Vitold Belevitch (1921-1999)
292 pages
Français

Vitold Belevitch (1921-1999) , livre ebook

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292 pages
Français

Description

Le livre retrace l'œuvre scientifique et la destinée de Vitold Belevitch (1921-1999). D'origine russe, recueilli en Belgique après la guerre civile de 1918, devenu très jeune professeur à l'Université catholique de Louvain, il a acquis une réputation mondiale pour ses travaux en électromagnétisme et en mathématiques. Créateur du premier centre belge de calcul, concepteur d'un des premiers calculateurs construits en Europe, il a fondé au sein du groupe Philips, un laboratoire de recherches en mathématiques appliquées et en informatique...

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Informations

Publié par
Date de parution 08 avril 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782806107756
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vitold Belevitch (19211999)
Essai de “Réminiscience”
PierreJacques Courtois
Acteurs pour l’université
3/02/15 15:13:15
Pierre-Jacques Courtois Vitold Belevitch 1921-1999
« Essai de réminiscience »
Pierre-Jacques Courtois Vitold Belevitch 1921-1999
« Essai de réminiscience »
Acteurs pour l’université
Louvain-la-Neuve 2015
Démocratisation, expansion, globalisation…, autant de défis à l’entame du nouveau millénaire au cœur d'une société en évolution constante. Pour y répondre, l’Université de Louvain s’est appuyée depuis sa refondation en 1968 sur de nombreux acteurs dans la ligne de ce qu’indiquait déjà le duc de Sully à HenriIV: « il n'est de richesse que d'hommes ».Qui sont ces acteurs ? Comment ont-ils perçu ces défis et en ont-ils évalué les enjeux ? Quelles lignes d'action ont-ils proposées ? Quelles priorités ont-ils privilégiées ? Quelles difficultés ont-ils dû affronter ? Quels ont été leurs succès et leurs échecs ? Telles sont quelques-unes des questions sur lesquelles seront invités à revenir chacun de ces «Acteurs pour l'université». Photo de couverture :Vitold Belevitch, fin des années 1980.Photographie de Xavier Van Ingelgem.D/2015/4910/10 ISBN 978-2-8061-0162-4©Academia-L’Harmattan s.a. Grand-Place 29 B-1348 Louvain-la-Neuve Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit. www.editions-academia.be
Préface
Il y a quelques mois, Pierre-Jacques Courtois, ancien collègue de l’École polytechnique de Louvain, m’adressait le manuscrit d’un livre qu’il a écrit sur la vie et l’œuvre du professeur Vitold Belevitch (1921-1999), membre du corps académique de l’UCLà titre extraordi-naire de 1952 à 1985. L’auteur suggérait son éventuelle parution dans la collectionActeurs pour l’université. J’étais d’autant plus impatient de découvrir ce texte que j’avais eu jadis le privilège de suivre un cours assez ardu de Belevitch sur la théorie des circuits de télécommunication. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir et d’intérêt à la lecture d’un livre qui, dans un style particuliè-rement élégant, permet de découvrir la vie et l’œuvre d’un homme exceptionnel. L’auteur, qui a travaillé durant plusieurs années dans le laboratoire dirigé par Belevitch, s’est appuyé sur une documentation très riche ainsi que sur son expertise scientifique.
Pourquoi un tel livre paraît-il dans la collection desActeurs pour l’uni-versité? Il est utile, pour répondre à cette question, de rappeler celles qui ont été formulées lors du lancement de la série. Qui sont ces acteurs ? Comment ont-ils perçu les défis et en ont-ils évalué les enjeux ? Quelles lignes d’action ont-ils proposées ? Quelles priorités ont-ils privilégiées ? Quelles difficultés ont-ils dû affronter ? Quels ont été leurs succès et leurs échecs ?
La carrière scientifique et industrielle de Vitold Belevitch a couvert quatre décennies, de 1942 à1985, durant lesquelles l’enseignement supérieur et le monde industriel durent affronter des défis considé-rables : promouvoir l’excellence à l’université alors que la démocrati-sation y attirait un nombre croissant d’étudiants ; diplômer des ingé-nieurs formés aux technologies nouvelles ; recruter des académiques susceptibles de développer une recherche scientifique de haut niveau. La réponse à de tels défis allait influencer la position de notre pays dans un monde en pleine mutation ainsi que sa reconnaissance sur le plan scientifique. C’est dans un tel contexte que Vitold Bele-vitch, qui passa l’essentiel de sa carrière en entreprise tout en relevant du cadre à temps partiel de l’Université, fut un acteur de grand calibre pour l’université. Le livre de Pierre-Jacques Courtois ne pour-rait mieux répondre aux questions évoquées ci-dessus.
Au cours du vingtième siècle, plusieurs professeurs issus de contrées en proie aux révolutions ont rejoint le corps académique de l’Univer-sité catholique de Louvain. Vitold Belevitch fut l’un d’eux. Le livre relate sa naissance dans des conditions dramatiques, son arrivée en Belgique ainsi que son éducation qui le conduirait à vingt et un ans au diplôme d’ingénieur civil et à vingt-quatre ans à celui de docteur en sciences appliquées. Le récit fait ressortir l’influence d’un maître, Charles Manneback (1894-1975), qui découvre le talent et les capaci-tés de l’étudiant dont il dirige le mémoire, lui transmet sa rigueur et l’oriente vers la carrière scientifique. Vitold Belevitch entame celle-ci en entreprise où il utilise son expertise mathématique pour créer des méthodes relatives à la synthèse des circuits électroniques. Il anticipe ainsi la convergence entre recherches fondamentale et appliquée, réalise des découvertes majeures et publie ses résultats dans des revues internationales. Aujourd’hui l’Université ferait tout pour recru-ter un tel chercheur d’exception mais, à l’époque, elle n’en avait pas les moyens. Fort heureusement, il sera nommé maître de conférences en 1952, puis professeur extraordinaire en 1960. Il donnera de nom-breux enseignements et sera l’un des fondateurs du programme
