AUX ORIGINES DE HONG-KONG
608 pages
Français

AUX ORIGINES DE HONG-KONG , livre ebook

-

608 pages
Français

Description

Il s'agit là d'une étude des pratiques commerciales dans le Canton d'avant la guerre de l'Opium. Au-delà du seul commerce de l'opium, ce travail présente une analyse des moyens par lesquels les marchands européens travaillant à Canton mettaient en place leur réseau de relations au milieu des périls que représentaient les bouleversements commerciaux de l'époque, et notamment la déréglementation radicale de la décennie 1830-1840.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1999
Nombre de lectures 238
EAN13 9782296376892
Langue Français
Poids de l'ouvrage 25 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

@ Éditions l'lIm1natt:1n, 1998
ISBN: 2-7384-7282-6Aux origines de Hong KongCollection Recherches Asiatiques
dirigée par Alain Forest
Dernières parutions
M.-Odile GÉRAUD, Regards sur les Hmong de Guyane française, 1997.
Jean DEUVE, Guérilla au Laos, 1997.
Gérard HEUZÉ, Entre é,ue utes et mafias. L'Inde dans la
mondialisation, 1997.
Bernard HOURS, Monique SELIM, Essai d'anthropologie politique sur
le Laos contemporain, 1997.
Seong Chang CHEONG, Idéologie et système en Corée du Nord, 1997.
Michel BODIN, Soldats d'Indochine - 1945-1954, 1997.
Lionel PAUL, La Question tamoule à Sri Lanka, 1977-1994, 1997.
Viviane FRINGS, Le paysan cambodgien et le socialisme. La politique
agricole de la République Populaire du Kampuchea et de l'État du
Cambodge, 1997.
TÙ CHI NGUYEN, La cosmologie Muong, 1997.
Marc LEMAIRE, Le service de santé militaire dans la guerre
d'Indochine, 1997.
Pierre L. LAMANT, Bilan et Perspectives des Etudes khmères (langue
et culture), 1997.
Hartmut O. ROTERMUND, «La sieste sous l'aile du cormoran» et
autres poèmes magiques, 1998.
Luc LACROZE, L'Aménagement du Mékong (1957-1997). L'échec d'une
grande ambition ?, 1998.
S. PHINITH, P. SOUK-ALOUN, V. THONGCHANH, Histoire du pays
Lao, 1998.
S. FERHAT-DANA, Le Dangwai et la démocratie à Taiwan, 1998.
NGUYEN THE ANH, Alain FOREST (eds), Guerre et paix en Asie du
Sud-Est, 1998.
DO CHI-LAN, La mère et l'enfant dans le Viet Nam d'autrefois, 1998.
A. LE PICHON, Aux origines de Hong-Kong. Aspects de la civilisation
commerciale à Canton: le fonds de commerce de Jardine, Matheson
&Co (1827-1839), 1998.
Alain FOREST, Les missionnaires français au Tonkin et au Sianl
(17e-18e siècle). Analyse comparée d'un relatif'succès etd'un total échec"
Livre I, Histoires du Siam, Livre II, Histoires du Tonkin, Livre III,
Organiser une Eglise. Convertir les Infidèles, 1998.
M. BODIN, Les combattants français face à la guerre d'Indochine,
1945 - 1954, 1998.Collectioll "Recherches Asiatiques" dirigée par Alain Forest
Alain LE PICHON
Aux origines de Hong Kong
Aspects de la civilisation cOD1D1erciale à Canton:
Ie fonds de com.merce de Jardine, Matheson & Co.
1827-1839
L'Harll1attan Inc1-1'Harmattan
55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'École-Polytechnique
Montréal (Qc)75005 Paris - FRANCE - CANADA I-I2Y 1K9AVANT-PROPOS
On a beaucoup écrit sur Hong Kong en 1997, année de la
rétrocession de la dernière colonie britannique à la République Populaire de
Chine. Les journalistes, les économistes, les futurologues se posent des
questions sur l'avenir de l'ancien "Territoire", et sur la manière dont ses
dirigeants sauront gérer son évolution en accord avec la formule si
typiquement chinoise de Deng Xiaoping: "un pays - deux systèmes".
Mais, au moment où l'on parle tant de l' "après Hong Kong",
1'historien continue à penser que rien n'éclaire. aussi bien les événements
présents qu'une véritable compréhension du passé. Pour comprendre Hong
Kong aujourd'hui, il faut donc apprendre à connaître ce qu'il y avait aux
origines de Hong Kong. Et pour entreprendre avec les meilleures chances
ce voyage dans un passé vieux de cent soixante ans, il faut un guide sûr.
Or il nous est apparu que le meilleur guide possible n'était autre que le
fonds de commerce de Jardine, Matheson & Co.
Une lecture des deux ou trois journaux de langue anglaise qui
existaient dans le Canton des années 1827-1839 fait facilelnent prendre la
mesure du rôle de tout premier plan que jouait alors la jeune société
Jardine, Matheson & Co. Cette découverte, qui n'a rien d'original, fut
néanmoins le point de départ de l'enquête sur les origines commerciales
de Hong Kong présentée ici au lecteur. Car, plus le chercheur s'efforce
de comprendre la culture et l'activité professionnelle des pionniers du
commerce moderne avec la Chine d'avant la prelnière Guerre de
l'opium, et plus ce qu'on en a écrit lui SCl11ble loin de la réalité que peut
vivre un commerçant, un banquier, et, généralement, un homme
d'affaires. Il demeure insatisfait. Il lui semble qu'on ne lui rapporte pas
les activités, les problèmes, et les réussites de ces commerçants d'avant
Hong Kong avec toute la lucidité et toute la clairvoyance souhaitables.
Or il se trouve que l'un des plus riches dépôts mondiaux d'archives
commerciales touchant à cette période et à ce sujet n'est autre que celui
déposé à l'Université de Cambridge par la société ]arcline, Matheson (~Avant-propos
Co. Il était donc possible d'en avoir le coeur net. Il suffisait d'y aller voir
soi-même, de dépouiller personnellel11ent les l11illiers de pages de
comptes et de lettres datant de cette époque, et de se faire une opinion.
Le lecteur connaît la suite: le résultat de cette enquête est sous ses
yeux.
Un "fonds de commerce" est un "établissement industriel ou
commercial avec son achalandage, ses ustensiles, ses marchandises, etc." (1).
Cette définition de Littré renvoie de manière Îlnportante au vieux mot
français de "chaland", c'est-à-dire "1- acheteur, pratique; 2- par
extension, client, ou toute personne qui en recherche une autre, s'attache à
elle, entretient avec elle des rapports habituels." (2). Enfin, l'ensemble
des chalands forme l' "achalandage" d'une t11aison cOI11111ercialeou
industri~lle. Or, "il y a des artisans bien plus achalandés les uns que les
autres, plus forts et plus adroits, et qui gagnent par conséquent
davantage" (3).
Si, de cette définition "littéraire", dont il faut souligner la référence au
processus d' "achalandage", ou encore de "recherche d'autrui", d'
"attachement à autrui", et d' "entretien avec autrui de rapports habituels", on
passe au vocabulaire technique de la cOl11ptabilité, on s'aperçoit que le
"fonds de commerce" fait partie d'un ensemble plus important: les
immobilisations incorporelles. On désigne par ce dernier vocable les actifs à
long terme d'une société, dont l'existence, à l'opposé des in'unobilisations
corporelles, telles les terrains, les bâtiments et les installations, ont la
particularité de ne pas se traduire par une réalité concrète, physique et
spatiale. On peut par exemple ranger sous cette désignation d' inu'nobilisations
incorporelles les marques, certains processus de fabrication patentés ou
non, le réseau de clientèle, le carnet d'adresses, etc.
La langue anglaise, souvent plus concrète que le français, est ici plus
parlante. Pour "fonds de commerce", l'anglais dit en effet: "goo(l\tvill".
Et, pour: "immobilisations incorporelles" : "intangihles". L'Oxford
English Dictionary donne de "goodwill" la définition suivante: "4-
commercial: privilège octroyé par le verideur d'une société à l'acheteur, et
permettant à ce dernier de poursuivre ses affaires COI11111e son successeur
reconnu; possession d'un achalandage /Jréexistant consicléré c(nnme un
élérnent distinct de la valeur (le vente (l'une société (1571)" (4). Quant au
substantif "intangibles", au sens comptable d' "ilTIlll0bilisations
incorporelies", l'acception, trop technique, ne figure que dans les dictionnaires
spécialisés, - l'Oxford EnglishDictionary ne retenant Iui-lnême que la
forme de l'adjectif "intangible", recensée dès 1660: "qui n'est pas
tangible; qu'on ne peut toucher; qui ne peut être connu par le sens du
toucher; impalpable" (5).
8A vClnt-propos
Tenter d'appréhender un fonds de commerce reviendrait donc,
littéralement, à tenter de saisir "l'intangible", ou, à tout. le moins, les
intangibles, c'est-à-dire les "immobilisations incorporelles" et la "bonne
volonté" que crée au fil des années un assidu travail d'achalandage.
Il est remarquable que le sens précis de Hgooll\ivill" que le
dictionnaire recense dès la fin du seizième siècle soit si proche du sens comptable
actuel. On trouve en effet dans l'acception citée plus haut ("possession
d'un achalandage préexistant considéré conIIne un éléInent distinct de la
valeur de vente d

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