La nouvelle culture
289 pages
Français

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La nouvelle culture , livre ebook

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Description

Où va la culture ? Quelles sont les instances qui produisent aujourd'hui la culture et comment cette culture se diffuse-t-elle ? Les traditionnels vecteurs de culture (qu'on désigne comme institutions culturelles) ne sont-ils pas en train de perdre leur monopole ? Quelles sont les instances nouvelles qui se sont subrepticement substituées à eux ? Il s'agit ici de replacer la mutation des institutions culturelles dans le contexte bien plus large d'une réflexion sur l'évolution des modes de communication et de transmission au sein de la société contemporaine.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 279
EAN13 9782336261041
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9782296029880
La nouvelle culture
La mutation des pratiques sociales ordinaires et l'avenir des institutions culturelles

Bernard Deloche
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Du MÊME AUTEUR Dedicace INTRODUCTION CHAPITRE I — LES PRATIQUES SOCIALES ORDINAIRES SOUS LE RÉGIME CONTRAINT DE LA VALEUR ET DE LA NORME CHAPITRE II — LA MUTATION DES PRATIQUES SOCIALES : ORIGINE ET FONDEMENTS CHAPITRE III - QUEL AVENIR POUR LES INSTITUTIONS EN CHARGE DE LA CULTURE ? CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE INDEX DES NOMS DE PERSONNES
Du MÊME AUTEUR
L’art du meuble. Introduction à l’esthétique des arts mineurs, préface de François Dagognet, Lyon, Éditions L’Hermès, 1980.
Le mobilier bourgeois à Lyon (XVIe-XVIII e s.), préface de Jean-Michel Tuchscherer, avec la collaboration de Jean Rey, Lyon, Éditions L’Hermès, 1980 ; 2e édition, 1983.
Le mobilier régional français: Lyonnais, Forez , vallée du Rhône, avec la collaboration de Chantal Deloche, préface de Jean Cuisenier, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux / Berger-Levrault, 1982.
Museologica. Contradictions et logique du musée, préface d’André Desvallées, Paris / Lyon, Librairie J. Vrin / IIEE, 1985 ; 2e édition, Mâcon, Éditions W / MNES, 1989.
La culture des sans-culottes, en collaboration avec Jean-Michel Leniaud, préface de Jack Lang, Paris / Montpellier, Éditions de Paris / Les Presses du Languedoc, 1989.
Les ateliers lyonnais de menuiserie en meubles et d’ébénisterie, Lyon, Éditions lyonnaises d’art et d’histoire / LUGD, 1992.
Faïences de Lyon, avec la collaboration de Michel Descours et de Léon Sublet, Plouguerneau, Beau fixe, 1994.
L’art des bossetiers lyonnais (XVII e -XIX e s.), préface de Philippe Boucaud, Lyon, Aléas, 1996.
Une esthétique expérimentale. Contribution à la théorie de l’attribution, Lyon, Éditions du Cosmogone, 1999.
Le musée virtuel. Vers une éthique des nouvelles images, préface de Régis Debray, Paris, PUF, 2001; trad. espagnole par Lourdes Perez, El museo virtual, Gijón, Trea, 2003 ; trad. serbe par Vera Pavloviæ, Belgrad, Clio, 2006 ; trad. chinoise en préparation.
L’esthétique de Johann Georg Sulzer (1720-1779), actes du colloque international du 21 novembre 2003, sous la direction de B. Deloche, Lyon, Publications de la Faculté de philosophie de l’Université Jean Moulin-Lyon 3, 2005.
Nogaret et le siège lyonnais, en collaboration avec Jean-Yves Mornand, Lyon, Jacques André (à paraître).
Le musée non linéaire, « Exploration des méthodes, significations et valeurs de la communication muséale avec le public spectateur », par M. McLuhan, H. Parker et J. Barzun, traduction française, introduction et notes par B. Deloche et F. Mairesse avec la collaboration de S. Nash (à paraître).
Abraham Nicolas Couleru et l’ébénisterie provinciale en France au XVIII e siècle, en collaboration avec Jean-Yves Mornand (en préparation).
Pour Aymeric et Antonin, mes petits-fils.
INTRODUCTION

