1946-1996 Cinquante ans de départementalisation Outre-Mer
478 pages
Français

1946-1996 Cinquante ans de départementalisation Outre-Mer , livre ebook

-

478 pages
Français

Description

Sous la direction de Fred CONSTANT et Justin DANIEL 1946-1996 CINQUANTE ANS DE , DEPARTEMENTALISATION OUTRE-MER Éditions L'Harmattan L'Harmattan Inc. 5-7, rue de l'École-Polytechnique 55, rue Saint-Jacques Montréal (Qc)75005 Paris - CANADA H2Y lK9 Ont collaboré à cet ouvrage: Yves BERNABÉ est agrégé de lettres, chargé de mission à la DRAC (Martinique) Philippe Alain BLÉRALD est mattre de conférences de science politique à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre du CRPLC Joël BOUDINE est maître de conférences de droit public à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre du CRPLC Viviane CAPG RAS est attachée territoriale au conseil régional de la Martinique Fred CONSTANT est professeur de science politique à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre du CRPLC Myriam COTTIAS est chargée de recherche au CNRS et membre du CRPLC Justin DANIEL est mmtre de conférences de science politique à l'Université des Antilles et de la Guyane et Directeur du CRPLC Christian de VASSOIGNE est PRAG de géographie à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre de Géode-Caraïbe Annie FITTE-DUV AL est maître de conférences de droit public à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre du CRPLC Bertrand FRANCOIS-LUBIN est Allocataire temporaire d'enseignement et de recherche à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre du CRPLC Michel GIRA UD est chargé de recherche au CNRS et membre du CRPLC Emmanuel JOS est I1l3.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1997
Nombre de lectures 95
EAN13 9782296334359
Langue Français
Poids de l'ouvrage 15 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de
Fred CONSTANT et Justin DANIEL
1946-1996
CINQUANTE ANS DE
,
DEPARTEMENTALISATION
OUTRE-MER
Éditions L'Harmattan L'Harmattan Inc.
5-7, rue de l'École-Polytechnique 55, rue Saint-Jacques
Montréal (Qc)75005 Paris - CANADA H2Y lK9Ont collaboré à cet ouvrage:
Yves BERNABÉ est agrégé de lettres, chargé de mission
à la DRAC (Martinique)
Philippe Alain BLÉRALD est mattre de conférences de
science politique à l'Université des Antilles et de la Guyane
et membre du CRPLC
Joël BOUDINE est maître de conférences de droit public
à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre du
CRPLC
Viviane CAPG RAS est attachée territoriale au conseil
régional de la Martinique
Fred CONSTANT est professeur de science politique à
l'Université des Antilles et de la Guyane et membre du
CRPLC
Myriam COTTIAS est chargée de recherche au CNRS et
membre du CRPLC
Justin DANIEL est mmtre de conférences de science
politique à l'Université des Antilles et de la Guyane et
Directeur du CRPLC
Christian de VASSOIGNE est PRAG de géographie à
l'Université des Antilles et de la Guyane et membre de
Géode-Caraïbe
Annie FITTE-DUV AL est maître de conférences de droit
public à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre
du CRPLC
Bertrand FRANCOIS-LUBIN est Allocataire
temporaire d'enseignement et de recherche à l'Université des
Antilles et de la Guyane et membre du CRPLC
Michel GIRA UD est chargé de recherche au CNRS et
membre du CRPLCEmmanuel JOS est I1l3.1"tre de conférences de droit public
à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre du
CRPLC
Anne-Marie LE POURHIET est professeur de droit
public à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre
du CRPLC
Pascal MURGIER est attaché d'administration centrale
au Ministère de la Culture
José NOS EL est Directeur du Parc naturel régional de la
Martinique et membre associé du CRPLC
Fred RÉNO est maître de conférences de science politique
à l'Université des Antilles et de la Guyane et membre du
CRPLC
Jack VIMON est I1l3.1"tre de conférences de droit privé à
l'Université des Antilles et de la Guyane
Jean-Claude WILLIAM est professeur de science
politique et Président de l'Université des Antilles et de la
GuyaneLes auteurs remercient:
Le Ministère de l'Outre Mer
Le Conseil Général de la Martinique
La Mairie de Schœlcher
Pour leur concours financier à la publication
de cet ouvrage.
Michèle JOACIllM et Michaëlle MONTANUS
Pour la mise en forme du document.INTRODUCTIONDans l'histoire passablement mouvementée des
« quatre vieillescoloniesl» françaises, peu d'expériences
ou d'événements ont suscité des controverses aussi
passionnées que la départementalisation. D'une certaine
façon, le terme est lui même chargé d'histoire puisqu'il se
substitue très tôt à un autre - l'assimilation - trop fortement
connoté; il se voit assigner par la suite un contenu
ambivalent sous l'influence notamment d'Aimé Césaire,
l'un des promoteurs - sans doute le plus éloquent - de la
