Le dictionnaire des livres de la guerre d Algérie
347 pages
Français

Le dictionnaire des livres de la guerre d'Algérie , livre ebook

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Description

Le Dictionnaire des livres de la guerre d' Algérie (Ç)L'Harmattan, 1996 ISBN: 2-7384-4863-1 BENJAMIN STORA Le Dictionnaire des livres de la guerre d' Algérie Romans - Nouvelles - Poésie - Photos Histoire - Essais - Récits historiques Témoignages - Biographies - Mémoires Autobiographies 1955 - 1995 L'Harmattan L 'Harmattan Inc. 55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'École Polytechnique 75005 Paris - FRANCE Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9 Présentation Dans la revue L' Histoire n043, Pierre Nora, en 1982, au moment duXXe anniversaire des Accords d' Evian de mars 1962, rappelait que le travail de deuil de la guen-e d'Algérie était loin d'être achevé. Un sondage, "Les Français et leur histoire", dans la même revue, nOlOO,en 1988, montrait que 7% seulement de la population française considérait que cette guen-e avait été l'un des événements les plus importants de notre histoire contemporaine. Le souci premier dans r après-guen-e d'Algérie n'était pas r exactitude académique ou l'entretien d'un souvenir, mais bien l'urgence et l'efficacité. Bâtir une société, panser les plaies en Algérie~ ne pas s'abandonner à la nostalgie de la teIre perdue,en France.Ce n'est que bien plus tard que les historienset les chercheursont pu reprendre le travail de la mémoire, trier, tenter d'établir les faits et de dégager des explications. A titre d'exemple, l'examen des sondages d'opinion, entrepris pendant le .conflit lui -même, se révèle aujourd' hui fort intéressant.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1996
Nombre de lectures 481
EAN13 9782296330306
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

