La gestion des fleuves dans la stratégie d expansion régionale de la Chine
190 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La gestion des fleuves dans la stratégie d'expansion régionale de la Chine , livre ebook

190 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

En Chine, les ressources hydrauliques sont surexploitées en interne, entraînant de nombreux problèmes environnementaux, sanitaires, économiques et sociaux. La Chine profite de sa position en amont des plus grands fleuves asiatiques pour faire pression sur ses voisins, provoquant par là même une recrudescence des hostilités à ses frontières. Le gouvernement semble faire le pari de la démesure avec de nouveaux projets titanesques qui pourraient menacer de façon sérieuse la stabilité régionale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 180
EAN13 9782296461307
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA GESTION DES FLEUVES
DANS LA STRATÉGIE D’EXPANSION
RÉGIONALE DE LA CHINE
« Diplomatie et stratégie »
Collection dirigée par Emmanuel Caulier

Ouvrages parus

Valériane ÉTÉ, Clémentine LEPAIS et Samantha VACHEZ, Géopolitique des technologies de l’information et de la communication au Moyen-Orient. Entre compétitivité étatique et stratégie de contrôle, 2011.
Cristina AGUIAR et Khamliènhe NHOUYVANISVONG (ambas-sadeurs), Guide pratique de la négociation internationale , 2010.
D’ABOVILLE (Robert), Investissements pétroliers chinois en Afrique, 2010,
MIGNOT (Bruno), Il était une fois des militaires. Chronique d’une mutation en cours , 2009.
LODDO (Jean-François), Le Nouvel Ordre du puzzle des Balkans , 2009.
MALLATRAIT (Clémence), en collaboration avec Thomas Meszaros, La France, puissance inattendue au XXI e siècle dans le Pacifique Sud , 2009.
DEREUMAUX (René-Maurice), L’Organisation internationale de la francophonie. L’institution internationale du XXI e siècle , 2008.
COJOCARU (Doru), Géopolitique de la mer Noire. Eléments d’approche , 2008.
LEFEBVRE (Jean-Luc), A la recherche du cinquième élément : du feu à l’espace, une brève histoire de conquêtes , 2008.
MIGNOT (Bruno), Regard d’un militaire sur la société française. La République nous appelle , 2007.
MEYER (Michel), La nouvelle diplomatie commerciale brésilienne. Lula : danse avec le soleil , 2005.
Marie-Charlotte Burnet, Sarah Dubreil,
Anaïs Mirval, Laura Pajot Moricheau


LA GESTION DES FLEUVES
DANS LA STRATÉGIE D’EXPANSION
RÉGIONALE DE LA CHINE


Préface d’Emmanuel Caulier
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54788-9
EAN : 9782296547889

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Remerciements
Nous exprimons nos profonds remerciements au Professeur Pascal Chaigneau pour l’éclairage que ses cours de géopolitique ont apporté à nos recherches, ainsi qu’au maître de conférences Philippe Tauzin pour ses conseils avisés en méthodologie. Nos remerciements s’adressent également tout particulièrement à Maître Emmanuel Caulier pour sa disponibilité et son soutien.

Nous remercions Franck Galland et Stephan Truchot pour leur disponibilité et leur aide. Leur œil critique nous a été précieux pour structurer et améliorer notre travail.

Nous remercions enfin Caroline Burnet qui a conçu les illustrations.
PRÉFACE
« À force de sacrifier l’essentiel au nom de l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel »
Hadj Garum O’rin


Avec 50 000 cours d’eau et 6 % du débit fluvial mondial, la Chine a pu bâtir plus de 85 000 barrages dont 22 000 sont classés comme « très grands barrages ». Malgré la démesure dans la maîtrise de cette richesse naturelle, la technique a contribué à la dégradation de l’environnement conduisant en réaction à de trop nombreux endroits, à l’aridité. Cela veut dire aussitôt, diminution de la production alimentaire, déplacement des populations, conflits sociaux. La gestion de l’eau en Chine est devenue crisogène parce que son développement technique-industriel-urbain dégrade la biosphère et empoisonne le milieu vivant dont l’homme fait partie.

Par ailleurs, le pays est situé en amont de bassins hydrographiques nombreux et importants : les fleuves Ili et Irtych s’écoulent vers le Kazakhstan, l’Indus vers le Pakistan, le Brahmapoutre vers l’Inde. Il y a aussi le bassin du Mékong, les six états riverains en aval du Yunnan, le Cambodge, le Vietnam. Ces zones sont devenues des zones d’interférences et de fractures nourrissant des antagonismes à taille d’un continent et qui se traduisent par exacerbation de rivalités. On y voit des gaspillages énormes d’énergie et de vie.

