1914-1918 Carnet de guerre

Raymond Terra

Description

Une nouvelle fois, à 3 heures du matin, l'ennemi déclenche un bombardement tout aussi violent que les précédents. Cette fois-ci, il vise la crête au-dessus de nous. Je me trouve au central téléphonique lorsque j'entends tomber les premiers obus à gaz. J'alerte tout de suite la batterie et mets mon masque. Mais c'est trop tard et j'ai respiré un peu de ce poison. J'en ressens d'ailleurs les effets pendant une bonne huitaine de jours. Quant aux servants de 155, ils sont obligés d'évacuer leur position car, parmi eux, il y a eux plusieurs soldats intoxiqués. Nous avons dû garder le masque pendant une heure et demi environ tant l'air était devenu irrespirable! Avec ce texte, Raymond Terra se fait le porte-voix de son père qui combattit durant la Première Guerre mondiale, notamment dans l'armée d'Orient. Consistant en une plongée et un commentaire historique des carnets du soldat Noël Terra, cet ouvrage pudique, oscillant entre essai et témoignage, révèle le quotidien des troupes et les dangers encourus, de même qu'il rend, en cette époque de commémorations, un juste et touchant hommage à ce père et à toute une génération d'hommes marqués par ce conflit.

Sujets

• Guerre
• Hommage féodal
• Commémoration
• 14-18
• Histoire

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 23 octobre 2014
• Nombre de lectures: 52
• EAN13: 9782342029468
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

1914-1918 Carnet de guerre

Du même auteur

Une vie chez les nonnes, éditions Publibook, 2012 Le Bouclier de papier, éditions Publibook, 2009 L’Ouzbek, éditions Publibook, 2008

Raymond Terra 1914-1918 Carnet de guerre Les propos du combattant Noël Terra

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0119882.000.R.P.2014.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2014

De l’appréhension La correspondance constitue les à-côtés d’un conflit.Je suis en bonne santé, la famille sait alors que son poilu vit encore et qu’il est en train d’écrire, en plus de sa missive personnelle, une page de l’histoire de son pays ! Nés près de Saint-Étienne dans la même cité, ces deux jeunes hommes sont cousins germains. Les parents ont donné à leurs enfants le même prénom : Noël. Cela ne facilite guère la tâche du narrateur ! Enfants, ils ont joué ensemble et traîné leurs fonds de culotte sur les bancs des classes de l’institution locale des Frères des Écoles chré- tiennes. L’adolescence les vit tout naturellement devenir bons copains. Mais la guerre est arrivée et a séparé les deux camarades. La paix revenue ne les a que fugitive- ment réunis. En effet, leurs destinées allaient suivre des voies bien différentes. L’un, séminariste, sera prêtre. Quant à l’autre, ouvrier, il poursuivra sa carrière profes- sionnelle comme personnel d’encadrement dans une importante firme sidérurgique. Mais revenons à 1916, période agitée s’il en est durant laquelle le métallo connaîtra des fortunes diverses avec à terme l’envoi au front. C’est également cette année-là que le séminariste sera appelé à rejoindre une caserne à Mou- lins avant de connaître un sévère purgatoire sur les champs de bataille. Celui-ci sera suivi, une fois la paix venue, d’un cas de conscience à résoudre. Mais nous n’en sommes pas là !

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La collection épistolaire courre d’août 1916 à mars 1917. La première carte est datée très exactement du 24 août 1916 et elle est écrite de Moulins. La vue représente l’Allier et le pont de chemin de fer. On peut lire : Cher cousin, j’ai tardé à t’écrire mais tu m’excuseras car en ce moment, nous faisons de la théorie sur le canon de 75 et ça commenceà barder! Ils ne nous tiennent pas pour le lit, nous parlant toujours sur la guerre, nous disant qu’il faudra être à même de pouvoir se débrouiller car nous partirons vers la fin de l’année, mais je ne m’en fais pas trop. Cher Noël, je suis content que tu sois mobilisé en usine, espérant que tu ne connaîtras pas cette vie de ca- serne… Noël le métallurgiste était donc mobilisé sur place. Né en 1897, il avait été convoqué au Conseil de révision en juillet 1915 et ajourné pour faiblesse de constitution. En mars 1916, à l’issue d’un nouvel examen de contrôle, le médecin major l’avait déclaré apte. Les autorités l’ont alors affecté dans une usine de fabrications d’engins de guerre au Chambon-Feugerolles, près de Saint-Étienne. Il y travaillait comme mouleur sur métaux, sa spécialité. Une seconde carte postale montre le pont de Régemor- tes, toujours à Moulins. Elle a été envoyée le 27 décembre 1916. On peut y voir, au pied de l’ouvrage d’art, trois la- vandières coiffées de larges feutres, en plein travail. On connaît toute l’importance qu’avait les conversations de ces femmes sur le plan des échanges d’informations loca- les, avant que la machine à laver ne soit inventée. Tout en lavant, rinçant, essorant le linge, elles se communiquaient toutes les nouvelles du quartier. Ainsi, nous nous risquons à relater ce dialogue entendu par ailleurs : — Ils sont venus chez les Picandet annoncer la mort de leur fils au front. — On n’aime pas les voir arriver…

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