Warum
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Description

Du haut de ses dix ans, Juliet passe des jeunesses hitlériennes à une jeunesse rurale à Bassecourt dans le Jura suisse, pour fuir le nazisme avec sa mère. Après des études rudimentaires, elle travaille successivement à Berne, Londres, Salzbourg puis Genève où Juliet entre aux Nations Unies. Trois ans après, elle est envoyée en mission en Tunisie alors que la Guerre d’Algérie fait rage. OEuvrant dans le domaine des Droits de l’Homme, Juliet passera près de vingt ans dans ce pays et sera amenée à rencontrer des gens qui ont compté dans l’Histoire comme d’autres qui deviendront ses amis. Un différend conjugal obligera Juliet à quitter précipitamment Tunis. Elle sera séparée de ses enfants pendant cinq ans : un enfer pour une mère. Tenaillée par cette situation qui va se dénouer par surprise, elle résiste et surmonte les pires ennuis. Dans le même temps, Juliet se lie avec une avocate argentine exilée. Toutes deux partagent les mêmes aspirations pour les populations précaires. C’est en France, à Paris, que les deux jeunes femmes se retrouvent, heureuses de vivre cette amitié particulière. Par leurs métiers respectifs, toutes deux rencontrent des personnalités et croquent la vie à pleines dents. Juliet va affronter d’autres épreuves avant de profiter pleinement des petits bonheurs que la vie et les siens lui offrent. Ce livre est le récit d’une vie mouvementée emplie d’opportunités qui ont conduit son personnage dans des situations aussi invraisemblables qu’imprévisibles. Toutes les personnes qui s’intéressent à la construction de leur identité dans un environnement multiculturel trouveront, à travers ce vécu, des réponses à certaines de leurs questions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2016
Nombre de lectures 7
EAN13 9782897262419
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À mes trésors, Ikram et Hichem, mes enfants
À mes petits-enfants chéris :
Nour, l’illumination, la lumière
Malek, l’ange, le messager
Hedi, le conducteur, le guide
Lina, la douceur, l’alizé
Tissia, filament entre frère, sœur, cousins et cousines
Afin que ma mémoire reste vive…
PRÉFACE
La rue de la Justice, venelle du vieux Delémont, monte au Tribunal ; on longe à gauche le magasin de farine, une annexe de la maison Philippe Frères – épicerie fine, cafés et denrées coloniales ; et à droite le jardin de l’oncle Laurent, vaste enclos, ancienne propriété de Jean-Baptiste Nouvion. Ce général de brigade (1753-1825) de la Révolution puis de l’Empire s’est établi à Delémont après avoir conquis la Suisse et le cœur d’une Delémontaine.
Dans cette ruelle, je rencontre une gamine bronzée et potelée avec un énorme ruban rouge dans ses cheveux foncés, coupés en frange courte, qu’on me dit être ma cousine. Il me revient le souvenir d’une forte tentation de tirer le ruban ; ou bien l’ai-je réellement fait ? Nous devions avoir quatre ou cinq ans. C’était bien ma cousine, Juliette, Micky pour les intimes. Elle arrivait de Berlin.
Aujourd’hui, Micky me demande une préface à ce livre. J’en suis très touché.
La biographie de Juliet Klotz révèle un tracé peu banal, avec des épisodes étonnants par leur diversité et touchant à mille domaines. La capacité de résilience de l’auteure, marquée par un optimisme puisé dans la personnalité attachante de son père, sous-tend ces longues années.
La vie, elle la raconte comme une fête.
Allemande à l’origine, elle s’adapte au français qu’elle maîtrise parfaitement dès qu’elle rejoint sa famille en Suisse romande ; sa profession l’ouvre à l’anglais, son mariage à l’arabe, ses affections tardives à l’espagnol. Elle est pleine de projets auxquels elle se consacre passionnément.
Ses rencontres sont étonnantes : ainsi, en 1940, cette fameuse scène de la réception de Mussolini par Hitler à Berlin à laquelle elle assiste comme membre de la Hitlerjugend. Une scène – faut-il le rappeler – anticipée peu avant par Charly Chaplin dans son film « Le Dictateur ». Elle a dans sa rue, en Normandie, le voisinage d’Yves Montant et de Simone Signoret, entre autres personnes.
À l’heure où elle nous recevait, ma femme et moi, dans son pavillon de campagne, nous venions de vivre en direct le drame syrien, avec la visite de son ami franco-syrien Anis, rentrant tout juste de Damas. Dernier plénipotentiaire français revenu de Syrie, il nous rapportait, en première main, le drame de son peuple.
Dans ce récit d’une vie riche en rebondissements, on passe du secours aux migrants au monde musical en passant par Eutelsat, de l’Afrique du Nord à l’Amérique du Sud, des riches fêtes arabes aux amitiés brisées par la maladie et la mort. On voit de beaux paysages, on mange et boit à de bonnes tables. On rencontre de curieux personnages, décrits avec beaucoup d’à-propos.
Je suis particulièrement sensible à l’attachement de ma cousine Micky à notre Jura, au détour de tant de dépaysements, ce qui lui confère une vraie qualité de citoyenne du Monde.