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Extrait

Le Dictionnaire des livres
de la guerre d' Algérie(Ç)L'Harmattan, 1996
ISBN: 2-7384-4863-1BENJAMIN STORA
Le Dictionnaire des livres
de la guerre d' Algérie
Romans - Nouvelles - Poésie - Photos
Histoire - Essais - Récits historiques
Témoignages - Biographies - Mémoires
Autobiographies
1955 - 1995
L'Harmattan L 'Harmattan Inc.
55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'École Polytechnique
75005 Paris - FRANCE Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9Présentation
Dans la revue L' Histoire n043, Pierre Nora, en 1982, au moment
duXXe anniversaire des Accords d' Evian de mars 1962, rappelait que le travail de
deuil de la guen-e d'Algérie était loin d'être achevé. Un sondage, "Les Français et leur
histoire", dans la même revue, nOlOO,en 1988, montrait que 7% seulement de la
population française considérait que cette guen-e avait été l'un des événements les
plus importants de notre histoire contemporaine.
Le souci premier dans r après-guen-e d'Algérie n'était pas r exactitude
académique ou l'entretien d'un souvenir, mais bien l'urgence et l'efficacité. Bâtir une
société, panser les plaies en Algérie~ ne pas s'abandonner à la nostalgie de la teIre
perdue,en France.Ce n'est que bien plus tard que les historienset les chercheursont
pu reprendre le travail de la mémoire, trier, tenter d'établir les faits et de dégager des
explications. A titre d'exemple, l'examen des sondages d'opinion, entrepris pendant
le .conflit lui -même, se révèle aujourd' hui fort intéressant.
La guen-e d'Algérie a été le moment-test où démarre une pratique
systématique des enquêtes d'opinion en rapport avec un grand événement(l). Les
gouvemements des IVe et Ve Républiques, entre 1955 et 1962, eurent recours à ce
procédé nouveau pour jauger l'état de l'opinion française, savoir comment il fallait
ajuster en permanence leur politique. Mais la presse, également, se lança pour la
première fois, avec l'aide principalement de l'IFOP, à la fin des années 1950, dans
cette "technique" d'auscultation d'une société.
On découvre, à la lecture de tous ces sondages effectués pendant la
guerre, une attitude faite de passivité et d'indifférence (on sait que les opposants
résolus à cette guerre furent, en définitive, peu nombreux), mélange de refus de
l'évidence (1'indépendance algérienne) et de crainte (pomsuite d' un conflit qui arrache
au confort matériel naissant), de fatalisme et de méconnaissance de l'Autre
(1'Algérien, cet homme du Sud qui revendique des droits)(2). Trente ans après, par le
travail historique, la pluralité des motivations émerge peu à peu derrière les
positions frontales et catégoriques que l'on a dessinées à grands traits après 1962
(adversaires contre partisans de Algérie française).l'
La guen-e d'Algérie, sombre période de la conscience nationale, sort
donc des turbulences passionnelles et du traumatisme collectif pour s'offrir, enfin, à
l'examen de l'historien. Et, de "colloques" en "rencontres", on peut voir les progrès
réaliséspar la communautéscientifiquepour traiter d'une période aussi délicate. En
1988, le premier grand colloque du genre, organisé sous les auspices de l'Institut
d 'Histoire du Temps Présent (IIITP) et dirigé par Jean-Pierre Rioux, s'emparait de
cette séquence brillante comme objet d'histoire et organisait des thèmes
d'intervention autour des "Français et la guerre d'Algérie". Préoccupation qui
entendait se situer au-delà du simple cadre politique et institutionnel et convoquait au
débat les millions de Français qui, opposants ou pas au régime colonial, gaUllistes
ou socialistes, indifférents ou inquiets, sur le point de s'engager ou en retrait, n'en
cessèrent pas pour autant de vivre, de craindre ou d'espérer.
En mars 1992, un nouveau colloque, organisé conjointement par la
Ligue de l'Enseignement, l'Institut du Monde Arabe et l'Institut Maghreb-Europe,
se tenait à la Sorbonne avec pour thème: "Mémoire et enseignement de la guelTe
d'Algérie". Ce second intitulé se révéla à la fois plus vaste... et plus intime. Il
permit à l'intelligence historique d'une période de se déployer par des approches
originales, c'est-à-dire le travail sur la mémoire. Ainsi en est-il de la relation de la
5guerre d'Algérie avec le temps: l'adéquation (ou pas) entre un projet politique et
culturel qui émerge pendant ce moment, et la poursuite de la guerre; et, surtout, le
regard des différentes générations, pendant et après, sur cette guerre. Les résultats
d'une enquête réalisée par le Laboratoire de recherche ethnométhodologique (que
dirige Alain Cowan à Université de Paris VIII) auprès de jeunes Français de 17 àl'
30 ans, pour les besoins du colloque en 1992, permettent de "lire" quelques
enseignements majeurs. En particulier, comment a circulé pendant trois décennies la
mémoire d'une guerre; comment a-t-on parlé de la colonisation, des guerres
?(3).
d'indépendance, du rôle de l'état en France, et quand en a-t-on parlé
Les 17-30 ans expriment en 1992 tout sauf de l'indifférenceàl'égard
du conflit qui a déchiré la jeunesse de leurs parents. Ds se montrent, en général,
informés sur le versant français de.cette guerre. Ds en situent bien la fin dans la
chronologie (90% répondent 1962), et associent le nom du général de Gaulle à la
paix signée (74, 5%), même s'ils sont encore très nombreux à sous-évaluer sa durée
et l'énormité des forces engagées (seuls 4 % des jeunes citent précisément le chiffre
de deux millions de soldats). Par quels moyens les jeunes Français d' aujourd' hui
sont-ils informés sur cette guelTe? A peine 38% disent "par les livres".
Une multitude d'ouvrages s'avancent powtant en rangs serrés: plus
deux mille, depuis le début du conflit (1955) jusqu'à nos jours (1995). Une histoire
vivante. dans le cours de plusieurs décennies, produit des discours, obéit ou se cabre
devant les pres.sions idéologiques du moment, se s~ustrait progressivement aux
pressions anesthésiantes en même temps qu'elle s'enrichit de documentation
nouvelle.
Les livres de l'immédiat après-guerre ( les années 1960-1970) ne
sont pas ceux des années 1980-1990. Et si, en fait, on n'a jamais cessé de parler de
la guerre d'Algérie, c'est de manière différente qu'elle sera traitée. Au témoignage de
l'acteur qui poursuit son combat ou le légitime a posteriori, se substitueront
progressivement les ouvrages "à distance" , de synthèse.
Mais cette translation est lente et, visiblement. les jeunes Rés après
la guerre ne sont guère sentis concernés par la masse des plaidoyers, mémoires,
autobiographies et témoignag.es de toutes sorte parus entre 1962 et 1982. Les
acteurs, dans la longue période d'un travail de deuil en train de s'accomplir,
n'échappent pas au poids du contexte politico-idéologique du moment, aux effets de
mode qui peuvent impulser à r écriture une saine énergie, ou au contraire la
désamorcer.
Depuis les années 1980 donc, les centres d'intérêt se déplacent, et
apparaissent les nouvelles générations de chercheurs. On cherche à distinguer, à
comprendre les processus répressifs mis en place par l'Etat colonial; on essaie
d'évaluer les fluctuations de r opinion et les mosaïques de motivation qui présidèrent
à r adhésion de r Algérie française ou à son rejet; on commence à se préoccuper d'une
histoire sociale et culturelle de la guerre. En ce sens, plus la guerre d'Algérie
s'éloigne, plus elle nous apparaît dans sa totalité complexe.
n existe ainsi sur la période guerre d'Algérie un savoir immense,
mais cloisonné et éparpillé. Les chercheurs de cette séquence s'intéressent peu à
l'objet même qui porte les textes qu'ils regardent, compulsent. Le travail
d'inventaire surla production de livres touchant à la guerre d'Algérie, a donc pour
objectif de combler le fossé existant entre l'univers des livres et le champ de la
recherche des approches historiques.

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