L Espagne de la contre-révolution
320 pages
Français

L'Espagne de la contre-révolution , livre ebook

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320 pages
Français

Description

L'ESPAGNE DE LA CONTRE-REVOLUTION Collection HORIZONS ESPAGNE Dirigée par Denis ROlLAND N. G. - MORERA, J.C. : Histoire de la Catalogne, 1992. - LAF AGE, F. :L 'Espagne de la Contre-Révolution. Développement et déclin XVIlP""'-XXè"'" siècles, 1993. Du même auteur: - Du refus au schisme. Le traditionalisme catholique, le Seuil, 1989. - L'Argentine des dictatures. 1930-1983. Pouvoir militaire et idéologie contre-révolutionnaire. (Préface de Emile Poulat), 1991. Franck LAFAGE L'Espagne de la Contre-Révolution Développement et déclin XVIIIe-xx> (37). La pénétration des idées politiques de la France révolutionnaire réveilla les théoriciens espagnols de l'absolutisme monarchique (Clemente Penal osa y Zuniga, auteur de la Monarqu(a, de 1793 ; l'inquisiteur Joaquin Lorenzo de Villanueva, auteur d'un Catecismo dei Estado segun los principios de la religi6n, de 1793) lesquels, face à la menace militaire et à la subversion idéologique, exaltaient et exacerbaient leur défense du Trône. La réaction s'avançait désormais à visage ouvert, désireuse d'en découdre avec ses ennemis et de rassembler toutes les énergies autour du souverain. El Vasallo instruido en las principales obligaciones que debe a su leg(tima monarca (1792) du R.P. Antonio Vila y Camps appuyait l'exercice de l'autorité royale sur la religion, sur l' Omnis potestas nisi a Deo.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1993
Nombre de lectures 79
EAN13 9782296275454
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

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Extrait

(37). La pénétration des idées politiques de la France révolutionnaire réveilla les théoriciens espagnols de l'absolutisme monarchique (Clemente Penal osa y Zuniga, auteur de la Monarqu(a, de 1793 ; l'inquisiteur Joaquin Lorenzo de Villanueva, auteur d'un Catecismo dei Estado segun los principios de la religi6n, de 1793) lesquels, face à la menace militaire et à la subversion idéologique, exaltaient et exacerbaient leur défense du Trône. La réaction s'avançait désormais à visage ouvert, désireuse d'en découdre avec ses ennemis et de rassembler toutes les énergies autour du souverain. El Vasallo instruido en las principales obligaciones que debe a su leg(tima monarca (1792) du R.P. Antonio Vila y Camps appuyait l'exercice de l'autorité royale sur la religion, sur l' Omnis potestas nisi a Deo." />

L'ESPAGNE DE LA CONTRE-REVOLUTIONCollection HORIZONS
ESPAGNE
Dirigée par Denis ROlLAND N. G.
- MORERA, J.C. : Histoire de la Catalogne, 1992.
- LAF AGE, F. :L 'Espagne de la Contre-Révolution.
Développement et déclin XVIlP""'-XXè"'" siècles, 1993.
Du même auteur:
- Du refus au schisme. Le traditionalisme catholique, le Seuil,
1989.
- L'Argentine des dictatures. 1930-1983. Pouvoir militaire et
idéologie contre-révolutionnaire. (Préface de Emile Poulat),
1991.Franck LAFAGE
L'Espagne
de la Contre-Révolution
Développement et déclin XVIIIe-xx<'siècles
Editions L'Harmattan
5-7 rue de l'Ecole-Polytechnique
75005 ParisEn couverture: bannière de l'Inquisition espagnole.
(Ç)
L'Harmattan, 1993
ISBN: 2-7384-1780-9PREFACE
Ce livre que Franck Lafage me permet aimablement de
présenter ne vaut pas seulement par l'originalité de son sujet. Il
éclaire un phénomène important qui demeure ignoré en France et
à peine mieux connu en Espagne en dépit des apparences. En
effet, le traditionalisme catholique de la contre-révolution est,
pour les Espagnols, bien autre chose que cet épisode lointain
parce que circonscrit au temps même de la Révolution qu'il est
pour nous. En France, la guerre de Vendée, la Chouannerie et les
guerres de l'Ouest en général n'ont pas débouché sur un
mouvement politique de longue durée. Elles se sont en somme
éteintes avec la Terreur blanche dans les premières années de la
Restauration. En Espagne, en revanche, le traditionalisme
contre-révolutionnaire catholique, né sans nom de baptême face à
l'invasion napoléonienne de 1808, s'est perpétué ensuite en un
courant organisé - le carlisme - qui a subsisté jusque dans les
dernières années de la dictature du général Franco.
Ce carlisme dont Franck Lafage se fait l'historien avec
beaucoup d'érudition et de talent ne se distingue en outre pas
uniquement par sa longévité, face aussi aux mouvements
homologues mais éphémères apparus au XIXe siècle au Portugal et
dans l'ancien Royaume des Deux -Siciles. Il se caractérise
davantage encore par sa trajectoire militaire et politique exceptionnelle.
Les Vendéens comme les Chouans n'ont combattu que quelques
années, à la manière de simples bandes armées. Pour leur part,
les Carlistes ont mené deux guerres véritables et une troisième
avortée contre la monarchie libérale de Madrid, résistant
jusqu'en 1876 alors que la France entrait dans sa Troisième
République. Au-delà, il ne s'agissait pas là de la geste obstinée
5de desperados. Au contraire, les territoires carlistes de Catalogne
et, surtout, du Pays Basque ont vu se former un contre-Etat
authentique, doté non seulement de son école d'officiers et de ses
fabriques d'armes d 'Eibar et Elgoibar, mais pourvu également de
tous les attributs d'une souveraineté effective. L'Etat carliste a eu
ses rois, sa - petite - capitale, son administration régulière, ses lois
et même ses timbres-poste. Il a joui par surcroît de l'appui
diplomatique du Saint-Siège.
Les pages qui suivent cette préface retracent la chronologie
de ce parcours politique et en restituent surtout le sens avec une
maîtrise remarquable. Elles continuent de plus à le cerner à partir
du moment où le carlisme rentre en apparence dans le rang pour
se transformer en parti d'une espèce au vrai assez particulière,
puis encore lorsqu'il retourne à ses origines guerrières avec la
guerre civile de 1936-1939. Comme le rappelle l'auteur, le
combat fratricide des Espagnols reprend alors les traits d'une
guerre de religion où les soldats carlistes au béret rouge - les
Requetés - constituent le fer de lance de l'armée franquiste.
La conclusion de l'ouvrage prolonge d'ailleurs la
perspective jusqu'à son terme. Elle montre comment le carlisme meurt
de son triomphe lorsque Franco l'intègre de force dans son parti
unique - la Phalange espagnole traditionaliste - pour mieux le
paralyser. L'Etat officiellemnt catholique qui se configure alors
va s'inspirer largement des doctrines corporatistes des Carlistes;
mais il va aussi jouer au chat et à la souris avec eux et leur
prétendant au trône, au point de les réduire à une portion de plus
en plus congrue sur le plan de l'influence politique au sein d'un
régime qui les honore pourtant grandement. Finalement, la
désignation du Prince Juan Carlos comme héritier présomptif du
vieux Caudillo sonnera le glas de leurs derniers espoirs en 1969.
Les Carlistes n'auront plus qu'à s'évanouir dans le folklore ou
bien, pour quelques-uns, à s'évader dans la rêverie gauchiste.
Reste à expliquer cette singularité persistante du
traditionalisme contre-révolutionnaire catholique en Espagne. L'auteur le
fait en grande partie. Tout au plus faudrait-il insister sur l'
ambiguïté du carlisme, dont je suggérais au début qu'elle n'avait pas
suffisamment été mise en lumière par les spécialistes espagnols
eux-mêmes. Le carlisme se range bien entendu parmi les courants
6contre-révolutionnaires, à la manière de la Chouannerie. Il est
intégriste sur le plan religieux, également ultra-légitimiste ou
dynastique pour ses chefs des origines. Mais son hostilité au
libéralisme tant politique qu'économique recèle une face cachée:
celle de son opposition frontale au nouvel ordre bourgeois qui
bouleverse les sociétés provinciales du Nord de l'Espagne au
siècle dernier (dans le Sud, ses opposants seront les anarchistes).
A ce titre, le carlisme est en même temps contre-révolutionnaire
et révolutionnaire à sa manière, populaire et populiste à la fois.
Qui plus est, comme l'observe bien Franck Lafage, sa défaite
militaire de 1876 entraîne le glissement de beaucoup de ses
adeptes vers le nationalisme catalan et surtout basque. Dans cette
optique, les idéalistes terrifiants de l'ET A sont les héritiers des
utopistes guérilleros carlistes d'il Y a cent vingt ans, à la
différence près que ces derniers paraissent plus sympathiques
avec le recul du temps.
Août 1992
Guy HERMET
Directeur du Centre d'études et de recherches internationales
de la Fondation nationale des sciences politiques.
7INTRODUCTION
La commémoration en 1989 du bicentenaire de la
Révolution française, si elle a contribué par-delà son aspect festif à cette
relecture nécessaire à laquelle invitait l'historien François
Furet*, a été également l'occasion de redécouvrir son mouvement
contraire sans lequel elle ne serait jamais devenue ce que
l 'histoire nous a laissé. Dès l'origine, la contre-révolution est
inscrite dans la révolution qu'elle a vivifiée et dont elle s'est
nourrie. Deux siècles plus tard, la contre-révolution, toujours en
quête d'un Aristarque, peut cependant être analysée dans sa
pluralité phénomènale et ses antagonismes divers au travers d'une
épistêmé pluridisciplinaire qui renonce à tout apriorisme soit
tératologique soit hagiographique. Débarrassé de tout
réductionnisme historicisant et de toute opacité anamorphotique, le
phénomène contre-révolutionnaire se révèle riche de ses composantes,
fécond par ses influences et finalement libre pour la recherche**.
La contre-révolution ne s'est pas bornée aux frontières
François Furet, Penser la Révolutionfrançaise, Paris, Gallimard, 1978*
Stéphane Rials, Révolution et Contre-révolution au XIXe siècle, Paris,
**
Editions Albatros et D.U.C., 1987, p.13
-La Contre-révolution - comme la Révolution et plus encore - n'est pas
seulement un mouvement politique. C'est, par-delà les nuances qui distinguent
ses principaux hérauts, une conception globale du monde, saturée de théologie
et d'ontologie,forte d'une anthropologie, d'une épistémologie etparfois d'une
philosophie du langage. C'est aussi un complexe de sensibilités quijette unpont
entre les esprits supposés du XVIIIe et du XIXe siècles~.
9historiques et idéologiques de la Grande Nation. En effet, elle
partageait au plan axiologique la même universalité que le
discours révolutionnaire, la même prétention hégémonique à
ordonner le cours des nations et des Etats selon ses fin

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