La déchirure du temps
199 pages
Français

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La déchirure du temps , livre ebook

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Description

En visite touristique en ce début du vingt et unième siècle, les deux principaux héros sont projetés quelques années avant la construction d’une des sept merveilles de la civilisation humaine, dans le passé mythique de Rhodes. Redevenus de jeunes adolescents, ils doivent affronter une ennemie implacable qui en veut à leur vie.


Qui est aussi cette mystérieuse Likofot qui poursuit notre héros et va-t-il succomber à ses charmes ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383510406
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Déchirure du temps
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Jean-Marie Périnet
La Déchirure du temps


Les personnages
Jean-Marie Lhémion : Voyageur Égyptien
Shérérêt : Sa sœur
Danièle : Épouse de Jean-Marie
Héra : Sœur de Likofot
Likofot : Sœur jumelle de Héra
Héraclytes : Père des jumelles, notable de Rhodes
Thalie : Mère des jumelles, épouse d’Héraclytes
Phaïstos : Marin Crétois
Pasiphaé : Sa petite amie
Chares de Lindos : Un ami architecte
Léda : Personnage mystérieux
 
1
— S’il faut continuer ainsi, encore longtemps, je préfère m’arrêter tout de suite ! Je suis complètement à bout de souffle et je n’en peux plus. Je ne suis pas loin de cracher mes poumons. Elle est vraiment harassante, cette montée.
— Allons, boule ! Fais encore un petit effort, nous sommes presque arrivés ! D’habitude, tu te trouves toujours devant tout le monde lorsque nous visitons un site archéologique ; n’aurais-tu plus cette envie de ressentir ces choses du passé ? Tu m’as si souvent habituée à dominer les obstacles sans t’énerver, alors fais-moi plaisir, avançons !
— Aujourd’hui, je manque seulement d’un peu d’entraînement, pas d’enthousiasme. Il y a ce que l’on veut et ce que l’on peut, ce n’est pas la même chose !
— Je peux te comprendre néanmoins, je le sais, tu peux te dépasser, j’en suis certaine.
— Ce n’est pas une question de volonté, mais une incapacité physique. Si je n’avais pas bousillé mes genoux lorsque j’avais vingt ans, je marcherais certainement mieux maintenant. 
— Si tu étais un peu moins gros, tu marcherais un peu mieux aussi !
— Ce n’est pas la peine d’être agressive en m’envoyant des sarcasmes ! Tu ne me feras pas avancer plus vite ! C’est désobligeant et surtout gratuit !
— Je ne pense pas l’être, néanmoins je sais que tu aimes rester seul face aux réminiscences des civilisations passées, alors j’essaie de stimuler ton intérêt.
— J’admets ton point de vue, mais tu pourrais te montrer plus amicale.
— Lorsque, lassé par ton entourage ou par leurs conversations oiseuses, tu t’évades dans les temps anciens, tu te concentres alors dans tes pensées lointaines, et tu n’es plus du tout avec nous. Je respecte cette manière de faire, mais en te voyant ahaner ainsi, je me pose des questions. Toutes ces sensations, ne les affectionnerais-tu plus ?
— Je ne pensais pas en baver autant ! Cette colline est trop raide, elle n’en finit plus.
— Allons ! Encore un tout petit effort et nous pourrons nous reposer !
— Si tu le dis ! Je veux bien te croire !
— Les images de ces époques révolues traversent plus facilement ton ressenti au contact des ruines que nous traversons, je l’ai souvent remarqué. Dans ce cas, seul ton corps est présent alors que ton esprit est ailleurs, et on ne sait jamais dans quels méandres, ni dans quelles dimensions tu te promènes. Tu n’as qu’à y penser plus intensément, ce sera peut-être plus facile pour toi de gravir cette colline.
— Ce n’est pas évident et ça ne vient pas sur commande ! Je fais ce que je peux !
— Tu ne remarquerais pas la moindre grimace faite devant toi, tes yeux ne voient plus personne. Lorsque tu es ainsi, on peut même te raconter une blague pour te sortir de ta torpeur ou même se moquer de toi, tu ne nous entends plus. Cela ne devrait pas être si difficile de te concentrer, tu parviendras à surmonter ta souffrance !
— Ce ne sont pas tout à fait les mêmes conditions. En ce moment, c’est physique, j’ai mal aux genoux !
— Si tu avais fait plus de sport, tu serais certainement plus svelte. Tu ne t’arranges pas en vieillissant !
— Ça va, ça va ! Ton insistance est méchante ! J’ai horreur de cette agressivité dans ta voix !
— Nous sommes maintenant si près du but alors, ce serait dommage de renoncer. Regarde ! Nous avons presque atteint le faîte de la colline.
— Ces blocs de rocher sont trop glissants pour ma stabilité ; ils sont usés par le passage répété des touristes. Je n’ai pas les chaussures adéquates pour faire de l’escalade ! Avec mes articulations qui ne sont plus en état de grâce, je vais finir par me casser la figure pour de bon, et pour m’aider à me relever, cela ne te sera pas facile.
