L homme qui voulait voir le monde
206 pages
Français

L'homme qui voulait voir le monde , livre ebook

-

206 pages
Français

Description

Courir derrière la calotte glaciaire pour ne pas rejoindre l'inatteignable pôle, se perdre parmi les parfums et les bruits de la forêt amazonienne, éprouver la chaleur de l'Afrique, notre grande mère et son creuset de vie animale, découvrir la richesse de ses traditions, se retrouve nez à nez avec un gorille dans les montagnes du Rwanda, ou l'un des derniers lions d'Asie. Appréhender les nouveaux mystères du cinéma africain... rencontrer, écouter, échanger, regarder unpaysage, un peuple, quelques recoins de la planète... voilà ce à quoi nous convie ce livre voyageur, écrit dans des pays lointains, celui d'un psychanalyste en rupture du quotidien et mordu de photographie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 25
EAN13 9782296500587
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait







L’homme qui voulait voir le monde Collection Là-bas
dirigée par Jérôme MARTIN


Déjà parus :

Michel BOURGIN, Chroniques touarègues, 2011.
Marcel LAUGEL, Nomades, fils des nuages, 2010.
Suzanne LALLEMAND, Routards en Asie
Omer LUFTI, D'Istanbul à Capetown. Pérégrinations d'un
Turc en Afrique du Sud (1862-1866), 2010.
Jean-Marc HUGUET, Voyager l'Arctique (Préface de
Jean Malaurie), 2010.
Maria LANCEROTTO, Voyageurs français en A.E.F.
(1919-1939), 2009.
eJaël GRAVE, L’imaginaire du désert au XX siècle, 2009.
Annie BLONDEL-LOISEL, La compagnie maritime
eAllan de l’Écosse au Canada au XIX siècle, 2009.
Marcel G. LAUGEL, Sur le vif, 2008.
Bruno LECOQUIERRE, Parcourir la terre, 2007.
Eric DESCHAMPS, La cuisine des révoltés du Bounty,
2007.
J. A. MEIJN VAN SPANBROEK, Le voyage d’un
gentilhomme d’ambassade d’Utrech à Constantinople.
Texte présenté et annoté par C. VIGNE, 2007.
Louis GIGOUT, Syracuse, 2007.
Aline DUREL, L’imaginaire des épices, 2006.
Henri BOURDEREAU, Des hommes, des ports, des
femmes, 2006.
Gérard PERRIER, Le pays des mille eaux, 2006.
Fabien LACOUDRE, Une saison en Bolivie, 2006.
Arnaud NOUÏ, Beijing Baby, 2005. Pierre-Georges Despierre




L’homme qui voulait voir le monde




Le gorille

&

Le psychanalyste













































































© L'Harmattan, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-99318-1
EAN : 9782296993181










À Philippe Sollers chez qui j’ai rencontré une fraternité de pensée.


















































