L aigle et le caducée
188 pages
Français

L'aigle et le caducée , livre ebook

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188 pages
Français

Description


Collection : Acteurs de la Science

Ce livre retrace le destin de treize médecins et chirurgiens qui virent naître puis s'écrouler le rêve d'une Europe unie sous la bannière des Lumières. Tous furent les témoins et les acteurs du plus grand bouleversement qu'ait connu ce continent depuis la Renaissance et participèrent à l'extraordinaire épopée napoléonienne. L'auteur dresse les portraits des trois grands chirurgiens de l'Empire, Heurteloup, Percy et Larrey, et ceux de leurs collègues médecins militaires Coste, ancien médecin chef du corps expéditionnaire français en Amérique, et Desgenettes, son successeur. A cette cohorte héroïque, il faut ajouter les praticiens de l'Ancien Régime, en majorité fils de la Révolution, tous ralliés à l'Empire : Sabatier, Barthez, Pelletan, Corvisart, Chaptal, Dubois, Boyer et Lagneau.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 172
EAN13 9782296460737
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’AIGLE ET LECADUCÉE
Médecins et chirurgiens de la Révolution et de l’Empire
Acteurs de la Science Collection dirigée par Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille  La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur les acteurs de l’épopée scientifique moderne ; à des inédits et à des réimpressions de mémoires scientifiques anciens ; à des textes consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs ; à des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la Science. Dernières parutions Henri DELORNA,Les Tribulations d'Henri en Pologne occupée (1941-1945). Témoignage, 2010. J BOULAINE, R. MOREAU, P. ZERT,Éléments d'histoire agricole et forestière, 2010. Jean CÉA,Une vie de mathématicien. Mes émerveillements, 2010. Bernard FAIDUTTI,Copernic, Kepler, Galilée face aux pouvoirs, 2010. David HANNI,Rencontres avec des guérisseurs. Magnétiseurs, radiesthésistes et rebouteux en Champagne-Ardenne, 2010. Richard MOREAU,Pasteur et Besançon. Naissance d’un génie, 2009. Jean Dominique BOURZAT,Une dynastie de jardiniers et de botanistes : les Richard. De Louis XV à Napoléon III, 2009. Thomas de Vittori,Les notions d’espace en géométrie, 2009. René Vallery-Radot,La Vie de Pasteur, 2009. Roger Teyssou,Une histoire de l’ulcère gastro-duodénal, 2009. Nausica Zaballos,Le système de santé navajo. Savoirs rituels et scientifiques de 1950 à nos jours, 2009. Jérôme Janicki,Le drame de la thalidomide. Un médicament sans frontières, 1956-2009, 2009. Etienne Mollier,Mémoires d’un inventeur. De la photographie 35 mm au rétroprojecteur 1876-1962, 2009. Pierre de Félice,Histoire de l’optique, 2009. Marie-Thérèse Pourprix,Des mathématiciens à la faculté des sciences de Lille, 1854-1971, 2009.
Roger Teyssou
L’AIGLE ET LECADUCÉEMédecins et chirurgiens de la Révolution et de l’Empire
Du même auteur Une histoire de l’ulcère gastro-duodénal. Le pourquoi et le comment,Editions L’Harmattan, 2009. Dictionnaire des médecins, chirurgiens et anatomistes de la Renaissance,Editions L’Harmattan, 2009. Dictionnaire mémorable des remèdes d’autrefois, Editions L’Harmattan, 2007. e Quatre siècles de thérapeutique médicale du XVI au e XIX siècle en Europe,Editions L’Harmattan, 2007. La Médecine à la Renaissance,Editions L’Harmattan, 2002.
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54777-3 EAN : 9782296547773
 Avant-propos Les praticiens dont nous retraçons la vie avaient en com-mun la soif inextinguible d’apprendre et de comprendre la mala-die, dans l’unique et modeste ambition de la vaincre. Ils se considéraient tous commeles ministres de cette religion dont l’objet est la vie de nos semblables et dont le symbole est l’humanité,l’écrira plus tard Charles Polydore Forget comme (1800-1861), ancien médecin de la marine royale. Entre les vic-toires des généraux de la Révolution et de l’Empire aux côtés desquels ils se tenaient et leur discrète besogne de médecins, il y avait toute la différence entre le bruit du canon, qui ne faisait pas de bien, et le bien dispensé par les personnels soignants, qui ne faisait pas de bruit. Ils ont tous vécu et subi une époque marquée par de profonds bouleversements idéologiques, politiques et mi-litaires. La Révolution et l’Empire les ont projetés dans une aventure dont le moteur fut la guerre, et le théâtre l’Europe de l’Atlantique à Moscou. La plupart ont connu l’Ancien Régime et ont vécu la mort de Louis XVI alors qu’ils étaient adultes et souvent déjà praticiens : Sabatier, le plus âgé, avait soixante ans en 1792. Larrey, l’un des plus jeunes, vingt-six ans. Lagneau, le cadet, avait eu 20 ans l’année de la signature de la paix d’Amiens avec le Royaume-Uni. La plupart d’entre eux étaient favorables aux idéaux de 1789, mais tous redoutaient le désordre et l’anarchie. Ils étaient fils d’artisans, de laboureurs, de bour-geois ou de petits nobles provinciaux, avides de reconnaissance et de promotion sociale. L’avènement de l’Empire leur permit de satisfaire cette double aspiration aux honneurs et à la réussite. Napoléon les entraîna dans une épopée qui devait libérer l’Europe du joug aristocratique et qui l’ensanglanta. Ce fut ce sang répandu qui fit la grandeur de la médecine militaire de
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l’époque à travers Sabatier, Coste, Pelletan, Heurteloup, Percy, Dubois, Desgenettes, Larrey ou Lagneau. Quant aux praticiens civils, il suffit d’évoquer les noms de Barthez, de Corvisart, de Chaptal et de Boyer pour savoir qu’ils contribuèrent aussi et par-fois malgré eux, à la plus grande gloire des aigles éphémères 1 mais impérissables du grand empereur. 1 Balzac, Honoré de,Œuvres complètes,Scènes de la vie militaire, Le médecin de campagne, Paris, 1855,13, 307.
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haël Bienvenu Sabatier ( Rap 1732-1811) Coll. Particulière
Raphaël Bienvenu Sabatier Raphaël Bienvenu Sabatier naquit dans le sixième arron-dissement de Paris, le 11 octobre 1732 et fut baptisé à l’église de Saint-Sulpice. Son père, Pierre Sabatier, était médecin, membre de l’Académie de chirurgie ; sa mère, Louise-Anne-Elizabeth Bewelin était issue d’une famille de la bourgeoisie parisienne. En 1760, il épousa en première noce Louise Françoise Morand, nièce de Sauveur François Morand (1697-1773). Elle lui donne-ra deux enfants, Marie-Jeanne, née en 1763 et Raphaël Sauveur, en 1765. D’un second mariage, contracté avec Geneviève Vil-lette le 10 mai 1798, il aura deux filles dont l’une épousera le médecin légiste Nicolas Adelon (1782-1862). Ses premières études lui permirent de devenir maître ès-arts en 1749. La géométrie, la physique et les langues, l’italien et l’anglais notamment, lui devinrent vite familières. Mais la mort d’un oncle maternel le priva d’un appui financier qui lui aurait permis d’accomplir une carrière plus brillante que la médecine. Le destin en décida autrement, et il opta pour la chirurgie. Il fut d’abord l’élève de son père qui mourut, laissant sa famille sans ressources. Son premier maître fut César Verdier (1685-1759), membre de l’Académie de Chirurgie et auteur d’unAbrégé d’Anatomie dont nous reparlerons. Mais il fut surtout un élève d’Antoine Louis (1723-1792) qui l’accueillit dans son service de la Charité où il se fit remarquer par son intelligence, son assidui-té et son travail. C’est à Paris, en 1752, qu’il soutint sa thèse, in-tituléeDe bronchotomia. On avait exceptionnellement avancé la date de soutenance en sa faveur, en raison de la situation pré-caire de sa famille dont il était le seul soutien. En l752, il devint membre de l’Académie de Chirurgie, où siégeait déjà son père, et qui rassemblait la fine fleur de la chirurgie française de
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l’époque : Jacques Daviel (1696-1762), Croissant de Garengeot (1688-1759), François Gigot de La Peyronie (1678-1747), Henri François Le Dran (1685-1770), Nicolas Puzos (1686-1753), en-tre autres. On trouve dans les Mémoires de l’Académie les communications qu’il y présenta et qui serviront de matériau à saMédecine opératoire parue en 1796. La première en date 2 concernait lesDéplacements de la matrice et du vagin, en 1757 , 3 la seconde traitait de laFracture du col du fémur, en 1767, et les trois dernières, en 1774, portaient surLes anus contre nature (fistules stercorales), laCure radicale de l’hydrocèle etLes 4 luxations consécutives du fémur. Sabatier donna des cours d’anatomie et des démonstra-tions de physiologie sur des animaux qui attirèrent le public et, précédé d’une flatteuse réputation, il obtint, en 1756, la chaire d’anatomie et d’opérations au Collège royal de chirurgie et au Collège de France. Sauveur François Morand, inspecteur général des hôpitaux militaires du royaume et chirurgien major de l’hôtel royal des Invalides, le pressentit pour lui succéder au poste qu’il occupait. Il le prit comme adjoint, lui accorda la main de sa nièce et, en dot, la survivance de sa charge. A sa mort, en 1773, son neveu par alliance lui succéda donc comme chirurgien major. La même année, l’Académie des sciences lui ouvrait ses portes. Il secondait Antoine Louis dans sa lourde tâche de prési-dent de l’Académie de chirurgie. L’année 1792 le vit médecin consultant à l’armée du Nord, rassemblée devant Mons. Ses col-lègues, presque tous d’anciens élèves, l’accueillirent avec défé-rence, mais comprirent bien qu’il n’avait plus l’âge de parcourir les champs de bataille et que lui manquaient ses activités citadi-nes de chirurgien civil, son travail de cabinet et les séances des sociétés savantes auxquelles il appartenait. Il fut donc rendu à ses occupations habituelles, accompagné des manifestations de respect et de gratitude de ses jeunes collègues. L’Académie de chirurgie le choisit pour succéder à Antoine Louis. La tourmente révolutionnaire ne lui laissa pas le temps d’occuper longtemps son siège, un trait de plume de la Convention ayant aboli toutes 2 Mémoires de l’Académie Royale de Chirurgie, Paris, 1757,3, 361-395. Mémoires de l’Académie Royale de Chirurgie, Paris, 1767,4, 630-656.3 4 Mémoires de l’Académie Royale de Chirurgie, Paris, 1774,5, 592, 670, 791.
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