France-Canada-Québec. 400 ans de relations d exception
324 pages
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France-Canada-Québec. 400 ans de relations d'exception , livre ebook

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Description

Les célébrations du 400e anniversaire de la fondation de Québec ont rappelé non seulement la naissance d’une ville, mais aussi celle de tout un peuple, issu de la colonisation française. Il y a 400 ans, la France s’est établie de façon permanente et continue sur les bords du Saint-Laurent et, depuis, elle n’a jamais cessé d’y être présente. C’est cette longue relation avec le Canada, et en particulier avec le Québec, qui fait l’objet de ce livre.
Après 400 ans, quel bilan pouvons-nous faire ? Quels rapports la France a-t-elle entretenus avec la Nouvelle-France ? Quelle a été son attitude envers l’ancienne colonie après la cession de 1763 ? Comment, à quel rythme et avec quelle intensité se sont maintenus et développés les liens entre Français, Canadiens et Québécois ?
Autant de questions auxquelles tentent de répondre dans ce livre douze historiens des deux côtés de l’Atlantique. Ils abordent les relations politiques, culturelles ou économiques, mais aussi des sujets plus particuliers, comme les rapports entre la France et les Amérindiens, l’histoire de l’immigration française au Canada, ou encore celle de la participation des francophones aux deux guerres mondiales.
Illustré en couleurs de plus de 150 oeuvres d’art et artéfacts, dont plusieurs inédits.
Serge Joyal est sénateur ; il a été ministre fédéral. Il est aussi spécialiste de l’histoire de l’art, collectionneur et philanthrope. Paul-André Linteau est professeur à l’Université du Québec à Montréal. Il est l’auteur bien connu de plusieurs ouvrages sur l’histoire du Québec et du Canada.
• Prix de l'Assemblée nationale du Québec, 2009

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2011
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760625334
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

F R A N C E - C A N A D A - Q U É B E C 400 ans de relations d’exception
Page laissée blanche
Sous la direction de Serge Joyal et Paul-André Linteau
FRANCE - CANADA - QUÉBEC 400 ans de relations d’exception
Les Presses de l’Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Vedette principale au titre :
France, Canada, Québec : 400 ans de relations d’exception Comprend des réf. bibliogr. isbn 9782760621169 eISBN 9782760625334
1. Québec (Province)  Relations  France.2. France  Relations  Québec (Province).3. Canada  Relations extérieures  France.4. France  Relations extérieures  Canada. I. Joyal, Serge,1945 . II. Linteau, PaulAndré,1946 .
fc248.q8f72 2008 327.714044 c20089420802
e Dépôt légal : 4 trimestre 2008 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2008
Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouverne ment du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition.
Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec(SODEC).
imprimé au canada en novembre 2008
présentation
uatre cents ans d’histoire ! Voilà ce qu’on nous invite à célébrer en cet Q anniversaire de la fondation de Québec. Audelà des grands spectacles sur les plaines d’Abraham, l’événement est marqué par de nombreuses publi cations portant sur Champlain et son époque ou sur Québec, son histoire, ses paysages et ses attraits. Toutefois, l’année1608rappelle non seulement la naissance d’une ville, mais aussi celle de tout un peuple issu de la colonisation française. Certes, la France, grâce à Jacques Cartier bien sûr, mais aussi à ses pêcheurs de morue et à ses chasseurs de phoque, est présente depuis plus longtemps encore dans la vallée du SaintLaurent et sur la côte atlantique. Ce que la date de1608consa cre, c’est que des Français viennent s’établir au Canada de façon permanen te et continue. Depuis quatre siècles, cette présence française s’est toujours maintenue, et la France a continué d’entretenir des liens — d’une intensité variable — avec les populations de son ancienne colonie, et ce, malgré les bouleversements et les paradoxes de l’Histoire. Cette longue relation entre la France et le Canada, et en particulier le Québec, mérite réflexion. Après400ans, quel bilan pouvonsnous en faire ? Quels ont été les apports de la France à la NouvelleFrance ? Quelle a été son attitude envers son ancienne colonie après la cession de1763? Comment, à quel rythme et avec quelle intensité se sont maintenus et développés les liens entre Français, Canadiens et Québécois ? Autant de questions auxquelles ten tent de répondre, dans cet ouvrage, des historiens qui œuvrent des deux côtés de l’Atlantique. Le Canada et la France partagent une histoire atypique. Ces deux grandes démocraties libérales figurent au rang des pays les plus industrialisés et ont un niveau de vie comparable, parmi les meilleurs à l’échelle mondiale. Sociétés humanistes fondées sur la règle de droit, le respect des droits et libertés de la personne est au cœur de leur action étatique, et elles ont choisi d’étendre sous chacun de leurs citoyens un large filet de sécurité sociale sur la base du principe de solidarité commune. De plus, le Canada et la France défendent, à
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serge j oyal et paul- andré li nteau
l’échelle internationale, le règlement pacifique des conflits par voie de négo ciations multilatérales ; ils soutiennent des politiques d’aide au développement des pays émergents ; ils ont signé les mêmes traités pour protéger l’environne ment, et reconnaître la diversité culturelle. Les différences entre leurs histoires respectives ne sont pas moins significa tives. La France bien sûr est un pays officiellement unilingue depuis1539. Tout aussi officiellement, le Canada est bilingue, même si la majorité de sa popula tion vit au quotidien dans un environnement unilingue : anglais, français, voire une autre langue. Le Canada est aussi, contrairement à la France, un pays bijuridique, bien que dans les faits on y trouve la juxtaposition de deux espa ces monojuridiques:le Québec, avec son Code civil hérité de la France,et le reste du pays, avec saCommon Lawhéritée de la GrandeBretagne. Le Canada compte, de plus, une population autochtone qui possède des droits séculaires à son territoire, ses langues et son gouvernement. D’autant d’importance, la France est, selon sa Constitution, « une République indivisible », alors que le Canada est une fédération relativement décentralisée. Enfin, la France a une histoire beaucoup plus ancienne que le Canada. Aussi ne fautil pas s’étonner qu’à travers les400ans d’histoire que le Canada a partagés avec la France, celleci ait eu une profonde influence sur celuilà, et que cette expérience historique commune ait largement esquissé le profil de son visage contemporain. Mais comment rendre compte de cette relation tout à fait particulière ? Il faut reconnaître que ce qui en est la base, c’est d’abord le Québec. Si celuici existe et s’il forme encore aujourd’hui une société unique, c’est parce qu’il est l’héritier de la colonie française la plus importante de l’Amérique du Nord, celle de la vallée du SaintLaurent. C’est aussi parce que sa population a grandi en conservant farouchement sa langue et son identité. La population du Québec a maintenu un lien d’attachement à la mère patrie, même quand celleci s’est complètement désintéressée de son rejeton. De surcroît, c’est aussi le Québec qui est à la source de l’intensification des relations avec la e France au cours de la seconde moitié duxxsiècle. De leur côté, les Acadiens, eux aussi issus de la colonisation française, ont développé une relation spécifique avec la France. Ailleurs au Canada, en particulier dans les Prairies, on trouve des minorités francophones dont les ancêtres sont venus soit du Québec, soit directement de France. En outre, les relations entre le Canada et la France ne se limitent pas aux francophones et présentent d’autres dimensions dont il faut tenir compte. Cependant, force est de reconnaître que, jusqu’ici, l’historiographie, tant au Canada qu’en France, a surtout mis l’accent sur les relations avec le Québec, ce que reflètent inévi tablement les textes de cet ouvrage.
présentation
Ces liens entre la France et le Canada se déploient sur plusieurs plans. En ce qui concerne les relations internationales, on pense spontanément aux rapports entre États. Si on s’en tenait à cela, on aurait bien peu à dire pour une bonne partie de ces quatre siècles : en effet, l’intensification des rappro chements entre la France et le Canada ainsi qu’entre la France et le Québec depuis une cinquantaine d’années ne doit pas nous faire oublier que pendant longtemps, toute relation officielle était impossible puisque le Canada était devenu une colonie de la Couronne britannique. Et pourtant, liens il y a eu, mais tissés entre individus, associations, groupes d’intérêts, églises... Sur le plan économique, les échanges étaient assurés par des gens d’affaires et par des entreprises, grandes ou petites, qui importaient et exportaient des biens et des services, investissaient des capitaux, partageaient des informations et des technologies. Sur le plan culturel, la diffusion du livre, du disque, du cinéma, les expositions et le circuit des spectacles étaient autant de manifestations d’échanges transatlantiques auxquelles se sont ajoutés les réseaux scientifi ques et les rapports universitaires. Les relations entre la France, le Canada et le Québec sont ainsi constituées de multiples réseaux s’étendant à plus d’un niveau. L’ouvrage essaie de tenir compte de cette complexité et de cette diversité. Les auteurs des textes de cet ouvrage abordent plusieurs aspects fonda mentaux de cette relation multiséculaire. Il fallait évidemment commencer par la période fondatrice, celle de la NouvelleFrance. Ainsi, qu’en étaitil des rapports entre la France et les premières nations qui peuplaient le territoire ? Pendant longtemps, les seuls souvenirs que l’on conserva dans la mémoire populaire de cette première rencontre avec les Amérindiens furent les guerres contre les Iroquois et le martyre des jésuites. Les recherches historiques des dernières décennies ont permis de faire progresser de façon importante les connaissances sur ce sujet. Comme le souligne Alain Beaulieu, la logique de l’alliance est au cœur des relations entre Français et Amérindiens, même si des velléités de tutelle se manifestent aussi. John Dickinson, quant à lui, s’interroge sur l’héritage que la France lais sera au Canada au moment de la cession du pays. On est loin ici de l’image d’une NouvelleFrance longtemps présentée dans les manuels comme un Éden disparu. Le bilan permet de dégager quatre apports importants. Le premier est évidemment démographique, sujet qu’aborde aussi PaulAndré Linteau dans son bilan de l’immigration française ; John Dickinson met en lumière les trois autres : la langue, le droit et la religion. Il souligne le fait que c’est bien à compter du moment où les Britanniques s’implantent au Canada que les colons français se perçoivent comme « Canadiens », d’où le besoin de la présence d’un « autre » dans la démarche identitaire.
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La NouvelleFrance atelle été conquise par l’Angleterre ou abandonnée par la France ? Françoise Le Jeune se penche sur cette question et démontre que le cabinet du roi est très bien informé des efforts nécessaires pour conser ver la colonie et que c’est volontairement et consciemment qu’il choisit de la céder. Par la suite, la France ne manifestera aucune intention de reprendre le Canada, ni pendant la guerre d’Indépendance américaine, ni au cours des guerres napoléoniennes. En fait, le gouvernement français s’en désintéresse complètement, même lors des Rébellions de1837et de1838. Cette indifférence sur le plan politique n’empêche pas le maintien de rela tions qui relèvent de la sphère privée, en particulier celles de l’Église et des milieux culturels, comme le rappelle Fernand Harvey dans sa fresque des rela tions culturelles pendant les deux siècles qui suivent la Conquête. L’épisode de la venue à Québec deLa Capricieuseen1855, évoqué par plusieurs des auteurs de l’ouvrage, est révélateur. Longtemps les Québécois y ont vu la reprise des relations officielles, tandis que, pour leurs contemporains français, c’était en fait presque un nonévénement. Même si elle n’est pas son initiatrice, la venue deLa Capricieusecoïncide néanmoins avec l’amorce de l’intensification des relations culturelles et économiques, et même de l’immigration française, qui ira croissant jusqu’à la Première Guerre mondiale. Au Québec, il y a, e dans cette seconde moitié duxixsiècle, une effervescence culturelle dont rend compte Fernand Harvey. Elle se manifeste en particulier dans l’intérêt pour l’histoire, notamment celle de la NouvelleFrance, qui conduit aux com mémorations nombreuses de Cartier et de Champlain, un phénomène que décortique Guy Martinière en interrogeant l’iconographie de Champlain et les interprétations qu’elle met en scène. Cette période est aussi, comme le rappellent plusieurs de nos auteurs, celle de l’immigration d’un nombre considérable de membres de divers ordres religieux fuyant la France révolutionnaire etrépublicaine. Ils contribuent à l’essor de l’éducation et au développement de nombreuses communautés canadiennesfrançaises, mais renforcent le conservatisme ultramontain du clergé qui s’appuie sur la puissance temporelle de l’Église. Ce n’est que plus tard, au siècle suivant, qu’un courant de pensée moderniste, nourri lui aussi par les penseurs français, se fraiera discrètement une voie. L’histoire, l’éducation, l’Église sont des vecteurs importants de l’identité canadiennefrançaise, qui évolue désormais rapidement. Yves Frenette relève les phénomènes de transformation en jeu dans la dispersion des migrants francophones en Amérique et examine comment, audelà de la culture et de la langue partagées à l’origine, c’est l’accès et le rattachement à un espace linguistique et culturel plus large qui dynamisent et vivifient cette franco phonie en terre d’Amérique. Il montre aussi que la relation avec la France
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n’est que l’une des influences qui forment l’identité de cette communauté fragmentée. L’identité des Canadiens français, tiraillée entre plusieurs pôles, est aussi, selon Max Nemni, la clé qui permet de comprendre leur comportement col lectif pendant les deux guerres mondiales. On ne peut s’empêcher de consta ter que, si tous les leaders des mouvements nationalistes de l’époque s’étaient ligués pour faire bloc contre la participation obligatoire du Canada à l’effort de guerre en Europe, depuis quelques années, tous se pressent au défilé commé moratif annuel qui rappelle le sacrifice de ceux et celles qui ont combattu pour la liberté. Autre temps, autre perspective, ce qui était honni hier devient vertu aujourd’hui. Ces liens tissés sur les champs de bataille de France par des mil liers de victimes au service de la liberté survivent aux aléas politiques du jour. e À partir du milieu duxxsiècle, les relations entre la France, le Canada et le Québec atteignent une intensité inégalée depuis deux siècles, alors que se conjuguent enfin politiques publiques et initiatives privées. On assiste à une accélération de l’histoire. En témoigne notamment la hausse marquée de l’immigration française. Le mouvement des capitaux suit celui des personnes, à telle enseigne que les investissements français au Canada viennent au troi sième rang et que les grands groupes industriels et financiers canadiens trou vent en France des possibilités d’investissements qui les propulsent jusqu’à l’intérieur de l’Union européenne. Didier Poton et François Souty présentent le chemin parcouru en matière de relations économiques depuis le milieu du e xixsiècle, en examinant tant la nature des échanges que le cadre dans lequel ils se réalisent. Malgré l’ampleur croissante des relations économiques, ce sont plus sou vent les relations politiques qui tiennent la vedette dans les médias. Il faut dire que le sujet est délicat, car il concerne la nature du fédéralisme canadien et de ses prolongements extérieurs, ainsi que la dynamique des relations entre le gouvernement fédéral et celui du Québec, notamment à propos des rela tions privilégiées que ce dernier entretient avec la France. Jacques Palard rap pelle les grands moments de cette histoire récente, tout en soulevant les défis contemporains qui se posent à nos pays. Enfin, l’intensité et la diversité des relations entre la France, le Canada et le Québec depuis1960se perçoivent surtout dans le champ culturel. Yannick Resch en dresse un tableau révélateur. On y voit se définir une francophonie vécue, dans laquelle les échanges sont aujourd’hui beaucoup moins à sens unique qu’ils ne l’étaient il y a un demisiècle. L’ouvrage comprend aussi une importante documentation iconographi que — surtout des œuvres d’art et des témoignages photographiques — qui vient appuyer le propos des auteurs. Celleci représente plus de150illustrations
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