L invention du Congo contemporain
266 pages
Français

L'invention du Congo contemporain , livre ebook

-

266 pages
Français

Description

On peut lire l'ouvrage du professeur Ndaywel de deux manières : comme un essai politique offrant une critique démystificatrice des formes contemporaines de gestion politique depuis l'indépendance, ou bien comme une étude d'histoire des procédures de réinvention du Congo dans sa « modernité » postcoloniale. Sites d'affrontement entre l'État et la société, le passé et la mémoire conservent un pouvoir de construction de la réalité, du pouvoir et de la légitimité. Or parmi les grandes questions qu'affronte la société congolaise d'aujourd'hui figure celle de savoir comment améliorer l'art de gouverner et reconfigurer le rapport de l'individu à l'État.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2016
Nombre de lectures 11
EAN13 9782140015595
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Isidore N è NL’INVENTION DU CONGO CONTEMPORAIN
On peut lire l’ouvrage du professeur Ndaywel de deux
manières : comme un essai politique ofrant une critique
démystifcatrice des formes contemporaines de gestion politique
depuis l’indépendance, ou bien comme une étude d’histoire
des procédures de réinvention du Congo dans sa « modernité »
postcoloniale. L’érudition académique du livre ne dépouille pas
celui-ci de sa facture didactique dans la mesure où elle parvient
à resituer le passé tout en donnant la clé du présent. Les aspects Tome
symboliques et culturels jouent un rôle beaucoup plus discret que I
les aspects de la vie politique qui se prêtent au calcul, aux échanges
mesurés ou au discernement de symétries comportementales.
Sites d’afrontement entre l’État et la société, le passé et la mémoire
conservent un pouvoir de construction de la réalité, du pouvoir et
de la légitimité. Ils accaparent les débats des confits et des enjeux
internes et actuels, et donc des processus d’engendrement du sens,
au cœur de l’époque qui est la nôtre. Or parmi les grandes questions
qu’afronte la société congolaise d’aujourd’hui fgure celle de savoir
comment améliorer l’art de gouverner et reconfgurer le rapport de
l’individu à l’État. Au regard des lectures historiques que fournit ce
livre et face aux enjeux actuels, cette question n’appelle pas moins
un renouvellement d’envergure de la gestion du pouvoir, de l’art L’INVENTION DU CONGO
de gouverner, dans des conditions de l’« être-ensemble » comme
la nécessité, pour les Congolais, de se resituer dans leur histoire CONTEMPORAIN
propre.
Traditions, mémoires, modernités
Isidore N è N , Historien, est professeur ordinaire émérite à la Faculté des
Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Kinshasa. Membre Correspondant
Honoraire de l’Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer à Bruxelles et Chercheur TOME IAssocié au Centre des Mondes Africains de l’Université Paris I- la Sorbonne à Paris,
il a été le Coordonnateur du Comité Scientifque du Commissariat Général du
Cinquantenaire (CGC) de l’indépendance de la RDC et, le Commissaire Général du
e Préface de Martin K PXIV Sommet de la Francophonie (Kinshasa, 2012). Il est l’auteur de la monumentale
Histoire Générale du Congo (1998) et de la Nouvelle Histoire du Congo (2009).
Illustration de couverture : vue du Colloque de l’UNESCO à Lubumbashi
sur « la contribution de l’Afrique Centrale à l’Histoire Générale
de l’Afrique » (décembre 1972). On reconnaît Léon De Saint Moulin,
Chef de Département d’histoire et, devant lui, Tshimanga wa Tshibangu,
Secrétaire Général Académique de l’ISP/Bukavu.
ISBN : 978-2-343-09498-4
27 €
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Isidore N è N
L’INVENTION DU CONGO CONTEMPORAIN





L’invention du Congo contemporain

Traditions, mémoires, modernités
Tome I

Isidore NDAYWEL E NZIEM






L’INVENTION
DU CONGO CONTEMPORAIN

Traditions, mémoires, modernités

Tome I


Préface de Martin Kalulambi Pongo









L’Harmattan

































© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-09498-4
EAN : 9782343094984
A Bimanyu Déogratias, Pilipili
Kagabo Gérard, Tshimanga wa
Tshibangu Zacharie, Mfiri Mapesa, ngu Kabet Musas, Bashizi
Cirhagarhula, Ruriho Munanira,
Makwanza Batumanisa Crispin et
Tana di Masakidi Ndongala …
…des promesses de l’histoire
congolaise d’heureuse mémoire !



« … Nous voulons que nos sociétés s’élèvent à un degré supérieur de
développement, mais d’elles-mêmes, par croissance interne, par nécessité
intérieure, par progrès organique, sans que rien d’extérieur vienne gauchir
cette croissance, l’altérer ou la compromettre.
Dans ces situations, on comprend que nous ne puissions donner à personne
délégation pour penser pour nous ; délégation pour chercher pour nous ;
que nous ne puissions désormais accepter que qui que ce soit, fût-il le
meilleur de nos amis, se porte fort pour nous ».

(Aimé Césaire, Lettre à Maurice Thorez)


Préface
La scène se déroule au campus universitaire de Lubumbashi. Un
certain mardi du mois d’octobre 1973 en début d’après midi. Presqu’une
quarantaine d’étudiants de première candidature attendent dans le grand
amphithéâtre de la Faculté des Lettres, un jeune professeur « zaïrois »,
nouvellement engagé, qui allait enseigner le cours d’« Ethnohistoire ».
Rumeur dans la salle : « Il vient de Paris ; il a décroché son doctorat en
histoire à la Sorbonne [Université de Paris I] ».
Peu après, se pointe à l’estrade le professeur Ndaywel-e-Nziem, à
peine 29 ans bien sonnés, habillé en abacos léger, manches courtes. Pendant
deux heures, il donne son cours qui nous satisfait. Nous le surnommerons le
« Sorbonard », du moins dans mon cercle de condisciples, pour le distinguer
de ses deux autres collègues congolais − Mbombo Tshinkamba (venu de
Reims/France) et Maleso Ngyuwu Zi Makanda (revenu de Pologne) − qui,
comme lui, avaient atterri au Département d’histoire jusque-là tenu par un
corps professoral étranger (Belges, Français, Polonais). Nous étions loin de
nous imaginer ce qu’allait devenir la carrière universitaire de ce jeune
historien qui, aujourd’hui, est devenu l’une des grandes voix de l’Histoire
congolaise.
Trente ans plus tard, du 2 au 4 avril 2003, je croise le professeur
eIsidore Ndaywel-e-Nziem à Mexico au 2 Colloque international des Trois
espaces linguistiques (Hispanophonie, Lusophonie, Francophonie) sur
« Coopération, diversité et paix », organisé par l’Organisation Internationale
de la Francophonie avec l’OEI (Organisation des Etats Ibéro-américaines), la
CPLP (Communauté des Pays de Langue Portugaise), la Ligue Arabe, le
Conseil de l’Europe et l’Union Latine. Sur la terrasse de notre Hôtel, nous
échangeons sur nos trajectoires : il est Directeur à l’Agence
Intergouvernementale de la Francophonie à Paris et moi je suis professeur à
l’Université Nationale de Colombie à Bogota. Comme je venais de lire un
de ses derniers textes « Du Zaïre au Congo : la Vierge du désarmement et la
guerre de libération », je ne pus m’empêcher de le taquiner. Mon Vieux !
J’ai lu ton dernier papier. Comment tu fais pour troquer ta veste de
Directeur à l’AIF pour celle d’historien en service ? Rire ! Sa réponse me
coupe le souffle : « Martin ! Martin ! Le Congo a besoin de se tourner vers
son passé pour projeter l’avenir. Les nouvelles générations congolaises ne
veulent plus grandir dans l’opacité des ténèbres ! ». Cette réponse prêtait à
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sourire, mais en même temps, à réfléchir si l’on considère qu’à la question
de savoir comment, il substitue celle, autrement plus difficile, de savoir
pourquoi.
Entre ces deux rencontres, j’ai eu d’autres occasions de rencontrer le
professeur Isidore Ndaywel en Europe et en Amérique du Nord. Je ne
signale ici que celle de 1994, à l’Université Laval de Québec où il a été reçu
comme Professeur visiteur au département d’histoire et comme Chercheur en
résidence au Centre d’études sur les langues, les arts et les traditions
(CELAT). Séjour plein de quatre mois, dois-je affirmer, parce qu’il est
reparti à Kinshasa en laissant derrière lui un manuscrit d’article aujourd’hui
publié « De l’utilisation de la mémoire de la violence comme instrument de
violence : du Congo des rébellions au Zaïre des pillages », et en emportant
avec lui un autre manuscrit, enrichi sur place et presqu’achevé de son
Histoire géné

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