Le Maraîchinage (coutume du Pays de Monts - Vendée)
237 pages
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Le Maraîchinage (coutume du Pays de Monts - Vendée) , livre ebook

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Description

Le « Maraîchinage » fut publié pour la première fois en 1900. Et la cinquième édition en paraissait en 1932 ! C’est dire que cet ouvrage inclassable, entre ethnologie, folklore et médecine, connut un franc succès. Son auteur y étudie minutieusement ce qu’est le Maraîchinage, la — si archaïque et pourtant si moderne — coutume des Maraîchins, les habitants du Pays de Monts, en Vendée maritime, pays natal de l’auteur.


« A toutes les époques et dans tous les temps, les jeunes gens, mus par l’instinct sexuel, ont cherché à se plaire. C’est le premier acte d’une comédie ou d’un drame, suivant les circonstances, dont le dernier sera l’accouchement. Chez la plupart des peuples civilisés, dans ce premier acte, on se contente de se regarder et de s’adresser des compliments, imitant le paon qui étale ses belles couleurs ou le rossignol dont la voix enchante sa femelle... Dans le pays de M. Marcel Baudouin, les jeunes garçons et les filles, afin de se mieux connaître, en présence des parents, en public, en pleine foire, sans aucune honte, pendant des heures entières, pratiquent le baiser buccal, qui renseigne chacun des partenaires sur la cavité buccale de l’autre et sur les réactions que peut provoquer son excitation. Le mariage est un concours, dont le Maraîchinage (tel est le nom donné à cette pratique) serait l’épreuve éliminatoire [...] Ces mœurs, très spéciales, n’auraient pas d’inconvénients aussi grands qu’on pourrait l’imaginer, car les enfants illégitimes sont rares dans le pays ; mais cependant les pratiques sus-mentionnées auraient pour effet... d’abréger la durée de la première grossesse... ».


Marcel Baudouin (1860-1941) est né et mort à Croix-de-Vie, en Vendée maritime. Il fut maire de La Barre-de-Monts et mena diverses activités : médecin, secrétaire d’une revue médicale, archéologue, fondateur de la revue l’Homme préhistorique, ethnologue, photographe, botaniste, membre de nombreuses sociétés savantes. Son œuvre maîtresse reste ce Maraîchinage enfin recomposé et réédité pour le 70e anniversaire de la disparition du Dr Baudouin.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782824055640
Langue Français
Poids de l'ouvrage 34 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9HSMIME*abafii+
r DMARCELBAUDOUIN
LE
BAUDOUINMARAÎCHINAGE Ċ COUTUMEČ DUPAYSĆ DEMONTSē (VENDÉE) Ď č Ĉ Ď Ć ė Ć ĒĆėĆĎĈčĎēĆČĊ Ċ đĊ ARR186-B
É D I T I O N S D E S R É G I O N A L I S M E S
Tous droits de traduction de reproduction et dadaptation réservés pour tous les pays. Conception, mise en page et maquette : © Éric Chaplain Pour la présente édition : © EDR/ÉDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2011/2020 EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.1058.8 Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — linformatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... Nhésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra daméliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
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R D MARCEL BAUDOUIN Ancien Maire de La Barre-de-Monts (Marais de Monts), Ancien Président d’Honneur du Comité républicain de Saint-Jean-de-Monts, Candidat désigné par la Fédération Républicaine du Pays de Monts (Chambre des Députés).
LE MARAÎCHINAGE COUTUME DU PAYS DE MONTS (VENDÉE)
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HOMMAGE PATRIOTIQUE A MES ÉLECTEURS DU PAYS DE MONTS. CHAQUE ANNÉE ILS DONNENT UN EXEMPLE A LA FRANCE !
r D Marcel BAUDOUIN.
Sterilisque Diu Palus aptaque ramis. Vicissas urbes alit et grave sentit aratrum. HORACE.
Moi, Soldat de l’Aurore, À vous, Héros de l’Ombre.
VICTOR HUGO. Légende des Siècles (Les Chouans).
