La Sorbonne en guerre (1940-1944)
278 pages
Français

La Sorbonne en guerre (1940-1944) , livre ebook

-

278 pages
Français

Description


Collection : Acteurs de la Science

Les souvenirs de Georges Mathieu sur la Sorbonne en guerre sont un document primaire. Ce témoignage oculaire, écrit avec vivacité, et souvent ironie, complète et peut rectifier le document officiel. L'attitude de Georges Mathieu est celle d'un patriote né au 19e siècle. Sans appartenir à une organisation de résistance active, il manifeste, dès les débuts de l'Occupation, son opposition aux mesures vichystes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 136
EAN13 9782296477896
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Sorbonne en guerre (1940-1944) suivi de Journal de la Libération de Versailles
Acteurs de la Science Collection dirigée par Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur les acteurs de l’épopée scientifique moderne ; à des inédits et à des réimpressions de mémoires scientifiques anciens ; à des textes consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs ; à des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la Science. Dernières parutions Norbert Gualde,L’épidémie et la démorésilience, 2011. Jean-Pierre Aymard,Karl Landsteiner. L’homme des groupes sanguins, 2011. Pierre PAGEOT,La santé des Limousins et des Périgourdins au XIXe siècle, 2011. Yves Delange,Conversation au bord de la Sorgue : Jean-Henri Fabre et Louis Pasteur, 2011. André Audoyneau,D’un pays à l’autre. Chroniques d’un médecin colonial, 2011. Roger Teyssou,L’Aigle et le Caducée. Médecins et chirurgiens de la Révolution et de l’Empire, 2011. Henri Delorna,Les Tribulations d'Henri en Pologne occupée (1941-1945). Témoignage, 2010. J. Boulaine, R. Moreau, P. Zert,Éléments d'histoire agricole et forestière, 2010. Jean Céa,Une vie de mathématicien. Mes émerveillements, 2010. Bernard Faidutti,Copernic, Kepler, Galilée face aux pouvoirs, 2010. David Hanni,Rencontres avec des guérisseurs. Magnétiseurs, radiesthésistes et rebouteux en Champagne-Ardenne, 2010. Richard Moreau,Pasteur et Besançon. Naissance d’un génie, 2009. Jean Dominique Bourzat,Une dynastie de jardiniers et de botanistes : les Richard. De Louis XV à Napoléon III, 2009. Thomas de Vittori,Les notions d’espace en géométrie, 2009. René Vallery-Radot,La Vie de Pasteur, 2009. Roger Teyssou,Une histoire de l’ulcère gastro-duodénal, 2009. Nausica Zaballos,Le système de santé navajo. Savoirs rituels et scientifiques de 1950 à nos jours, 2009.
Georges Mathieu
La Sorbonne en guerre (1940-1944) suivi deJournal de la Libération de Versailles Préface de Jean-Marie Mathieu
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-56567-8 EAN : 9782296565678
Préface
A ceux qui sont morts ou ont souffert pour la France.
Georges Mathieu, dont je suis l’enfant unique, était à sa mort Professeur d’Eloquence grecquec’est-à-dire qu’il était - titulaire d’une chaire de grec ancien orientée spécialement vers la prose, l’éloquenceétant opposée à la poésie – à la Faculté des Lettres de l’Université de Paris. Il est mort brutalement le 20 avril 1948 d’une embolie pulmonaire qui l’a frappé dans le bâtiment même de la Sorbonne où il venait pour reprendre ses cours, interrompus une dizaine de jours à la suite d’un accident. Il avait 58 ans et il enseignait là le grec avec des titres divers depuis 1933. J’avais alors presque 16 ans et, en classant ses papiers avec des élèves et des collègues à lui pour retrouver ce qui concernait des travaux scientifiques en cours de publication ou des fonctions administratives et sociales qu’il occupait, nous avons trouvé aussi dans les tiroirs de son bureau deux cahiers de souvenirs sur la seconde guerre mondiale ; le premier contenait d’abord la retranscription d’un journal tenu par lui aux alentours de la Libération de Versailles pendant l’été 1944 et était suivi immédiatement dans le même cahier de souvenirs, essentiellement universitaires, sur la débâcle, l’occupation, la Libération et l’épuration. Ce second texte, intitulé par Georges Mathieu dans son manuscritSouvenirs sur la Sorbonne en guerre, remplit les deux derniers tiers du premier cahier et continue, sans conclusion mais en finissant par desépisodes épars,sur plus de la moitié du second cahier. L’un des moyens pour moi en 1948 de réagir à mon deuil a été de me souvenir d’avoir entendu mon père dire à un amiil n’est pas donné à tout le monde de mourir comme Mathiez en
5
