Gouverner la recherche en région
256 pages
Français

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Gouverner la recherche en région , livre ebook

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Description

Un peu partout en Europe, les gouvernements régionaux se sont imposés comme acteurs incontournables du financement des politiques de recherche. En s'appuyant sur les actions menées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur une période de vingt ans (1982-2004), cet ouvrage retrace la genèse et l'implication des régions dans les politiques de recherche.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 15
EAN13 9782336389257
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Logiques politiques
Collection dirigée par Yves Surel

Créée en 1991 par Pierre Muller, la collection « Logiques politiques » a pour vocation principale de publier des ouvrages de science politique, ainsi que des livres traitant de thématiques politiques avec un autre angle disciplinaire (anthropologie, économie, philosophie, sociologie). Elle rassemble des recherches originales, tirées notamment de travaux de doctorat, ainsi que des ouvrages collectifs sur des problématiques contemporaines. Des séries thématiques sont également en cours de développement, l’une d’entre elles visant à publier des ouvrages de synthèse sur les systèmes politiques des États-membres de l’Union européenne.

Dernières parutions

Matthieu ANSALONI, L e tournant environnemental de la Politique Agricole Commune , 2015.
Pierre MULLER, Le Technocrate et le paysan. Les Lois d’orientation agricole de 1960-1962 et la modernisation de l’agriculture française. 1945-1984 , 2014.
Christophe ROUX, Corse française et Sardaigne italienne, Fragments périphériques de construction nationale , 2014.
Nicolas HARVEY, Le Monde diplomatique : un concept éditorial hybride au confluent du journalisme, de l’université et du militantisme , 2014.
Christel BOSC, Faire carrière dans l’écologie. Dynamiques françaises de politisation de l’environnement urbain , 2013.
Didier CHABANET et Laurent FANIEL (sous la dir.), Les mobilisations de chômeurs en France , 2013.
Dominique Labbé et Denis Monière, La campagne présidentielle de 2012. Votez pour moi ! , 2013.
Huseyin SEVIM, La politique européenne de la Turquie. Acteurs, processus et enjeux (1980-2008) , 2013.
Patrick QUANTIN et Andy SMITH (sous la dir. de), Délibération et gouvernance. L’émergence d’une logique d’action ? , 2012.
Titre
Cécile Crespy





Gouverner la recherche en région

Les politiques régionales de recherche
en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73936-6
Remerciements
Cet ouvrage est la version remaniée d’une thèse de doctorat soutenue en 2006. Mes remerciements vont tout particulièrement à toutes celles et tous ceux qui m’ont accompagnée durant ce travail :

Jacques Lautman, mon directeur de thèse, et Alain d’Iribarne, pour sa codirection. Tous deux ont toujours su trouver la bonne mesure entre l’accompagnement et l’autonomie dans ce travail de thèse.

Jean-Claude Thoenig et Catherine Paradeise, pour m’avoir encouragée à entreprendre cette recherche et leur bienveillance tout au long de ces années.

Les membres du Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail (LEST) pour cette socialisation et cette insertion dans un collectif de recherche.

Celles et ceux qui, à un moment ou à un autre, ont accepté de me lire, m’ont suggéré des pistes, en particulier Anne Branciard, Patrice Duran, Jacques Garnier, Jean-Alain Héraud, Philippe Larédo, Jean-Philippe Leresche, Patrick Le Galès, Caroline Lanciano-Morandat, Ariel Mendez, Katia Mirochnitchenko, Romain Pasquier, Beth Perry, Eric Verdier, Antoine Vion.

Celles et ceux avec qui j’ai travaillé par la suite et dont nos échanges et discussions ont nourri cette reprise, en particulier Jérôme Aust, Christine Musselin et mes collègues du LaSSP, à l’IEP de Toulouse, où j’ai mis un point final à cet ouvrage.

