Laurent-Pierre Bérenger
300 pages
Français

Laurent-Pierre Bérenger , livre ebook

-

300 pages
Français

Description

Après de nombreuses recherches sur l'histoire de la ville de Lyon, l'auteur propose la biographie romancée de Laurent-Pierre Bérenger. Fameux personnage du XIXe siècle, il a cotoyé Rousseau, Danton et Chateaubriand tout comme les fonctions les plus honorables de la ville - premier proviseur du lycée de Lyon (lycée Ampère), inspecteur de l'académie de Lyon ; mais malgré cela, il n'a jamais atteint la gloire tant désirée et, définitivement écarté, il meurt après avoir mis un point final à ses Mémoires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 39
EAN13 9782296505629
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Roland SAUSSACLre-Pre
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Le troubadour de Provence
Lyon, septembre 1822. Laurent-Pierre Bérenger, natif de Riez, met un
point fnal à ses Mémoires, quelques jours avant sa mort. Sa vie a été à
la fois si exaltante et si décevante. Jeune professeur oratorien à Lyon, il
a l’honneur de fréquenter Jean-Jacques Rousseau. Professeur au collège
de Troyes, il a des démêlés avec son élève Danton. Précepteur du prince L-Pi
de Monaco, censeur royal, il est admis dans les cercles littéraires de Paris
où il rencontre Suard, Chateaubriand et se lie d’amitié avec Madame de Bérer
Staël. Remarqué grâce à la publication en 1787 de son œuvre majeure,
les Soirées Provençales, il pense s’imposer comme poète et moraliste,
mais accepte de devenir la plume de Danton. Effrayé par la tournure
des évènements, il se réfugie à Chaponost en mars 1793 où il survit
diffcilement. Premier proviseur du Lycée de Lyon (Lycée Ampère) en
janvier 1803, il fait l’erreur de démissionner peu après. Même s’il anime
les séances de l’Académie de Lyon et s’il continue à publier, il est déçu
erdans ses ambitions. Considéré comme trop favorable à Napoléon 1 , il Le troubadour de Provenceest mis à la retraite en 1815 alors qu’il était inspecteur de l’Académie
de Lyon depuis 1809. Malgré ses sentiments royalistes affchés, il est
défnitivement écarté et meurt en septembre 1822 à l’âge de 73 ans .
ROMAN
roland Saussac est professeur honoraire d’histoire et a écrit plusieurs
ouvrages sur l’histoire de Lyon. Tirant parti de ses recherches, il propose la
biographie romancée de Laurent-Pierre Bérenger qui, malgré ses nombreux
écrits, n’a jamais atteint la gloire qu’il avait tant désirée.
ISBN : 978-2-336-00282-8
31 €
Laurent-Pierre Bérenger
Roland SAUSSAC
Le troubadour de Provence















































Laurent-Pierre Bérenger
Le troubadour de Provence







Roland SAUSSAC












Laurent-Pierre Bérenger
Le troubadour de Provence

ROMAN














L’Harmattan









Du même auteur

Guide historique de la Révolution à Lyon (1789-1799), Lyon,
Éditions de Trévoux, 1988 (en collaboration avec Bruno
Benoit).
Histoire de Lyon, Lyon, Éditions des Traboules, 2001 (en
collaboration avec Bruno Benoit).
Collèges de Lyon, Institut de Lyon, École centrale du département du
Rhône, Lyon, Éditions des Traboules, 2004.
Sébastien des Guidi et l’homéopathie à Lyon, Lyon, Jacques André
éditeur, 2005 (en collaboration avec Jacques Édouard
Poncet).

















© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-336-00282-8
EAN : 9782336002828













À mon épouse et à mes enfants







































Tous mes remerciements à Danielle, à Alain et à Michel



































« Pardonnez-moi mes longueurs ; ai-je le temps d’être plus court »
Bérenger « Recueil amusant de voyages en vers et en prose »



















Séance du mercredi 5 juin 1822

Ils sont tous là, réunis dans cette petite pièce trop chaude, un débarras
derrière le grand escalier de la Maison Saint-Pierre, les Académiciens,
élite intellectuelle de notre bonne ville de Lyon, avachis dans leurs
fauteuils, guettés par le museau de musaraigne de Jean-Baptiste Dumas,
notre cher secrétaire général, où dépasse une dent à moitié rongée par
une matière jaunâtre qu’il gratte de temps à autre. Le cheveu rare ne
dissimule plus une énorme loupe, où se sont réfugiés les débris de
quelques poils encore noirs, témoins d’une jeunesse encore proche
entretenue par l’emploi de nombreux onguents. Médecin sans clientèle, il
nous observe attentivement pour déceler les premiers symptômes d’une
maladie mortelle, préparant déjà le discours où il évoquera les épisodes
glorieux de notre vie - notre première dent de lait, notre enfance
studieuse, notre adolescence polissonne, notre maturité triomphante -
jusqu’au moment fatal où la faucheuse nous emmènera rejoindre Pindare
ou Racine, selon son inspiration du moment. Toujours à notre service, il
vantera la qualité de nos œuvres même s’il pense le contraire et nous
conduira avec satisfaction jusqu’au cimetière de Loyasse.
Il me salue avec beaucoup de déférence, me prend le bras et
m’accompagne jusqu’à mon siège de président comme s’il voulait
rappeler à tous mon grand âge. À vrai dire, ces derniers temps, j’ai
beaucoup de difficultés à marcher et j’ai été victime de chutes
heureusement sans conséquence. Pendant qu’il m’entretient de cette
sécheresse imprévue, la plus importante du siècle, les récoltes
compromises, la populace prête à la révolte, je les regarde tous, les
littéraires imbus de leur supériorité, les scientifiques perdus dans leurs
pensées, les artistes à la recherche de leur prochaine inspiration géniale.
Personne ne semble vraiment me prêter attention. Pourtant ils savent
que j’ai exigé cette séance extraordinaire où tous les membres de notre
auguste assemblée, pour reprendre l’expression de Dumas, doivent être
réunis afin d’entendre ma déclaration solennelle.
Dumas virevolte, toujours le même sourire hypocrite aux lèvres, salue
un auteur à la mode, se perd dans des courbettes - j’attends le jour où, le
dos bloqué, il ne pourra se lever - et s’installe enfin à ma droite. Nous
allons commencer la séance. J’obtiens facilement le silence même de ce
bavard impénitent de Dugas-Montbel, la gloire montante, un de mes
anciens disciples dont les œuvres ne sont lues que par lui-même.
J’attends un instant que je veux solennel, puis d’une voix faible, je leur
sers un long préambule juste pour avoir le plaisir de voir grimacer
d’impatience Segaud, toujours accaparé par la préparation de ses
13plaidoiries. Un laborieux sans inspiration et à la clientèle rare. Je m’arrête
au milieu d’une phrase, secoué par une quinte de toux qui attire
l’attention de Dumas. Serais-je le prochain ? Faut-il qu’il mette de l’ordre
dans ses notes ? Il ne se trompe jamais. Une hyène toujours à l’affût de la
dernière charogne. Je reprends ma phrase, fais semblant d’hésiter, titube
légèrement comme si j’allais m’écrouler, me redresse et leur annonce que
j’ai terminé mes Mémoires et que bientôt ils auront le plaisir de me lire.
Leur seule réaction : un silence pesant perturbé seulement par les bruits
lointains de la rue. Je me répète d’une voix plus forte. Dumas se lève,
gesticule, me prend les mains, puis donne le signal des applaudissements.
Mais il n

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