Aux confins de l Europe de l Est (volume 2)
514 pages
Français

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Aux confins de l'Europe de l'Est (volume 2) , livre ebook

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Français

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Description

Après le premier volume qui couvre les plaines du Nord, ce second volume contient les récits de la zone qui s'étend des Carpates orientales jusqu'aux rivages de la mer Noire et qui constitue aujourd'hui un enjeu stratégie pour la Russie ré-émergente en concurrence avec l'Occident. Cet ouvrage part à la découverte de cette région encore mal connue (milieu naturel,histoire, culture, contexte politique).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 298
EAN13 9782296246669
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aux confins de l’Europe de l’Est
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10884-4
EAN : 9782296108844

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Witt Raczka


Aux confins de l’Europe de l’Est


Volume II : Des crêtes carpatiques à la mer Noire


Itinéraires entre la nostalgie et la révolte,
entre la mémoire et l’espoir


L’Harmattan
Mare Balticum
Collection dirigée par Viviane du Castel

La collection « Mare Balticum » vise à faire redécouvrir une région qui se trouve hors du champ traditionnel des intérêts politiques, économiques, voire culturels de la France. Or, depuis 1995, date d’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Union européenne (UE), celle-ci s’est élargie à la région baltique. Ce processus va encore s’amplifier en 2004, avec l’adhésion à l’UE et à l’OTAN de la Pologne, de la Lituanie, la Lettonie et de l’Estonie.
La région concernée est définie comme l’ensemble des pays qui bordent la Baltique : Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie, Finlande, Suède et Danemark, ainsi que les régions russes de Kaliningrad et de Saint-Pétersbourg. Si cette collection n’a pas vocation à traiter des länder du littoral allemand de la Baltique, elle inclut la thématique liée à l’ancienne et profonde influence allemande en Lettonie et Estonie. Depuis la dislocation et la disparition de l’URSS, la région baltique connaît une métamorphose de sa situation géopolitique et géostratégique avec le retour de la Pologne à une véritable indépendance et la renaissance des trois Etats baltes. Ainsi, cette aire expérimente des recompositions politiques, économiques, sociales et culturelles. Les trois Etats baltes, notamment, développent des réseaux de coopération qui constitue autant de moyens pour leur réinsertion dans l’Europe, tout en cherchant à préserver les bases du développement de cultures et d’identités nationales trop souvent opprimées, voire niées.
Si le monde francophone méconnaît trop souvent le monde baltique, l’inverse est beaucoup moins vrai. Aussi, à l’heure des retrouvailles entre Européens, les éditions L’Harmattan ont souhaité combler cette lacune en créant la collection « Mare Balticum ». Celle-ci se donne pour but de présenter les multiples aspects des peuples et des cultures de l’aire baltique en publiant des ouvrages abordant les domaines suivants :
Littérature (traduction ou bien éditions bilingues et unilingues) : des romans contemporains à la poésie et aux chants populaires ou épiques.
Histoire et géopolitique.
Géoéconomie.
Thèses et mémoires universitaires.
Ethnographie et linguistique.
A mes enfants, Alexander, Valentina et Maya, dont les racines multiples portent le germe d’une nouvelle Europe.
Itinéraire de Fauteur ····························
Introduction
Le premier volume de « Aux confins de l’Europe de l’est » a présenté des itinéraires allant des bords de la Baltique jusqu’aux pieds des Carpates : les grandes plaines de l’est européen. Dans la région de Kaliningrad, là où habitaient autrefois des Vieux-Prussiens chassés dès le Moyen Âge de leur terre par les chevaliers teutoniques, les traces du passé germanique plus récent cohabitent d’une manière inattendue et insolente avec le présent soviéto-russe. La réapparition à la fin de 2008 du nom de la région dans les médias lorsque le gouvernement de Moscou a menacé d’y déployer des missiles russes en réponse au projet de l’installation d’un système anti-missile en Pologne voisine, nous interpelle une fois de plus quant au caractère de cette contrée insolite : est-elle une fenêtre russe ouverte vers l’Occident ou bien un avant-poste militaire menaçant l’Europe ? En tout cas, aujourd’hui, d’énormes nécropoles militaires et de nombreux mausolées russes de la dernière guerre doivent rappeler aux habitants qu’ils méritent bien cette terre, alors qu’au même moment de vieux cimetières allemands sont pour la plupart complètement délabrés et même parfois rasés. Les monuments à la gloire de l’Armée rouge ont remplacé ceux qui avaient célébré la grandeur de la Prusse, alors que depuis quelques années, même les symboles bolcheviques passent au second plan pour laisser la place au retour de la grande Russie. C’est ainsi que la nouvelle cathédrale orthodoxe s’érige désormais bien au-dessus des tours de la vieille cathédrale protestante, là où repose celui qui a rendu célèbre l’ex-Königsberg : Emmanuel Kant. Lors du récent rapprochement germano-russe, la vie du philosophe a de nouveau réapparue à la bonne place de l’histoire de la ville. Dans la campagne, les itinéraires belliqueux de Napoléon ont été soigneusement « enveloppés » d’exploits de l’armée prussienne et surtout de celle du tsar Alexandre II. En même temps, les liens historiques de cette terre avec la Lituanie tout proche sont presque invisibles. Dans ce contexte, la résidence de Thomas Mann dans la contrée dominée par les dunes blanches est devenue le lieu de pèlerinage pour un bon nombre d’Allemands dont le retour dans la région est à la fois bienvenu et redouté par les gens locaux.
Dans les plaines du fleuve Niémen la rivalité historique russo-germanique s’est heurtée au passé polono-lituanien. Le prix Nobel de littérature, natif de cette région, Czeslaw Milosz, symbolise le caractère pluriel et parfois hybride de la population, tout comme le philosophe Levinas dont la fuite et l’œuvre nous rappellent le sort des Juifs qui ont profondément marqué la vie et la culture de ces confins. Est-ce par ailleurs une surprise que l’inventeur de l’esperanto, une nouvelle langue hybride, soit précisément originaire de cette marche européenne ? Ici, les méandres extraordinaires du fleuve sont comme des zigzags de l’histoire des peuples, d’autant plus qu’aux questions nationales des Etats plus anciens viennent s’ajouter celles, parfois dramatiques, liées aux nations issues récemment de la dissolution de l’Union soviétique. Aujourd’hui encore, les polémiques autour des origines et de l’âme du poète Mickiewicz, du romancier Gogol et de bien d’autres personnalités de la région témoignent de l’acuité des symboles nationaux et de la dynamique des nationalismes qui, ailleurs, ne sont plus que des braises déjà bien éteintes. C’est là, plus qu’ailleurs, que les lieux de culte protestant en ruine côtoient les synagogues éventrées et les églises catholiques de plus en plus vides. Le temps où les communautés religieuses vivaient côte à côte est désormais presque partout révolu et, à présent, tout peuple dominant revendique le caractère originel et suprême de sa présence ainsi que la pureté ethnique et nationale de « sa » terre. La ville de Hrodna, actuellement biélorusse, nous montre néanmoins que ça n’est pas partout que des ruines, que la purification ethnique et les vagues de guerre successives ont miraculeusement épargné ces lieux qui ressemblent, par ailleurs, aux îlots sortis tout droit d’un passé lointain, de cette Atlantide à jamais disparue. Parfois, ces naufragés de l’histoire doivent pourtant se battre aujourd’hui encore pour leur survie culturelle et à Hrodna on se bat toujours contre la dictature postsoviétique.
Dans le Polessie, les églises en bois aux coupoles bleues témoignent elles aussi – comme des champignons solitaires émergés après les déluges des totalitarismes – du passé d’un peuple qui s’efforce tant bien que mal de survivre, cette fois-ci aux ravages du nouveau capitalisme. La quête de l’argent vide les campagnes alors que de mauvaises politiques laissent en jachère des champs de blé qui, autrefois, nourrissaient la moitié de l’Europe. Après l’effondrement du rideau de fer, de nouvelles divisions apparaissent, y compris entre les nouvelles frontières orientales de l’Union européenne et les territoires ex-soviétiques. Dans l’appauvrissement général, la libre circulation à travers les frontières poreuses permettait autrefois à des milliers de gens de survivre grâce au commerce transfrontalier. Aujourd’hui, la frontière Schengen crée une barrière qui est pour beaucoup infranchissable et sa rigidité rend les contacts entre les gens d’ici et ceux de là-bas encore plus aléatoires qu’avant. Parfois, les mentalités ne changent guère, comme cette suspicion en Biélorussie à l’égard des étrangers nou

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