Géographie du Soudan
326 pages
Français

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Géographie du Soudan , livre ebook

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Description

Malgré la partialité de l'auteur, ce texte de 1904, réédité en 1967, est un ouvrage de base d'une importance fondamentale pour la connaissance du Soudan. L'oeuvre est divisée en trois parties, dont la première traite de la Géographie, la deuxième de l'Histoire ancienne et la troisième de l'Histoire moderne depuis 1820, date de la conquête égyptienne, jusqu'en 1903.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296500433
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

GÉOGRAPHIE DU SOUDAN
BIBLIOTHEQUEPEIRESC
Collection dirigée par François ENGUEHARDet Marc FONTRIER Association française pour le développement de la recherche scientifique en Afrique de l’Est (ARESÆ) « Servant un chacun quand nous l’avons pu, et principalement le public, pour lequel seul nous avons travaillé quasi toute notre vie » PEIRESC
La BIBLIOTHÈQUEPEIRESCa été créée par Joseph TUBIANAen hommage à l’érudit provençal d’ascendance italienne Nicolas Claude FABRIde Peiresc (1580-1637), pour y accueillir des œuvres correspondant à l’exigence et à l’éclectisme de ce magistrat humaniste et bibliophile. Savant et curieux de toute chose, au point qu’on ne saurait énumérer tout ce qui l’a intéressé et diverti : sciences naturelles, numismatique, art, histoire, littérature, astronomie, philosophie, mœurs, religions, poésie, avec un souci particulier des langues et des cultures de la Méditerranée antique et contemporaine. Dans les dernières années de sa vie il s’était pris d’un vif intérêt pour les chrétientés orientales, notamment d’Égypte et d’Éthiopie. C’est dans cette direction que notre collection est surtout orientée, sans s’interdire aucun des sujets qui ont retenu l’attention de Peiresc, en s’efforçant de satisfaire, avec le respect qui lui est dû, la curiosité diverse de nos contemporains.
DERNIERS TITRES PARUS
13 – Marc FONTRIER.La chute de la junte militaire Éthiopienne (1987-1991).L’Harmattan. Paris 1999. 14 – HAYLAMARYAMet Hugues LEROUX.Makeda, reine de Saba.Présenté par J. TUBIANA. Sépia, St-Maur 2001. 15 – Marc FONTRIER.Abou-Bakr Ibrahim - Pacha de Zeyla, marchand d’esclaves.L’Harmattan. Paris 2003. 16 – Henri de CONTENSON.Antiquités Éthiopiennes d’Axoum à Haoulti.Sépia. 2005. 17 – Job LUDOLF.Histoire de l’Éthiopie – livre I.Traduction du latin sous la direction de J. TUBIANA et F. ENGUEHARD. L’Archange minotaure. Apt 2008. 18 – Mickaël BETHE-SELLASIE.La Jeune Éthiopie.L’Harmattan. Paris 2009. 19 – Serge TORNAY.Rencontres lumineuses au cœur de l’Afrique.Sépia. St-Maur 2009. 20 – Marc FONTRIER.Le Darfour : Institutions internationales & crise régionale 2003-2008. L’Harmattan, Paris 2009. 21 – Job LUDOLF.Histoire de l’Éthiopie - livre II.Traduction du latin sous la direction de Joseph TUBIANAet François ENGUEHARD. L’Archange minotaure. Apt 2009. 22 – Alfred BARDEY.Barr Ajjam.L’Archange minotaure. Apt 2010. 23 – Youri ZAWADOWSKI.Le Méroïtique La langue des pharaons noirs.Présenté par Marc FONTRIER, notes de Claude RILLY. L’Harmattan. Paris 2010. 24 – Marc FONTRIER.Annales de Somalie – L’État démantelé. De la chute de Siyaad Barre au retrait de l’ONUSOM(1991-1995).L’Harmattan. Paris 2011. 25 – Job LUDOLF.Histoire de l’Éthiopie - livre III.L’Archange minotaure. Apt 2012. en collaboration avecPMCT: Marie-José TUBIANACarnets de route au Dar For - Soudan (1965-1970) : le Dar For avant la guerre,Sépia 2006.
Couverture :En 1898, on remplaça les timbres de la poste égyptienne par un timbre portant l’image d’un cavalier monté sur un chameau dans le désert.
BIBLIOTHÈQUE PEIRESC26
NAÙMBEYSHUQAYR
GÉOGRAPHIE DU SOUDAN
Traduit de l’arabe par Viviane AMINAYAGI
Publié avec le concours de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales
Le présent ouvrage mis en chantier sour l’égide du Laboratoire PEIRESC a été repris par la BIBLIOTHÈQUEPEIRESC avec la collaboration de Marie-José TUBIANAet Marc FONTRIER
© L'HARM ATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96274-3 EAN : 9782296962743
R E M E R C I E M E N T S
Je remercie mon mari le Dr MuÌammad AÌmad Yagi qui m’a aidée pour cette c traduction et qui a bien voulu la revoir. Je remercie également Shaykh AwaAllah@liÌ, c muft¡du Soudan, qui n’a pas ménagé ses conseils, ainsi que le Shaykh Al¡a-al@Ìi, le Shaykh MajdhÙb Muddathir al-Îajj@z, le Shaykh AÌmad al-Bill¡, a-ayyb MuÌammad c a-ayyb, le D. YÙsuf FalÎasan, le Dr Awn Shar¡f Q@sim, les Professeurs Holt et Hill, le Dr O’Fahey, le Dr Martin Daly et l’archéologue André Vila. J’adresse également tous mes remerciements au Directeur des Archives de Khartoum, le Dr MuÌammad Ibr@h¡m AbÙSal¡m et à ses collaborateurs, en particulier à c Bash¡r Uthm@n Ahmad et MaÌjÙb B@b@, j’ai reçu d’eux toute l’aide nécessaire pour consulter les archives de la Mahdiyya. Je remercie également Miss Leslie Forbes et tout le personnel de la Bibliothèque Orientale de l’Université de Durham qui m’ont aidée de tout leur pouvoir et facilité mes recherches. Je remercie enfin à nouveau le Professeur Joseph Tubiana et Marie-José Tubiana qui ont bien voulu revoir ma traduction ainsi que tous les membres du Laboratoire Peiresc pour leur accueil. J’ai bénéficié pendant 3 ans d’un contrat du CNRS, qui m’a permis de commencer ce travail.
SYSTÈME DE TRANSCRIPTION d’après l’ordre de l’aphabet arabe
PRÉFACE
Na‘Ùm Shuqayr naquit en 1864 à ash-Shwayf@t qui est aujourd’hui au (1) Liban . Sa famille était chrétienne, orthodoxe, d’origine yéménite. Elle émigra au Liban et se fixa à ash-Shwayf@t, au sud-est de Beyrouth. Il fit ses études au Collège Protestant Syrien, qui devait par la suite devenir l’Université américaine de Beyrouth. En 1883, il en sortit avec le diplôme de bachelier es-sciences. Nous n’avons pas de détails sur ses études, ses papiers personnels ayant été perdus ou détruits. Nous savons seulement qu’il fit partie d’un groupe d’étudiants résistant à la Turquie. Les Turcs gouvernaient alors la Syrie et réprimaient avec violence toute manifestation de réveil nationaliste. Le jeune Shuqayr quitta le Liban et n’y revint qu’après la chute de l’Empire Ottoman. Il est assez piquant ainsi que le remarque le Dr AbÙSal¡m que, bien que nourrissant des sentiments d’hostilité vis-à-vis des Turcs, Na‘Ùm Shuqayr fut presque toute sa vie citoyen ottoman. Le Liban faisant alors partie de la Syrie, ce ne fut qu’en 1919 après le démembrement de l’empire turc qu’il acquit la nationalité syrienne. Le jeune Na‘Ùm, une fois ses études achevées et pour sauver sa vie, partit pour le Caire. Il n’avait pas encore vingt ans.
Lord Wolseley préparait alors son expédition en vue de secourir Gordon assiégé dans Khartoum. Le Syrien Na‘Ùm fut recruté le 20 septembre 1884 par le Service de Renseignements de l’armée anglaise, à titre civil, en qualité de secrétaire. Il accompagna l’expédition qui partit d’Égypte à la fin de 1884.
(1) Je me suis basée pour établir cette date de naissance sur un certificat médical délivré au Caire en 1906 qui atteste qu’à cette date Na‘Ùm Shuqayr avait quarante-deux ans. Ce document a été cité pour la première fois par le Directeur des Archives du Gouvernement du Soudan le Docteur AbÙSal¡m dans une communication faite à l’Université de Khartoum en décembre 1981. Notre auteur serait donc un peu plus âgé de quelques mois que le suppose le Professeur Hill qui retient 1863 (A Biographical Dictionary of the Anglo-Egyptian Sudan, Oxford, 1951).
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GÉOGRAPHIE DU SOUDAN
Na‘Ùm Shuqayr arriva avec l’armée aux puits d’al-JakdØl dans le désert d’al-BayÙ∂a au nord du Soudan où l’expédition était rassemblée. Il partit ensuite à Korti où Lord Wolseley avait établi son Quartier général. Il est probable qu’il resta à Kort¡ et n’assista pas aux batailles qui mirent l’expédition aux prises avec les forces mahdistes dans le nord du Soudan. Nous n’avons aucun détail à ce sujet. De retour en Égypte au début de 1885 avec Lord Wolseley, il fut affecté au bureau du Quartier Général de l’armée anglaise à Asw@n, où il resta deux ans sous les ordres du Major General Green. Il regagna le Caire avec l’armée des frontières en 1887. Il y resta, au service de l’armée anglaise, jusqu’à son entrée en 1889 au (1) Service de Renseignements de l’armée égyptienne, dirigée par Wingate . Affecté au début de février 1890 au Service des Informations, il était chargé de traduire et de transcrire les rapports, de tenir à jour les informations et de rassembler les articles des journaux. À l’occasion et selon les besoins, il fit office d’interprète. Son titre exact était K@tib adh-DhuhÙr@t. C’est, nous dit AbÙSal¡m, la personne chargée d’enregistrer les événements et de préparer les brouillons, une sorte de chroniqueur. Na‘Ùm accompagna le Général Grenfell,sird@rde l’armée égyptienne, dans son inspection des postes aux frontières en 1890, et ensuite lors de ses visites à la ville de Saw@kin dans les années 1891 et 1892. En 1891 nous le trouvons avec l’armée chargée de réoccuperØkar. Il débarqua avec Wingate le 14 février 1891 à Saw@kin. De là, ils rejoignirent dans le port de Trinkit@t les soldats égyptiens sous le commandement du Gouverneur du Littoral de la mer Rouge Holled-Smith. Le contingent ne tarda pas à quitter Trinkit@t et s’arrêta aux puits d’at-Tib qu’il trouva bouchés. Holled-Smith y établit son camp après avoir fait déboucher les puits. Il divisa ensuite sa force en deux groupes. L’un restant à at-Tib, l’autre marcha sous son commandement en direction deØkar. Na‘Ùm Shuqayr prit part à cette marche. On arriva aux ruines de l’ancienneØkar. L’armée y prit position et lesanÒ@rdeDigna ne tardèrent pas à les y attaquer. Dès le début deUthm n @ la bataille Shuqayr monta sur une colline et suivit les péripéties de la mêlée se déroulant dans la plaine. Il nous dit que les balles passaient au-dessus de sa tête. Le combat dura une heure et demie et s’acheva par la déroute deUthm n Digna. @ L’armée victorieuse entra dans le camp deDigna àUthm n Af@fit le 19 février @ 1891. Les officiers et les soldats égyptiens qui avaient été faits prisonniers par les Mahdistes au cours des batailles où ces derniers s’affrontèrent aux forces
(1) Cette date est celle qu’il donne dans la préface à la première édition. Le DrAbÙSal¡mse basant sur les listes officielles donne 1890 comme date d’entrée dans l’armée égyptienne, ceci concorde avec la date indiquée par Hill.
PRÉFACE
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gouvernementales furent libérés. NaÙm Shuqayr fit main basse sur les différents documents qui s’y trouvaient : rapports deUthm@n Digna auKhal¡fa, (1) correspondance entre leKhalifaet.Uthm n Digna, registres du Bayt al-M l @ @ Il s’en servit pour écrire son « Memorandum sur le Soudan Oriental sous l’administration mahdiste » et son rapport sur la Confrérie MajdhÙbiyya au (2) Soudan . Le 9 mars 1891 il regagna l’Égypte. En 1893, il accompagna le Général Kitchener,sird@rde l’armée égyptienne, dans sa visite aux postes frontières. En 1895, il participa activement aux préparatifs que firent le Service de Renseignements auquel il appartenait et le consulat d’Autriche pour faire évader Slatin, captif duKhal¡faà Omdurman. Le succès de cette tentative lui valut le titre debeyqui lui fut décerné en 1896 par le gouvernement khédivial. L’empereur d’Autriche François Joseph le décora à la demande de Slatin Pacha. En remerciement, Na‘Ùm Bey Shuqayr écrivit quelques vers arabes qu’il adressa à (3) l’empereur d’Autriche . En 1896, Na‘Ùm Bey participa à la campagne de Dongola et fut témoin de la bataille de Farka. Avec S. C. J. Colville, commandant la flotille du Nil, il se trouvait à bord du bateau à vapeur Tam@y et assista à la bataille d’al-Îaf¡r. Colville blessé, NaÙm Bey Shuqayr suivit son successeur, de Rougemon, à Dongola. Le Service de Renseignements l’avait détaché comme interprète auprès du commandant de la flotille du Nil. Il accompagna ensuite Wingate et resta avec lui jusqu’à la prise d’Omdurman en 1898. Il était présent à la bataille de Karari dont il nous donne un récit saisissant. Ce récit se trouve dans la partie « Histoire Moderne du Soudan ». Le premier soin de Wingate, une fois Omdurman prise, fut de réunir tous les papiers duKhal¡faet de ses principaux émirs. Le soir même de l’entrée de l’armée à Omdurman, Wingate et Shuqayr se rendirent à la maison duKhal¡faet s’emparèrent de tous ses papiers. Les jours suivants ils visitèrent le Bayt al-M@l, la maison du secrétaire duKhal¡faet les maisons d’une centaine d’émirs. Les papiers saisis furent entassés dans la maison de l’émir YaqÙb où Shuqayr fit (4) quatre-vingts paquets qu’il expédia au Ministère de la Guerre au Caire .
(1) « La maison du trésor ». (2) Sudanese Archive, Khartoum : Cairint 3/3 - 46 ; 3/3 - 47 ; Cairint : 17/1/11 ; Mahdiya 31/1. Durham, 195/7 AR. (3) Durham 438/655 AR. (4) Ces documents devaient y rester jusqu’en 1915. Ils furent alors réexpédiés au Soudan. Ils restèrent pratiquement sans être touchés jusqu’en 1951 où le Professeur Holt s’y intéressa et commença à les inventorier. Holt, P. M. The Archives of the MahdiyaS.N.R,XXXVI, 1955, I, pp. 71-80.
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GÉOGRAPHIE DU SOUDAN
Shuqayr rentra avec Wingate en Égypte au début d’octobre 1898. Il resta au Caire qu’il refusa énergiquement de quitter. Dans une lettre à Wingate du 8 août 1899, il écrit que « rentrant de congé, j’ai repris mon travail au Bureau des Renseignements. Il m’a été dit officieusement que le colonel Talbot déménagerait tout le Bureau à Khartoum. Dans ce cas, j’aurai à abandonner, mais s’il a l’intention de laisser ici un bureau et de m’en charger, j’espère être capable de faire le travail d’une manière satisfaisante ». Il se plaint ensuite de la façon dont le Ministère de la Guerre l’a traité sans tenir compte des quinze ans de dur service qu’il a accompli au Caire et au Soudan depuis la campagne du Nil jusqu’à celle (1) d’Omdurman . Dans une autre lettre à Wingate, du 3 septembre 1899, il lui annonce que le colonel Talbot est arrivé le 27 août au Caire et reparti le 29 pour Omdurman. Il s’est montré satisfait du travail accompli par les fonctionnaires du Service de Renseignements au Bureau du Caire, mais il leur a fait comprendre que tous devaient aller à tour de rôle au Bureau du Soudan à Khartoum. Shuqayr se plaint que cette mesure ne lui convienne pas. Il proteste également qu’il ne lui est pas possible de rester au Service de Renseignements au Caire sous les ordres d’un fonctionnaire qui fut son subordonné. Il remarque qu’en ce qui concerne le Service au Soudan, les vieux employés devraient avoir le choix. Pour lui, tant pour des raisons personnelles que pour des raisons de santé, il ne lui est pas possible de séjourner au Soudan. Il écrit : « Dans mon cas, je préfère perdre ma position ici plutôt que de servir au Soudan. Ma mutation au Soudan signifie un grand dérangement pour moi et un danger pour ma santé qui a réellement été délabrée par les campagnes du Soudan. Néanmoins au cas où il me serait permis de rester d’une façon permanente ici, je ne puis plus servir au Bureau des Renseignements sous un fonctionnaire qui a été mon subordonné, ni ne puis travailler dans aucun autre bureau tant que je me trouverai moi-même bloqué depuis six ans dans la même catégorie et que je serai privé de l’avancement que j’ai recherché au risque de ma santé et de ma vie. Par conséquent si je ne monte pas en grade cette année et s’il ne m’est pas permis de rester ici d’une façon permanente, je ne puis voir d’autre ligne de conduite que de solliciter de ne plus émarger au budget des (2) Renseignements et de chercher ailleurs un autre avenir » .
(1) Durham 269/8. (2) Durham 269/9.
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