L’art chevaleresque du combat
226 pages
Français

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Description

Cet ouvrage invite le lecteur à se plonger dans les livres de combat, littérature technique codifiant des gestes martiaux ; mais plus encore à approcher les hommes qui pratiquaient cet art dans les sociétés médiévales et prémodernes. L’épée, l’armure et le cheval sont autant d’objets symboliques passés sous l’œil d’un archéologue, d’un historien de l’art et d’un historien qui permettent d’aborder l’art du combat. Les différents chapitres traitent du combat civil, du combat en armure et du combat à cheval. Une des forces de ce regard interdisciplinaire sur l’art chevaleresque du combat provient du fait que l’ensemble des auteurs allient recherches académiques et pratique des arts martiaux historiques européens, offrant ainsi une mise en perspective tout en profondeur à l’étude de cette littérature technique. Le livre est largement illustré par des images tirées des plus importants traités des XIVe et XVIe siècles.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782889300716
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
© Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2012
Case postale 5
2002 Neuchâtel 2
Suisse

www.alphil.ch
www.pressesuniversitairessuisses.ch
EAN Epub : 978-2-889300-71-6
Ce livre a été publié avec le soutien : – du Fonds national suisse de la recherche scientifique dans le cadre du projet pilote OAPEN-CH.


Photographie de couverture : Les vertus du combattant selon Paulus Kal, 1470.
Ich hab augen als ein falk das man mich nit beschalk / Ich hab hertz als ein leb das ich hin czu streb / Ich hab fües als ein hind das ich hin czü und dar von spring.
« J’ai les yeux d’un faucon, pour que l’on ne puisse pas me tromper. J’ai le cœur d’un lion pour m’évertuer. J’ai les pieds d’une biche pour sauter de ci de là. »
© Bayerische Staatsbibliothek, München, cgm 1507, f° 5r.

Responsable d’édition : Thalia Brero
Titre
Daniel Jaquet (éd.)






L’art chevaleresque du combat

Le maniement des armes à travers les livres de combat ( XIV e - XVI e siècles)








Éditions Alphil-Presses universitaires suisses
R emerciements
Ce livre n’aurait pu voir le jour sans deux personnes qui ont su fédérer les chercheurs francophones : le professeur Bertrand Schnerb, initiateur depuis 2010 de journées d’études universitaires sur le sujet, et Fabrice Cognot, organisateur depuis 2001 des Rencontres internationales de Dijon. Nos remerciements vont également aux professeurs Ken Mondschein et Bernard Andenmatten pour leur expertise, ainsi qu’à Vincent Deluz, Gaëlle Jaquet et Florine Michelin pour leurs travaux de relecture. Enfin, nous tenons à remercier particulièrement Thalia Brero et les Éditions Alphil pour leur soutien à ce projet novateur.
À la mémoire d’André Surprenant († 2012)
A vant-propos
Bertrand Schnerb
Le recueil dont M. Daniel Jaquet m’a demandé, avec beaucoup de courtoisie, de rédiger l’avant-propos réunit une série de contributions qui sont le produit d’une approche nouvelle de l’étude du combat médiéval. Cette approche élargit, enrichit et, d’une certaine manière, régénère aussi le champ des recherches consacrées à la place occupée par les armes dans la société médiévale.
Cette manière nouvelle d’aborder une question qu’on pourrait croire, à tort, bien connue, est le fait de jeunes chercheurs qui ont tous en commun de combiner une exploitation scientifique et scrupuleuse des sources et la préoccupation de dépasser une certaine vision théorique des choses pour trouver et ressentir des réalités plus concrètes. Leurs travaux révèlent une attention particulière portée aux textes, aux images, aux objets et aux gestes considérés comme les différents éléments d’un tout. Les textes étudiés, qui forment un corpus d’ampleur respectable, sont bien souvent des traités à caractère didactique ; leurs auteurs avaient en propos d’exposer des techniques de combat pour transmettre un savoir et livrer à l’écrit ce qui est resté longtemps du domaine de l’apprentissage traditionnel caractérisant les relations du maître d’armes et de ses élèves. Ces textes ne sont pas seulement envisagés de leur seul point de vue littéraire et historique. Ils sont mis en perspective avec les autres sources, qu’elles soient iconographiques – l’image revêtant ici une importance considérable et même capitale – ou archéologiques, afin que soit rendue possible, grâce à une démarche expérimentale authentique, une recréation des conditions pratiques de production et d’utilisation des armes et de la gestuelle du combat.
Ce courant historiographique nouveau n’est pas le produit de l’idée fondatrice d’un grand maître ou le résultat du travail d’une « école » historique clairement identifiée. Il est bien plutôt le résultat de la confluence quasi spontanée de questionnements scientifiques nés d’un intérêt commun pour l’histoire de la guerre médiévale et par un goût évident pour la reconstitution, sans que ce terme soit ici employé avec une connotation d’amateurisme qui en diminuerait la portée. On a affaire à un cas exceptionnel de développement d’une production historiographique qui, certes, s’est nourrie de travaux antérieurs, mais qui a une forte spécificité, résidant notamment dans le mariage inattendu de la démarche historienne scientifique et d’une vision moins conformiste, ou, si l’on veut, moins académique, de l’Histoire.
Les travaux qui illustrent cette production sont riches d’enseignements pour les chercheurs spécialistes, non seulement de la guerre au Moyen Âge, mais également de la société médiévale. En lisant le présent recueil, on ne peut que constater combien la fin du Moyen Âge est marquée par un puissant effort de théorisation du combat et de l’apprentissage des gestes. C’est un apport essentiel à l’histoire culturelle en général et, plus spécialement, à une histoire de l’éducation et de la formation du combattant dont le processus de professionnalisation s’affirme. Toutefois, on constate aussi que le maniement des armes et la technique du combat ne relèvent pas du seul domaine de la culture des combattants professionnels : il existe une escrime non noble et même une escrime cléricale, comme le montre le Liber de arte dimicatoria , dont une des raisons d’être est l’autodéfense, mais qui est aussi transposition, sur le terrain d’un combat livré avec des armes séculières, de la disputatio , affrontement intellectuel celui-là.
Les contributions réunies ici constituent une excellente illustration des méthodes d’investigation des historiens qui inscrivent leurs travaux dans la nouvelle approche historiographique évoquée plus haut. L’étude attentive des œuvres des maîtres d’armes et de leur tradition manuscrite, l’analyse systématique de leur teneur, l’interprétation prudente de leurs illustrations, la comparaison texte-image et image-objet, le recours à des sources secondaires – comme par exemple les documents comptables ou normatifs – offrent la possibilité d’évoquer cet art « chevaleresque » du combat et d’en éclairer les diverses techniques et les différents aspects : l’armement, l’équipement et leur adaptation à la diversité des affrontements, le combat à pied, le combat à cheval, l’escrime, et la réflexion très élaborée qui la sous-tend. Or, ce n’est pas l’un des moindres mérites des auteurs et de l’éditeur scientifique de cette entreprise collective, dont il faut souligner le caractère novateur pour ne pas dire pionnier, que d’avoir permis une approche très concrète du combat médiéval alors que, paradoxalement – mais le paradoxe n’est qu’apparent –, leurs sources principales sont constituées de traités théoriques dont l’élaboration visait à codifier les « arts martiaux » médiévaux.
 
I ntroduction
Daniel Jaquet
Ritterliche Kunst des Fechten , c’est sous ces termes qu’apparaît dans les sources allemandes «  l’art chevaleresque du combat  » à la fin du XIV e  siècle. En France, dans le traité de moralisation 1 où il dresse le portrait de la société à partir de l’image de l’échiquier, Jacques de Cessoles utilise le terme ars martis pour désigner l’ensemble des savoir-faire maîtrisés par les milites , autrement dit les chevaliers. Un art martial donc ? Réservé à une élite guerrière ?
L’entrée « Art chevaleresque du combat » ou « Arts Martiaux Historiques Européens » n’existe pas encore dans les dictionnaires historiques ou les encyclopédies. Pourtant, le dernier terme a gagné ses lettres de noblesse dans la Francophonie et au-delà, grâce aux travaux académiques de quelques chercheurs passionnés, mais surtout au travers d’activités associatives, d’animations historiques et de rencontres internationales – de plus en plus nombreuses ces dix dernières années – mises sur pied par des amateurs éclairés.
Le terme renvoie dans l’imaginaire collectif aux arts martiaux orientaux, lesquels se réclament d’une continuité dans les pratiques depuis le Moyen Âge, si ce n’est au-delà. Ces pratiques évoluent et se transforment au contact de facteurs sociaux et culturels ; elles se distinguent par des cloisonnements disciplinaires complexes dont la terminologie est elle aussi en mouvement.
Ce type d’art, savoir-faire gestuel mais également savoir-être, se transmet par imitation. Il faut ainsi un maître qui dispense le savoir, démontre et surtout corrige. Si le modèle est ainsi compris, il est donc théoriquement possible de remonter de génération en génération jusque très loin dans le passé pour rechercher l’origine des pratiques. Le modèle peut être éprouvé notamment par la recherche de traces écrites d’une diffusion ou d’une forme « d’inscription » des savoirs. Même si, dans les procédés de transmission, ce type de vecteur ne constitue pas la norme et qu’il est également soumis à d’autres facteurs culturels et techniques – conditionnant l’acte d’écrire, par exemple –, il permet au chercheur non seulement de dater une pratique mais également de l’étudier dans sa forme originale.
Ce procédé a permis la « redécouverte » des arts martiaux historiques européens qui ont subi une rupture dans les pratiques au contact d’autres facteurs culturels, sociaux et techniques. Certains retiendront, de manière un peu facile, l’emphase occidentale pour l’usage de l’arme à feu qui aurait ainsi supplanté l’usage des armes blanches. Le phénomène est plus complexe, mais conduit in fine à l’abandon, la marginalisation ou la transformation profonde des arts du combat en formes sportives qui n’ont presque plus de rapport avec les pratiques originales.
Pour étudier ces arts, les chercheurs disposent en l’état actuel d’un corpus de plus de quatre-vingts manuscrits ou imprimés, produits entre le début du XIV e  siècle et le second tiers du XVI e  siècle. Ces ouvrages, souvent illustrés, renferment une somme de savoir-faire martiaux tout à fait remarquable ; leur étude, quelques notables exceptions mises à part, en est encore au stade du balbutiement.
Une technique de combat… et son contexte socioculturel
À la lecture de ces manuscrits décrivant des gestes techniques, le lecteur moderne est tenté de vo

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