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Essai de réminiscience
d’ingénieur civil en mathématiques appliquées en 1963, comme le 1 rappelle Michel Gevers .
Au début des années 1950, leFNRSl’ et IRSIA, organismes chargés de promouvoir et de financer respectivement la recherche fondamen-tale et la recherche industrielle, s’associent pour subsidier la construc-tion d’une « machine mathématique électronique ». Grâce au livre de Pierre-Jacques Courtois, le lecteur découvre la part active de Bele-vitch dans la conception de la machine et de son logiciel. Il s’entoure de chercheurs qui, plus tard, renforceront l’UCL. Il devient ainsi un acteur majeur dans le développement de l’informatique en Belgique et tout particulièrement à l’UCL, comme le reconnaissent Élie 2 Milgrom et Yves Deville .
Comment créer une pépinière de chercheurs talentueux, qui travail-lent dans un climat de confiance et d’autonomie ? L’Université aurait beaucoup à apprendre de la manière dont Vitold Belevitch construit, dès 1963, le Philips Research Laboratory Brussels, qu’il guidera jusqu’à sa retraite en 1985. Ce laboratoire faisait partie de ces centres, sem-blables aux Bell Laboratories aux États-Unis, où l’entreprise privée s’engageait dans la recherche fondamentale, convaincue que celle-ci favoriserait l’innovation et la croissance. À la suite d’un contexte éco-nomique difficile et d’un changement de stratégie, Philips fermera les portes du laboratoire en 1991. Ce sera l’occasion pour l’UCLde recru-ter une équipe remarquable d’informaticiens et de mathématiciens qui marqueront l’histoire de leurs départements. La réussite et la renommée du Philips Research Laboratory furent le fruit de la force, de l’intelligence et de la vision d’un homme qui était très présent au sein de la Faculté des sciences appliquées.
1 Michel GEVERS, Vincent BLONDEL, Patrick HABETS, Jean MEINGUET, « Mathématiques appliquées », dans Marcel CROCHET (coord.),Des Écoles spéciales à l’EPL, 50 ans de sciences et de technologies à l’UCL, Louvain-la-Neuve,PUL, 2012, pp. 278-280..2 Elie MILGROM, Yves DEVILLE», dans Marcel C, «L’informatique ROCHET (coord.), op. cit., pp. 286-287.
Préface
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Pierre-Jacques Courtois révèle aussi la pluridisciplinarité de Vitold Belevitch, ce qui vient renforcer son caractère universitaire. Passionné de linguistique, il utilisa ses connaissances mathématiques pour com-prendre l’élaboration des langages.
Les pages qui suivent décrivent la personnalité de Vitold Belevitch et permettent de percevoir à quel point il fut un acteur pour l’univer-sité. Homme volontaire, courageux, réservé, il mena une carrière exceptionnelle en entreprise tout en se faisant reconnaître par ses pairs comme « le professeur Belevitch ». L’UCLson université à était laquelle il a permis, avec une grande générosité, de bénéficier de son enseignement, de celui de ses collaborateurs au sein du Laboratoire Philips, de ses conseils et de sa supervision en matière de recherche. Il était un maître incontesté. N’est-il pas remarquable que son nom apparaisse dans trois chapitres du livre édité par l’École polytechnique de Louvain pour célébrer le cinquantième anniversaire de sa recon-3 naissance en tant que faculté ? Vitold Belevitch fut acteur et témoin d’événements du vingtième siècle : la révolution, l’exil, l’essor de la technologie, lesgolden sixtiessuivies d’un certain repli de la recherche industrielle, la modernisation de l’université. Le livre de Pierre-Jacques Courtois convainc le lecteur que le titre de professeur extraordinaire lui convenait à merveille. Marcel Crochet
3 Marcel CROCHET(coord.),op. cit.
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Prologue
Il est né le 2 mars 1921 à Terijoki. À cinquante kilomètres au nord-ouest de Saint-Pétersbourg, c’est une petite ville côtière de l’isthme de Carélie qui appartenait alors à la Finlande et qui fut rattachée à l’URSS1947 à 1985 sous le nom de Zelenogorsk. À l’état civil, son de nom est Witoldus Georges Belevitsch. Le nom russe correct, composé seulement du prénom et du nom patronymique, est Vitold Glebo-vitch Belevitch. La latinisationWitoldus et le deuxième prénom, Georges, nom de son parrain, seraient dus à des pressions exercées par l’administration communale lors de son immigration en Belgique en 1926. L’ajout de la lettresdans la plupart des documents officiels provient d’une erreur de l’administration belge. Ces vétilles et d’autres tours que lui joua la bureaucratie ne l’empê-chèrent pas de devenir ingénieur civil électricien-mécanicien, docteur en sciences appliquées, professeur extraordinaire à l’Université catho-lique de Louvain, chef de laboratoire à la Bell Telephone (1942-1955) à Anvers ; de créer le premier centre belge de calcul en 1955 et de diriger le laboratoire de recherches Philips de Bruxelles de 1963 à 1984. Mondialement réputé pour ses découvertes et ses travaux fondamentaux en théorie des circuits et des filtres électriques, il a également joué un rôle prépondérant dans la conception du calcula-teur électronique programmable réalisé en Belgique au début des années 1950, l’un des premiers construits en Europe. Humaniste, lin-guiste passionné, il est aussi connu pour ses travaux sur l’analyse des structures des langues naturelles.
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