VIE ET MORT DE GEORGES MILESCO
160 pages
Français

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VIE ET MORT DE GEORGES MILESCO , livre ebook

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Description

Vie et mort de Georges Milesco est un roman essentiellement autobiographique, évoquant la vie d'un jeune aristocrate roumain que la guerre, puis l'occupation soviétique et l'installation du régime communiste, contraignent à un long exil en France, où sa vie conjugale s'achève dramatiquement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 82
EAN13 9782296803954
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

VIE ET MORT
DE GEORGES MILESCO
 
Du même auteur
 
La législation en matière de nationalité , Domat-Montchrestien, Paris, 1940, 159 p.
Dimitrie Cantemir, philosophe de l'Histoire , in Revue des Études Roumaines , XIII-XIV, Paris, 1973, p. 65-90.
Civilisations et lois historiques. Essai d'étude comparée des civilisations , Mouton, Paris-La Haye, 1975, 444 p. (ouvrage couronné par l’Académie française).
Les Aroumains , Publications Langues’O (INALCO), Paris, 1989, 186 p. (œuvre collective).
Le pays roumain entre Orient et Occident. Les Principautés danubiennes au début du XIXe siècle , Publications Orientalistes de France, Paris, 1989, 389 p.
Comment le peuple roumain est-il apparu ? , Humanitas, 2001
Mircea l'Ancien et ses luttes contre les Ottomans , Humanitas, 2001
De Vlad Ţ epe ş à Dracula , Humanitas, 2003.
Bucarest-Paris-Niamey et retour ou Souvenirs de 42 ans d'exil (1948-1990) , L'Harmattan, 2004.
Existe-t-il une « Histoire vraie » ? , Humanitas, 2004.
Les Chroniques du spatharios moldave Nicolae Milescu , Humanitas, 2004.
Souvenirs d'exil , Humanitas, 2005.
Églises de Moldavie , Editorial Artec, 2009.
Thocomer -Negru Vod ă  : un voïvode couman aux débuts de la Valachie , Humanitas, Bucarest, 2007.
La Guerre de 77 ans et les prémisses de l'hégémonie américaine (1914-1991) , Humanitas, Bucarest, 2008.
 
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-54446-8
EAN : 9782296544468
 
Neagu Djuvara
 
 
VIE ET MORT
DE GEORGES MILESCO
 
 
 
Écritures
 
Collection fondée par Maguy Albet
Directeur : Daniel Cohen
 
 
Dernières parutions
 
Pierre DUGARD, Abîmée , 2010,
Maxime AUDGE, Lendemains thaïlandais , 2010.
Henri SOUCHON, Le germe de l’étrange ou le plaisir de peindre , 2009
Marie GERLAUD, L’Entreciel , 2009.
Cyrille DAZUN, Poussières de notes , 2009.
Grégory LABURTHE TOLRA, La déambulation des cœurs , 2009.
Gilbert BOILLOT, Une enfance en héritage , 2009
Elsa SFARTMAN, Brûlées , 2009.
Armand MAMY-RAHAGA, Ceux de la forêt , 2009
Bruno LONCHAMPT, Prague Déviation , 2009.
Robert POUDÉROU, Pendant que vous dormiez, suivi de Monsieur ou le rêve oriental , 2009.
Benoît AUBIERGE, Le bleu intense de Fra Angelico , 2009
Véronique BOUREAU di VETTA, La Pisse-dru , 2009
Caroline BARBIER-BELTZ, Reset , 2009.
Jacques PETER, La sagesse de la panthère , 2009
Loïc LE DŒUFF, Le frère de l’autre , 2009
Yvonne CLOS, Et le temps s’impatiente , 2009.
Paul VANNIER, Notules pour les temps qui courent , 2009
Elisabeth CELLE, Vers le bleu , 2009.
Antoine DUPORT, Tokali ou le dernier voyage , 2009
Kristina MANUSARDI, Cruel dimanche , 2009
Élodie LEBOYER, Le fils de l’apothicaire , 2009
Gérard FREITAG, Sans le tain des miroirs , 2009.
Anne DUBOUCHET, Le pantalon de Shakespeare , 2009
Xavier SAINT-MARTIN, Passagèretés , 2009.
Serge DUFOULON, Adieu mon ange , 2009
Frédérique MARTHOURET, Stella Maris , 2009
Katherine ROUSSOS, Mosaïque des autresses , 2009
Jean-Yves SIMON, La mélancolie des papillons , 2009
Alain DULOT, Un certain jeudi de mai , 2009
Philippe HECART, Le Chant pour Marko , 2009.
Pierre POMMIER, Jovis , 2009.
Jean FRATONI, Patries , 2009.
Avant-Propos
 
 
Ce roman a été écrit en français, avant 1960, quand j’étais réfugié à Paris. J’ai envoyé le manuscrit à trois grandes Maisons d’Edition, qui l’ont refusé avec les formules classiques de politesse. Je l’ai alors soumis à la critique de deux amis : Manuel de Diéguez, qui avait été critique littéraire à ’’Combat’’, et à Cioran. Le premier m’a dit quelque chose du genre : ’’C’est bien écrit, mais vous n’avez pas le sens de l’affabulation’’... Autrement dit, ça sentait trop l’autobiographie. Cioran m’a dit, à son tour : ’’C’est bien écrit, mais vous avez peu de chances de le publier à présent... Vous n’êtes pas dans le ton du « nouveau roman » (c’était l’époque de la vogue de Nathalie Sarraute, de Robbe-Grillet, de Michel Butor)... et puis cette évocation de la guerre en Russie, à présent en France ! ... Mais si, plus tard, vous vous faites un nom dans un autre domaine – il savait que je travaillais à une thèse de philosophie de l’Histoire avec Raymond Aron – alors, peut-être’’...
Quarante ans plus tard, rentré en Roumanie et ayant acquis un certain renom comme historien et philosophe de l’histoire, les Editions Humanitas qui me publiaient, m’ont invité à traduire le roman en roumain, ce que j’ai fait, sachant que j’offrais moins un morceau de littérature qu’un document de sociologie historique : quelle pouvait avoir été la mentalité, puis le sort, entre les deux guerres – puis la guerre, l’exil – d’un jeune homme né dans l’ancienne ’’société’’ roumaine, bouleversée par tant d’événements.
J’ose à présent affronter le public français avec cet écrit d’il y a plusieurs dizaines d’années, marqué de tristesse profonde et – faute impardonnable – dénué d’humour.
I
 
 
15 octobre 1947
Dans le train, entre Innsbruck et Paris. Enfoncé dans un coin, côté fenêtre, de dos, savourant ce confort auquel je ne suis plus habitué. C’est gentil de la part des Français de m’avoir offert ce billet de seconde. En face de moi, une dame entre deux âges, en uniforme de la Croix-Rouge, a étalé des dossiers sur la petite table et écrit fébrilement. De temps à autre, elle jette un regard par-dessus ses verres, sans paraître vous voir, puis remonte d’un geste bref ses lunettes qui retombent aussitôt. Sur la même banquette, dans le coin, côté couloir, un gros bonhomme rougeaud, enveloppé dans son loden vert, dort la bouche ouverte.
Dehors, à travers l’image de mes compagnons réfléchie par la vitre, de petites lumières scintillent dans la nuit, se meuvent lentement, disparaissent. Les fils télégraphiques éclairés par le carré lumineux de la fenêtre, descendent, s’entrecroisent, remontent. Je suis bercé par la secousse rythmée des roues, dont le bruit sourd, ouaté, ne semble pas venir du dehors, mais surgir du dedans, de moi-même, comme accordé à ma respiration, à mes pulsations. (J’aime le train depuis le temps où, enfant, je faisais chaque année l’aller-retour Bucarest-Paris. Rêver deux jours et deux nuits en traversant le continent dans ce fracas assourdi de fer ! )
Je ne sais plus rien d’Hélène depuis dix mois. Elle a appris que je me cachais et a cessé d’écrire, même à des amis. Mais depuis deux ans déjà ses lettres s’étaient espacées ; elles étaient devenues froides, étrangères. Sans doute y avait-il la crainte de la censure. Mais j’ai une vague appréhension. Je devrais me réjouir de la retrouver et je ne puis.
Et Petit-Boul ? (Petit-Boul. Ce surnom bizarre que je lui donne, comment m’est-il venu ? Quand s’est-il imposé à moi ? Est-ce du temps du bébé de Bucarest, ou plus tard, lorsqu’Hélène m’envoyait ces photos que je regardais, attendri, en lui donnant en cachette toutes sortes de petits noms ridicules ? Je ne sais plus. À présent que j’ai, cent fois, parlé en rêve à ’’Petit-Boul’’, il est Petit-Boul). Un garçon de quatre ans ou presque, maigre comme je l’étais sans doute à son âge. De son père, il doit avoir une image créée, qui sera balayée par l’apparition de l’homme en chair et en os. Déception, adaptation. Deux étrangers.
Plus de trois ans ! Pourquoi ne me suis-je pas enfui plus tôt ? Hélène n’aura-t-elle pas pensé que je n’étais guère pressé de la rejoindre ? Serait-ce à cause de Sanda ? Je ne le crois pas. D’ailleurs, au moment où j’aurais pu songer à m’enfuir, l’histoire de Sanda était oubliée – disons finie. Alors, quoi ? Crainte ? Indécision ? Passivité ? Au fait, n’est-ce pas parce que je croyais de mon devoir de rester sur place ? Parce que j’étais solidaire de tous les autres ? Impossible de retrouver les mobiles, de reconstituer la vérité psychologique de mon propre passé récent. Tourments. Espèce de sentiment de culpabilité, indéfinissable. (C’est comme cette rencontre avec Ketty Shapira,

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