Fin de siècle dans les Balkans
459 pages
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Fin de siècle dans les Balkans , livre ebook

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Description

" Les conflits armés dans l’ex-Yougoslavie sont en Europe le plus grand scandale de la dernière décennie. Ces événements ont fait retrouver le sens du tragique à un Occident que l’effondrement de l’empire communiste avait renforcé dans son espoir de paix éternelle. La situation est heureusement moins tragique aujourd’hui qu’en 1992. Cependant, aucun problème n’est résolu : plusieurs conflits restent pendants, des centaines de milliers de réfugiés n’ont guère d’espoir de rentrer chez eux, les principaux criminels de guerre courent toujours, l’intolérance est très répandue et la pauvreté générale. Il est donc important de ne pas se tromper de diagnostic sur ces régions où de nouvelles surprises sont toujours possibles. Je serais heureux si ce livre pouvait y contribuer. " Paul Garde Les Balkans vus par le meilleur spécialiste de la question. Paul Garde a été professeur de langues et littératures slaves à l’université de Provence et aux Universités de Yale, Columbia et Genève. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de référence, dont Vie et mort de la Yougoslavie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2001
Nombre de lectures 4
EAN13 9782738142214
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , MARS  2001
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
ISBN : 978-2-7381-4221-4
www.odilejacob.fr
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Avant-propos

Les conflits armés dans l’ex-Yougoslavie sont en Europe le plus grand scandale de la dernière décennie du siècle. Pour la première fois depuis 1945, notre continent a connu à nouveau la guerre, de vraies guerres, et le « nettoyage ethnique » lui a fait revoir des horreurs qu’il croyait disparues depuis la fin du nazisme. Ces événements ont été depuis dix ans un des principaux aliments de la réflexion politique sur l’évolution de notre monde. Car ils ont fait retrouver le sens du tragique à un Occident qui, malgré la crise économique, baignait dans une prospérité sans précédent, et que l’effondrement de l’empire communiste en 1989 avait renforcé dans son espoir de paix éternelle. Ils ont, plus peut-être que toutes les autres péripéties contemporaines, contribué à remplacer l’euphorie de 1990 (« la fin de l’histoire 1  ») par la grande peur de l’an 2000 (« le choc des civilisations 2  » et autres sinistres prophéties).
Le présent livre regroupe une petite partie des nombreux articles que j’ai écrits au cours des huit dernières années sur ces sujets. La plupart ont été publiés dans la revue Politique internationale , quelques autres reprennent des communications que j’ai présentées à divers colloques. Les articles de la première partie : « Analyses » abordent quelques thèmes généraux concernant les pays ex-yougoslaves : religions, langues, idéologies, conceptions de l’État, mais avec le souci de faire déboucher l’esquisse historique sur les réalités les plus immédiates. La deuxième partie : « Chroniques » regroupe des textes (tous parus dans Politique internationale) s’échelonnant d’année en année et traitant chaque fois de sujets étroitement liés à l’actualité, mais replacés dans leur contexte. Ainsi l’arrière-plan historique, géopolitique, culturel de la région est présent dans tout le livre, mais le souci du moment présent n’en est absent nulle part. Tous les articles sont datés, la date figurant immédiatement en dessous du titre.
Pourquoi, dans le sous-titre, la limitation chronologique : 1992-2000 ? Simplement parce que le premier article est de décembre 1992, et le dernier de décembre 2000. Ces millésimes ne doivent surtout pas égarer le lecteur en lui laissant croire qu’ils représentent l’un le commencement, l’autre la fin des conflits balkaniques. Quand en verrons-nous la fin, nul ne le sait. Pour ce qui est du commencement, on a justement trop tendance en France à croire que tout a commencé en 1992 : c’est l’année où se sont ouvertes les hostilités en Bosnie, et où les médias ont fini par s’intéresser de près à ces problèmes ; où ils ont commencé à montrer des images de villes assiégées, de masses de réfugiés en fuite, de rescapés de camps et de victimes de viols. Ces mêmes horreurs s’étaient déjà produites, de la même façon, au cours de l’année précédente (1991) en Croatie, avec le siège et la destruction par les forces serbes de Vukovar, l’attaque contre Dubrovnik, le « nettoyage ethnique » d’innombrables villages. Mais en France ces faits s’étaient heurtés, de la part des médias et de l’opinion, à une lamentable indifférence, et du côté des gouvernants, à une partialité en faveur de l’agresseur plus scandaleuse encore. À plus forte raison, le public français avait-il ignoré les faits antérieurs : le mûrissement progressif du conflit, avec l’arrivée au pouvoir en Serbie de Slobodan Milošević (1986), les meetings nationalistes serbes (1988), la suppression de l’autonomie du Kosovo (1989), les élections dans les diverses républiques, gagnées partout par des nationalistes, et les premiers troubles (1990). Oui, en 1992, les jeux étaient déjà faits, la machine infernale avait déjà depuis longtemps explosé, et quant à nos gouvernants, ils étaient, comme il leur arrive souvent, en retard d’une ou deux guerres…
Si donc la période 1986-1992 est absente de ce volume, ou du moins n’y apparaît qu’en arrière-plan, ce n’est pas pour en minimiser l’importance, bien au contraire. C’est parce que j’en ai déjà parlé abondamment dans un précédent livre : Vie et mort de la Yougoslavie (Fayard, 1992, 2 e  éd. 1994, 3 e  éd. 2000), où le récit détaillé de ces six années occupe toute la III e partie (p. 251-413). Le hasard a voulu que l’ouvrage en question sorte des presses le 6 avril 1992, le jour même où commençait le siège de Sarajevo ; donc après les deux premières guerres (Slovénie, Croatie), mais avant les deux dernières (espérons qu’il ne faudra pas dire « les deux suivantes »), les plus longues et les plus sanglantes : Bosnie (1992-1995) et Kosovo (1998-1999). Au contraire, les articles réunis ici sont tous postérieurs au déclenchement de la guerre de Bosnie, ils concernent vraiment « la fin du siècle » : ses huit dernières années.
Aucun changement n’a été apporté à ces textes datant de un à huit ans. Je ne me suis autorisé que de menues corrections stylistiques, avec élimination de redondances et recherche d’une cohérence formelle. En revanche, je me suis interdit toute modification du fond, même là où, avec quelques années de recul, certains changements auraient pu me paraître raisonnables : les textes restent ainsi le reflet fidèle d’un point de vue daté. J’ai seulement, par endroits, complété certaines notes en y mentionnant brièvement des événements directement liés à ceux mentionnés dans le texte, mais postérieurs à la rédaction de l’article. Il s’agit uniquement de faits bruts, et non de jugements ou d’opinions. Ces très rares additions sont signalées par le signe*.
Je ne suis ni historien ni politologue, mais seulement linguiste slavisant, familier depuis un demi-siècle de l’ex-Yougoslavie. J’en connais toutes les régions, tous les peuples, presque toutes les langues. Je n’ai jamais cessé de chercher à creuser l’histoire complexe de ces peuples, à assimiler leurs cultures diverses, à comprendre leurs obsessions divergentes. C’est dire que les événements évoqués ici sont vus essentiellement à partir du terrain, des réalités régionales, plutôt que de la politique des grandes puissances extérieures. L’action de ces dernières est certes évoquée chaque fois que c’est nécessaire (et c’est très souvent), mais je laisse à des spécialistes le soin d’en faire leur objet d’étude principal et d’en percer tous les mystères.
En tant qu’auteur français, c’est avant tout l’opinion de mon pays que je voudrais contribuer à éclairer. Dans le détail, la complexité est infinie, on n’a jamais fini d’établir des distinctions, de redéfinir des mots, de prévenir des confusions ; les faits nous présentent à chaque pas des paradoxes, tristes souvent, réjouissants parfois, mais toujours réels. Les observateurs sont souvent tentés de lire tout cela à travers une grille simple, idéologique, inspirée des habitudes de pensée hexagonales : « X, Y, même combat », comme on disait volontiers il y a trente ans (remplacez « X » et « Y » par n’importe quel pays de la planète). C’était un slogan commode, qui dispensait d’apprendre la géographie. Oui, mais justement les situations sont partout différentes. Cela ne signifie certes pas qu’on doive renoncer à la généralité des concepts et à l’universalité des valeurs, et qu’on ne puisse pas aboutir parfois, in fine , à des explications simples, mais celles-ci doivent tenir compte de toute la complexité du réel, et notamment des toutes les différences de mentalité. C’est ce que j’ai essayé de faire dans ces articles.
La situation est heureusement moins tragique en 2000 qu’en 1992. On ne se bat plus. Les dirigeants les plus belliqueux sont sortis de la scène, remplacés par des successeurs plus pacifiques (mais pas nécessairement plus accommodants). Cependant aucun problème n’est résolu, plusieurs conflits restent pendants ; deux régions, la Bosnie et le Kosovo, ne sont maintenues en paix que grâce à une forte présence internationale, des centaines de milliers de réfugiés n’ont guère d’espoir de rentrer chez eux, les principaux criminels de guerre courent toujours, l’intolérance est très répandue, et la pauvreté générale. Il est donc important de ne pas se tromper de diagnostic sur ces régions où de nouvelles surprises sont toujours possibles. Je serais heureux si ce livre pouvait y contribuer.
 
Je tiens à remercier Patrick Wajsman, directeur de Politique internationale , qui avait accueilli la plupart de ces articles dans sa revue, et dont l’aide m’a été précieuse pour les réunir ici en volume.
Abréviations et terminologie

Liste des abréviations
AICG : Association internationale contre le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.
CEE : Communauté économique européenne (devenue en 1992 UE).
CI : Communauté internationale (n’est pas une désignation officielle).
DEPOS : Demokratski Pokret Srbije , Mouvement démocratique de Serbie (Vuk Drašković, Serbie). A regroupé plusieurs partis d’opposition serbes (SPO, DSS, etc.) en 1992-1994.
DOS : Demokratska Opozicija Srbije , Opposition démocratique de Serbie (Vojislav Koštunica, Serbie). Coalition de partis démocratiques formée en Serbie en 2000 et victorieuse aux élections de la fin de l’année.
DPA : Demokratska Partija na Albancite , Parti démocratique des Albanais (Arben Xhaferi, Macédoine). Parti

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