réforme de 1946. Dans le répertoire discursif de ce dernier,
la réalité qu'il est censé désigner est tantôt dénoncée ou
rejetée, du moins sous la forme imposée par le pouvoir
métropolitain, tantôt objet de demandes
d'approfondissement ou d'aménagements, avec en prime une interrogation
longtemps demeurée en suspens: la départementalisation
correspond-elle à une forme hétérodoxe de décolonisation
ou au contraire au simple travestissement d'un phénomène
colonial poursuivant nolens volens son devenir historique?
Pour les populations locales et la plupart de leurs
représentants, la réalité est probablement plus prosaïque: la
départementalisation se situe à l'intersection d'une double
perception contradictoire dans la mesure où elle semble désigner
tout à la fois un aboutissement et un processus en constant
devenir.
Aboutissement en effet: à la demande des populations
ultramarines qui en tirent l'espoir d'une extension
simultanée des lois sociales adoptées par la métropole (comme le
prévoyait d'ailleurs l'article 2 de la loi), les «quatre vieilles
colonies» accèdent au rang de départements d'outre mer
après avoir été le champ de multiples expériences
historiques s'inscrivant dans le cadre d'un rapport colonial
multiséculaire, largement fondé sur le principe de l'assimilation.
Processus inachevé, la départementalisation l'est tout
autant: dans l'imaginaire collectif, elle circonscrit d'emblée
un espace de luttes collectives face aux réticences d'un
pouvoir métropolitain spontanément porté à différer
l'extension et l'application des lois, nourrissant par là même des
attentes à la mesure des frustrations engendrées au sein des
couches opprimées tout au long de la colonisation.
1. Il s'agit bien sûr de la Guadeloupe, de la Guyane, de la
Martinique et de la Réunion transfonnées en départements d'outre mer
par la loi du 19 mars 1946.
11TI est vrai que la trajectoiresuivie par ces territoires,
rapportée à celle des autres colonies dans le monde,
surprend par son originalité, au point de désarçonner tous ceux
qui seraient tentés de programmer l'histoire: elle prend à
revers le mouvement des indépendances dont on sait qu'il
s'amplifiera par la suite un peu partout dans le monde. Pour
tout dire, cette trajectoire ruse avec l'histoire de la
décolonisation. La revendication d'« assimilation» émane, en
effet, d'abord des populations locales et répond, en 1946, à
des attentes très largement répandues - qui avaient
commencé à sourdre au moins dès la deuxième moitié du
dixneuvième siècle - au sein des couches sociales majoritaires,
particulièrement celles disposées à remettre leur sort aux
mains d'un Etat réaffirmant ses prétentions universalistes à
la faveur de l'affennissement de la République. C'est dire
qu'on peut difficilementexpliquer cet « aboutissement»
sans retracer le cheminement de l'idée d'assimilation et ses
interférences dans le déroulement de histoire des vieillesl'
colonies. Le contenu d'une telle notion n'est pas immuable
et a été, sans conteste, affecté par les renversements de
situation jalonnant la trajectoire historique empruntée par les
quatre vieilles colonies; il ne peut être, non plus, détaché
des rapports de force qui se sont noués et des luttes
politiques menées au sein de ces sociétés ni, bien sûr, de la
volonté unifonnisatrice constamment mise en avant par le
pouvoir colonial.
Sans doute, l'idée d'assimilation trouve-t-elle en 1946
une situation propice à son plein épanouissement à la suite,
notamment, du traumatisme né de l'expérience vichyssoise
outre mer. On ne saurait cependant nier qu'elle plonge ses
racines bien en deçà dans le passé colonial, qu'elle ne prend
véritablement ses différentes significations que par rapport à
d'autres notions, elles mêmes chargées d'une forte densité
historique dans le contexte de la colonisation: libertés
locales, égalité, intégration, autonomie etc. En particulier, elle
tend, sous l'influence de la Révolution française mais aussi
des clivages cristallisés par le rapport colonial, à s'opposer
à celle d'autonomie, synonyme de privilèges et
d'exclusion. Ce n'est donc nullement un hasard si la revendication
d'assimilation est portée en 1946 par les mouvements
progressistes face à des minorités attachées aux avantages que
leur concède le statut de colonie et soucieuses de défendre
une prétendue autonomie locale respectueuse de leurs
privi12lèges. Elle est incarnée dès la décennie suivante par la droite
au tenne d'un renversement de situation qui voit la gauche
s'approprier le thème de l'autonomie, tout en réclamant avec
une vigueur renouvelée l'application des droits inhérents à
la citoyenneté française.
Associée aux idées d'émancipation et d'égalité,
l'assim

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents