La lecture à portée de main
351
pages
Français
Ebooks
Écrit par
Léon Dessalles
Publié par
Editions des Régionalismes
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Publié par
Nombre de lectures
5
EAN13
9782824054148
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Je m’occupe, en effet, d’une histoire générale du Périgord, mais je suis loin de toucher à sa fin. Les circonstances qui se rattachent à ce dessein et la manière dont je prétends l’exécuter, ne me permettent même pas encore de fixer d’une manière exacte l’époque précise où je pourrai soumettre au jugement de mes concitoyens le résultat de mes recherches et de mes études. [...] je veux faire un travail complet, ayant pour base tous les titres originaux existant encore, et le nombre en est grand. Telle est, en effet, la tâche que je me suis imposée, que, quoique j’aie déjà extrait ou copié en entier près de 4.000 chartes, c’est à peine si j’en ai extrait ou copié le tiers. Il est vrai, toutefois, de dire que les recherches préliminaires auxquelles j’ai dû me livrer sont à peu près terminées, ce qui avance de beaucoup le travail qui me reste à faire : mais j’aurai encore une foule de livres à dépouiller, el ce ne sera qu’après avoir réuni tous ces matériaux que je m’occuperai de la rédaction... » (extrait de l’Introduction). Prévu en 5 volumes, l’Histoire du Périgord n’en comprendra finalement que 3 et le début du 4e et s’arrête donc au commencement du XVIe siècle. Ce sont quand même un peu plus de 1.000 pages qui lui sont consacrées dans cette nouvelle édition, entièrement recomposée, en deux tomes, édition qui ne pourra qu’intéresser tous les amoureux et les curieux d’histoire de cette province.
Léon Dessalles (1803-1878) né au Bugue, historien, archiviste en chef du département de la Dordogne. Son grand œuvre reste cette Histoire du Périgord, malheureusement inachevée. On lui doit également : Histoire du Bugue, De l’Administration en Périgord du XIIIe au XVIIIe siècle, Le Trésor des chartes, sa création, ses gardes et leurs travaux..., La Langue et la littérature romanes, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord..., etc.
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9782824054148
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Même auteur, même éditeur
isbn
Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2019/2020
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0949.0 (papier)
ISBN 978.2.8240.5414.8 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
AUTEUR
léon DESSALLES
TITRE
HISTOIRE DU PÉRIGORD TOME 2 : du xiiI e AU XVI e S iÈcle
LIVRE V
CHAPITRE I er
L E PAPE BONIFACE VIII ET L’ÉVÊQUE DE PÉRIGUEUX. — En 1299, la paix fut ménagée par le pape Boniface VIII ; et le roi d’Angleterre épousa Marguerite, sœur de Philippe. Le XIV e siècle apparaissait donc aussi sous les auspices de la réconciliation. Il n’en était pas de même avec la Flandre, les hostilités se renouvelèrent. J’ai déjà parlé de la querelle de Boniface VIII et de Philippe-le-Bel. C’est en 1300 qu’elle acquit les proportions d’une véritable lutte, dans laquelle l’évêque de Périgueux sembla d’abord prendre le parti de Boniface en faisant le voyage de Rome.
ISSIGEAC ET LE SEIGNEUR DE BERGERAC. — La lutte avec l’Angleterre avait introduit le désordre partout. C’est ainsi qu’en 1300, Renaud de Pons IV, seigneur de Bergerac, à la tête d’environ 600 hommes armés, se porta sur Issigeac, pendant la nuit, s’y introduisit au point du jour, en criant : Bergerac ! à mort ! à feu ! attaqua le moulin du doyen, mit le feu à plusieurs maisons, ruina les faubourgs, brûla cinquante habitations, le moulin lui-même, et les fourches patibulaires avec deux pendus, blessa plusieurs hommes, pilla la ville, détruisit ou emporta les provisions et commit des outrages de toute sorte, au point que le dommage fut évalué à cinq mille livres, somme énorme pour le temps. Cette affaire ayant été portée au Parlement, Renaud et ses complices furent condamnés à rétablir les choses en leur état primitif et à payer les 5.000 livres (1) de dommage à titre d’amende. Pour se rendre compte du motif qui dut guider le seigneur de Bergerac, il faut savoir que, dans le cours de la même année, et probablement quelque temps avant son équipée, il avait eu un démêlé avec le doyen d’Issigeac, à propos de la juridiction haute, moyenne et basse des paroisses de Montaud , Saint-Perdoux , Montsaguel , Ribagnac , moins le tènement appelé de Bonnefont, paroisse de Montsaguel, juridiction que le doyen disait avoir joui paisiblement pendant trente ans, et qu’il avait été tellement tracassé par Renaud, au sujet de cette juridiction, qu’il avait dû s’adresser au Parlement pour obtenir que ce seigneur le laissât jouir en paix (2) .
En 1300, également, Geoffroy de Pons V, chevalier, seigneur de Ribeyrac, vicomte de Turenne, oncle de Renaud IV, use de violence envers l’abbé et le couvent de Terrasson, sans que justice soit rendue avant 1309 (3) . A cette même époque, des marchands se rendant aux foires de Saint-Emilion sont détroussés, dans les environs de Puynormand, sans que le châtelain du lieu prenne la moindre mesure pour punir les coupables (4) .
GEOFFROI DE PONS V, SEIGNEUR DE RIBEYRAC. — Geoffroi de Pons V était fils de Renaud III de Pons et de Marguerite Rudel, dite de Turenne, que nous avons vus si longtemps en désaccord avec le roi-duc, et par conséquent frère d’Hélie Rudel, premier du nom. Par testament de 1289, sa mère lui avait légué Espeluche, Montfort, Aillac, Carlux, Larche, Bayac et son territoire, le château de Cazenac et plusieurs autres terres en dehors du Périgord (5) . Il fit lui-même, en 1317, un testament intéressant dont voici le résumé :
« Choix de la sépulture du testateur dans l’hôpital neuf de Saint-Jean-de-Pons ; legs aux pauvres de Périgueux, Bergerac, Montignac, Sarlat et autres lieux ; ordre de payer exactement les legs de sa défunte mère, en ce qui le concerne ; Isabelle de Rodez, sa femme, qui lui avait apporté 4.000 livres de petits tournois de dot, est déclarée usufruitière de tous ses biens, sans avoir aucun compte à rendre ; si elle ne s’entend pas avec Renaud IV de Pons, son héritier, elle aura en toute jouissance les châteaux de Montfort, Larche et Terrasson. Si Renaud de Pons mourait avant lui, il lui substitue Marguerite, sa fille aînée, et à celle-ci Isabelle » (6) .
Ce qui prouve qu’à cette époque son fils n’avait que ces deux filles.
Geoffroi de Pons était en outre vicomte, en partie, de Turenne, et nous verrons qu’il eut des démêlés avec Bernard VI, comte de Comminge, devenu vicomte de l’autre partie, par sa femme Marguerite, fille de Raimond VII. Il fut, dit-on, fait chevalier avec son fils, par Philippe-le-Bel, vers 1313 (7) .
Cette initiation à la chevalerie, quoique un peu tardive, puisqu’il avait alors au moins de 57 à 58 ans, n’est cependant pas improbable quand on songe qu’il s’agissait d’une nouvelle croisade (8) .
Il avait épousé, le 24 mars 1290, Isabelle de Rodez, son usufruitière (9) . Il eut un second fils du nom de Geoffroi de Pons, qui fut évêque de Maillezais.
ÉCHANGE ENTRE LE ROI DE FRANCE ET LE COMTE DE PÉRIGORD. — On se rappelle qu’en 1286, Philippe, première femme d’Hélie Taleyrand, comte de Périgord en 1295, sous le nom d’Hélie VII, céda à son mari les terres de Lomagne et d’Auvillars. En 1301, ce comte, se trouvant à Saint-Germain-en-Laye, donna ces terres au roi Philippe-le-Bel, en échange de la châtellenie de Puynormand , de la bastille de Villefranche-de-Lonpchat, de Saint-Astier, d’Estissac, de la bastille de Beauregard avec Clermont, de la bastille de La Linde avec sa pêcherie et Longas, du château de Grignols (10) .
Et d’autres domaines situés en Quercy ou dans les environs (11) . Cet échange, basé sur le revenu, fut calculé comme il suit : d’une part, les terres de Lomagne et d’Auvillars étant évaluées à 2.152 livres 12 sols 2 deniers tournois de rente, les édifices à 6.100 livres tournois ; total 8.252 livres 12 sols 2 deniers tournois. D’autre part, ce qu’on donnait au comte, en Périgord, qui avait du reste été demandé par lui, était estimé 3.503 livres 9 sols 4 deniers tournois de rente (12) , dont voici le détail en monnaie chapetoise (13) : Puynormand, 263 livres 10 sols ; Villefranche-de-Lonpchat, 103 livres 3 sols ; Saint-Astier, 80 livres 11 sols ; Estissac, 35 livres 13 sols 2 deniers ; Beauregard, 59 livres périgourdines ; La Linde, 872 livres 10 sols, y compris la pêcherie et Longas ; Grignols, 320 livres 9 sols 4 deniers ; Clermont, 4 livres. Somme totale 1.738 livres, 16 sols 6 deniers, valant 1.391 livres 14 deniers tournois. Les édifices et les bois estimés à part, comme il suit : Puynormand, 400 livres périgourdines ; Villefranche-de-Loupchat, 515 livres ; Estissac, 593 livres ; Grignols, 1.120 livres ; somme totale 2.628 valant 2.112 livres 8 sols tournois ; somme égale 3.503 livres 9 sols 4 deniers tournois ; il en résultait que le roi demeurait encore le débiteur du comte pour une somme de 4.749 livres 2 sols 10 deniers chapetois, sur laquelle il lui donna 627 livres 4 sols 1 denier tournois, à prendre en Quercy, ce qui fit qu’il ne lui fut plus redevable que de la somme de 4.121 livres 18 sols 9 deniers tournois (14) , pour laquelle il y eut des arrangements ultérieurs, sans intérêt pour l’histoire du Périgord. Nous verrons d’ailleurs que tous ces domaines furent rendus au roi d’Angleterre.
A la suite de cet échange, et pour procurer au comte de Périgord une plus grande facilité d’exercer son autorité sur ses nouveaux domaines, dont quelques-uns ressortissaient à la sénéchaussée de Gascogne, le roi, par lettres du même jour que celles qui réglaient l’échange, voulut qu’ils ressortissent tous à la sénéchaussée de Périgord (15) .
Outre ces détails, nous avons l’état de la population de ces terres, le nombre des maisons nobles et le relevé de ce que demandait le comte lorsque l’échange lui fut proposé. L’état de la population s’établit comme il suit : A Puynormand, 370 feux ; à Villefranche, 260 ; à Estissac, 95 ; à Beauregard, non compris