1968 hors de France
330 pages
Français

1968 hors de France , livre ebook

-

330 pages
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Description

En 1968, l'onde de choc est mondiale. On parle d'"Internationale de la contestation" et "d'événement-monde". Analyser 1968 de l'Asie à l'Europe en passant par les Amériques conduit à interroger la synchronie des faits et les dynamiques à l'oeuvre, les contenus, registres et répertoires, enfin les lieux. Il s'agit d'étayer l'histoire de ce "moment" particulier dans le monde marqué par une relative simultanéité des événements, des thématiques communes, des flux transnationaux exceptionnellement visibles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2009
Nombre de lectures 45
EAN13 9782296216617
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait




1968 968
HORS DE
FRANCE

Histoire
et
constructions historiographiques


SOMMAIRE

Avant-propos .........................................................................................................7
Préface....................................................................................................................8
Introduction. 1968 : printemps moderne, automne conservateur ....................9

I. RÉVOLUTIONS, DICTATURES, RÉPRESSIONS :
1968 ET LES RÉGIMES AUTORITAIRES .........................................23

L’offensive du Têt : les révolutionnaires vietnamiens et la lutte sur les « trois fronts »
en 1968 .......................................................................................................25
L’année 1968 en Chine..........................................................................................43
1968 : année charnière pour l’URSS. Le contingent et le nécessaire ....................63
Le « Printemps de Prague »...................................................................................73
Mai 68 en Espagne, l’Espagne en mai 68..............................................................85
1968 au Brésil : Linha dura, guérilla et bossa nova. Les articulations entre
mémoire et histoire .....................................................................................99
Mexico 1968 : la révolution utopique à l’assaut de la révolution institutionnalisée...129

II. JEUNESSES, CONTESTATIONS, DIFFUSIONS :
1968 ET LES DÉMOCRATIES LIBERALES ..........................................145


Mobilisation fragmentée : identités raciales, nationalisme culturel et le
mouvement des lycéens dans le Chicago de 1968 ....................................147
Les mouvements de 1967-1968 en République fédérale d’Allemagne et à Berlin-Ouest 161
La question de la participation au sein de l’hebdomadaire allemand Die Zeit ....179
Le si long mois de mai italien..............................................................................187
Tifo et contestation politique en Italie au tournant des années 1970 ...................199
De Varsovie à Paris : réceptions, influences et occurrences du mouvement
étudiant polonais dans la contestation universitaire parisienne ................211

III. MYTHOLOGIES, SILENCES, ARCHIVES :
HISTOIRE ET MÉMOIRE ..................................................................225

Mao, entre mythe et histoire................................................................................227
Du nouveau chez les historiens polonais sur mars 1968 ?...................................247
Historiographie en République tchèque de la crise de 1967-1969 ......................267
Le mouvement étudiant mexicain de 1968 : de la tragédie au mythe..................283
1968 au Brésil : perceptions et héritages .............................................................295
L’année 1968 aux États-Unis : une histoire impossible ?....................................299
La mémoire de « 68 » en Allemagne entre 1977 et 2008 ....................................319

IV. DOCUMENTS.............................................................................................329

Table des documents ...........................................................................................331

Les auteurs...........................................................................................................407
Le groupe de recherche FARE ............................................................................412

Table des matières détaillée..............................................................................413




AVANT-PROPOS



Sylvain Schirmann
Directeur de l’IEP
FARE-IEP-URS



« 1968 hors de France » ! Il fallait oser, dans le flot de manifestations et de
publications, regarder au-delà de l’horizon national, tant Mai 68 reste perçu
dans l’hexagone comme un phénomène français. L’approche choisie pour
cette journée d’études est de ce fait éminemment pertinente. D’abord parce
qu’elle décale les chronologies, et ce qui est emblématique ici ne l’est pas
forcément ailleurs, où 1967, voire 1969 sont plus significatifs. Ensuite parce
qu’elle élargit l’espace géographique référent, amène à s’interroger sur la
nature nationale, européenne et internationale du phénomène. Enfin parce
qu’elle met pleinement en lumière un concept de la socio-histoire, celui de
génération, celle de 1968 en l’occurrence, avec ses modalités d’action, ses
combats, ses utopies et ses désillusions.
De tout cela il fallait débattre, et l’Institut d’études politiques de
Strasbourg ne peut que se réjouir de la tenue dans ses murs de cette journée
d’études. Par vocation lieu de débat intellectuel, l’IEP de Strasbourg a
organisé une série de manifestations sur Mai 68, que cette journée rehausse
par sa qualité et son angle d’approche. Mais l’établissement a une raison
supplémentaire de se féliciter de ce colloque. « 1968 hors de France » marque
la renaissance d’un centre de recherches autour des historiens du
contemporain, FARE. Cette équipe, dont le centre de gravité s’organise autour
de l’IEP de Strasbourg, invite – cette journée d’études le souligne amplement –
à réfléchir fondamentalement aux identités plurielles qui traversent notre
monde. Souhaitons-lui bon vent ! Les fondations sont en tout cas – en
témoignent ces Actes publiés dans la foulée du colloque – bien posées et
FARE naît sous de bons auspices. La présence des collègues de champs
disciplinaires différents et la teneur des communications qui couvrent des
aires géographiques si différentes, et parfois si originales, le prouvent
amplement.
Mes remerciements appuyés à Justine Faure et à Denis Rolland pour avoir
su réunir ce panel riche d’intervenants de qualité. Ces Actes retranscrivent
fidèlement la densité des interventions et la richesse des débats.
7


PRÉFACE



Yves Strickler
Vice-Président en charge de la recherche et des études doctorales
Université Robert Schuman



1968, ce sont des images et des slogans inscrits dans la mémoire
collective. « Il est interdit d’interdire », « Soyez réalistes, demandez
l’impossible ! » et, parmi les incontournables de ce choix présenté en
tryptique : « Sous les pavés, la plage »…
Mais, au-delà des images gravées dans les souvenirs et une fois les
pavés reposés, il faut s’interroger : cette plage était-elle faite de sable fin ou
de galet ? Dans sa Bibliothèque historique, Diodore de Sicile écrivait que :
« Dans toutes les circonstances de la vie, on devrait croire que l’histoire est la
plus utile des disciplines. Aux jeunes gens, elle confère la prudence des
hommes d’âge. Chez les vieillards, elle redouble et multiplie l’expérience déjà
acquise. Elle rend les simples particuliers dignes de gouverner, et les
gouvernants, elle les incline aux entreprises les plus admirables par
l’immortalité que leur apportera la gloire ! »… L’histoire envisagée non
comme une lecture figée mais comme une conscience tournée vers l’avenir.
C’est toute la difficulté de la discipline de l’histoire contemporaine qui se
manifeste alors et ce, de manière instantanée : car quarante années après, en
présence de témoins de l’instant objet d’étude, l’équilibre à trouver consiste à
devoir ne tomber ni dans une nostalgie béate, ni dans une critique
systématique.
Dans cette perspective, un regard qui ne se limite pas à la sphère
géographique de notre pays est à recommander. Elle vise, pour le colloque qui
s’est tenu le vendredi 4 avril 2008, non à observer les événements de 1968 en
France sous le prisme du regard de l’« estranger », mais de vérifier ce qui, à
cette période, s’est développé ailleurs. D’où la mobilisation, pour l’occasion,
de nombreux chercheurs de l’université hôte et d’universités européennes. De
l’Europe à l’Asie en passant par les Amériques, la journée d’étude dont la date
coïncide avec un autre anniversaire, tragique, celui de l’assassinat de Martin
Luther King, est une façon dynamique d’observer le passé récent et une belle
promesse d’avenir pour cette jeune équipe qui s’élance.
8



INTRODUCTION

1968 : PRINTEMPS MODERNE, AUTOMNE CONSERVATEUR




Justine Faure et Denis Rolland
IEP-URS
FARE

Dans son ouvrage sur Le moment 68, Michèle Zancarini-Fournel propose
de « changer d’espace, de temporalité et d’échelle : le monde, l’Europe, la
1
France » . Tel aurait pu être le programme de cet ouvrage et du colloque qui
l’a précédé : contribuer à élargir l’angle de vue, à déployer la variété des
approches et des rencontres générationnelles. Il s’agit, avec d’autres études
abondamment citées ici, d’étayer par « une approche plus large, moins
2
uniforme, distanciée » , – comme cela a été fait pour le mai 68 français –,
l’histoire d’un « moment » particulier dans le monde, marqué par une relative
simultanéité des événements, des thématiques en apparence largement
communes et des flux transnationaux exceptionnellement visibles.
Ainsi, analyser 1968 dans le monde, ici spécifiquement « hors de
France », conduit à questionner trois dimensions, chronologique, thématique
et géographique, à interroger la synchronie des faits et les dynamiques à
l’œuvre, les contenus, registres et répertoires, enfin les lieux ; puis à poser une
question méthodologique : quelle histoire produit-on alors collectivement, une
histoire politique et sociale comparée, une histoire de transferts culturels ?

« 68 », c’est d’abord l’histoire d’un temps contracté, ce « moment 68 »,
un « segment chronologique » court au caractère inédit, signe profond d’un
processus de globalisation, a-t-on pu écrire en comparant 1968 avec
e
l’ébranlement révolutionnaire de la fin du XVIII siècle et avec le « Printemps

1. Titre du chapitre 5 de Michelle Zancarini-Fournel, Le Moment 68. Une histoire contestée, Paris,
Seui

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