Que Thomas, Armand, Nicolas, mes parents et ma sœur trouvent ici une matérialisation de ce long investissement qui m’a souvent éloignée d’eux.
INTRODUCTION
Le 28 juin 2005, les ministres des pays 1 associés à la construction d’ITER (International thermonuclear experimental reactor), le réacteur thermonucléaire expérimental international, décident de l’implanter sur le site français de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône. Ce projet d’équipement scientifique international, dont la construction prendra près de dix ans, mobilise, en plus du financement de l’Union européenne à hauteur de 40%, les financements de chacun des pays participants 2 . La contribution française (en sus de sa contribution à la part européenne), soit 10% du coût total, est prise en charge dans sa quasi-totalité par les collectivités locales de la région Provence-Alpes Côte d’Azur (PACA) qui se sont engagées à financer 457 millions d’euros. L’intervention des collectivités locales n’est pas nouvelle puisque ITER a été précédé par le synchrotron SOLEIL 3 (Source optimisée de lumière et d’énergie intermédiaire de Lure), autre exemple de grand équipement scientifique, implanté dans la banlieue Sud de Paris. Néanmoins, les deux projets s’inscrivent dans des cadres différents, puisque SOLEIL a été l’occasion d’une compétition entre les régions françaises, y compris sur le plan financier, tandis que pour ITER c’est l’Etat qui sollicite la participation financière des collectivités locales pour un projet mondial. Dans les deux cas, il est question d’implantation de grands équipements scientifiques, porteurs de développement économique et d’emplois pour un territoire.

Ces deux exemples illustrent la participation des collectivités locales au financement de la recherche. Pourtant, ni les réformes successives du système national de recherche, ni les lois de décentralisation n’ont, il est vrai, fait de la recherche une compétence transférée aux conseils régionaux. Il s’agit donc d’une action publique volontariste, contrairement à l’éducation 4 (Dupuy, 2011), à la formation professionnelle (Verdier et Lamanthe, 1999) ou au transport ferroviaire (Barone, 2008).

Différents exemples attestent de leur implication dans ce domaine : financement d’immobilier, de grands équipements, soutien aux projets de recherche ou encore allocations doctorales. Les relations entre les collectivités locales et les établissements se multiplient au point que la Conférence des Présidents d’université (CPU) et différentes associations représentant les institutions locales ont conclu des accords de partenariat en 2009 et 2010 5 . Si le discours sur « l’économie de la connaissance » est venu renforcer ce mouvement au début des années 2000 (Pasquier, 2009), dès les années 1980 et 1990, les élus sont attentifs au développement dont les activités de recherche sont porteuses. Leur intervention s’opère alors même qu’en France le développement de la science s’est fait sur un mode colbertiste, avec une forte intervention de l’Etat. La disparition de l’Etat colbertiste (Mustar, Larédo, 2002) avec l’abandon des grands programmes technologiques ne marque pas pour autant la fin de toute intervention de la part de l’Etat (Lanciano-Morandat, Verdier, 2004). Il conserve une centralité dans le domaine de la recherche que ce soit en termes de compétences, de financement, de promotion de références (comme la compétitivité et l’excellence) ou de dispositifs d’action publique. On observe bien une redéfinition des modalités de l’action publique marquée par un recentrage de l’Etat sur un pilotage plus stratégique (Bezes, 2005) et par une implication accrue des acteurs supra-nationaux et infra-nationaux. Il s’agit là d’une tendance de fond à laquelle la France n’échappe pas (Leresche, 2009).
1. Comprendre une action publique volontariste
Cet ouvrage a donc pour objet une action publique volontariste. Il éclaire les conditions, les enjeux et les effets des politiques régionales de recherche. Il cherche à savoir si, comment et dans quelle mesure les acteurs régionaux parviennent à développer des capacités d’intervention, à les légitimer et à gouverner ce domaine de politiques. L’intervention des conseils régionaux est qualifiée de croissante (Mustar et Larédo, 2002), ce que permet d’attester la croissance de leurs financements. Ces derniers ont connu une hausse de 40% durant les années 1990 (Lesourne et al., 2004) et ont plus que doublé entre 2003 et 2013 6 , représentant 7% de l’effort public de recherche en 2012 7 (COLLTERR, 2014). Néanmoins, les effets de leur implication sur le pilotage de la recherche restent largement méconnus. Comment peut-on alors expliquer l’implication progressive et continue des conseils régionaux 8 dans les politiques de recherche ?
Alors qu’une abondante littérature éclaire la situation des pays fédéraux (Koschatzky et Kroll, 2007) ou forteme

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