Nomade
193 pages
Français

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Description

Nomade s’inscrit dans la continuité du récit autobiographique Ma mère, ma fille, ma soeur. Après une adolescence déchirée entre les valeurs traditionnelles berbères et celles de la France, pays d’accueil de ses parents, Mila apprend à devenir une femme libre sur sa nouvelle terre d’adoption, le Québec.
Elle laisse derrière elle un passé dont elle croyait pouvoir se libérer aisément. Mais il lui faudra force et détermination pour transformer l’adversité et ne pas sombrer dans l’abîme.
Oser. Apprendre à vivre autrement que selon les diktats de sa culture d’origine et, tout en allant à la rencontre des peuples autochtones, partir en quête de son identité véritable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 février 2013
Nombre de lectures 10
EAN13 9782895973669
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nomade
DE LA MÊME AUTEURE

Ma mère, ma fille, ma sœur , Ottawa, Éditions David, 2003. Prix de la Ville d’Ottawa 2004 (catégorie non-fiction).
Mila Younes
Nomade
RÉCIT AUTOBIOGRAPHIQUE SUITE DE Ma mère, ma fille, ma sœur
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Younes, Mila
Nomade / Mila Younes.
(Voix narratives et oniriques)
Sur la couv. : Suite de Ma mère, ma fille, ma soeur ; récit autobiographique.
ISBN 978-2-89597-099-6
1. Younes, Mila. 2. Femmes berbères — Biographies. 3. Femmes — Canada — Biographies. I. Titre. II. Collection.
CT310.Y69A3 2008 920.72’0971 C2008-906113-6
ISBN ePub : 978-2-89597-366-9

L’auteure tient à remercier le Conseil des arts de l’Ontario pour l’aide financière accordée à l’écriture de ce récit.

Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur franco-ontarien du Conseil des arts de l’Ontario, la Ville d’Ottawa et le gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada.

Les Éditions David
335-B, rue Cumberland
Ottawa (Ontario) K1N 7J3

Téléphone : 613-830-3336 / Télécopieur : 613-830-2819

info@editionsdavid.com
www.editionsdavid.com

Tous droits réservés.
Dépôt légal (Québec et Ottawa), 4 e trimestre 2008
To my greatest mentor, Norman Cook. À mes enfants.
Remerciements


Je remercie du fond du cœur ma sœur, Ouiza, pour son soutien tout au long de mon travail d’écriture de même que Zina, mon autre sœur, et ma nièce, Sandra.
Je remercie également mes amis, Rénald Gagnon et Lise Lépine, pour leur appui indéfectible.
Un grand merci enfin à Nylda, Hélène Giroux, Andrée Lacelle, Anne Salomon et à tous ceux et celles qui, au cours de ce long voyage, m’ont inspirée.
Mot de l’auteure


Très jeune, j’ai commencé à écrire. Comment oublier ces moments où, adolescente,  assise dans le café de mes parents, je lisais avec attention et rédigeais, avec la plus grande humilité, les lettres des clients de l’hôtel qui, tout comme mes parents, n’avaient pas eu la chance d’être scolarisés. Depuis ce temps, l’écriture-témoignage me tient à cœur. Ainsi, dès la fin de la rédaction de Ma mère, ma fille, ma sœur 1 , je savais qu’il y aurait une suite à ce récit.
Nomade est un témoignage, mais aussi une histoire de rencontres fortuites sur ma nouvelle terre d’accueil. À la fin des années soixante-dix, j’arrivais dans un Québec en pleine effervescence où les femmes et les hommes remettaient en question l’ordre établi. Peu après, j’entrepris le grand voyage de ma nouvelle vie sur la côte du Pacifique sans savoir ce que l’avenir me réservait.
Le prochain voyage, celui de la réconciliation, sera raconté, je l’espère, dans un troisième tome.

Mila Younes

1. Paru aux Éditions David en 2003 et réimprimé en 2005.
Vers la liberté
Les paroles innocentes des enfants bousculent parfois nos pensées. Ma fille était assise sur mon lit et nous lisions une histoire. Soudain, elle me demanda :
— Maman, comment se fait-il que papa et toi vous vous êtes mariés ? Vous êtes si différents.
Je la regardai, surprise par sa question pour le moins inattendue : ma petite n’avait que six ans ! Cela faisait presque cinq ans que son père et moi ne vivions plus ensemble.

