Jacques Bethemont
350 pages
Français

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Jacques Bethemont , livre ebook

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Description

Pour Jacques Bethemont la géographie est à la fois une éthique et une esthétique, justifiant qu'il ait recours à des références d'auteurs français et étrangers, à des évocations mythologiques des civilisations anciennes, des us et coutumes des peuples. Il en ressort un profil particulier d'enseignant, avec une conscience rare de la lenteur du temps et des adaptions catholiques de l'action humaine. Le géographe se dégage ainsi de l'immédiateté des faits et s'insère dans le temps long de l'humanité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 230
EAN13 9782296935853
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JACQUES BETHEMONT


Géographe des fleuves
PATRIMOINE des Géographes
sous la direction de Christian Daudel


PATRIMOINE des Géographes est une collection consacrée à la vie et à l’œuvre de grands géographes contemporains. Les ouvrages s’organisent en deux parties, l’une prenant en compte les étapes et les aspects du fonctionnement de la carrière professionnelle considérée (souvent sous la forme d’entretiens), l’autre regroupant des extraits des différents livres et articles que les géographes ont publiés tout au long de leurs activités pédagogiques et scientifiques à l’université (sous la forme d’une anthologie de textes) et toujours suivi d’une bibliographie exhaustive et de différents index.

Les auteurs des volumes sont des universitaires et des chercheurs ayant connu personnellement les géographes présentés et qui font l’objet d’une démarche historiographique approfondie à forte connotation patrimoniale. Car il s’agit bien de porter à la connaissance d’un large public de spécialistes mais aussi d’amateurs éclairés, la personnalité humaine et scientifique de grands noms de la géographie, en France, en Europe et dans le monde.

Les ouvrages de cette collection témoignent de la diversité et de la richesse de la communauté des géographes. Ils mettent en valeur la qualité intellectuelle de la pensée géographique en général et de la littérature disciplinaire à laquelle elle donne lieu, en particulier depuis ces dernières décennies. Ainsi exposée, la culture des géographes se révèle être un patrimoine scientifique précieux.


Dans la même collection :
Christian Daudel, Jean Demangeot- Géographe de terrain , octobre 2008, 349 p.
Christian DAUDEL


JACQUES BETHEMONT


Géographe des fleuves


Préface de Michel SIVIGNON
Cliché de couverture (J. Bethemont) :
Le Rhône dans l’étroit de Tournon- ouvrage de Saint-Vallier


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12505-6
EAN : 9782296125056

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Le Professeur Jacques Bethemont en 2009
« Eau, tu es la source de toute chose et de toute existence »
(Bhavicyottaraputâna, 31, 14).
EXERGUE
N’ayant ni décorations ni grande réputation, je ne saurais prétendre au titre de Commandeur. Et pourtant, entendu dans son acception italienne, ce titre me plairait. Il est généralement conféré de façon informelle, à des personnes de bien qui, en fin de carrière, n’ayant plus rien à gagner ou à perdre, peuvent régler leurs comptes au double registre des amitiés et des inimitiés. Cette pratique constitue ce qu’on appelle le Festin du Commandeur. C’est à un tel festin que m’a invité Christian Daudel lorsqu’il a entrepris, au cours de multiples échanges dont certains furent généreusement arrosés, d’établir ma biographie sous l’angle de la géographie. Son propos tenait à l’enregistrement d’un témoignage portant à la fois sur l’évolution d’une discipline au cours d’une carrière et sur l’évocation d’éminents géographes aujourd’hui disparus. Je me suis efforcé de satisfaire à son attente mais ne l’ai-je pas trahi ? Au fil de nos entretiens, tout en répondant le plus honnêtement possible aux questions posées, et non sans estimer que j’étais un témoin bien modeste, faute de m’être impliqué dans les instances de la discipline, j’ai eu de plus en plus l’impression d’assumer un règlement de comptes avec cet inconnu que je suis à moi-même. On trouvera donc à la fois dans cet ouvrage, un témoignage portant sur notre discipline analysée non pas du centre mais d’une relative périphérie, et un travail d’introspection limité toutefois à mon implication dans cette discipline. Oserais-je le dire ? Cette plongée dans mon moi géographique m’a été souvent difficile et il m’est arrivé de reprocher amicalement à Christian Daudel, cette sorte d’épreuve, qu’il m’imposait, même si celle-ci m’a été finalement bénéfique. Toujours est-il que le lecteur – si lecteurs il y a – trouvera dans les pages qui suivent, un itinéraire qui, partant d’une conception assez matérialiste de la discipline, et tout en restant fidèle à l’eau qui y joua le rôle de fil conducteur, a évolué vers une conception de la géographie qui se voudrait globale. Entendons par là une géographie qui tout en intégrant ce qu’il faut de données pour comprendre tel état des lieux, y ajoute la nécessaire dimension spirituelle qui sous-tend l’action humaine. Ceci dit, ayant sans doute trop parlé de moi au plan de la géographie et passant au registre personnel, je conclurai en reconnaissant que j’ai eu au cours d’une longue existence ce qu’il faut d’heurs et malheurs pour soutenir que j’ai été un homme heureux.

Jacques Bethemont
Saint Cyr au Mont d’Or – Janvier 2010
PRÉFACE
Jacques Bethemont est bien vivant, ici, à portée de mon téléphone ou de mes messages électroniques. Comment écrire sur quelqu’un qui fait aujourd’hui partie de soi-même et pas seulement de souvenirs ? Cette présentation sera d’abord une histoire de nos rencontres
Je l’avais vu apparaître en 1956, dans la salle de la bibliothèque du département de géographie de Lyon. Impressionné par la haute taille et par le verbe facile. Cette année là il fut cacique à l’agrégation de géographie. Sa réussite brisait un sortilège lyonnais. Il n’y avait plus eu d’agrégé depuis la réussite de Jean Pelletier en 1948. On pouvait donc réussir l’agrégation après des études à Lyon ! Il suffisait de faire comme Bethemont.
Le second contact fut pour moi le stage pédagogique au lycée Ampère : trois semaines en 1958, alors que je préparais mon mémoire de maîtrise en Charolais-Brionnais. Il était un étonnant professeur, plein de facétie : il décrivait la culture des spaghettis dans la plaine du Po, le travail si pénible des femmes les pieds dans l’eau et la tête brûlée par le soleil. Il avait dû être frappé par Silvana Mangano dans Riz Amer ! Tout se terminait par un éclat de rire général. Inutile de dire le prestige dont il jouissait auprès des élèves ! Et puis il m’emmena alors à Saint Cyr au Mont d’Or où officiait sa femme Jacqueline. Il entassait sa nombreuse famille dans une 2CV. Etait-ce encore la 2CV ou bien déjà une 403 Peugeot ? Je ne sais plus. Je devais ensuite y retourner bien souvent. J’admire a posteriori cette familiarité où il m’avait introduit sans réticence, alors que pour moi c’était un aîné prestigieux. À l’époque, il avait tout juste entrepris une thèse de géomorphologie mais cette entreprise ne le séduisait guère, et je le voyais beaucoup plus intéressé par ce que je lui racontais sur les paysans charolais. Je pense qu’il voyait en moi un descendant mal dégrossi de ces ruraux ; il n’avait pas tort. Il ne m’oublia pas lorsqu’à l’automne 1960, je fus versé au 7 eme cuirassiers à La Valbonne, avant de partir en Algérie. Je me rappelle sa stupéfaction quand il me vit pour la première fois avec mon uniforme fatigué et mon calot. C’était devant la barrière du camp de la Valbonne dans cet automne du Bas Dauphiné que Julien Gracq détestait à juste titre. Il me conduisit à Saint Cyr.
Nos chemins se sont ensuite séparés : j’effectuai dans les Hautes Plaines de l’Ouest algérien un séjour dans un fortin sorti de l’imagerie de Bugeaud : un rempart carré, un peloton de chevaux barbe. Puis nous nous sommes retrouvés : nous fûmes tous les deux assistants à Lyon, puis séparés à nouveau : lui à Besançon et Saint-Étienne et moi à Athènes, à Paris, à Dakar.
Jacques Bethemont, ce fut pour moi en dépit de ces éclipses, une suite ininterrompue de discussions sur la géographie, la littérature, la théologie et bien souvent un mélange des trois. Qu’est ce qui nous rapprochait ? Sans doute avons-nous abordé la géographie à peu près à la même époque et partiellement grâce aux mêmes maîtres. Nous nous sommes racontés ces apprentissages res

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