1

Ouagadougou, le festival du cinéma africain

2

Mon grand Nord

3

L’Afrique du Sud, une autre Afrique

4

Éthiopie ma diplopie

5

Les derniers lions d’Asie et les ânes de Rann

6

Du Mato Grosso à l’Amazonie

7

Les gorilles, le Rwanda mutilé


8

L’homme qui voulait voir le monde






























1



1Ouagadougou, le festival du cinéma africain





Vendredi, Roissy C2, ciel bleu, avion incomplet, une
bande de jeunes entre quinze et dix-huit ans, sûrement
une classe échangée avec une autre, en Afrique de
l’Ouest. Ça s’agite, ça bouge et parle fort. Nous avons
décollé pour Ouagadougou avec une escale à Niamey
prévue vers 16h48. Le temps passe et déjà en dessous de
moi, du sable, seulement du sable mais pas encore de
Niger. Ça chahute un peu à la descente, nous sommes en
retard de 1h30, dehors il fait 35°C et j’ai dormi une grande
partie du voyage. Je m’éveille, et vois sous l’aile les ouadi
se dessiner partout en taches sombres et sinueuses, la
verdure est ici devenue marron. Le terre de Sienne
domine le paysage de ses camaïeux. L’aile de l’avion est
colorée du sable en suspension dans cette atmosphère,
tout le long des jointures des ailerons. La couleur du sol
rejoint le ciel pour se transformer beaucoup plus haut en
un bleu gris d’orage et se marier avec le soleil, puis un ciel
bleu, quelques nuages naissent sur Niamey : il est 16h50 à
ma montre. Voici un bras du Niger qui se répand
convulsivement dans la campagne pendant que les volets
des ailes de l’avion battent l’air cherchant à stabiliser la
bête qui atterrit. Cette terre d’Afrique n’est pas encore
rouge, mais des bosquets forment un « bush » qui entoure
la piste et cachent un avion au parking un peu plus loin.
Nous restons à bord durant l’escale, Ouaga nous attend
d’ici une heure environ.
9 Des passagers sont descendus, les bagages contrôlés une
fois, une fois encore puis re-contrôlés. C’est l’Afrique chez
Air France.
Enfin le départ, sud sud-ouest, les ailes de l’avion sont
devenues grises, le ciel blanchit et le soleil baisse. Encore
40mn et nous serons à Ouagadougou dans l’obscurité
naissante, après une journée passée assis, pour cinq
heures de vol prévues.
À Ouagadougou, mon hôtel s’est bien amélioré depuis la
dernière fois, il y a un nouvel ascenseur, par contre la
chambre toujours aussi sobre a toujours une climatisation
bruyante.
Nouveauté ouagadouguienne, je me fais draguer par
deux filles en mobylette devant l’hôtel pendant que je
prends le frais. L’Afrique et la vénalité du sexe ont une
approche simple qui est bien différente de notre
pudibonde et libérale Europe.
Ici une jeune femme cherche ainsi parfois à préparer sa
dot en se faisant agréablement un peu d’argent, c’est alors
que se fit cette rencontre amusante et bon enfant qui après
une palabre rituelle se termine, car palabrer n’est pas
consommer. Si on est bien élevé, le plaisir qu’on prend à
parler est loin d’être négligeable, on fait connaissance, on
respire ensemble l’air du pays. Cette petite aux tresses
échevelées est triste, minaude, dépitée peut-être que son
charme n’a pas opéré : « mais comment je vais rentrer au
village maintenant que ma copine est partie ? »
Je vais dîner à l’Indépendance, on dit ici « l’Indé », avec
un ami ; agréable tête-à-tête où nous refaisons un peu le
monde, évoquant la Côte-d’Ivoire, Laurent Gbagbo
seraitil épileptique ? Retour à l’hôtel, nuit chaude, la fête en
face ne s’arrête pas, nombreux réveils, je viens d’arriver et
je suis fatigué.

Samedi.
Il me faut aller à l’ouverture du Fespaco, Amadoo me
téléphone pour une voiture. Fespaco, l’Indé, Fespaco et
retour, pour rencontrer enfin Mme Fatou, qui me donne
mon badge de journaliste. 11h45, il fait très chaud, 38°C
ou plus, le chauffeur m’a conduit au « marché artisanal »
où je rencontre de gentils rastas qui essayent de faire du
10 business en m’invitant ce soir à leur concert : « Vous vous
souvenez, il y a deux ans, vous aviez fait des photos de
nous avec une copine, elle sera là ce soir ». Bien sûr que
non, mais il faut jouer l’oubli, la multitude des rencontres
afin de rester dans une palabre diplomatiquement
correcte.
Retour et petite station à l’Indé, à l’ombre ça fait du bien.
Puis, direction le stade pour l’inauguration du festival. Il
est plein depuis deux heures déjà, ça craque de toutes
parts, la police a dû utiliser les gaz lacrymogènes à la
porte 10. Les décibels ne sont pas des décis mais de belles
ondes qui font vibrer le ventre et tous les corps creux de
la poitrine.
Grâce à mon badge, je passe vers la pelouse officielle où
se tiennent la TV et la presse. Cette année, la foule est plus
nombreuse, les portes ont du être fermées dès 16h. Des
sons graves me gênent de plus en plus, on dirait que les
gradins vibrent avec la musique et les spectateurs ; ça me
rappelle, il y a 4 ans, le spectacle d’Alpha Blondy.
L’organisation est sévère, la foule canalisée est surveillée
par un hélicoptère qui nous rend visite de tem

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