INTRODUCTIONS
INTRODUCTION DE LA TROISIÈME ÉDITION es deux premières éditions de cet opuscule, tirées à un petit L nombre d’exemplaires, ont été vite épuisées. Ce succès, rare en Médecine, s’explique parl’imprévu du sujet. Nous en publions aujourd’hui une Troisième, dans laquelle on trouvera un certain nombre d’additions et de remaniements, surtout en ce qui concerne les Pho-tographies, représentant des phases caractéristiques de la Coutume vendéenne étudiée ici pour la première fois, et absolument ignorée des sociologues, des démographes et des hygiénistes. M. le professeurDebove,ancien Doyen de la Faculté de médecine de Paris, aujourd’hui Secrétaire perpétuel del’Académie de Méde-cine,ayant bien voulu présenter à l’Académie en les termes suivants la seconde Édition, nous ne croyons pouvoir mieux faire que de rap-porter, en guised’Introduction,les paroles mêmes qu’il a prononcées en cette circonstance... On y reconnaîtra sans peine le style si fin et l’esprit si parisien d’un médecin, qui est un maître en l’art d’écrire. r «J’ai l’honneur de présenter à l’Académie un petit ouvrage duD Marcel Baudouin, intitulé :Le maraîchinage,Coutume des Maraîchins, c’est-à-dire des Habitants du Pays de Monts, en Vendée maritime, pays natal de l’auteur. Les mères ne pourront pas recommander à leurs filles la lecture de ce livre ; mais il est intéressant pour l’Anthropologiste et l’Hygiéniste. À toutes les époques et dans tous les temps, les jeunes gens, mus par l’instinct sexuel, ont cherché à se plaire. C’est le premier acte d’une comédie ou d’un drame, suivant les circonstances, dont le dernier sera l’Accouchement. «Chez la plupart des peuples civilisés, dans ce premier acte, on se contente de se regarder et de s’adresser des compliments, imitant le paon qui étale ses belles couleurs ou le rossignoldont la voix enchante sa femelle... «Dans le pays de M. Marcel Baudouin, les jeunes garçonset les filles, afin de se mieux connaître, en présence des parents, en public, en pleine foire, sans aucune honte, pendant des heures entières, pra-tiquent leBaiser buccal,qui, grâce à des mouvements de circumduction
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de la langue, renseigne chacun des partenaires sur la cavité buccale de l’autre et sur les réactions que peut provoquer son excitation. Le Mariage est un concours, dont le maraîchinage(tel est le nom donné à cette pratique) serait l’épreuve éliminatoire : épreuve bien insuffisante, l’activité buccale ne permettant de rien préjuger sur le fonctionnement des autres appareils... « Ces mœurs, très spéciales, n’auraient pas d’inconvénients aussi grands qu’on pourrait l’imaginer, car lesEnfants illégitimes sont raresdans le pays ; mais cependant les pratiques sus-mentionnées, du moins la statistique le démontrerait, auraient pour effet...d’abréger la durée de la première grossesse... « Heureusement, l’usage décrit par M. Marcel Baudouin tend à diminuer. Espérons qu’il disparaîtra complètement, car riche est la flore pathogène de la cavité buccale. La syphilis est rare chez les Maraîchins : ce qui tient probablement à ce qu’ils ne « maraîchinent » pas avec les gens de la ville. » Mon excellent maître, M. le professeur Debove, souhaite la disparition du maraîchinage.S’il a raison comme Hygiéniste — ce qui n’est pas certain, car leBaiser intrabuccaln’est peut-être pas aussi dangereux qu’on a voulu le dire!il serait peut-être plus dans le vrai comme — Moraliste, car tous les partisans du Mariage ne sont nullement pour l’abréviation de la durée de la première Grossesse... Vendéen endurci et Maraîchin reconnaissant, voyant encore à l’ou-vrage, chaque année, les solides ars et les alertes jeunes filles qui pratiquent cette Coutume, je n’ai, en ce qui me concerne, qu’un très vif regret : celui de voir diminuer chaque jour (mais non pas en vertu des lois de l’hygiène et de la morale) une tradition aussi ancienne, qui, « sous l’allure d’un faux libertinage, conserve quelque chose de délicieusement idyllique et une exquise naïveté », et, qui, somme toute, a une réelle valeur comme méthode de lutte contre la Dépopulation! Puisque tout est bien qui finit bien, soyons plus indulgents, en pensant à l’Avenir, en pardonnant à ce qui reste du Présent, et en regrettant un Passé, qui — hélas!— ne reviendra plus.
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Marcel BAUDOUIN
INTRODUCTION DE LA QUATRIÈME ÉDITION Leséditions précédentes de ce petit ouvrage étant désormais tota-lement épuisées et introuvables, je me suis décidé à en publier une Quatrième, qui sera la dernière sans douce. Le texte actuel présente, certes, par rapport au primitif, des retouches de détails. Mais cette rédaction contient, en outre,plusieurs chapitrestotalement nouveaux, où j’ai étudié, complètement, après des recherches bibliographiques longtemps poursuivies et à l’aide de documents inédits et aimablement communiqués,l’ethnographie comparée,c’est-à-dire les derniers échos, en France et à l’étranger, de laCoutumeici décrite. Je n’ai pas besoin de faire remarquer, d’autre part, quel’illustration a été complétéeparl’adjonction de divers Documents photographiques, dont l’intérêt et la valeur scientifiques n’échapperont à personne, et que j’ai été entraîné ainsi à faire faire, chemin faisant, au Lecteur, bien plus ample connaissance avec leMaraîchin de Vendée,en lui mettant sous les yeux un nombre notable d’images véridiques, rela-tives aux mœurs et aux habitudes, si particulières, de cette région de France, toujours très mal connue. Cette réimpression a été préparée pendant la terrible et longue guerre dont nous venons d’éprouver les effroyables effets. Et cet événement, formidable, unique dans l’Histoire de notre grande Patrie, se trouve être une des causes qui m’ont encouragé à reprendre et à remanier cette œuvre de jeunesse, écrite à une époque où je m’occupais particulièrement depolitiqueet desociologiedans ma petite Patrie. Après avoir vu tomber, sous le feu des mitrailleuses allemandes, tant de nos vigoureux Vendéens et de nos jeunes garsmaraîchins, j’ai pensé qu’il fallait, sinon redire à ceux qui restent qu’ils ont tou-jours sous la main un vrai remède contre ces colossales hécatombes, du moins faire connaître encore mieux au grand Public les véritables bienfaits de leurs mœurs primitives, en ce qui concerne la sincérité et la valeur sociale dumariage,contracté dans les conditions ethniques sur lesquelles j’ai tant insisté.
