Colonisation et colonisés au Gabon
183 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Colonisation et colonisés au Gabon , livre ebook

183 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Le processus colonial qui prit théoriquement fin en 1960 au Gabon avec son accession à "l'indépendance" continue d'alimenter les débats politiques et sociaux dans les ex-colonies et en Métropole, notamment sur "le rôle positif ou négatif de la présence française outre-mer". Sans parti pris et puisant leurs arguments dans des données d'archives et autres témoignages, les auteurs de ce livre revisitent ce chantier et apportent leur part de vérité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 157
EAN13 9782336264646
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Josiane TANTCHOU, Épidémie et politique en Afrique, 2007.
Alsény René Gomez, Camp Boiro, Parler ou périr, 2007.
Paulin KIALO, Anthropologie de la forêt, 2007 .
Bruno JAFFRE, Biographie de Thomas Sankara. La patrie ou la mort..., nouvelle édition revue et augmentée, 2007.
Mbog BASSONG, Les fondements de l’état de droit en Afrique précoloniale, 2007.
Igniatiana SHONGEDZA, Les programmes du Commonwealth au Zimbabwe et en République sud-africaine, 2007.
Fidèle MIALOUNDAMA (sous la dir.), Le koko ou Mfumbu ( Gnétacéés ), plante alimentaire d’Afrique Centrale, 2007.
Jean de la Croix KUDADA, Les préalables d’une démocratie ouverte en Afrique noire. Esquisse d’une philosophie économique, 2007.
Jacques CHATUÉ, Basile-Juléat Fouda, 2007.
Bernard LABA NZUZI, L’équation congolaise, 2007.
Ignatiana SHONGEDZA, Démographie scolaire en Afrique australe, 2007.
Olivier CLAIRAT, L’école de Diawar et l’éducation au Sénégal, 2007.
Mwamba TSHIBANGU, Congo-Kinshasa ou la dictature en série, 2007.
Honorine NGOU, Mariage et Violence dans la Société Traditionnelle Fang au Gabon, 2007.
Raymond Guisso DOGORE, La Côte d’Ivoire : construire le développement durable, 2007.
André-Bernard ERGO, L’héritage de la Congolie, 2007.
Ignatiana SHONGEDZA, Éducation des femmes en Afrique australe, 2007.
Albert M’PAKA, Démocratie et vie politique au Congo-Brazzaville, 2007.
Jean-Alexis MFOUTOU, Coréférents et synonymes du français au Congo-Brazzaville. Ce que dire veut dire, 2007.
Jean-Alexis MFOUTOU, La langue française au Congo-Brazzaville, 2007.
Colonisation et colonisés au Gabon

Fabrice NGUIABAMA-MAKAYA
Léon Modeste N'NANG NDONG
Emmanuelle NGUEMA MINKO
Maixant MEBIAME ZOMO
Romain MEKODIOMBA
Rodrigue TEZI
© L’HARMATTAN, 2007 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296042803
EAN : 9782296042803
Sommaire
Etudes Africaines - Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Page de titre Page de Copyright REMERCIEMENTS PREFACE - CONVERSATIONS TRANSCOLONIALES INTRODUCTION GENERALE Première Partie - “Gagner les cœurs” pour mieux asseoir la domination : la complicité de l’Eglise pendant la conquête coloniale au Gabon
L’évangélisation comme forme religieuse de la conquête politique Le travail des missions chrétiennes au Gabon pendant la colonisation Rôle et influence des Eglises missionnaires dans la mission civilisatrice au Gabon
Deuxième Partie - Des réalisations socio-économiques incontestables et sans précédents
Une approche socio-historique de l’avènement de la pédiatrie au Gabon par la médecine coloniale au XIX e siècle La France et le développement agricole au Gabon : histoire d’une politique de mise en valeur (1946-1956)
Troisième Partie - “Apporter la civilisation” aux Gabonais : un pari difficile
“Mettre en valeur” le Gabon par la capitation : analyse des principes et des méthodes coloniaux Coloniser et enfermer au Gabon : les limites d’un processus (1887-1960)
REMERCIEMENTS
Nous remercions sincèrement madame Florence Bernault qui a accepté de préfacer notre modeste contribution au sempiternel débat sur la colonisation en France et dans ses anciennes colonies. Notre reconnaissance va ensuite à l’endroit de l’ensemble des auteurs qui ont bien voulu consacrer une partie de leur précieux temps à l’élaboration de ce travail. Nos remerciements vont aussi à l’endroit de Fabrice Nguiabama-Makaya et Sandrine Mbina pour avoir assuré le secrétariat de rédaction de cet ouvrage et à Mireille Dzoubou Mpiga pour son illustration de couverture. Que l’Association des Etudiants et Stagiaires Gabonais d’Aix-Marseille (AESGAM) - dont nous saluons au passage le soutien moral - trouve dans ce travail une meilleure tribune pour l’affrontement des idées.
PREFACE
CONVERSATIONS TRANSCOLONIALES
Cinquante ans près l’effondrement de l’Empire français, les tenants de la défunte loi française du 23 février 2005 (comme sans doute une bonne partie de l’opinion française) semblent avoir besoin de croire aux effets “positifs” de la colonisation 1 . À cette étrange poussée de fièvre impériale, Colonisation et colonisés au Gabon oppose une histoire sobre et détaillée des destructions et renouveaux provoqués par l’occupation française. On ne trouvera pas ici une liste de dénonciations, ou un simple archivage des problèmes liés à la soumission du territoire que les colonisateurs ont appelé, au début du XX e siècle, le Gabon. Ni livre noir du colonialisme, ni panégyrique passéiste, cet ouvrage suggère comment, au-delà des règlements de comptes, la connaissance du rapport colonial permet d’élucider, traversant l’Equateur, deux trajectoires historiques : l’histoire respective du Gabon et de la France, et celle de leurs liaisons problématiques.
Que l’histoire naisse et renaisse sans cesse du rapport des hommes avec le présent et des questions qu’ils posent sur le passé, n’est pas un phénomène qui épargne les professionnels de la discipline. Comme le rappelle un des plus grands historiens modernes, l’étude historique ne naît ni de la seule scrutation du passé ni de la contemplation du présent, mais de la volonté d’élucider la relation entre ces deux espaces-temps 2 . Contre ceux qui aujourd’hui refusent de débattre du legs colonial en prétextant de leur objectivité scientifique ou d’une neutralité d’experts à protéger, Colonisation et colonisés au Gabon fait donc oeuvre d’histoire, une histoire engagée au meilleur sens du terme. Les faits retracés par les auteurs et les concepts qu’ils utilisent, solidement et parfaitement étayés par la fréquentation des archives coloniales (Libreville et Aix-en-Provence) et la menée de recherches de terrain, sont d’une parfaite orthodoxie. Mais parce que ces histoires se savent ancrées à la fois dans une perspective gabonaise et dans les débats post-coloniaux cités plus haut, elles ouvrent des perspectives inédites sur le métier d’historien en général et l’écriture du colonial en particulier.

Subjectivités
Les travaux produits par les Subaltern Studies et les Postcolonial Studies en langue anglaise ont recommencé d’interroger les conditions de l’écriture universitaire sous un angle neuf, en reconsidérant la position de ceux qui se réclament de la raison scientifique. Certains voient dans ces soucis une série de préceptes incommodes et stérilisants. Je pense au contraire qu’ils offrent aux historiens une opportunité supplémentaire de comprendre ce qu’ils veulent dire, et au nom de qui.
Jusqu’à aujourd’hui, l’histoire de l’Afrique équatoriale a été majoritairement écrite (mais non pas faite) par des historiens occidentaux, répondant donc à des présupposés souvent extérieurs aux problématiques locales 3 . Mon travail sur cette région, par exemple, publié en 1996 sous le titre Démocraties ambigües en Afrique centrale, cherchait à comprendre la naissance des systèmes politiques modernes du Gabon et du Congo-Brazzaville et la mise en place d’une culture du politique innovante, empruntant à la fois à l’ancienne tradition équatoriale et aux dictats du régime colonial. Ce voyage dans le passé partait d’une question intellectuelle sur la modernité des conflits ethniques dans cette région. Il partait aussi d’une question subjective : comment avait survécu puis disparu la domination française, et quel avait été son impact ? Descendante d’une famille de colonisateurs et membre de la nation qui avait conquis l’Afrique équatoriale, un double héritage national et personnel allié à un sens aigu de la contradiction familiale me poussait à condamner ce régime tout en sondant la complexité des confrontations entre colons et indigènes 4 . Mon livre cherchait donc à entretenir une double conversation avec l’historiographie française et africaine sous le signe — caché mais présent - de la responsabilité historique. Mais il me parait évident aujourd’hui que Démocraties ambigües se colletait à ces problèmes d’un point de vue éminemment français, même si le livre passait son temps à se battre pour casser, justement, les divisions politiques et raciales instituées

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents