Enseignement caché de la mythologie
222 pages
Français

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Enseignement caché de la mythologie , livre ebook

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Description

Les mythes ne sont pas que des légendes pour enfants. Nous découvrons dans les symboles qu'ils utilisent un enseignement qui nous interpelle. Cette façon de masquer la connaissance est probablement nécessaire, mais elle peut aussi nous conduire dans une impasse qu'il importe de savoir dépasser.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 14
EAN13 9782296481282
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’enseignement caché de la mythologie
Gilbert Andrieu
L’enseignement caché de la mythologie


L’Harmattan
Du même auteur


Aux éditions ACTIO

L’homme et la force , 1988.
L’éducation physique au XX e siècle , 1990.
Enjeux et débats en E. P., 1992.
À propos des finalités de l’éducation physique et sportive, 1994.
La gymnastique au XIX e siècle , 1997.
Du sport aristocratique au sport démocratique, 2002.

Aux PRESSES UNIVERSITAIRES DE BORDEAUX

Force et beauté. Histoire de l’esthétique en éducation physique aux 19 e et 20 e siècles, 1992.

Aux éditions L’HARMATTAN

Les Jeux Olympiques un mythe moderne, 2004.
Sport et spiritualité, 2009.
Sport et conquête de soi, 2009.



© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96125-8
EAN : 9782296961258
À L’ORIGINE
Pour bien comprendre l’origine d’une démarche, il faut parfois tenir compte de certains événements. Le livre écrit par Barthélémy Saint-Hilaire, en 1860 : Le Bouddha et sa religion , devait être pour moi un véritable choc. Pour ce grand traducteur d’Aristote, le Bouddha ne méritait que critiques acerbes. Pour le lire intégralement il fallait avoir sérieusement envie de comprendre les raisons d’une destruction pure et simple. Il n’y avait qu’un comportement de chrétien intégriste, ne supportant pas la philosophie qui se cachait derrière ce qu’il avait découvert, pour expliquer un tel discours…
Par mes lectures et certaines expériences, j’avais approché le bouddhisme et l’hindouisme sans en être devenu un adepte inconditionnel. Je m’efforçais surtout de comprendre le sens profond de la sagesse du Bouddha.
Depuis la mort de ma mère, je m’informais sur le bouddhisme, le Bouddha, sa philosophie, car le bouddhisme est essentiellement une philosophie qui a largement traversé les frontières de l’Inde, le Tibet n’étant que le plus connu de ces pays pour lesquels il est devenu autre chose qu’une incroyable ineptie 1 . Autant vous dire que je restais médusé par tant de hargne et de refoulement…
Inutile de multiplier de telles lectures. Ce qui reste le plus important c’est que, spontanément, avant même de m’instruire sur un quelconque sujet, il m’était devenu impossible de donner le moindre crédit à tout récit aussi virulent et ne montrant pas la moindre soif de compréhension. Le propre de la culture n’est-il pas d’aller vers l’inconnu, de rester curieux, d’être accueillant vis-à-vis des autres, de croire, avant de critiquer 2 ?
Du bouddhisme et de l’hindouisme il était facile de passer à la mythologie indienne. C’est probablement la mythologie indienne qui devait me conduire vers des interrogations toujours plus nombreuses et vers la mythologie grecque, plus que mes observations architecturales ou sculpturales dans différents musées, de Paris, d’Athènes, d’Olympie ou de Delphes... Les travaux de Max Müller, de Walter F. Otto, de Mircea Eliade et surtout de Shri Aurobindo ne pouvaient que m’encourager à poursuivre mes observations toutes personnelles en associant étroitement lectures et méditation. Le cheminement de ma pensée devait passer ensuite par la lecture des tragédies grecques, qui sont une reformulation de la mythologie, puis les différentes légendes, avant d’affronter de nombreux travaux, tous aussi captivants, les uns que les autres, mais tous aussi éloignés d’un besoin très personnel 3 .
