Petite Histoire des Îles d'Hyères (des origines à 1930)

Emile Jahandiez

Description

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Les îles d’Hyères sont un archipel de trois îles et deux îlots en Méditerranée, situées au large de la ville d’Hyères (Var), à laquelle elles sont administrativement rattachées. Les Grecs les avaient nommées Stoëchades. Elles furent ensuite appelées îles d’Orient, puis îles d’Or avant de prendre le nom d’îles d’Hyères. Les îles ont été occupées dès les temps préhistoriques puis par des Celtes, Ligures, Étrusques, Grecs, et Romains car elles offraient aux navires un abri contre le mauvais temps. L’archipel connaît une occupation religieuse dès le xiie siècle avec l’installation de moines cisterciens qui construisent l’abbaye du Castelas. L’archipel subira, de la fin du xiie au début du xvie siècle, les raids incessants des Barbaresques. François Ier fait ériger trois des îles (Port-Cros, Bagaud et Levant) en marquisat des Îles d’Or dans le but de les défendre contre les pirates. Au xviie siècle, Richelieu renforce la protection des îles, mais les îles sont toujours sujettes aux invasions : Anglais et Piémontais au XVIIIe siècle. En 1793, l’archipel est occupée par les Anglais qui se sont aussi emparés de Toulon. Napoléon Ier fait installer une garnison de plus de 1.000 hommes à Port-Cros et la plupart des ouvrages fortifiés encore visibles sur les îles date de cette époque. Le xixe siècle va marquer le début d’une véritable exploitation agricole des îles. Ce n’est qu’à la fin du xixe et dans la première moitié du xxe siècle que les îles deviendront des lieux de villégiature.

Initialement publié en 1914, puis réédité en 1928, les Îles d’Hyères - histoire, description, géologie, flore, faune - ne reprend, dans cette nouvelle édition entièrement recomposée, que les parties historique et descriptive.

Sujets

• Provence
• France
• Europe

Informations

• Publié par: Editions des Régionalismes
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782824051352
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 65 Mo

Extrait

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STous droits de traduction de reproduction
et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Éric Chaplain
Pour la présente édition :
© EDR/ÉDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2016
EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.672.7
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que
nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux,
a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous
permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
2ÉMILE JAHANDIEZ
Vice-Président de la Société d’Histoire Naturelle de Toulon
Membre de la Société Botanique de France, etc.
PETITE HISTOIRE
DES ÎLES D’HYÈRES
DES ORIGINES À 1930
PRESQU’ÎLE DE GIENS
PORQUEROLLES — PORT-CROS — ÎLE DU LEVANT

34AVANT-PROPOS
l arrive parfois qu’on écrive des préfaces sans être bien compétent Ipour juger l’œuvre qu’on présente au public. Mais ici, peut-être
par exception grande, il s’agit d’un sujet qui m’est très familier.
Voici près de vingt ans que je fréquente les îles d’Hyères, et que
je les ai parcourues en tous sens : c’est dire que je les aime d’un
grand amour, ces îles délicieuses, adorables, un des plus purs joyaux
de la France.
Elles ont même, comme pour charmer davantage, l’agrément d’être
méconnues, ou, pour dire vrai, inconnues.
Les Français, les Parisiens surtout, redoutent les voyages sur mer.
Ils se croient perdus, quand ils n’ont plus le pied sur le continent.
Et, quoique la distance entre Porquerolles et Toulon ne soit que
de deux heures et demie à peine, ils hésitent à entreprendre cette
innocente traversée. Les visiteurs qui abordent les îles d’Hyères sont
donc rares ; mais j’avoue que je n’en ressens aucune peine.
On peut en effet, sans importuns, y goûter en pleine sérénité la
nature solitaire et souriante. Se reposer là après l’agitation fiévreuse,
angoissante, de la vie trop civilisée qui nous dévore, c’est une joie
incomparable.
Et c’est aussi une nécessité pour l’esprit. A force de vivre avec les
hommes, on finit par perdre son moi. Toute originalité s’efface. On
cesse de penser par soi-même, pour penser comme les autres, ce
qui équivaut à ne plus penser du tout. On s’essouffle dans une
palpitation malsaine et inutile, comme l’écureuil qui tourne stérilement
dans sa cage, et, malgré tous les tracas dont on est assiégé, malgré
toutes les paroles qu’on prononce, malgré toutes les démarches
qu’on multiplie, on n’a, de l’activité que l’illusion.
Mais ici, en face de la mer toujours changeante, sous le soleil
toujours clément, parmi ces arbres toujours verts, la vraie activité,
c’est-à-dire celle de l’esprit, peut s’exercer librement. C’est le rêve,
lequel est sans doute supérieur à l’action. Pour les poètes, les
artistes, les savants, rien ne vaut quelques semaines de méditation et
d’isolement dans ces chères îles. On se dégage des vanités mesquines,
5et des troublants soucis : on se fait une personnalité ; on développe
sa vie intérieure, qui est la vie véritable.
Il ne faut pas croire d’ailleurs que cette pacifique Méditerranée soit
toujours un lac azuré sans rides. Les îles d’Hyères connaissent parfois
tout le tumulte du vent déchaîné et de la mer furieuse. Sur le versant
Sud, qui regarde le large, s’élèvent, à Port-Cros, à Porquerolles, et
même à l’île Ribaud, des falaises abruptes, sauvages, fouettées par le
vent et l’écume des vagues ; rochers nus, déchiquetés, sue lesquels,
de-ci de-là, se dressent quelques pins bizarres, étonnés de pouvoir
végéter parmi les pierres arides et dans l’air salin. Les goélands y