partie de sa vie, truffée de quelques anecdotes, si c’était possible. Il se vit répondre :
— Voilà, monsieur, je suis né à Valence en 1820, et, ma foi, depuis il ne s’est rien passé. Au revoir, monsieur.
De mon côté, j’ai demandé maintes et maintes fois à Françoise Faucher, ma femme, d’écrire son autobiographie. J’étais même prêt à l’aider par l’intermédiaire d’un magnétophone qui aurait recueilli ses propos. J’espérais une réponse différente de celle d’Émile Augier à son journaliste. Elle fut différente effectivement...
— Oui, tu as raison, me répondit-elle, ce serait bien que j’écrive... Je ne pense pas que ça intéresserait tellement les populations... Il ne s’agirait pas pour moi de laisser quelque message, quelque exemple que ce soit à la postérité... En fait, je pense surtout à nos enfants...
J’enchaînai aussitôt, un peu faux jeton, ma conviction n’étant pas très ferme relativement à l’intérêt que nos enfants nous portent, ou du moins à notre vie passée.
— Mais oui, c’est important que les enfants sachent d’où ils viennent, qu’ils connaissent les racines profondes de leur famille.
Un silence...
J’insistai :
— C’est vrai qu’ils ne savent à peu près rien sur nous, sur toi, d’où tu viens, sur tout ce qui précède leur naissance... Aujourd’hui, cela a peut-être pour eux peu d’intérêt, mais demain, plus tard...
— Tu as raison. Je m’y mets dès cet été, quand je serai plus libre...
Mais voilà... Françoise est une adepte des vœux pieux. Elle aime à caresser des projets qui n’arrivent jamais à maturité, elle est une fervente du « savoir remettre à plus tard ».
J’ai insisté à plusieurs reprises au cours des dernières années, allant parfois jusqu’à la bousculer. Elle se débattait :
— Il me semble que tout ce que je pourrais dire ou écrire ne serait que des redites. Combien de fois, lors d’émissions de radio ou de télévision, j’ai raconté mes petites histoires. Je m’entends encore «faire mon cirque».
Aujourd’hui, je ne lui demande plus rien. Je vais essayer d’écrire sur sa vie, sa carrière, voire ses idées, sans plus l’importuner. Si elle ne s’intéresse pas à elle-même, moi, elle m’intéresse. Il m’apparaît que je suis bien placé pour le faire. Je peux bien partager deux ou trois choses que je sais d’elle.
Mais avant de vous parler d’elle, je dois vous dire un mot sur Anne-Marie Villeneuve. Un jour, il y a de cela quatre ou cinq années, une jeune femme demandait au téléphone à Françoise la permission de la rencontrer. Elle voulait lui parler du mémoire de maîtrise en art dramatique qu’elle se devait d’écrire. Le sujet? Anne-Marie Villeneuve voulait se servir de la carrière d’une comédienne pour souligner l’évolution du théâtre au Québec, de 1951 à 1995. Ce qui assurément n’était pas une mince tâche. Et elle avait pensé, pour arriver à ses fins, utiliser la carrière de Françoise, tout simplement. Celle-ci accueillit la requête avec sympathie et rencontra cette jeune femme. Charmante, sympathique, sérieuse.
C’est ainsi que pendant des semaines, Françoise consacra une partie des temps libres que lui laissait un calendrier très chargé à répondre aux que