◆ Où va la culture ?
« Tout va bien et rien n’a plus d’importance. [...] L’amateur aime, le collectionneur collectionne, le conservateur conserve » 1 , rappelait non sans dérision Philippe Dagen dans le catalogue de la première Biennale d’art contemporain de Lyon en 1991 ; les choses n’ont guère changé, bref tout fonctionne et rien ne semble poser de problème dans le système bien huilé de la culture officielle qui répugne à remettre en question ses valeurs de référence. C’est là l’une des figures les plus évidentes, quoique le plus souvent inaperçues (car implicitement entretenues par les instances politiques en place), de l’inertie mentale dans laquelle nous vivons aujourd’hui.
Pourtant chacun sait fort bien que l’avenir des institutions culturelles est en jeu sinon en réel péril aujourd’hui. Il ne s’agit sans doute pas de la baisse conjoncturelle de fréquentation du tourisme international consécutive notamment aux attentats du 11 septembre 2001 et à leurs diverses répliques européennes ou asiatiques, car la bonne santé du système culturel ne peut pas sérieusement s’apprécier en termes de nombre d’entrées délivrées par les musées ou de fréquentation des sites et monuments classés. Les études de publics font apparaître des constantes dans les tranches d’âges ou les catégories socioprofessionnelles qui visitent les musées, et ces constantes indiquent une tendance au vieillissement de la population réceptrice de cette culture qu’on appellera provisoirement « classique ». Il conviendrait d’ailleurs d’étudier en parallèle l’évolution de la fréquentation d’autres institutions culturelles telles que le théâtre 2 , l’opéra ou le cinéma, et — pourquoi pas ? — les grandes manifestations musicales de la jeunesse. Si les jeunes d’aujourd’hui se détournent des institutions culturelles traditionnelles, en revanche il est certain qu’ils sont loin d’échapper à l’emprise des médias, c’est pourquoi il importe de savoir où ils vont et au profit de quels instruments médiatiques, en un mot quelle est leur culture.

◆ Le cri d’alarme de l’intégrisme ?
Une chose est assurément certaine au point d’être devenue banale : nous sommes actuellement en face d’une rupture radicale dans les modes de vie en société. D’où cette question qui s’impose avec force aujourd’hui : où va la culture ? Une telle interrogation pourra paraître sonner comme un cri d’alarme chargé de relents d’intégrisme et mêlé de fiel : vous voyez bien, entend-on souvent, où nous a conduits le laxisme de la vie sociale, il n’y a plus de conventions sociales, plus d’acquisition des connaissances, plus de respect des valeurs. On a substitué le culte des idoles forgées par médias à celui des religions révélées, avec la télévision les enfants ne savent plus lire et sont mentalement déstructurés, c’est pourquoi, alors qu’ils « surfent » sans difficulté sur Internet, ils se révèlent incapables de mener normalement leur travail scolaire et parfois même de lire ou d’écrire convenablement (illettrisme). Et voici que, après la question du mariage des prêtres dans les années 1960-1970, un peu plus tard celle de la banalisation du divorce et des familles recomposées, on débat maintenant du mariage des homosexuels. Bref ce monde sans contrôle et sans lois semble bien partir à la dérive, car il conduit à la drogue, à la criminalité, à la délinquance sexuelle et à l’anéantissement mental. Nous nous surprenons parfois à penser que nous sommes dans une société décadente, une nouvelle Athènes ou une nouvelle Rome, que nous connaissons de nouvelles figures d’Alcibiade, de Pétrone et de Juvénal. Telle est la version bourgeoise et, pourrait-on dire, intellectuellement évoluée des vieilles récriminations du paysan désabusé qui, naguère, accusait avions et satellites d’avoir perturbé le climat et bousculé les saisons ; elle procède évidemment d’une naïveté comparable, naïveté qui toutefois comporte, dans un cas comme dans l’autre, sa part de validité.
Ce cri semble s’être étonnamment amplifié du fait de l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Désormais, avec les contenus culturels et les habitudes sociales, ce sont les institutions elles-mêmes qui se voient actuellement menacées : la plus emblématique de toutes, le musée, se sent concurrencée par le multimédia qui, croit-on souvent, la condamne à terme à la fermeture. Et le conservateur, parfois pris de panique, lutte alors pied à pied pour éviter la « mise en ligne » des collections sur Internet, car il faut à tout prix que le public se déplace et que, dans un acte de soumission respectueuse, il vienne au musée rendre son culte, afin que tout soit dans l’ordre. Car le musée est le lieu symbolique chargé de dispenser la culture, et il doit le demeurer.
Et cependant, comme on va le voir, la menace est probablement ailleurs ou, pour le moins, le problème ne peut certainement pas être posé en ces termes. S’il est banal sinon dérisoire de constater que le monde bouge et que l’on contrôle très mal cette évolution, en revanche il est beaucoup plus intéressant, mais assurément plus rare, d’observer le phénomène, d’en décrire et d’en caractériser les modalités, également d’en comprendre le fonctionnement, car il s’avère urgent de connaître les processus par lesquels se font et se défont les systèmes culturels et comment ils se diffusent. Telle est la question majeure à laquelle se trouve suspendu tout le débat qui suit.
Question globale et décisive, aussi philosophique que très peu érudite. Bref, nous ignorons le plus souvent sous l’effet de quelles stimulations se transforment les modes de vie et les mani&#

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