Surma l Assyro-Chaldéenne (1883-1975)
275 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Surma l'Assyro-Chaldéenne (1883-1975) , livre ebook

-

275 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Surma, fille de l'Assyrie ancienne, chantre de l'Église d'Orient nestorienne, mena une vie tissée des fils du tragique. De même que les Arméniens, les Assyro-Chaldéens subirent les assauts des troupes kurdes et turques et furent victimes du génocide de 1915. Puis ce fut l'exode vers la Perse puis l'Irak. Troublant le jeu des autorités britanniques et irakiennes, Suma fut exilée à Chypre. Son errance la mena jusqu'en Grande-Bretagne et finalement aux États-Unis.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2007
Nombre de lectures 115
EAN13 9782336279534
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Peuples et cultures de l’Orient
Collection dirigée par Ephrem-Isa Yousif
Il y a au Proche-Orient des peuples, porteurs d’un riche patrimoine culturel, qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la civilisation : les Arméniens, les Assyro-Chaldéens, les Coptes, les Géorgiens, les Maronites, les Melchites et les Syriaques occidentaux. Hélas, aujourd’hui, ils sont peu connus en Occident. Les Éditions L’Harmattan ouvrent encore plus largement leurs portes à tous ces peuples, communautés, pour que leur patrimoine soit valorisé.
Déjà parus
Raymond LE COZ, Les chrétiens dans la médecine arabe.
Ephrem-Isa YOUSIF, Une chronique mésopotamienne.
Ephrem-Isa YOUSIF, Les syriaques racontent les croisades.
Daniel S. LARANGÉ, Poétique de la fable chez Khalil Gibran.
Raymond LE COZ, Les médecins nestoriens au Moyen-Âge.
Surma l'Assyro-Chaldéenne (1883-1975)
Dans la tourmente de Mésopotamie

Claire Weibel Yacoub
© L’HARMATTAN, 2007 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296029262
EAN : 9782296029262
Sommaire
Peuples et cultures de l’Orient Page de titre Page de Copyright Dedicace Remerciements PROLOGUE I - SURMA D’BET MAR SHIMOUN AU HAKKARI DERNIER FIEF ASSYRIEN (Janvier 1883 - Septembre 1915) II - EN PERSE UNE SITUATION DIFFICILE (Octobre 1915 - Septembre1918) III - EN IRAK LA REGENCE DE SURMA (Octobre 1918 - Août 1933) IV - A CHYPRE SURMA EN RESISTANCE (31 août 1933 - août 1954) V - LE NOUVEAU MONDE VIA LONDRES (Eté 1954 - 7 décembre 1975) BIBLIOGRAPHIE INDEX PATRONYMIQUE ET TOPONYMIQUE
A mes parents, Berthe et Jean-Claude, à ma famille, cette biographie, fruit d’une histoire d’amour, qui commença un jour à Lyon, entre une Alsacienne et un Assyro-Chaldéen, des rives du Rhin aux rives du Tigre...
Un grand merci à Joseph, mon époux, à Rita-Elisabeth, sœur de Béthanie, à Sargina Yohanan, nièce de notre héroïne et aux hommes et femmes assyro-chaldéens rencontrés ces dernières années.
Remarque : Nous employons indistinctement les termes d’Assyriens et d’Assyro-Chaldéens, car il s’agit du même peuple, en sachant que le vocable Assyriens montagnards s’applique mieux aux Assyro-Chaldéens du Hakkari, qui étaient connus sous ce nom à la période qui nous intéresse. Tous appartiennent à la même Eglise de l’Orient, qui remonte à l’apôtre Thomas, et parlent le Syriaque.
PROLOGUE
On a dit que l’Histoire commence en Mésopotamie. Mais elle ne s’y arrête pas. En ce début de siècle avec l’invasion américaine de l’Irak, la question de Mossoul resurgit à nouveau. Avec elle refait surface l’autonomie pour les Assyro-Chaldéens, une minorité oubliée. Ce n’est pas la première fois. Surma, l’assyro-chaldéenne, avait plaidé cette cause sa vie durant du Hakkari turc à Bagdad.
Voici la biographie d’une personnalité du XX e siècle que les événements récents d’Irak rendent très actuelle. Il s’agit de l’épopée d’une femme, descendante de l’antique Ninive et adepte du message évangélique originel. A première vue, cela paraît invraisemblable. Pourtant, elle a bel et bien existé et fait partie d’un monde, oh combien contemporain! Du sud-est de la Turquie, elle se dirigea d’abord vers le nord-ouest de la Perse, à Salamas et Ourmiah, puis vers l’Irak, fuyant ses assaillants turcs et kurdes, parcourant à pied plus de mille trois cents kilomètres à travers des chemins méandreux et semés d’embûches entre Kotchanès et Bakouba. Cette route de l’exode, avec ses Assyriens montagnards, elle la vécut au milieu d’un quotidien dramatique. Ce n’est que bien plus tard, que Chypre constitua son île d’Elbe, avant que la Grande-Bretagne, et finalement les Etats-Unis, ne l’accueillent.
Surma l’Assyro-Chaldéenne, retrace la tragique trajectoire d’un peuple, de ses chefs et surtout d’une femme dont le destin fut intimement mêlé aux graves vicissitudes mondiales du XX e siècle. Fille de l’Assyrie, chantre de l’Eglise d’Orient dite nestorienne, mais aussi, proche parente des Patriarches de cette Eglise, autrefois rayonnante, Surma d’Bet Mar Shimoun fut un temps la lumière de son peuple.
Au-delà, ce livre narre une période trouble de l’histoire de Mésopotamie où l’accouchement d’un nouvel Irak s’est fait dans la violence et la douleur. Or, avec l’occupation américaine, depuis le 9 avril 2003, ce pays est rattrapé par une actualité brûlante. Les canons tonnent et les fanatismes s’exacerbent. L’Irak risque l’éclatement. Hier comme aujourd’hui, la province de Mossoul, cette Assyrie naguère chrétienne, se retrouve au cœur des enjeux. Son pétrole également. Un nouveau Sykes-Picot est-il déjà prêt dans les tiroirs des grandes puissances? Quel sera le sort de cette province? Intégrera-t-elle un Kurdistan élargi ou un Irak unifié? Quelle sera alors la place des minorités chrétiennes? Les amalgames entre chrétiens orientaux et chrétiens occidentaux augmentent à la défaveur des premiers. La peur et l’insécurité s’installent. Ces antiques autochtones, ne risquent-ils pas d’être à nouveau les grands oubliés, comme le furent jadis les Assyriens montagnards du Hakkari, pays de Surma?
En conséquence, cette biographie prend toute son importance et contribue à saisir un présent incertain.
I
SURMA D’BET MAR SHIMOUN AU HAKKARI DERNIER FIEF ASSYRIEN (Janvier 1883 - Septembre 1915)
Ma Chère Mère (...) Nous avons été honorés cette semaine par la visite de son Altesse, la princesse Surma qui fut reçue avec grand honneur par la population locale exprimant ainsi sa loyauté vis à vis de la maison des Mar Shimoun (...) C’est une très belle petite fille(..) Elle porte un magnifique manteau, une sorte de veste zouave, aux manches en velours violet et brodés de fils d’argent(...) L’Eglise Mart Maryam était pleine cet après-midi avec la présence de nombreuses dames.
Extrait d’une lettre de Sœur Ellen Joanna, Sœur anglicane de Béthanie, Mission d’Ourmiah, 1894

