Afrique et occident : mémoires et identités dans la région des Grands Lacs
172 pages
Français

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Afrique et occident : mémoires et identités dans la région des Grands Lacs , livre ebook

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Description

Les foyers géographiques de la politique et de la mémoire dans la Région des Grands Lacs africains sont analysés ici en zone méridionale (Katanga) et en zone orientale (Kasaï oriental et Kivu, au Rwanda, Burundi, Kenya et Tanzanie) ; tandis que le foyer temporel couvre l'ère mobutiste. En quoi la mémoire de cette époque peut-elle être considérée comme un patrimoine de l'Etat ou de la Nation indépendante ? Que peut-on retrouver du passé dans cette époque confuse de faux nationalisme ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 14
EAN13 9782296468894
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
‘ Région des Grands Lacs Africains – Passé et Présent ’
co-dirigée par
C.Carbone, Dibwe dia Mwembu, B. Jewsiewiski, A. Maindo
Collection
« Région des Grands Lacs Africains – Passé et Présent »

Cette collection universitaire vise à analyser l’évolution contemporaine de certains pays d’Afrique Centrale, notamment la République Démocratique du Congo (R-D Congo), le Burundi, le Rwanda… tant au niveau des Etats et des systèmes politico-économiques qu’au niveau des populations et des individus, tant dans leur Région géopolitique qu’au sein du Continent africain tout entier et dans le monde globalisé.


Co-direction

C. Carbone (Univ. della Calabria – Italie)
D. Dibwe dia Mwembu (Univ. de Lubumbashi – R.-D. Congo)
B. Jewsiewicki (Univ. Laval, Québec – Canada) ;
A. Maindo (Univ. de Kisangani – R.-D. Congo).

Comité scientifique présidé par Jan Vansina

(Univ. of Wisconsin-Madison – USA)
J. Bisanswa (Univ. Laval, Québec – Canada)
E. Mudimbe-Boyi (Stanford Univ. – California, USA)
F. De Boeck (Katholieke Univ. Leuven – Belgique)
D. De Lame (MRAC, Tervuren – Belgique)
R. Giordano (Univ. della Calabria – Italie)
N. Hunt (Univ. of Michigan – USA)
B. Lututala (CODESRIA, Dakar – Sénegal) ;
I. Ndaywel è Nziem (Univ. de Kinshasa – R.-D. Congo)
N. Obotela Rachidi (Univ. de Kinshasa – R.-D. Congo)
Sabakinu Kivilu (Univ. de Kinshasa – R.-D. Congo)
J. Shaje (Institut des Musées Nationaux, R.-D. Congo).
sous la direction de
Carlo CARBONE et Rosario GIORDANO


AFRIQUE ET OCCIDENT :
MÉMOIRES ET IDENTITÉS
DANS LA RÉGION DES
GRANDS LACS


L’Harmattan
5-7 rue de L’Ecole-Polytechnique
F – 75005 – PARIS
Actes du colloque de Cosenza, Università della Calabria,
Campus d’Arcavacata (Italie), 19 mai 2009

Introduction et essais de Flavia Aiello Traore, Carlo Carbone,
Rosario Giordano et Maria Stella Rognoni
traduits de l’italien par Dominique Rapin


Iconographie de couverture : ‘ Les Réfugiés’
L. BANZA N-K, Lubumbashi (1993)
(Collection Bogumil Jewsiewicki)


Copyright L’Harmattan 2011
Harmattan1@wanadoo.fr
http://www.editions-harmattan.fr
www.librairieharmattan.com

ISBN : 978 2 296 12985 6
EAN : 078 229612985 6

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION
Carlo CARBONE
Università della Calabria (Cosenza – Italie)


