Je me souviens du Général
236 pages
Français

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Je me souviens du Général , livre ebook

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236 pages
Français

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Description

"Curieux et émouvant petit livre, à la fois retour sur l'Histoire, plongée sensible et drôle dans l'imaginaire gaullien, et inventaire de ce qui en demeure dans la mémoire et l'inconscient collectifs. C'est la manière dont Michel Testut se souvient de De Gaulle qui nous touche. À coups de petites touches intimistes, mélancoliques et amusées, il brosse le portrait le plus inattendu du Général".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 43
EAN13 9782336660172
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Illustration de couverture : Marcel Pajot
Titre
Michel Testut






Je me souviens du Général


Un grand homme sous le regard ébloui et rêveur d’un grand enfant
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66017-2
Dédicace

à Yves Guéna
Citation

En notre temps, la seule querelle qui vaille est celle de l’homme. C’est l’homme qu’il s’agit de sauver, de faire vivre et de développer.
Charles De Gaulle

L’exemple d’une vie moralement supérieure est invincible.
Albert Einstein

Au fond, vous savez, mon seul rival international, c’est Tintin !
Charles De Gaulle

Dieu, que la politique fait de tort à l’histoire !
Régis Debray

Il s’agit de choisir entre un homme de l’histoire qui a assumé la France et que la France ne retrouvera pas demain, et les politiciens que l’on retrouve toujours.
André Malraux

De Gaulle a l’étoffe de De Gaulle.
Alexandre Vialatte

Les grands hommes, Monsieur, sont aussi cons que les autres, mais rien de grand ne peut être fait sans les grands hommes.
Charles De Gaulle

Rien ne se fait de grand sans poésie.
Jean de La Varende

Ce qui nous reste de meilleur d’un grand homme quand il est mort, c’est le sourire ému qu’il nous inspire.
Robert Poudérou
Avertissement
Ce petit livre est à la fois un retour sur l’Histoire, une plongée sensible dans l’imaginaire gaullien, mais aussi une sorte d’inventaire de ce qui en demeure dans la mémoire et l’inconscient collectif.
Un livre politique sans politique. Un livre d’histoire qui se défend de l’être et qui ne l’est pas. Mais un livre plein de nostalgie, de tendresse et d’ironie mêlées à beaucoup de respect, un livre impressionniste qui oscille entre introspection et fresque, entre réminiscences communes et évocations personnelles.
Rien ne me prédisposait à un tel exercice, si ce n’est la récurrence obstinée d’une émotion d’enfance. Je ne suis ni historien, ni biographe, ni témoin, et me voilà portant un regard sur l’une des plus grandes figures de l’histoire de France. Ou plutôt trois manières de regard : celui du garçonnet des années cinquante, puis celui de l’adolescent des sixties et enfin ce qu’en a retenu, avec le recul, le sexagénaire d’aujourd’hui.
Dans ce recueil, je cristallise mes impressions, éparses, anciennes, confuses, je livre mes sentiments nimbés d’admiration, de reconnaissance, de bonheur. Et voici, avec ma liberté, ma mémoire, mon imagination, ma désinvolture, à coups de petites touches intimistes, mélancoliques et amusées, que je m’autorise un portrait du général De Gaulle.
Que celui qui n’a jamais aimé d’admiration et admiré d’amour, referme ce livre, il n’y comprendra rien.

M T
Préambule
« Le général De Gaulle, c’est Jeanne d’Arc, en plus osseux, en moins jeune fille. C’est un homme démesuré, fait de toutes les façons, c’est cet homme inspiré qui lance ses bras en V sur la place de la République, et ce V signifie Victoire, et au bout de ses grands bras il brandit une Victoire, une République, une Constitution, quelque chose d’immense, d’énorme et de trop lourd pour les autres, qu’il jette aux Français dans le besoin. »
Ces lignes ne sont pas de moi, mais j’aurais tant aimé les écrire ! Elles sont d’Alexandre Vialatte.