L’avion se posa en douceur après environ huit heures de vol. Je débarquais sur un nouveau continent pour un rendez-vous avec le destin. J’allais enfin découvrir ce pays dont j’avais tant entendu parler.
L’aéroport s’étendait à perte de vue. Une fois les formalités douanières terminées, je pris l’autobus pour me rendre chez un des musiciens de Pauline Julien qui avait offert de m’héberger pour quelques jours.
La chaleur torride qui régnait sur la ville en ce mois de juillet me surprit : on m’avait dit que le Québec était un pays de lacs et de rivières, et qu’il y faisait froid six mois par année. Les escaliers à l’extérieur des immeubles rendaient Montréal insolite, et surtout très différente de Paris.
Pierre m’accueillit chaleureusement. Il habitait dans le quartier Outremont où la communauté juive hassidique était importante. L’immensité de sa maison me surprit. Les pièces étaient spacieuses et, dans le salon, trônait un piano. Il me mit à l’aise et me montra ma chambre. Il apprécia la bonne bouteille de vin que je lui avais apportée. Après une douche et un verre de vin, je décidai de sortir. J’étais trop énervée pour rester en place, j’avais envie de découvrir la ville.
J’arrivai rue Saint-Denis, la rue in de l’époque. Les terrasses des cafés étaient très animées. Tout le monde buvait de la sangria et de la bière. C’est à La Cour que je décidai de m’asseoir et de prendre un verre. J’écoutais et retrouvais, avec plaisir, l’accent de mes amis québécois rencontrés à Paris six mois auparavant.
Malgré l’euphorie des premiers instants et l’attrait de l’inconnu, je pensais à mes parents qui avaient vu d’un bien mauvais œil ce voyage outre-Atlantique. Je me demandais comment ils allaient. Ce nouveau départ ne leur plaisait pas. Ça ne se faisait pas. Une jeune femme kabyle, qui plus est, divorcée, ne pouvait partir seule si loin. Ma réputation et celle de mes parents allaient en souffrir. Combien de fois avais-je rêvé d’être libre, que la Déclaration universelle des droits de l’homme s’applique à ma vie et à celle de tous les êtres. N’y était-il pas mentionné : « Tous les Hommes sont égaux… » ; jusqu’à présent, ma vie était très loin de cet idéal universel.
Alors que j’étais plongée dans mes pensées, un jeune homme m’aborda, me demandant s’il pouvait s’asseoir à ma table. Les habitudes des hommes semblaient ici être les mêmes qu’à Paris. J’appris que ce jeune homme venait d’Afrique du Nord. Il était installé au Québec depuis plusieurs années déjà et aimait vivre sur cette terre, en dépit des hivers longs et rigoureux. J’acceptai son invitation au restaurant et appelai Pierre pour qu’il ne m’attende pas pour le souper. Après une soirée agréable en compagnie de cet homme, je constatai, à mon grand dépit, qu’il m’avait volé cinquante dollars. J’étais furieuse ! Il avait même payé l’addition avec mon argent. Il s’était servi dans mon sac lorsque j’étais allée téléphoner. Cet incident allait m’inviter à la prudence

Pauline Julien m’invita chez elle. L’idée de la revoir me réjouissait. Cette femme m’avait profondément marquée : sa liberté de pensée et sa force avaient été pour moi une révélation et m’incitaient à poursuivre mon combat solitaire pour la liberté.
J’achetai des roses. Je trouvai facilement sa maison du Carré Saint-Louis. Je retrouvai le même sourire, la même chevelure rousse et sauvage. Pauline m’invita à entrer et me fit visiter sa maison, sur plusieurs étages. J’aimais ce style, très nouveau pour moi. De nombreuses plantes ornaient les différentes pièces. Elle me demanda comment j’allais. Cette simplicité me touchait. Jamais une artiste de sa renommée en France n’aurait été aussi accueillante avec une étrangère ! Il est vrai que j’avais tissé un lien particulier avec elle. Pauline avait sans doute compris que ma démarche était sincère. Mon voyage dans ce grand pays était une quête profonde de la liberté. Mon exploration intérieure passait aussi par la découverte de nouvelles cultures et de nouveaux horizons. J’avais besoin de savoir comment les femmes vivaient ailleurs, quelles étaient leurs conditions, comment elles s’étaient battues pour changer les choses. Le peu de temps passé auprès d’elle ne pouvait me tromper. Déjà, je sentais qu’elle était une grande militante. Elle semblait avoir été une des instigatrices du mouvement de libération des femmes du Québec.
Au cours des heures passées ensemble, je lui fis part de mes projets de voyage, mais aussi de la réaction de mes parents à mon départ. Elle comprenait, elle savait que je devais être forte. Elle me raconta l’histoire des femmes du Québec qui avaient dû se battre pour sortir de la domination religieuse. M

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