Les contributions scientifiques rassemblées ici résultent d’un colloque qui s’est tenu à l’Université de Calabre en mai 2009. La rencontre aurait dû constituer la phase seconde et conclusive d’un congrès dont la première session s’était déroulée à Bruxelles, fin janvier 2008 {1} . En réalité, les recherches se sont étendues au-delà de l’horizon géographique observé à Bruxelles, celui du Congo belge, donnant ainsi à la rencontre d’études calabraise sa propre autonomie par rapport au congrès bruxellois tout en étant redevable d’une expérience qui a mûri durant ce dernier. Les nombreux thèmes affrontés à Bruxelles ont vu certains de leurs résultats – nombre d’entre eux font l’objet d’un recueil dirigé par Rosario Giordano {2} – remis en question à cette occasion où, en plus, des lieux et des arguments que l’on pourrait qualifier d’environnants ont été pris en considération.
Aux questions générales relatives à la consistance des données mémorielles et à leur pertinence pour la reconstruction historique et pour l’analyse du présent, se sont ajoutés ici certains éléments qui, à Bruxelles, avaient été intentionnellement laissés de côté pour offrir un espace privilégié à l’histoire du cas belgo-congolais – cas demeuré quand-même central, et les contributions recueillies ici le démontrent. À titre d’exemple majeur, celle de Bogumil Jewsiewicki qui est – par une heureuse coïncidence dont nous avons promptement profité – parmi les plus grands experts mondiaux de nos thèmes : ‘Congo’ et ‘Mémoire’. Mais nous avons fait référence aussi à d’autres questions dont certaines concernent le Burundi et le Rwanda, protagonistes moins éclatants peut-être mais tout aussi dramatiques de l’histoire de la région des Grands Lacs africains, et aussi importants si l’on considère les longues années de guerre généralisée depuis 1994.
Dans le rapport entre Afrique et lato sensu Europe, la région des Grands Lacs occupe une place particulière et particulièrement contradictoire. À long terme, elle reste liée au Graal millénaire de la géographie européenne – antique, médiévale et moderne – qui était constitué par les « sources du Nil » et, à court terme, à la fragmentation de la géographie politique contemporaine. Dans quelle mesure celle-ci a été influencée par celle-là résulte difficile à préciser mais c’est un fait que, par respect d’un préjugé – surtout négatif – d’origines très antiques, les grandes explorations européennes de la moitié du XIXe siècle ont gaspillé et dispersé une grande partie du patrimoine des connaissances scientifiques qu’elles avaient pourtant commencé à acquérir et à divulguer. Ainsi, l’histoire contemporaine du rapport entre Africains et Européens en a été conditionnée de telle sorte qu’elle s’est rapidement tournée vers une distorsion culturelle telle qu’elle a semé la violence non seulement entre dominateurs et dominés – phénomène intrinsèque au rapport colonial – mais entre les dominés eux-mêmes. Une distorsion culturelle accompagnée d’une contradiction politique qui ont engendré les fruits vénéneux de l’intolérance ethnique et du génocide de la seconde moitié du XXe siècle et dans une période où l’on s’y attendait le moins : celle des indépendances.
Combien les structures héritées du colonialisme se sont révélées inadaptées, non pas pour réaliser mais simplement pour s’approcher des objectifs concrets que les sociétés africaines post-coloniales s’étaient donnés avec les indépendances est une évidence aux yeux de tous. Augmentation de la dépendance économique là où l’on s’attendait à un développement autonome ; désagrégation de la stabilité sociale quand vient à manquer la coaction coloniale ; absence du substitut unifiant non-violent qui aurait pu être constitué par la ‘nation’; institutions politiques presque fantasmatiques au lieu d’une substantielle ‘démocratie’, éventuellement socialiste. Des conflits en somme de tous niveaux, diffus et/ou sous-jacents, dont la Région a été, au fur et à mesure, le théâtre, le témoin, et l’acteur.
Du point de vue économique, une contradiction selon toute apparence irrémédiable a marqué et, de fait, orienté les communautés étatiques et celles à l’intérieur des Etats, dont les ethnies sont les plus consistantes. Il s’agit de l’écart entre l’engagement croissant des ressources – provenant souvent justement du « Nord » de la planète sous forme de crédits ou de ‘dons’ – et la pauvreté décevante des résultats. Un engagement croissant au fur et à mesure que les choix industriels devenaient plus résolus donc plus onéreux, à cause de l’outillage nécessaire à cette croissance économique particulière. Croissance industrielle qui, avec le nom plus velléitaire de ‘ développement ’, est devenue le signe et le synonyme par antonomase de progrès.
Dans cette tendance, on constatera que l’endettement pour l’acquisition de tels outillages, pour leur manutention, pour leur fonctionnement même, a réduit cette Région, comme toutes les régions ‘sous-développées’ qui ont suivi ce même sillage périlleux, à une condition de véritable servage perpétuel par rapport aux fournisseurs. Un rapport asymétrique à l’intérieur duquel on devra observer un premier (et moins grave) paradoxe constitué par le fait que ces derniers – qui ne sont que des vendeurs de technologie, de finance et de main-d’oeuvre spécialisée – sont dénommés ‘ coopérateu

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