Une sorte de réticence à suivre aveuglément des analyses, en apparence irréfutables, se développait en moi, et, peu à peu, je refusais celles qui étudiaient les mythes sans s’interroger vraiment sur ce qu’ils présentaient d’incroyable. En cherchant à justifier l’existence des divinités, en accordant trop de rigueur aux efforts d’Hésiode ou aux récits d’Homère, elles ne crevaient pas la surface du miroir qui s’interposait au regard inquisiteur. Narcisse s’aimait au point de se noyer, Psyché perdait l’amour d’Éros en suivant les conseils de ses sœurs jalouses, Héphaïstos pouvait être trompé par Arès, ce qui n’avait aucune importance et faisait rire les dieux, comme aujourd’hui n’importe quel mari trompé par une jolie femme… Les mythes étaient pris au premier degré et il fallait apporter à leur lecture une autre sensibilité pour en comprendre le sens.
La première erreur, dans la lecture des mythes, consiste à les considérer comme des récits existant pour plaire à tous ceux qui écoutent les aèdes de tous les temps, un peu comme les images de la télévision peuvent plaire à ceux qui rentrent de leur travail fatigué et cherchent à se distraire. Les poètes offraient aux hommes des histoires pouvant les subjuguer, les faire rêver grâce à l’usage du merveilleux 4 . Or, les personnages des mythes ne sont pas une invention des poètes et les divinités, dont ils racontent la vie, ne sont pas nées avec le récit qui dévoile leur histoire. Ces divinités sont bien antérieures et surtout ne sont pas propres à un pays, le cas de Dionysos pouvant nous éclairer sur cette dimension quasi universelle, tout comme l’Aurore que l’on retrouve aussi bien chez Homère qu’en Inde, bien des siècles auparavant ! Très souvent si les noms changent les fonctions demeurent.
La légende la plus impressionnante, peut-être, est celle d’Héraclès à la conquête de l’immortalité. Pourquoi ce héros se bat-il constamment pour finalement mourir sur un bûcher avant d’épouser Hébé ? L’opinion la plus répandue est encore qu’il était un homme extrêmement fort et, depuis longtemps, le fils de Zeus a laissé la place à des hercules de foire. Mes études en histoire contemporaine sur les hommes phénomènes et sur le cirque me montraient alors que la force n’était pas que le fruit d’une analyse physique, physiologique, psychologique, philosophique ou sociologique. Toute histoire légendaire a un sens et illustre le difficile retour à l’immortalité, plus qu’à l’origine de la vie, autrement dit le retour au Chaos, à Dieu, ou au vide originel. Or, des héros comme Héraclès, il n’y en a pas beaucoup dans la mythologie grecque. Le plus souvent, ils s’arrêtent en chemin, ou sont arrêtés lors d’une épreuve mal négociée et ne peuvent accéder à l’immortalité. Il était évident que sous l’empire des sciences objectives la force perdait son caractère intemporel, mystique, initiatique.
Cette première observation devait me conduire à penser qu’il n’est pas si facile de faire demi-tour et de chercher à devenir immortel !
Une simple approche des mythes nous place devant des histoires extraordinaires que nos savants ont voulu rendre explicites en les replaçant dans un cadre sociopolitique ou en les comparant à des phénomènes naturels. Rares sont les études qui ont évoqué le sens caché de telles histoires et j’ai envie de dire qu’elles n’ont pu exister à cause d’au moins deux barrages incontournables : les religions monothéistes d’abord, les sciences, dites objectives, ensuite. Ces deux obstacles auraient pu servir de fondement à d’autres interrogations, mais religions et sciences sont des interdits bien plus que des sources de savoir. Comment expliquer les divinités anciennes à partir d’un dieu unique et de toute une construction logique, se justifiant par une histoire assez particulière, il faut bien le reconnaître ? Comment expliquer les relations entre les dieux et les hommes à partir des sciences dites exactes, encore que… ?
Une première remarque s’impose : il est difficile de parler de Dieu dans un monde laïque, plus encore de prendre les légendes comme des récits initiatiques dont il faudrait décrypter le sens caché. Il semble mal venu d’associer objectivité et subjectivité, rationalisme et spiritualisme… Comment oublier les sarcasmes de brillants universitaires parlant d’un colloque sur l’énergie, ce dernier s’étant soldé par un impossible échange à Tsukuba : les Occidentaux s’acharnant à la théoriser alors que les Orientaux accumulaient des démonstrations sur son utilisation, sans s’attarder à en donner une définition universelle. Cela se passait au Japon ! Pourquoi s’acharner à chercher une définition acceptable d’un objet apparemment connu, dès lors que

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