La Mesure de mes forces
173 pages
Français

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La Mesure de mes forces , livre ebook

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Description

En apparence, Jackie Kai Ellis menait la vie dont rêvent toutes les femmes, incluant elle-même: fin vingtaine, mari séduisant, brillante carrière en design et superbe appartement. Et pourtant, au lieu de se sentir accomplie, aimée et heureuse, elle se réveillait chaque matin dans l’angoisse d’une nouvelle journée à affronter et cherchait désespérément un moyen de s’en sortir.

Armée uniquement de son amour de la cuisine et des mots, Jackie voyage à travers la France, l’Italie et le Congo avant de rentrer à Vancouver. En cours de route, elle fait l’école de pâtisserie à Paris, mange des abricots plus que parfaits en contemplant les collines toscanes, observe une famille de gorilles au beau milieu de la jungle congolaise et voit son cœur brisé une dernière fois, sur un pont à Lyon, avant de trouver son chemin vers le bonheur et la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 août 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764438442
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Projet dirigé par Alexandra Valiquette, éditrice aux acquisitions

Conception graphique : Lisa Jager
Mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Catherine Lemay et Flore Boucher
Photographies : Jackie Kai Ellis
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme national de traduction pour l’édition du livre, une initiative de la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2019 : éducation, immigration, communautés , pour nos activités de traduction.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier,le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : La mesure de mes forces : souvenir de saveurs, de souffrance et de Paris / Jackie Kai Ellis ; traduction de Emily Patry.
Autres titres : Measure of my powers. Français
Noms : Kai Ellis, Jackie, auteur.
Description : Traduction de : The measure of my powers.
Identifiants : Canadiana 20190013567 | ISBN 9782764437766
Vedettes-matière : RVM : Kai Ellis, Jackie. | RVM : Cuisinières (Personnes)—Canada—Biographies. | RVM : Femmes d’affaires—Canada—Biographies. | RVM : Écrivaines de la table—Canada—Biographies. | RVMGF : Livres de cuisine.
Classification : LCC TX649.K35 A3 2019 | CDD 641.5092—dc23
ISBN 978-2-7644-3843-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3844-2 (ePub)

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2019
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2019

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

Copyright © 2017 JKE Media Inc.
Published by arrangement with Appetite by Random House,
a division of Penguin Random House Canada Limited.

© Éditions Québec Amérique inc., 2019.
quebec-amerique.com



Je dédie ce livre à deux personnes :
1. À M. F. K. Fisher, dont les histoires m’ont montré la beauté de la vie, me donnant envie de profiter pleinement de la mienne.
2. À toi qui te reconnaîtras peut-être dans ce récit. S’il t’inspire l’envie de trouver la beauté dans ta vie, je n’en serai que plus heureuse.

PRÉFACE
Quand on m’a demandé pour la première fois d’écrire mes mémoires, j’ai immédiatement refusé. Par peur. Même si, en fait, je n’avais pas peur de décrire mon expérience à l’école de pâtisserie de Paris, ni l’ouverture de Beaucoup Bakery & Café, le début des « Paris Tours », voire mon parcours d’écrivaine. Je partageais même avec fierté ces histoires autour d’un café, dans des entrevues, des conférences ou des articles.
Je pouvais aisément raconter la version heureuse, abrégée de mes mémoires, celle où les choses allaient de soi. Je présumais que l’autre version n’intéresserait personne, de toute façon. Je craignais de rendre les gens mal à l’aise par trop de franchise. Mes combats ont été durs à vivre et je supposais qu’ils seraient tout aussi durs à écouter. Après tout, être témoin de la vulnérabilité des autres nous fait parfois prendre conscience de la nôtre. Et honnêtement, j’avais peur de ce qu’on penserait de moi. Je voulais tellement être exceptionnelle. J’imaginais que si je révélais mes défauts et mes faiblesses, on me trouverait ordinaire, quelconque. Et à l’époque, parfois aujourd’hui encore, l’enfant en moi avait peur d’être jugée.
Je prétextais que mon histoire n’était pas encore terminée. Mais au tréfonds de moi, je voulais l’écrire et je savais que, de toute façon, notre histoire n’est jamais vraiment terminée.
J’ai passé des années à faire abstraction des moments difficiles jusqu’au jour où j’ai réalisé que, quand je relatais mon histoire, c’est moi qui n’étais pas prête à me remémorer les détails de ces temps durs. J’avais rangé ces pénibles souvenirs dans une boîte bien fermée et l’avais reléguée tout au fond du tiroir de l’oubli. C’était ma manière à moi de me protéger de l’immense souffrance qui, à une époque, m’engouffrait, jour après jour. J’ai essayé d’oublier l’existence même de ces souvenirs, les ignorant aussi longtemps que possible, les enfermant comme dans un écrin de verre par précaution, par peur d’en agiter la terrible poussière.
Après quelques années, certaines plaies avaient guéri et je me sentais assez solide pour entrouvrir l’écrin de verre. En observant mes blessures, j’ai fini par comprendre que ma force reposait sur mes moments de grande fragilité. Toutes deux étaient merveilleusement et intrinsèquement liées. J’ai alors réalisé qu’en refusant d’écrire mes mémoires, je tentais simplement d’éviter ma vulnérabilité. Une bien mauvaise excuse, selon moi. Bravant mes peurs, je me suis donc mise à écrire, et ce faisant, je me suis tournée tout naturellement vers M. F. K. Fisher.
En relisant ses œuvres, je me suis surprise à revivre les joies et les souffrances de ses récits. J’étais encore captivée par ses histoires de pique-niques du dimanche au lac, à déguster de la tarte aux pêches avec son père silencieux, par sa façon de raconter la France d’avant-guerre, quand elle faisait chauffer des morceaux de clémentines sur le radiateur en regardant les soldats défiler dans la rue sous la fenêtre de sa chambre. Je me surprenais à rire, enchantée par son humour mordant – l’un de ses chapitres s’intitule « Ayez pitié des aveugles gustatifs 1. ». J’admirais sa façon d’assembler des mots simples pour dépeindre des images, des saveurs et des odeurs si réelles, si entières que j’aurais pu jurer que ces souvenirs étaient les miens.
Lorsque j’ai lu ces histoires pour la première fois, il y a des années de cela, je traversais l’une des périodes les plus vides de ma vie. Page après page, l’œuvre de M. F. K. Fisher m’avait transportée dans son univers ; ses histoires m’avaient rattachée au monde des vivants. Elles me retenaient, telle une épaisse corde serrée au poignet alors que j’errais dans les profondeurs de la dépression. Elles m’avaient guidée vers la nourriture, vers la cuisine, pour confectionner, concocter, consoler, nourrir, célébrer et reconnecter avec la personne que j’étais vraiment.
C’est là, dans cette phase confuse et affamée, que j’avais découvert ces lignes de George Santayana : « Pour être heureux, il faut avoir pris la mesure de ses capacités, goûté aux fruits de sa passion et appris à connaître sa place dans le monde. » Et quand je me suis mise à écrire ce livre, moins affamée, après avoir goûté mes passions et découvert ma place dans le monde où je me sentais chez moi, j’ai relu ces mêmes lignes et j’ai su que ces mots étaient aussi les miens.
Onze des vingt-six chapitres du livre Nos belles années d’avant-g uerre ( The Gastronomical Me ) de M. F. K. Fisher sont intitulés « La mesure de mes capacités ». J’ai choisi de m’en inspirer pour le titre de mon livre afin de rendre hommage à cette grande écrivaine et de souligner la façon dont ses mots m’ont nourrie.
À l’instar de plusieurs de ses ouvrages, mon livre est un recueil de souvenirs. Je les ai rédigés sous forme d’anecdotes, de nouvelles plus ou moins longues liées entre elles par le thème de la nourriture. Elles sont parfois drôles, parfois tristes et, à la manière des souvenirs, elles peuvent sembler déconnectées, décousues. C’est pourtant ainsi que fonctionne la mémoire : en plein milieu d’un acte quotidien ‒ comme se brosser les dents ou se rendre au travail ‒, des souvenirs font soudain surface, pêle-mêl

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