Les auteurs de cette étude, savent que la politique chinoise intérieure et étrangère devra très vite être recentrée autour de ces réalités. Formés dans les meilleurs Instituts d’Étude Politique, ils sont titulaires du Mastère en management des risques internationaux de l’École HEC Paris et ont une vision d’ensemble. Ils savent que les destins locaux dépendent de plus en plus du destin de la planète, et leur texte est une invitation pour les investisseurs et les partenaires de la Chine à se saisir de cette situation.

Ils nous interpellent avec brio sur ce pays, qui émerge dans un mouvement chaotique de destruction et de création, qui risque au final de le détruire, oubliant trop vite le mot de Claudel : « L’eau est le regard de la Terre, son appareil à regarder le temps » .


Emmanuel CAULIER
Avocat à la Cour
Chargé de mission au Centre d’Études Diplomatiques et
Stratégiques
Recteur de l’Université Internationale de Brazzaville
INTRODUCTION
« Qui domine l’eau domine la Chine » : ce vieil adage chinois n’a jamais été autant d’actualité. « La capacité de maîtriser l’eau et « les fleuves, traditionnellement représentés par les dragons, a de tout temps été considérée en Chine comme le critère d’une bonne dynastie » expliquait Philippe Béja dans un article du Monde Diplomatique il y a dix ans » {1} .
水 shui {2} – la symbolique de l’eau dans la culture chinoise
L’eau a toujours eu une place essentielle dans les religions. Dans l’hindouisme, l’eau est considérée comme un être sacré – rapport au Gange. Dans la religion bouddhiste, lorsque la vie de Bouddha est retracée, elle est remplie d’évocations à l’eau. Dans la civilisation chinoise, l’idée de sacré autour de l’eau n’existe pas et aucun rite particulier n’existe. Dans les anciennes mythologies, la dualité entre l’eau et le feu est la base du fonctionnement de la pensée chinoise {3} . L’eau – tout comme la montagne – est capitale pour comprendre la civilisation chinoise. La culture de l’homme sage est née comme « une prise de conscience de la dimension spirituelle de la montagne et de l’eau, et de la nature en général ». Ce sage appliquant le principe de Guandao vise à « développer une philosophie de la vie semblable à la loi de l’eau qui s’écoule silencieusement, naturellement, sans jamais revenir en arrière » {4} . Enfin, les Chinois sont partagés entre deux sentiments : le culte de l’eau, mais aussi la peur de l’eau. Cette ambiguïté est liée au fait que la Chine est un pays à la fois de sécheresses et d’inondations. Les fleuves ont permis à la Chine de faire exister et perdurer sa civilisation. Depuis le Grand Yu – l’un des fondateurs de la civilisation chinoise –, la maîtrise de l’eau est la problématique millénaire des Chinois {5} .
L’eau : une denrée rare sur la planète
L’eau présente sur la surface de la Terre représente 1,36 milliard de kilomètres cubes. Néanmoins, l’eau salée – 97,5 % – représente la majorité de ces ressources en eau disponible {6} . L’eau douce disponible sur la Terre n’est donc que de 2,5 %, dont 1,75 % sous forme solide – neige et glace {7} . À cela s’ajoutent les 100 000 kilomètres cubes qui se trouvent dans les nappes aquifères, les lacs et les rivières {8} . Les précipitations sont aussi un élément majeur, car chaque année, ce sont 110 000 kilomètres cubes d’eau qui tombent sous forme de pluie : près des deux tiers s’évaporent ; le reste s’infiltre dans le sol. Même si à l’échelle de la planète les ressources en eau semblent importantes, elles sont tout d’abord limitées par le fait que 98 % de l’eau liquide est salée et donc impropre, à l’utilisation et à la consommation {9} . Ensuite, les ressources en eau sont inégalement réparties dans l’espace et le temps. En effet, dix pays se partagent 60 % des réserves d’eau douce ; alors que vingt-neuf pays – en majorité en Afrique et au Moyen-Orient – souffrent de pénurie permanente {10} . Pour illustrer cette inégale répartition, prenons l’exemple de la Chine et du Canada qui ont des réserves en eau douce semblables, alors que les Chinois sont près de quarante fois plus que les Canadiens. Outre cette inégale répartition, certaines régions sont très a

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents