J E R B A - Les Jerbiens, des Commerçants Séculaires
170 pages
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J E R B A - Les Jerbiens, des Commerçants Séculaires , livre ebook

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Description

On parle de Jerba, l’île qui baigne dans la légende des Lotophagesque lorsqu’il s’agit du tourisme, mais très peu de ses cultures, de sestraditions, de l’ancienneté de sa population et de son passé trèslointain.Homère pourtant, considérait ses insulaires comme un peuple calme,paisible et amical envers les étrangers. Ce peuple disait Homère:“offrait, avec son hospitalité, sa nourriture préférée, les fleurs dulotus à l’arôme sublime” ! Quant au fils de l’île Kamel Tmarzizet offreun bel ouvrage, à ceux qui aiment Jerba l’île de rêves, et à ceux quiveulent comprendre la vie de sa population et connaître la longuehistoire des Jerbiens, les commerçants séculaires.Grâce à son talent de chercheur et d’écrivain l’auteur nous a donnéun livre qui est une précieuse source d’histoire et d’ethnologie, quine manque pas de relief. On y trouve des descriptions très détailléessur le métier d’épicier d’Ejerbi Ammi Saïd.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 9
EAN13 9789938074208
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Kamel Tm arzizet



J E R B A


Les Jerbiens,
des Commerçants
Séculaires



ARABESQUES 2020















Livre :Les Jerbiens des commerçants séculaires.
Auteur :Kamel Tamarzizet
Première édition 2020
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation
réservés à l’éditeur: ARABESQUES EDITIONS.
ISBN :978-9938-07-420-8
33, rue Lénine-Tunis 1000
www. editions-arabesques.tn
E-mail :editionsarabesques.tunis@gmail.com


Du Même Auteur
TUNISIE Terre D’accueil, Ed.. S.T.D. Tunis 1973 Réédité en 1975 (épuisé)
Rites et Cérémonies, Ed. M.T.E. Tunis 1979 (épuisé)
« Si Jerba m’était contée »,Ed. S.T.D. Tunis 1980 (épuisé)
Jerba, Synagogue El-Ghriba
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Le chameau, la majesté du désert !
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Légendes berbères de l’île :
Girba, la Princesse fugitive !
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Girba : Voir les traductions en Arabe et en Allemand
Ed. S.T.A.G . Tunis 2009
- Série d’articles sur le Tourisme et l’Ecologie à Djerba.
Voir Journal El-Jazira de 2007 jusqu’à nos jours…
En cours d’édition :
- Une série de contes et de légendes de l’île.
- La saga du chameau Zaâ, le vaisseau du Sahara !
US et COUTUMES de L’ÎLE :
- Jerba, L’île des mosquées, à l’architecture énigmatique !
- Jerba, Rites de la naissance et de la circoncision.
- Jerba, Le mariage : cérémonies nuptiales.
- Jerba, Sa Population d’hier et d’aujourd’hui : « Une étude sur les
traditions, les croyances, les structures sociales et familiales et sur l’évolution des
mœurs. »























A mes deux frères Haj Mustapha
et Farhat, je dédie ces pages, en
témoignage d’affection

















LES JERBIENS, DES MIGRANTS
SECULAIRES.


« Le Jerbien a dû pallier aux insuffisances des ressources du sol par
un surcroît d’ingéniosité et de ténacité, qui ont fait de lui un pêcheur et
un marin avisé, un tisserand d'une rare habilité, un potier au sens
artistique raffiné, un émigrant du commerce surtout ».
Professeur S. Ed. Tlatli

Des événements divers ont marqué et façonné
l'esprit de Jerbiens, ces insulaires fiers et laborieux.
Outre le drame des guerres successives, la
population de l'île connut, à travers le temps et
l'espace, de très graves difficultés émanant des
phénomènes naturels. Ces îliens durent lutter
contre les disettes qui se produisaient à la suite de
récoltes déficitaires et des épidémies qui faisaient
chaque fois de grands ravages parmi la population.
A toutes ces calamités naturelles, vint se greffer
un problème économique lié à une crise de
production dans le domaine agricole. En effet,
attaqué par une érosion énergique d'origine
multiple, le sol de l'île est épuisé. Cette situation
résulte de la conjugaison d'un bon nombre
9 d'éléments : caprice de la nature, faible degré de
pluviométrie et rareté de l'eau douce. Associés à
d'autres, ces phénomènes qui ont transformé toute
culture sur l'île en une loterie, ne permettent pas de
pratiquer sur ce sol mince et extrêmement pauvre
en humus, une culture intensive et d'un grand
rendement, offrant alors les moyens nécessaires à
subvenir aux besoins d’une population en
augmentation constante.
De ce fait, ces insulaires se sont trouvés sur leur
île exiguë face à un dilemme économique et social
d'une extrême gravité, qui poussa les jeunes gens à
chercher une solution valable à cette carence. Cette
mauvaise fortune n'allait pas tarder à décider les
Jerbiens les plus actifs à suivre, afin de s'assurer une
vie meilleure, les méthodes des marins-négociants
carthaginois.
L'on sait tout ce que les habiles commerçants
puniques ont enseigné d'utile à la population de l'île
et combien celle-ci a profité de leurs connaissances
agricoles, de leur sens industriel et commercial et de
leur amour pour la navigation et le voyage, afin de
nouer des contacts avec d'autres peuples.
Acculés à s'expatrier pour chercher fortune, des
ème hommes gagnèrent, à partir du 15 siècle, le
continent pour y cultiver l’orge et surtout l’olivier.
"La recherche d'un champ plus vaste et plus rentable, à
la mesure de son efficacité, allait selon le professeur
Tlatli, entraîner le Jerbien, dans une véritable colonisation
10 par l'olivier dans les presqu'îles d'El-Jorf et de Zarzis !"
L’olivier, l’arbre béni, est sans conteste le "capital-
beauté", la pièce maîtresse de l'économie de la
région.
Autrement dit, c'est l'intense activité agricole des
Jerbiens qui a transformé le visage de l'antique Zita,
tant réputée pour la qualité et la quantité de son
huile. Force est de constater que les efforts de ces
labeurs insulaires, qui redonnèrent à Zarzis son
aspect et sa prospérité d'antan, sont
incontestablement à l'origine de la véritable richesse
des voisins, "les Accara qui, venant du nord-ouest du
pays, se sont installés dans la région de Zarzis, vers le
17éme siècle…"
Il en est de même pour la région s'étendant de
Maghraoua à l'antique cité de "Gightis", l'actuelle
"Boughrara."
Quoi que l’on dise, l’île avait moult activités
artisanales ; d’autant que les textes les plus anciens
parlaient de Jerba comme un important centre de
« poterie tournée ».
Déjà au 10éme siècle, les potiers de l’île, tentés
par le négoce, commencèrent à s'expatrier plus
facilement, pour écouler leur poterie, sur les marchés
des cités des royaumes du Maghreb. A en croire
certaines chroniques de l’époque, la poterie tournée
des Gallali de Jerba, était d’autant plus, renommée
que « cette poterie en biscuit, non vernissée » faisait
l’admiration des géographes arabes du Moyen-âge.
11 Ces grands voyageurs et observateurs attentifs,
comme El-Bekri, El-Idrissi ou Ibn Batouta, eurent
l’occasion de visiter des expositions de poterie.
Nous savons par ailleurs que des potiers de
Guellala avaient quitté leurs ateliers à Jerba, pour
ouvrir d’autres ateliers et des fours, dans les régions
de Kairouan et de Tunis, qui eut très tôt, son
fameux quartier El-Gallaline.
Dans ces nouveaux ateliers, ils façonnaient des
pièces utilitaires, divers ustensiles de petit calibre,
dont parlaient les savants voyageurs : « tels les
gargoulettes et les petits godets d’argile qui servent à contenir
l’eau et qui sont d’une blancheur éclatante ».
èmeA partir du 16 siècle plusieurs régions de la
Tunisie virent s’ouvrir, par les Gallali de Jerba un
bon nombre d’ateliers, et plus précisément là où il y
avait la qualité et la quantité des matières premières,
l’argile.
Il nous suffit de mentionner les gros bourgs
ayant connu la technique traditionnelle des Gallali,
tel le village de Moknine au Sahel, qui a conservé un
art de la poterie tournée assez florissant ; puis il y a
également la région de Chott El-Jérid qui est
d’abord et en fait, spécialisée dans la fabrication des
briques pleines, qui entrent dans la décoration et
l’ordonnance de l’architecture de la région.
Néanmoins, dans le domaine de la poterie,
l’influence technique et artistique est d’autant plus
manifeste, que des potiers d’origine jerbienne, y
12 possèdent des ateliers et des fours. Mais c’est la
capitale du Cap bon, sans conteste, qui, suivant les
observations de J.L. Combes, « se trouve être, après
Jerba, le plus gros centre de la poterie tourné ».
Nombreux sont à Nabeul les Gallali, des potiers
d’origine jerbienne. Certains continuent à façonner
dans les anciens ateliers familiaux des objets, des
ustensiles destinés à rester naturels. Ces artisans
continuent à façonner une poterie non-vernissée, à
l’instar de leurs cousins les Gallali de Jerba, qui sont
restés attachés à une conception ancestrale, avec sa
technique traditionnelle et ses formes classiques.
La plupart des potiers de Nabeul se sont orientés
très tôt vers la poterie vernissée de type traditionnel, aussi
bien que vers la poterie artistique. Dés lors que les
modèles classiques ont été modifiés et par là-même
façonnés avec art dans des ateliers modernes, la
poterie de Nabeul a connu son ère d’extraordinaire
prospérité. Le succès de cet artisanat de la poterie
vernissée de petit calibre, et de surcroît, adaptée
aux goûts modernes, relève de l’importante
production utilitaire de toute une vaisselle que l’on
trouve sur les marchés.
Ceci étant, il est mentionné dans les récits des
anciens, voyageurs, historiens ou géographes, tels
Scylax, Polybe ou Pline l’Ancien, qu’il existait une
industrie potière sur l’île où des artisans
pratiquaient « l’art du feu ! » Et le fait que cet artisanat
ait, dit-on, donné son nom Guellala à un antique village,
souligne l’importance, sinon l’ancienneté de ces
13 tourneurs d’argile, les Gallali de Jerba, auxquels la
plupart des centres de poterie tournée du pays
doivent, d’ailleurs, une grande partie de leurs
techniques.
Des hommes audacieux, émigrèrent dans les
centres urbains les plus importants pour y faire du
commerce. Ils partaient, mais sans pour autant
oublier la terre natale. Signalons en outre qu'il y eut
une grande diversité dans les formes d’émigration ;
chaque village de l'île avait une spécialité, qui
déterminait la destination de sa propre population.
Cette réalité s'explique par le fait que les habitants
de tel village comme les potiers de Guellala,
n'allaient qu'à Tunis ou dans quelques autres villes
de Tunisie, alors que des hommes d'autres villages
comme Ajim, Midoun et El-Mahboubine, partaient,
soit pour faire de l’épicerie, soit en tant que
navigateurs, dans les pays voisins, en Afrique, en
Orient…
Bref, certains s'en allèrent tellement loin qu'on
trouve encore aujourd'hui dans plusieurs pays
étrangers (Egypte, Syrie, Turquie, Arabie et même en
Europe...) les traces de familles jerbiennes. A cet
égard, nous avons des preuves qu

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