— Espèce de vieux grincheux ! Si tu n’avais pas mangé autant de charcuterie, depuis le jour de notre mariage, tu serais peut-être moins gros ! Je compatis à ta peine, mais ne l’oublie pas, tu as souhaité, même beaucoup insisté, pour faire cette excursion. Moi, je ne me plains pas pourtant, ce n’est guère plus commode. Je ne le souhaite à personne de vivre une intervention chirurgicale si traumatisante ! Cette grimpette est pour moi aussi très difficile, alors ne ronchonne plus et tais-toi ! Nous allons contempler une merveille, ça vaut bien un peu plus d’empressement ! Tu ne me contrediras pas sur ce point, j’en suis certaine.
Tous les deux peinaient dans cette montée qui n’en finissait pas, mais courageusement ils poursuivaient l’escalade. À cause de son embonpoint lui, il n’était plus garant de la solidité de ses jambes, et craignait surtout être victime d’un stupide accident l’obligeant à se faire hospitaliser dans un pays étranger. Cette idée lui paraissait insupportable, aussi laissait-il ses dernières forces dans cette colline abrupte menant au pied du sanctuaire.
Cette déesse antique était pour eux une inconnue. Tout ce qu’ils avaient appris au cours de ce voyage, c’est que cette divinité antique avait l’apparence d’un arbre dans l’imaginaire des résidents de ce pays. Ce temple, relativement petit, n’en était pas moins vénéré encore de nos jours. Pour les touristes, il était le but final, de la visite organisée, de cette journée.
Malgré sa volonté, Jean ne pouvait empêcher la sueur de dégouliner de son large front . Les gouttes acides suivaient les sillons de ses rides naissantes lui brouillant la vue, embuant ses lunettes mal ajustées. Les branches étaient maintenues par des trombones tordus aussi avouons-le, ce n’était pas exactement l’utilisation première pour ces simples ustensiles de bureau. Jean ne portait pas une grande importance à son aspect en général, ce qui agaçait très souvent son épouse, et déclenchait en lui un sourire de satisfaction. Il adorait provoquer ses intimes. Ce n’était pas par méchanceté, mais plutôt par taquinerie. Lorsque, au cours d’une conversation même banale, le sujet abordé pouvait ennuyer un tant soit peu sa femme, il en profitait systématiquement. C’était devenu, au fil du temps, un jeu auquel elle s’était prise comme lui, renforçant ainsi leur complicité. Malgré ces querelles le plus souvent feintes, leur couple était soudé comme jamais on n’aurait pu le croire, même si les apparences pouvaient laisser suggérer le contraire.
Son visage rougeoyait au fur et à mesure de l’approche du sommet. Ses poumons rugissaient par saccades comme un soufflet de forge. Il était au bord de la syncope, sa démarche n’était plus tout à fait sûre, mais sa volonté par contre, en était renforcée. Ses pieds, sur ce chemin mal indiqué, frôlaient parfois le précipice, cependant il tenait bon par sa seule volonté. Les remarques désobligeantes de sa femme avaient agi sur lui, comme une boisson excitante le poussant à s’enfermer dans sa détermination d’arriver le premier en haut de la colline.
Dany, c’était son surnom, malgré son manque de souffle évident, gardait en toutes circonstances une réelle grâce toute féminine. Elle combattait courageusement la souffrance pernicieuse la faisant parfois grimacer malgré son courage. Ces tourments devraient s’atténuer avec le temps, lui l’espérait fortement. Ils étaient les conséquences d’une sérieuse opération imposée quelques semaines plus tôt, en regard à un état de santé défaillant. C’était encore trop récent pour espérer que cette épreuve puisse déjà entrer dans l’oubli.
Jean-Marie nommait dans l’intimité, son épouse Héra. Elle était pour lui sa douce déesse grecque, comme Héra, la femme de Zeus dans l’Antiquité, dont les épousailles s’étaient déroulées dans l’île de Samos en mer Égée. C’était aussi en fonction de son caractère difficile. Il se plaisait à dire souvent qu’il n’était qu’un simple mortel en comparaison à son épouse. Elle était, selon son humble avis, la métempsycose de ce mythe du passé. Il renâclait aussi parfois sur les privilèges insensés de ces entités supérieures venues de la nuit des temps. Pour compenser cet énorme avantage, mais surtout par compassion, son épouse lui avait concédé pour la forme, le petit nom de pharaon, car il était passionné d’égyptologie.
Lui, il vivait pour la connaissance du lointain et de ses secrets. La mystérieuse Égypte enfouie sous les sables, la vie des habitants des îles les plus proches, l’histoire antique, toutes ces considérations expliquaient leur engouement, commun pour les visites des sites archéologiques. Lorsqu’ils n’étaient pas en voyage, et qu’ils recevaient des amis chez eux, quelques-uns d’entre eux participaient à leurs jeux. Ils se mettaient en situation, recréant certains épisodes s’étant déroulés au cours des temps anciens. Le nombre de ces amis était réduit, mais ils étaient tous très passionnés. Seuls les indiscrets ou les médisants auraient pu les prendre pour des fous pourtant, en cet instant précis, personne n’aurait pu prévoir ce qui les attendait. Cette aventure allait se manifester au-delà de toute imagination. Était-ce un passage obligé imposé par le temps et l’espace ? Était-ce une fatalité de leur destinée ? Qui aurait pu l’affirmer avec certitude ?
Cette contrée chargée en histoire tout autant que par ses mystères était une régi

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