Mon évasion du camp de Mayence durant la guerre de 1870
152 pages
Français

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Mon évasion du camp de Mayence durant la guerre de 1870 , livre ebook

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Description

Auguste Vonderheyden, né en 1849 en Alsace, a grandi sous le Second Empire. Il s'engage à l'âge de 21 ans dans le conflit franco-prussien. Fait très vite prisonnier, il raconte l'arrivée des captifs au camp de Mayence et surtout le périple de son évasion pendant l'hiver 1870/1871 dans des circonstances climatiques difficiles. Ce qui frappe dans ce récit, c'est le patriotisme et la fougue inébranlable du jeune homme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 107
EAN13 9782336286495
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Auguste VONDERHEYDEN






MON ÉVASION DU CAMP DE MAYENCE DURANT LA GUERRE DE 1870

Témoignage présenté et annoté par Marie-Chantal Lhote-Birot et Pierre Lhote







L’Harmattan
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-28649-5
Dédicace

A Jean Lhote,
historien et petit-fils d’Auguste Vonderheyden
Remerciements
Nous remercions aussi plus particulièrement Jacques Auboin qui nous a fourni un arbre généalogique détaillé des descendants d’Auguste Vonderheyden ainsi que deux ouvrages sur la guerre de 1870 qui nous ont été très utiles.
Après sa parution en 1912, le récit a été publié sous forme de feuilletons dans la presse locale de Troyes.
« AVERTISSEMENT AU LECTEUR »
Publié une première fois en 1912 1 aux Imprimeries de Troyes, ce témoignage a été ensuite repris par l’historien Jean Lhote dans son livre « Odyssée lorraine » 2 sous la forme d’une version remaniée et abrégée. Nous avons choisi d’adopter la démarche inverse et nous avons conservé le texte intégral de l’évasion telle que l’a vécue et relatée Auguste Vonderheyden.
Ce récit a donné lieu à deux publications de Jean Lhote, la première dans l’Almanach Saint-Joseph, paru en 1994 3 , la seconde dans un bulletin de l’Association Lettres et Arts 4 . Ce conflit, qui a débuté le 19 juillet 1870 par la déclaration de guerre de la France à la Prusse, a été suivi par la capitulation de Napoléon III le 2 septembre 1870, ce qui a eu pour conséquences la fin du Second Empire et la proclamation de la III e République. Le régime républicain décide de poursuivre la guerre. Le traité de Francfort signé le 10 mai 1871 met fin au conflit.

Nous nous proposons d’étudier le témoignage d’Auguste Vonderheyden en ayant pour objectifs l’étude des conditions de détention des prisonniers de guerre en 1870 et celle des conditions de son évasion, action qui, en 1870, était plus rare qu’on ne le pense.
1 Auguste Vonderheyden, « Au camp de Mayence en 1870, souvenir de captivité », Evasion, Troyes, Imprimerie et lithographie, 1912, 87 pages.
2 Jean Lhote, Odyssée lorraine , Metz, Pierron, 2006, pages 13 à 29.
3 Jean Lhote, « Une évasion en 1870 », in « Almanach Saint-Joseph », 1994, pages 40-44, Media.
4 Jean Lhote, « Une évasion en 1870 », « Bulletin de la société Lettres et arts ».
INTRODUCTION
La guerre « franco-prussienne » de 1870 est un conflit au caractère particulier qui peut être appréhendé par des récits de souvenirs, carnets de guerre, journaux intimes de l’époque présentant des témoignages précis qui appartiennent à deux grandes catégories : les textes sous forme de lettres, de carnets rédigés « à chaud » et les souvenirs publiés entre 1871 et 1914, écrits rédigés « a posteriori » qui sont les plus nombreux.
Le récit d’Auguste Vonderheyden appartient à la deuxième catégorie. Jeune soldat âgé de 21 ans appelé sous les drapeaux au moment de la guerre de 1870, il est fait prisonnier et se trouve emprisonné à Mayence dans un des plus grands rassemblements de captifs au moment de ce conflit. Il s’en évade en compagnie d’un compagnon prisonnier comme lui : Lohner et il rédige ensuite le récit de ses aventures – et mésaventures-publié en 1912, soit deux ans avant la première guerre mondiale. Ce témoignage paru longtemps après les faits, quarante ans, relate avec un luxe de détails les multiples péripéties des deux compagnons pour atteindre enfin la Suisse au terme d’un périple particulièrement mouvementé.
Après le désastre de Sedan et la chute du Second Empire, les prisonniers sont transférés en direction des camps en Allemagne dont celui de Mayence où l’auteur est incarcéré. La masse considérable des prisonniers consécutive aux défaites du mois d’août 1870 pose d’énormes problèmes logistiques aux autorités allemandes qui n’étaient pas préparées à accueillir autant de prisonniers, lesquels ont été répartis entre le rassemblement de Magdebourg avec 24 000 prisonniers, ensuite Mayence avec 22 000 prisonniers, Colberg (19 000) et Stettin (16 000 prisonniers). Rainer Bendick 5 donne un élément de comparaison : Magdebourg comptait 84 000 habitants et il y avait 24000 prisonniers, les contacts des prisonniers avec la population locale devaient être fréquents.
En très peu de temps, selon Jean-François Lecaillon 6 , les Allemands sont confrontés à une situation d’une ampleur sans précédent : le nombre de prisonniers. Sur l’ensemble du conflit, près de 400 000 Français ont été internés en Allemagne mais c’est leur afflux brutal qui pose problème : 6000 dès le 6 août, puis 83 000 le 3 septembre et 175 000 le 28 octobre. Inutile de préciser que l’accueil et l’hébergement d’un nombre aussi important de prisonniers posent des problèmes d’organisation.
Leur transport en direction de Mayence se fait en wagons à bestiaux. L’auteur décrit la ville au moment de leur arrivée au début du mois d’octobre 1870 : une cité défendue par plusieurs portes, les rues étroites sont éclairées par de rares becs de gaz. Les prisonniers ne résident pas à l’intérieur de la ville, ce qui était réservé aux officiers, mais à l’extérieur au camp du Kreusberg, sans eau courante ( les soldats sont obligés de participer aux corvées d’eau ), ils sont logés dans des tentes coniques, de vieilles tentes autrichiennes que les Prussiens avaient prises en 1866 et ils dorment sur des lits formés de bottes de paille. La nourriture, recherche de nourriture et tout ce qui s’y rapporte occupent une place importante dans le récit et aussi dans la vie des captifs. Dès leur arrivée au camp, les prisonniers ont faim et ce ressenti de la faim est une constante du récit, que ce soit au camp ou au dehors et ensuite au moment de l’évasion des deux hommes. Au début, les prisonniers reçoivent des demi-miches de pain noir appelé « obus de quatre » accompagnées de café noir. Ils n’ont droit qu’à un seul repas par jour : un seau de bois plein de soupe composée de haricots, pois, lentilles avec un morceau de viande qui devient de plus en plus petit au fil des jours. La viande, souvent de mauvaise qualité, fait cruellement défaut. La faim est une composante de la vie des prisonniers et occupe les esprits nuit et jour. Les conditions de vie sont difficiles mais elles n’ont cependant rien de comparable avec les systèmes concentrationnaires du XX ème siècle où le souci de déshumanisation est constant. Dans les camps de toile de Mayence ou d’ailleurs, ces constructions sont la conséquence de la « guerre de masse » et, si les conditions de captivité sont rendues difficiles par le froid, la neige, c’est plus par nécessité de s’adapter à une situation nouvelle que par désir de punir les prisonniers. Les maladies qui touchent plus particulièrement les soldats sont la petite vérole, le typhus, la dysenterie ; l’hiver 1870/71 a été particulièrement rude, ce froid glacial rend les conditions de détention encore plus difficiles et la mortalité très élevée est due aussi aux conditions climatiques particulièrement rigoureuses marquées par la neige et le froid. Auguste Vonderheyden évoque des températures très nettement inférieures à 0°. Cependant, les médecins allemands réussissent à faire diminuer le taux de mortalité dans les camps, le souci n’est pas de laisser mourir le prisonnier.
La vie des prisonniers devient progressivement « acceptable », les observateurs suisses, membres de la Croix Rouge et français, les prêtres en témoignent. L’ouvrage d’Henry Dunant intitulé Un souvenir de Solférino est publié à Genève vers la fin de l’année 1862. Gustave Moynier est à l’origine de ce qui va devenir la Croix Rouge. Progressivement, la vie dans les camps s’organise. Pour tromper l’ennui, le pire ennemi du soldat, les hommes fabriquaient avec des souches de bois des jeux de quilles, voire des jeux de dames et d’échecs. Les prisonniers jouaient aux jeux de bouchon, de cartes et au loto militaire. Ils rédigent aussi leurs souvenirs, c’est là que se met en place une mémoire de la guerre en rédaction. Cette mémoire est souvent une reconstruction « a posteriori » comme le témoignage d’Auguste Vonderheyden mais cela n’empêche pas une part indéniable de sincérité.
Les prisonniers de guerre ont constitué une constante dans les pratiques de la guerre et en même temp

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