Quand je me souviens de mon enfance, je me souviens d’abord du bonheur. J’ai eu la grande chance de naître du bon côté du monde : en France et dans une famille aimante, unie et nantie.
Je ne me souviens pas de mon premier matin, à Brive-la-Gaillarde, où je vis monter le jour pour la première fois, à travers les rideaux de la chambre de mes grands-parents. C’était en 1943, l’une de ces années sombres de triste mémoire. Notre pays occupé, la colère, le chagrin et la pitié. Et cependant, les témoins de ce jour-là m’en ont toujours fait un récit ébloui.
Il faut dire que ce matin du 11 mai fut probablement un matin clair et doux dont le joli mois a le secret. Mon arrière-grand-mère, qui avait attendu ce moment, retrouva l’autorité de l’institutrice de Jules Ferry qu’elle avait été pour décréter que je serai un jour maréchal de France, mais un maréchal républicain.
Grand-père se précipita au Grand Café de la place Thiers annoncer la bonne nouvelle à ses vieux compagnons de chasse, ex-bécassiers émérites devenus manilleurs par défaut. Ce matin-là, pour ces anciens Poilus, demi-soldes de l’Histoire, dépossédés tout à la fois de leur Victoire et de leurs calibre 12 Vernet-Caron , je fus le héros du jour. Ils exultèrent de grand cœur – les occasions étaient rares – et durent oublier la guerre, l’humiliation, les privations et trinquer abondamment à la santé de la France.
Grand-mère fit sortir de la clandestinité quelques bocaux de confit rescapés des jours de profusion. Oncles et tantes d’alentours furent conviés à fêter l’événement. Et la famille serra les rangs et trinqua derechef à la santé de la France et à la mienne, à De Gaulle et à nos soldats, à la Victoire, et encore à moi, l’innocent prétexte de tant de patriotisme bienheureux.
On trinqua si bien, que ce jour-là, chez nous, la radio de Londres dut être plus brouillée qu’à l’accoutumée, mais sans doute eut-elle comme jamais les intonations de l’espérance.

J’ai eu la faveur de grandir dans une époque relativement apaisée et comblée : l’aube lumineuse des trente glorieuses . Je suis d’une génération qui n’a pas souffert, la première qui n’eut pas à affronter la guerre. Enfin, j’ai eu le privilège d’appartenir à une famille sans préjugé ni frilosité, éclectique et libre, parfois frondeuse, souvent compatissante et vaguement altruiste, accueillante aux êtres et aux idées. une famille dite de la bonne bourgeoisie, selon l’expression consacrée à l’époque, qui compta quelques magistrats de père en fils, deux préfets, trois ou quatre généraux qui ont laissé leur nom à quelques rues. Un étonnant cercle familial, affable et cultivé, imbibé de culture grecque et latine et, terroir oblige, politiquement inspiré par le radical-socialisme ambiant.
En 1940, la plupart des membres de ma famille adhérèrent à l’analyse de l’Appel de Londres, optant très vite pour une résistance active. (Mon père, engagé dès février 1941, terminera la guerre avec le grade de sous-lieutenant FFI). Mais après la Libération, rendant au général De Gaulle ce qui appartenait au général en guerre, se défiant des militaires en politique et rétifs à toute vision providentialiste de l’histoire, ils furent insensibles aux arguments de l’appel de Bayeux de 1950. Au RPF du Général, ils préférèrent la SFIO de Guy Mollet et Pierre Mendès-France.

Ce livre est une suite de souvenirs, d’arrêts sur image et de réflexions qui appartiennent au petit garçon, puis à l’adolescent que je fus dans une France dominée par la silhouette totémique du général De Gaulle. Souvenirs, images et réflexions que ma mémoire a triés avec cette sorte d’intuition qu’ont les enfants, cette innocente intuition de la réalité des choses que les adultes croient leur cacher ou leur travestir.
Je garde le souvenir d’images du Général bien avant que ne s’éveille en moi la moindre conscience politique. Les adultes qui les ont alors partagées ne peuvent en avoir eu la même vision, ni bien sûr le même souvenir. Ces images que je porte en moi, qui auraient dû soit s’effacer, soit se modifier, flottent intactes à la surface de ma mémoire, hors de toute chronologie et de toute analyse, subjectives sans doute, car affectives ô combien ! Donc partielles et partiales.
Même si ma vision de ce singulier général, de cette figure historique qui fait désormais légende est évidemment orientée par tout ce qu’elle a fait naître plus tard en moi, j’écris aujourd’hui ces pages sous l’emprise de cette intuition première, née de l’enfance, dont Cocteau disait qu’elle est une for

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