1-KOTCHANES L’ASSYRIENNE CHRETIENNE

Le Hakkari: une montagne-refuge
Dans le fond de la vallée, s’étalait la petite ville de Djoulamerk, ses maisons et ses petits bosquets clairsemés. Bornée d’un côté par une montagne immense et des autres par des pentes plus douces, son château perché en ruine, vestige des princes kurdes de Kalé Bawé, et son ancienne mosquée fortifiée, témoignaient d’un passé mouvementé. Les eaux dévalaient des monts en petits torrents qui se rejoignaient pour mieux disparaître dans des gorges étroites et rocailleuses.
En ce mois de mai 1908, rien ne semblait pouvoir troubler la quiétude de cette belle et fraîche matinée printanière. Mulets et chevaux jouissaient des caresses voluptueuses du soleil. Tandis que Sargon abreuvait les bêtes pour mieux préparer l’ascension du col qui les séparait de Kotchanès, l’ouïe aguerrie de Dinkha repéra un bruit dans les fourrés. Une perdrix grise cacabait de son nid au creux du sol. Dinkha claqua des mains; le pauvre gallinacé rondelet, affolé courut vite la tête haute, puis s’envola en lâchant un caquètement d’excitation. Trop tard, notre homme venait déjà d’armer son fusil. Le coup de feu partit et arrêta net l’animal dans sa fuite. Son écho surprit Georges Reed alors que ses pensées vagabondaient bien au-delà de cette région située aux confins de l’Empire ottoman près de la frontière persane. Un mois plus tôt, il quittait son Angleterre natale pour rallier la mission anglicane d’Ourmiah, au nord-ouest de la Perse, comme trésorier laïc. Agé de vingt-quatre ans, élancé, athlétique et passionné de langues orientales, il eut tôt fait d’apprendre quelques bases d’arabe, de persan et de syriaque à l’université. Le voilà désormais en stage pratique et en compagnie de ces deux intrépides montagnards au beau milieu des sommets quasi impénétrables du Hakkari. Quant au Révérend William Ainger Wigram, ces scènes lui étaient familières. Ce prêtre anglican, impressionnant par sa grande stature et sa longue barbe drue, par sa grosse voix et ses yeux perçants, parcourait ces régions, marche frontière de deux puissances régionales, depuis plus de quatre ans. Côtoyant Kurdes, Assyriens, Yézidis, il se forgea un statut quasi légendaire de marcheur infatigable parmi ces populations rompues aux rudes épreuves. Char

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents