Histoire du Congo RDC dans la presse

Jean Chrétien Ekambo

Description

Qui avait conscience que l'histoire de l'exploration du Congo avait commencé par celle d'un simple et banal reportage du journaliste Henri M. Stanley ? La presse, instrument de diffusion et de transmission de l'information, est aussi productrice de l'histoire. A sa manière, la presse a forgé le destin du Congo.

Sujets

• Histoire
• Afrique subsaharienne
• Medias
• République démocratique du Congo
• Communication

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 juin 2013
• Nombre de lectures: 23
• EAN13: 9782296539624
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Jean-Chrétien D. Ekambo






Histoire du Congo RDC dans la presse

Des origines à l’indépendance

Préface d’Isidore Ndaywel è Nziem
Du même auteur :
Radio-trottoir. Alternative de communication en Afrique contemporaine
Préface de Jean Lohisse
Louvain-la-Neuve, Cabay éditeur, coll. « Questions de Communication », 13 , 1985. Epuisé.

Paradigmes de communication
Préface de Bernard Miège
Kinshasa, Ifasic éditions, 2004

Nouvelle anthropologie de la communication
Préface d’Alex Mucchielli
Kinshasa, Ifasic éditions, 2006

Auteurs étranges. Dictionnaire des principaux auteurs non-francophones des Sic
Paris, L’Harmattan, 2006

Communication et dynamiques de la globalisation culturelle
(avec Alain Kiyindou et Ludovic-Robert Miyouna)
Paris, L’Harmattan, 2009

L’information et la communication.
Du chronique à l’uchronique
Préface d’Anne-Marie Laulan
Paris, L’Harmattan, 2009

Internet et la RDC. Technologies-Société-Ethique
(avec Joseph Lino Pungi)
Kinshasa, Cedesurk, 2010
Copyright
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
dif [e-mail]
[e-mail]
EAN Epub : 978-2-336-66930-4
Dédicace
A l’éternelle Assih,
mon unique fille.
Citation
‘‘Il est fort intéressant de se demander :
qu’est-ce que les journaux rendent public, et qu’est-ce qu’ils taisent ?’’

Max Weber
Francfort sur le Main 19 octobre 1910
Préface
D’Isidore Ndaywel è Nziem
Historien, professeur des universités Membre Correspondant de l’Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer.
L’histoire du Congo n’a pas fini de révéler toute la quintessence et la diversité de sa fécondité. Pas étonnant, puisqu’elle est à la fois totalité et singularité. Totalité, elle l’est quand elle se prête à une lecture globale de l’ensemble des faits d’évolution ; singularité, elle l’est aussi quand elle s’attarde à feuilleter une par une les thématiques constitutives de cette synthèse. A présent que les contours de l’évolution globale du Congo commencent à être assumés à suffisance, il est temps d’entamer l’exploitation des multiples sentiers qui y conduisent mais qui se construisent également à partir de là. Jean-Chrétien Ekambo, fin didacticien des sciences de l’information et de la communication, nous propose ici d’entamer cette démarche par la lecture d’une de ces histoires particulières.
L’histoire du Congo dans la presse et, on est tenté d’ajouter et de dire… dans la presse et par la presse , nous apporte une nouvelle lecture de l’histoire coloniale ; elle nous introduit dans une certaine intelligence de cette matière qui pourtant passait pour être parfaitement maîtrisée. Marc Bloch n’avait donc pas tort : l’histoire avance davantage non pas tant par la découverte de nouveaux documents, mais par le fait de nouveaux regards portés sur des documents déjà connus. Qui avait conscience que l’histoire de l’exploration du Congo avait commencé par celle d’un simple et banal reportage d’un journaliste et amateur ? Son succès va conduire son auteur, Henry Morton Stanley, à changer de fusil d’épaule et à se substituer à l’objet de son reportage, David Livingstone. De journaliste, le voilà converti en explorateur qui finit par arracher au fleuve Congo ses secrets géographiques les plus intimes. On aurait pu dire, s’agissant de l’histoire de la modernité congolaise, qu’au commencement était… la presse !
Je dis la presse ! On a tort de confiner son rôle à celui, passif, d’instrument de diffusion et de transmission de l’information, de spectatrice ou d’accompagnatrice d’événements, bref de simple observatoire de la vie. Cet ouvrage donne à prendre conscience qu’elle est aussi productrice de l’histoire. A sa manière, avec des instruments à sa portée, elle a forgé le destin du Congo, conduit ses populations à s’émanciper jusqu’à s’arracher du joug colonial.
Nous voilà édifié sur le rôle joué par les actions successives de la presse dans l’évolution du Congo. Celles entre autres, du Mouvement géographique d’Alphonse-Jules Wauters, qui a permis à l’opinion publique belge d’apprivoiser progressivement les visées léopoldiennes sur le Congo. Celle de la presse clandestine, comme le Drapeau rouge du Parti Communiste Belge, qui a été à la base de l’éveil des marins congolais séjournant à Anvers. Celles aussi des périodiques missionnaires et des premiers organes de presse de l’entre-deux guerres comme le Courrier d’Afrique ou la Croix du Congo , ou encore ceux nés après la Deuxième guerre mondiale comme la Voix du Congolais ou Etoile-Nyota , qui ont tous contribué à la formation des premières élites congolaises. Au demeurant, elles sont nombreuses, des personnalités congolaises du monde de la presse, devenues acteurs politiques à l’indépendance.
A la croisée de chemin entre la science d’Hérodote, la science politique et les sciences de l’information et de la communication, cette étude a la force de conviction d’un paradigme. On y décèle des ingrédients indispensables pour dissiper des malentendus, détecter des méprises et éclairer des ambiguïtés qui nourrissent les coulisses de l’histoire sulfureuse de la Belgique au Congo. C’est que cette presse, dans la succession des temps qu’elle traverse, ressemble à une sorte de palimpseste où s’écrit et se réécrit l’histoire du peuple congolais. N’a-t-elle pas fait accélérer le processus de sa décolonisation rien qu’avec les pages du journal Conscience Africaine , et légué de là, à la postérité, une arme redoutable pour ses combats et ses conquêtes ultérieurs ?
En choisissant de décrypter l’histoire du Congo à travers les écrits de la presse, Jean-Chrétien Ekambo aura finalement rendu un hommage mérité à cet instrument de la démocratie, considéré non sans raison comme le quatrième pouvoir, après le législatif, l’exécutif et le judiciaire.
En ce lendemain de la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance nationale, cette étude vient revivifier les espérances ébranlées et les consciences en veilleuse afin qu’elles ne se lassent pas de se relancer et de consolider le pacte républicain, à la base des jalons d’un Congo plus fort et plus prospère. Voilà pourquoi, rien de tel pour les journalistes, les historiens et autres spécialistes des sciences sociales, que de revisiter cette histoire particulière du Congo par la lecture stimulante de cet ouvrage.

Souhaitons cependant, très vivement, que cette première écriture soit rapidement complétée par le second sur l’histoire du Congo dans la presse au cours des cinq premières décennies de l’indépendance.

NDAYWEL È NZIEM
Avant-propos
L’histoire sait gratifier d’audible voix les muettes saisons de la vie, ses précoces aubes ou ses tardifs crépuscules. L’histoire se veut ainsi fondamentalement une somme d’expériences. Le philosophe chinois Confucius ne considérait-il pas l’histoire comme un chemin parcouru, alors un chemin déjà parcouru ? Albert Camus a cependant trouvé meilleure conciliation. Ce grand éditorialiste écrivit en 1945 dans sa revue Combat : « le journaliste est l’historien du présent ». Selon lui, en effet, seule la presse sait s’attribuer la rare vertu de restituer à l’histoire en train de s’écrire ses vivaces couleurs, ses ineffables sonorités et ses indicibles arômes. Hier, farouchement l’une contre l’autre, à ce jour l’histoire et la presse ne vont plus l’une sans l’autre.
Qu’à cela ne tienne, de très précieuses monographies ont déjà été élaborées sur la presse congolaise, aussi bien par les étudiants que par des maîtres confirmés. A mon avis, il ne reste à présent que l’apport d’un patient travail de cohérence d’allure épistémologique pour muer ces contenus éparpillés en véritable Traité d’histoire, de droit ou de politique de l’information au Congo.
Je n’écris, ni ne compte réécrire l’histoire générale du Congo. Le