Périphéries
255 pages
Français

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Périphéries , livre ebook

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Description

Pour mieux "changer de regard" sur la périphérie et ouvrir un débat sur la ville qui dépasse les limites des "quartiers en crise", les auteurs, spécialistes des questions urbaines, ont entrepris pendant dix jours un "tour à pied" de la périphérie parisienne. Cette expérience qui est relatée dans cet ouvrage est à lire comme un voyage d'exploration contemporaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 196
EAN13 9782336253428
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9782296031920
Sommaire
Page de Copyright Page de titre COLLECTION CARNETS DE VILLE - dirigée par Pierre Gras PLACER LES BANLIEUES AU CENTRE - PAR PATRICK JARRY, MAIRE DE NANTERRE PROLOGUE Points de départ Parcours périphériques Pistes pour demain ÉPILOGUE BALISES À USAGE DES NAUFRAGÉS DE LA ROUTE REMERCIEMENTS
Périphéries
Un voyage à pied autour de Paris

Luc Gwiazdzinski
Gilles Rabin
COLLECTION CARNETS DE VILLE
dirigée par Pierre Gras
DÉJÀ PARUS
Serge Mouraret, Berlin, carnets d’amour et de haine
Pierre Gras, Mémoires de villes
Suzana Moreira, São Paulo, violence et passions
Jacques de Courson, Brésil des villes
Pierre Gras, Ports et déports
Jean-Paul Biais, À la Bastille...
Muriel Pernin et Hervé Pernin, Transsibériennes
Nelly Bouveret, Mékong dérives
Thierry Paquot, L’Inde, côté villes
Collectif, Villes, voyages, voyageurs
Pierre Gras, Suite romaine
Baudouin Massart, Un été à Belfast
Daniel Pelligra, Quai du soleil; Lyon, port d’attaches
Bérengère Morucci, Alamar, un quartier cubain
Jean Hurstel, Réenchanter la ville; voyage dans dix villes culturelles européennes
Collectif, Ville et mémoire du voyage
À PARAÎTRE
Pierre Gras et Thierry Paquot (dir.), Le Corbusier voyageur (juin)
« Route n. f. : ruban de terre au long duquel on peut cheminer depuis l’endroit où l’on s’ennuie jusqu’à l’endroit où il est futile d’aller. »
Ambrose Bierce, Le dictionnaire du diable
PLACER LES BANLIEUES AU CENTRE
PAR PATRICK JARRY, MAIRE DE NANTERRE
Je ne peux que me féliciter de la parution de cet ouvrage, né de la rencontre entre ses deux co-auteurs et de l’engagement de la municipalité de Nanterre dans la préparation et la tenue du premier Forum des autorités locales de périphéries (FALP). Les co-organisateurs de ce forum avaient placé leur initiative sous le titre « Un autre regard sur la métropole ». Notre volonté était de permettre que la « métropolisation », caractéristique d’une planète de plus en plus urbaine et d’un monde « globalisé », soit appréhendée à partir des périphéries par un échange d’expériences entre collectivités locales de plusieurs pays aux réalités diverses, mais aux nombreux points communs. Nous souhaitions également que ces paroles puissent se confronter avec les réflexions de chercheurs, d’associations et de citoyens.
C’est dans le cadre de cette dynamique que nous avons rencontré Gilles Rabin et Luc Gwiazdzinski, qui nous invitaient, dans leur ouvrage Si la ville m’était coutée, à réinterroger notre regard sur la ville en nous appuyant notamment sur une approche « sensible ». Le contact s’est naturellement établi pour la préparation du forum. Nous ne pouvions pas envisager leur collaboration comme une simple prise de parole dans un colloque. D’abord, cela ne correspondait pas à leurs caractères et à leurs envies. En outre, nous étions convaincus que le FALP avait besoin de produire du lien entre « la ville pensée » et « l’espace vécu ». C’est ainsi que naquirent deux projets : une traversée nocturne du centre de Paris jusqu’à Nanterre pour les participants au forum ; un parcours piéton dans la banlieue parisienne pour nos deux auteurs, accompagnés d’une photographe, le tout ponctué de rencontres-débats organisées dans différents lieux. Ce parcours a été suivi quotidiennement sur le site Web du forum et a fait l’objet d’une restitution en ouverture de notre rendez-vous des banlieues du monde, en mars 2006. Il se manifeste en outre avec la parution du présent ouvrage.
Les impressions décrites à partir d’une marche d’une dizaine de jours à travers les banlieues proches de la capitale peuvent parfois déranger. On peut en partager certaines et en réfuter d’autres. Elles appartiennent à l’économiste et au géographe, en toute liberté. Mais elles s’inscrivent dans les débats aujourd’hui indispensables pour mieux comprendre le présent et l’avenir du « vivre ensemble » dans une métropole parisienne en mutation. Le risque de déconnexion entre l’urbain métropolitain et le « faire ville » est bien réel. Lieu d’opulence, de la consommation, du high-tech et des opportunités, la ville est aussi l’espace où s’expriment l’urgence sociale, la précarité, les marges physiques et sociales, les droits de l’homme bafoués, les papiers refusés, l’inaccessibilité des « possibles » de notre époque.
Il ne peut y avoir de construction de ville, « d’en commun », dans un espace où progressent les « fractures » territoriales, sociales, les inégalités, l’ignorance et le rejet de l’autre, des autres. Le risque est de se réveiller avec la « gueule de bois », sans comprendre la rage qui s’exprime dans les périphéries. Comme le disent Gilles et Luc : « En novembre 2005, les périphéries se sont invitées duns notre actualité... L’espace de quelques jours, les marges ont imposé les termes du débat. » Pour ma part, j’ai à plusieurs reprises rappelé que « les banlieues avaient repris l’initiative », nous obligeant à questionner à nouveau les réalités de l’espace métropolitain comme lieu de vie, de quotidienneté, de projection individuelle et collective, de démocratie, de co-développement et de solidarité.
À partir de notre situation locale, nous sentons bien que la métropole parisienne est « sous pression ». Notre commune, préfecture des Hauts-de-Seine, située au pied du quartier de La Défense, « premier centre d’affaires d’Europe » avec ses 320 000 emplois, est un enjeu fort, comme en témoigne le chantier urbain Seine Arche. Quelle place y a-t-il pour la solidarité dans cette « centralité » métropolitaine, lorsque 8 000 Nanterriens sont privés d’emplois, lorsque 3 300 familles attendent un logement social, dans un secteur où les prix de l’immobilier sont au sommet ? Comment faire quand un quart de la population du quartier du Parc — qui borde les tours d’une grande banque - vit au-dessous du seuil de pauvreté ? On ne peut laisser le marché décider seul, au risque de voir de nombreuses couches populaires exclues du « droit à la ville » ou plutôt « du droit à la métropole ». La détermination politique autour de certaines valeurs prend toute son importance pour que se construisent des alternatives au non-choix.
Nanterre a construit son contre-projet urbain en expérimentant des pratiques participatives - couronnées de succès inégaux. Le renouveau de la démocratie et de l’intervention citoyenne est un chantier en lui-même, et Nanterre a mis en œuvre un compromis inscrivant 40 % de logements sociaux, des services publics, des aménagements permettant de désenclaver et de refonder les quartiers. Les questions de l’emploi des Nanterriens dans les entreprises qui s’installent, de l’accès des jeunes à l’université, sont aujourd’hui au cœur d’une nécessaire jonction urbaine qui rend lisible et visible notre choix d’une « ville mieux populaire » dans une métropole solidaire.
Le polycentrisme est certainement l’un des grands chantiers à engager pour construire des métropoles équilibrées et solidaires. Ce n’est sans doute pas suffisant. Même « polycentrique », la métropole peut continuer à exclure si rien n’est fait en termes de « droit à la métropole », et notamment de droit à la mobilité face aux risques d’enfermement. L’ensemble des rapports entre centre et périphéries doit être remis en chantier, en se nourrissant des aspirations, des envies, des réalités de chacun. « Nous souhaitons qu’un autre regard soit porté sur les banlieues et les périphéries, car elles ne se résument pas à leurs difficultés. Leurs apports aux métropoles et à la société sont considérables. Les périphéries sont aussi des lieux de dynamisme et de créativité », avais-je déjà suggéré en ouverture du forum. Construire des métropoles solidaires nécessite de repenser en leur sein de nouvelles formes de coopérations, d’expérimenter la « gouvernabilité métropolitaine démocratique », par la participation de tous les citadins-citoyens aux territoires multiples (habitat, travail, loisirs...) et grâce à la volonté de créer des projets communs porteurs de droits, garants du recul des injustices et d’une plus grande sol

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