En matière derepopulation,il n’y a pas de petits détails, et, surtout à l’heure présente, pas depetits remèdes !
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Il faut prendre le taureauparles cornes et regarder bien en face ce qu’a fait la Nature. Cette dernière considération, je pense, me fera pardonner l’une de mes occupations de cette guerre : la revision de ces épreuves. D’ailleurs, à l’âge où j’ai signé cette quatrième Préface, comme à l’époque où je l’ai écrite, c’était à peu près le seul effort, utile, que je pouvais tenter en faveur de mon cher Pays, bombardéparles sous-ma-rins allemands, mais que la flotte anglaise sauva de l’Invasion prévue... Puisse le Marais de Monts comprendre, enfin, le sentiment qui m’a guidé au cours de ce dernier sacrifice pour sa gloire et son immortalité! Exegi monumentum aere perennius !
r D Marcel BAUDOUIN, Ancien Maire de La Barre-de-Monts (V.), Candidat désigné par la Fédération Républicaine du Pays de Monts. (Chambre des Députés, 1906 et 1910).
PRÉFACE DE LA CINQUIÈME ÉDITION
Demain sur leurs tombeaux Les Blés seront plus beaux
Quand, en 1917, j’ai écrit la nouvelle Préface de cet ouvrage, j’étais bien convaincu que je n’en aurais pas une cinquième à présenter au Public. Heureusement, c’était une erreur ! Tout arrive, même la dernière Édition d’un Ouvrage. Nous sommes au but, certainement. Cette fois-ci, je n’ai rien à apprendre au Lecteur qu’une mauvaise nouvelle ! Certes, le maraîchinage,! Il n’est mêmefait matériel, n’est pas mort pas en train de disparaître..., malgré les mauvaises langues et les conditions actuelles de son existence même. Mais c’est toute laPOÉSIEqui enveloppait jadis d’un nuage vaporeux cet ensemble de Gestes, qui est en train de mourir... Et ce sont surtout les Bienfaits moraux de cette antique Coutume qui ont tendance à s’envoler par-dessus les restes des moulins d’autrefois... Je veux dire que la Tradition est devenueboiteuse ;elle ne marche plus que sur un pied... LesEnfants naturels,qu’elle avait pour but principal d’éviter, apparaissent, hélas ! Il y a toujours, certes,Repo-
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r Portrait de l’Auteur :Baudoin,D Marcel à l’époque où fut écrite la première édition de cet ouvrage (1900).
pulationmarquée. — Mais les liens sociaux, créés par l’usage, se desserrent ; et les mauvais esprits peuvent désormais passer au travers des mailles du Fait d’origine. C’est la conséquence du relâchement général des Mœurs, qui a suivi la Grande Guerre de 1914-18, si heureusement terminée par l’intervention, foudroyante et miraculeuse, du grand VendéenG.Cle-menceau, le chouan républicain. Nous ne pouvons que déplorer un tel état de choses, devenu iné-luctable, et, mathématiquement constatable dans la capitale du Pays de Monts, comme on le verra plus loin, où nous rectifions les chiffres d’antan. La Force de la Coutume reprendra-t-elle le dessus ? Ce serait pos-
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Unmaraîchinageparisien. D’après un dessin original de E. Marin, paru dansle Rictus, publication humoristique parisienne (à propos de l’annonce de la troisième édition de cet ouvrage). (Voir, à gauche, l’Afche, avec les Figures appropriées).L’Auteur est censé être sous le Parapluie traditionnel, bien entendu !
sible, si au moins lecostume local,le vêtementMaraîchin,n’avait pas disparu, ou presque, à l’heure présente ! Mais, du moment que la Maraîchine est sur le point de perdre totalement sa Coiffe et son grand Parapluie, la chose semble désormais bien improbable...
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