Pierre PHILIPPE (Pitchoun pour les intimes)
Avant propos
Être la fille de, être le fruit d’un amour germano-suisse, être et exister. Être la fille d’un Allemand et d’une Suissesse serait-il un pur hasard ? Mon histoire était-elle déjà écrite ? Peut-être… Nous ne le saurons pas tant que je ne l’aurai pas livrée dans ce récit.
Il est intéressant, avant d’entrer dans mon histoire, de connaître l’origine des noms de ces deux territoires que sont l’Allemagne et la Suisse.
Il n’y a pas seulement le hasard dans la vie. Les coïncidences, les imprévus, les circonstances, les rencontres, les sorts jetés ici et là, démontrent tant de choses, et surtout tant de sens.
Regardons ensemble quels sens se cachent derrière le mot « Allemagne » tout comme derrière le mot « Suisse ».
Un brin d’étymologie : le nom « Allemagne » eut pour point de départ le mot gothique Thiuda signifiant peuple. Son adjectif Thiudisk fut transformé en Theodischus par les Romains, puis en Teudischus. Thiudisk devint Diutisca en vieil allemand pour aboutir à Deutsch en allemand. Le français moderne a préféré le mot Allemand issu du latin Alamanni désignant le peuple des Alamans. Pour les Chinois, Suisse signifie Pays de la Vertu ( 德国 ), en partie pour des raisons phonétiques.
Le nom « Suisse », mot français, comme ses équivalents dans les langues latines, est issu du latin foedus, traité d’alliance , alors que l’allemand Eidgenossenschaft renvoie au serment devant Dieu , Eid, prêté par des Genossen, compagnons de même rang. Le nom de Schweiz, d’où dérive le français Suisse , est utilisé dès le XVe siècle par les Autrichiens. En déformant le nom du canton de Schwytz (Switz ou Sweitz en moyen haut-allemand), plus proche géographiquement de Vienne, il désignait l’ensemble de la communauté révoltée contre eux.
Sans le savoir, mes parents allaient réunir ces sens. Ainsi « peuple », « vertu », « alliance », « compagnon », « révolte », sont, entre autres, des mots que j’ai combinés tout au long de ma vie. Ces mots ont des caractères. Durant ma vie, j’ai tenté de faire vivre ces caractères à travers des valeurs. Des valeurs que je n’ai cessé de partager avec des êtres rencontrés, fréquentés, aimés, perdus… Il me paraît important de connaître ses racines et de se les expliquer.
Je suis née en Allemagne, d’un père allemand et d’une mère suisse. Ce n’est pas anodin. Les unions transfrontalières n’étaient pas courantes dans les années 30. On ne se mélangeait pas tant que cela. Le métissage des peuples commençait à peine.
Le récit qui suit n’est pas centré sur cette seule identité territoriale. Sans rien occulter, le récit que vous allez lire est une quête biographique destinée à raconter, à travers mon histoire, celle de ma famille, celle d’illustres hommes et femmes ou encore celle de mes amis, ce que veut dire « être allemand » et « être jurassienne ». Confinée dans ces deux identités, j’ai certainement et inconsciemment dirigé ma vie, une fois l’indépendance acquise, vers d’autres cultures, vers d’autres mentalités. Probablement pour mieux assumer les ruptures qui ont été miennes.
J’ai toujours aimé m’instruire et acquérir des connaissances. Cela reste encore vrai en 2015. Ainsi, j’ai empli ma vie d’apprentissages divers et variés, de rencontres, les unes attendues les autres inopinées, étonnantes, décalées de ma vision. Mon passage dans l’adolescence fut bref, court. D’enfant, je suis passée très vite au statut de la femme qui assume, de la mère qui devient grand-mère. Très vite la vie m’a conduite à aimer les mots « rencontre », « partage », « échange », « culture », « civilisation », « valeur », « vérité », « confiance », « combat », « union ». Ces mots ont pris des sens différents au cours de mon existence. Certains d’entre eux font partie des valeurs de mes deux républiques, la République Fédérale Allemande réunifiée et la République et Canton du Jura.
« Pour bâtir le futur, il faut étudier le passé », relève un proverbe cambodgien. J’ai donc entrepris ce voyage littéraire dans le passé, pour laisser une empreinte, et également parce qu’il m’est important de partager les liens que j’ai tissés avec tous.
Dans ma soif de partager, j’ai beaucoup appris sur moi-même autant que de moi-même, en rédigeant cet ouvrage.
Je vous laisse vous plonger à votre tour dans mon passé et dans mon présent pour bâtir ainsi nos avenirs.
Bonne lecture !
Juliet Klotz
Chapitre 1
Glückskind, l’enfant porte-bonheur
L ’Allemagne essuyait les conséquences de sa défaite de la Première Guerre mondiale, et non sans peine. Le pays était en proie à des problèmes sociaux et économiques énormes qui n’avaient cessé de croître. Le taux de chômage était démesuré et la vie quotidienne n’était pas facile.
En ce début des années 30, en raison de la crise financière de 29, l’Allemagne avait décidé de ne plus honorer ses dettes. En avril, le maréchal Hindenburg fut élu président de l’Allemagne avec plus de 50% des voix contre à peine 40% pour Adolf Hitler. Alors que l’Allemagne se reconstruisait, mes parents vivaient cette époque avec un certain détachement.
Ma mère se prénommait Juliette. Originaire de Suisse romande, elle était la fille de Léon Meyer et de Marie Philippe.

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