faisant un cours d’Agrégation; un autre moyen a été pour ma mère et pour moi la lecture en commun de ces cahiers ; mais nous n’avons pas pensé alors à la publication. Quand plus tard j’ai considéré l’intérêt général des textes – surtout du second, le premier, bien qu’encore plusdocument primaire, étant d’intérêt plus local puisqu’il concerne essentiellement Versailles où habitait Georges Mathieu – la franchise de ton de mon père m’a, non moins que mes autres travaux (travaux de patristique et de préparation d’édition patristique), fait reculer devant la publication. Il me semble qu’actuellement, plus de soixante ans après la mort de Georges Mathieu et parfois soixante-dix ans après les faits rapportés, l’éventuelle polémique ne devrait pas dépasser le niveau de la polémique scientifique normale ; elle devrait donc concerner plutôt ma réalisation de mon travail d’éditeuret de présentateur de texte. Si une scientifique polémique devait porter sur le contenu du texte et les opinions exprimées, ma signature (parfois par initiales) précise ce dont je me déclare expressément responsable. Un deuil récent m’ayant reporté à ce deuil ancien, j’ai été encouragé à la publication. Les témoins de l’époque sont vieux 1 ou morts et le côtéintéressantdes cahiers de Georges Mathieu est qu’ils constituent un document privé contemporain ou presque des faits rapportés. D’ailleurs l’encre commençant à s’effacer, la publication ici de ce second texte sous le titre deLa Sorbonne en guerre (1940-1944). Souvenirs de Georges Mathieu, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris paraît nécessaire, cependant que le premier (sous le titreJournal de la Libération de Versaillessurtout pour montrer l’origine) le suit, du texte principal et pour montrer aussi que le souci d’user de critique – correcte ou non - sur ses premières impressions, 2 travail auquel savait procéder Georges Mathieu. Le texte est accompagné d’un avant-propos nécessaire à notre époque, de notes s’ajoutant à celles de Georges Mathieu et bien distinguées de siennes, de certaines illustrations, d’appendices et d’un index des noms propres. A la fin de cette publication, on peut voir
1 Mot d’historien, selon l’expression de Paul Veyne dans sonComment on écrit l’histoire de 1971 2 Texte dont les conventions orthographiques sont parfois modernisées.  6
dans les remerciements quelle est la façon dont chacun a pu y contribuer. Espérons que cette publication pourra aider l’historien (l’historien au sens moderne du mot, celui qui veut reconstituer ou faire ressusciter ce qui s’est passé avant sa naissance, opposé alors au mémorialiste ou au journaliste) à mieux interpréter dans 3 sa critique ledocument officiel . Jean-Marie Mathieu (2009-2011)
3  Dans le petit livret publié en 1945 à l’occasion de la fête des quatre-vingts ans d’Edouard Driault, fête à laquelle Georges Mathieu fait allusion plus loin, on trouve sous la plume du commandant breveté d’état-major Dufestre (Henri d’Estre) une charge à fond contre une confiance trop aveugle accordée au document officiel, méfiance partagée par tous ceux, je crois, qui en ont fabriqué, ne serait-ce que moi pour ma part modeste pendant la guerre d’Algérie. 7
PREMIERE PAGE DU MANUSCRIT DE LASORBONNE EN GUERRE. (Archive Georges Mathieu)
8
Première Partie
Avant Propos
par Jean-Marie Mathieu ème Au cours d’un XXI siècle, déjà bien entamé, le lecteur a besoin d’un rappel de l’histoire générale, et des institutions et de ème la vie en France dans cette fin de la première moitié du XX siècle que concernent les textes de Georges Mathieu, ceci après une présentation rapide de la carrière et des publications scientifiques de l’auteur, présentation qui forme le chapitre 1 de cet avant propos. Les chapitres 2, 3 et 4 sont plus extérieurs à l’œuvre éditée ici ou à son auteur, mais faits pour être parcourus rapidement avant lecture de l’œuvre ou consultés en cours de lecture en cas de besoin. Le chapitre 2 rappelle la situation mondiale aux origines de la seconde guerre et dans ses premiers mois, événements encore très présents à la mémoire lors de la rédaction par Georges Mathieu de ses souvenirs, mais maintenant bien oubliés ou bien confus pour la plupart. Espérons que ces quelques pages, obligatoirement très schématiques, ne sont pas trop partiales et déformantes. Le chapitre 3 se présente sous forme de chronologie des événements de la guerre : les dates permettront, on l’espère, au lecteur deLa Sorbonne en guerrecomme duJournal de la Libération de Versaillesde se reporter facilement en cas de besoin à cette chronologie d’ensemble un peu commentée. C’est en effet comme aide au lecteur qu’elle a été conçue. Cette orientation a conduit à multiplier parfois les datations et les
9
développements. Mais il ne s’agit pas d’une chronologie historique à visée générale. Le chapitre 4 sur l’enseignement est rédigé dans la même perspective. Bien des choses ont changé dans ce domaine. Qui sait ce qu’était uneFaculté,un?Assesseur de Doyen se Qui souvient de la distinction entre leCadre de Pariset leCadre de province ?La complexité de ce que l’on nomme maintenant – presque par antiphrase – le système éducatif français a contraint à sortir de la stricte perspective de l’enseignement supérieur et à ne pas donner non plus un tableau d’un système qui aurait été celui de la fin des années 30 du dernier siècle mais à remonter parfois loin. Espérons que les titres des paragraphes permettront au lecteur des souvenirs de Georges Mathieu de s’y retrouver s’il veut trouver là des éclaircissements précis. Quant à celui qui s’intéresse à l’histoire de l’enseignement, on ne peut que le renvoyer à des travaux de mon camarade Antoine Prost ou des historiens qui ont suivi après lui cet axe de recherche.
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents