Législatives 1906 : une campagne électorale à la Belle Epoque
101 pages
Français

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Législatives 1906 : une campagne électorale à la Belle Epoque , livre ebook

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Description

Cette correspondance intime de Camille Pelletan, grand tribun du radicalisme d'avant la Première Guerre mondiale, nous fait pénétrer dans l'arrière-cour d'une campagne électorale de la Belle-Epoque, en 1906, en Provence. On y découvre déjà la rythme effréné des campagnes, au coeur des préaux d'école et des salles de village. Ce monde pittoresque est pourtant étonnamment proche du monde politique actuel, dans son souci de partir au contact de l'électeur, débattre avec l'adversaire, structurer ses réseaux, mais aussi dans ses coups bas...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296927780
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour Annie
Législatives 1906 :
une campagne électorale
à la Belle Époque
Du même auteur :

• Une dynastie de la bourgeoisie républicaine : les Pelletan (L’Harmattan, 1996)
• Les poèmes secrets de Camille Pelletan (Maison de poésie, 1997)
• La Troisième République , préface d’Emile Zuccarelli, député-maire de Bastia (L’Harmattan, 2002)

Ouvrages sous la direction de Fauteur :

• Une dynastie de la bourgeoisie charentaise : les Pelletan , actes du premier colloque de l’AECP, S t -Georges-de-Didonne (en collaboration avec Georges Touroude, AECP, 1997)
• La mer au temps des Pelletan , actes du deuxième colloque de l’AECP, S t -Georges-de-Didonne (en collaboration avec Georges Touroude, AECP, 1998)
• L’âge d’or des Républicains, actes du troisième colloque de l’AECP, Assemblée Nationale (L’Harmattan, 1998)
• Richesse et diversité de la République en France : les républicains atypiques du XIX e siècle , actes du colloque de l’AECP et de l’IDERM, Paris, Grand Orient de France (en collaboration avec Pierre Mollier, EDIMAF, 2003)
• Deux siècles de débats républicains (1792-2004) (L’Harmattan, 2004)
• La République universelle , vol. 1 : l’idée républicaine en Europe (XVIII e – XXI • e siècles) – histoire et pensée universelles , Europe , préface d’André Bellon, ancien président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale (en collaboration avec Emmanuel Dupuy ; L’Harmattan, 2007)
• La République universelle , vol. 2 : l’idée républicaine dans le monde (XVIII e – XXI e siècles) – nouveau monde, Afrique, monde musulman (en collaboration avec Emmanuel Dupuy ; L’Harmattan, 2007)
Paul Baquiast (ed.)


Législatives 1906 :
une campagne électorale
à la Belle Époque

Correspondance électorale
du candidat Camille Pelletan et de son épouse
– avril/mai 1906 –


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-08966-2
EAN : 9782296089662

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Remerciements
La publication de cette correspondance n’aurait pas été possible sans le dévouement de Camille Bréchet, ma grand-mère regrettée et tant aimée, nièce de Camille Pelletan, pour faire connaître l’œuvre de son oncle. Toute sa vie durant, et notamment durant les heures noires de l’Occupation, elle a veillé à ce que soient précieusement conservées les archives qui lui avait été confiées à son décès par la veuve de Camille Pelletan. L’un des documents auquel elle tenait le plus était la correspondance conjugale, immense échange de lettres échelonné entre 1906 et 1914, dont Madame Pelletan avait souhaité la publication. Pour être exploitables, les lettres devaient être classées par date et, tant l’écriture de Camille Pelletan était difficile à lire, recopiées au propre. C’est à cette activité austère et fastidieuse, mais oh combien indispensable, que Camille Bréchet consacra une partie des dernières années de sa vie, heureuse de réaliser ainsi un acte de piété filiale.

A l’heure de l’informatique, il convenait que cette correspondance fut saisie sur un ordinateur. C’est à cette tâche, ingrate elle aussi, que s’est livrée après le décès de Camille Bréchet, sa belle-fille Françoise Baquiast, ma mère. Qu’elle en soit ici sincèrement et affectueusement remerciée.

Les notes de cette publication n’auraient pas été aussi complètes sans le précieux concours de Mme Pelée, archiviste de la mairie de Salon, qui m’a renseigné sur la biographie des personnalités provençales évoquées au détour des différentes lettres et sur la démographie des villages traversés. A elle aussi, je dois un grand merci.

Un dernier remerciement enfin doit être adressé à mon oncle Pierre de Nussac, auteur des clichés reproduits en fin d’ouvrage.

Paul Baquiast
Introduction
On connaît le fameux documentaire de Raymond Depardon : 1974, une partie de campagne , décrivant les coulisses de la première campagne présidentielle à l’américaine menée en France, celle de Valéry Giscard d’Estaing. Le film, depuis, a été copieusement imité. Mais sur les campagnes électorales du style précédent, celui des préaux d’école, on dispose de peu de documents d’une telle acuité.

C’est tout l’intérêt de la découverte récente et de la publication de cette correspondance intime de Camille Pelletan, grand tribun du radicalisme d’avant la Première Guerre mondiale, que de nous faire pénétrer dans l’arrière-cour d’une campagne électorale de la Belle Epoque, en 1906, aux alentours de l’étang de Berre.

A travers cet échange de lettres au jour le jour entre l’homme politique et son épouse, on découvre le rythme déjà effréné des campagnes, menées avec les moyens de locomotion de l’époque, à la pointe de la modernité alors, mais délicieusement surannés vus d’aujourd’hui : train à vapeur pour venir de Paris, premières automobiles tombant fréquemment en panne pour se rendre d’un village à un autre, usage du vélocipède pour transmettre les informations.

On est plongé au cœur des préaux d’école et des salles de village, où l’affluence est massive, même dans les petits hameaux et où, faute de radio ou de télévision, les candidats débattent entre eux et répondent aux questions d’une assistance remuante, parfois excitée par des hurleurs stipendiés recrutés dans les bas-fonds de Marseille.

Le soir, on découvre le candidat dans la solitude de sa chambre, occupé à écrire des articles, à apporter son soutien à d’autres candidats, à lire les courriers politiques transmis par son épouse, à écrire ses propres courriers et, quand il lui en reste le temps, à rêver sentimentalement à la femme aimée, restée loin de lui à Paris.

Cette femme qui suit la campagne à distance et l’assiste au mieux. Grâce à la presse (notamment La démocratie , journal de Salon-de-Provence), elle est tenue informée des derniers rebondissements. De son côté, elle retransmet à son mari ses courriers politiques et lui livre les informations sur la vie dans la capitale. A ce titre, intéressant paradoxe, on la sent partagée entre sa volonté de partager les options politiques avancées de son mari et la peur sociale qu’elle ne peut s’empêcher de ressentir à l’évocation des grèves qui grondent et qui vont déclencher, de 1906 à 1910, une véritable « terreur des possédants », selon l’expression de Jean-Baptiste Duroselle. Elle aussi termine tous ses courriers par un émouvant témoignage d’affection, empli de tendresse et de chasteté, nous faisant découvrir par là-même les modes et les codes d’expression de l’amour dans un couple de la moyenne bourgeoisie de la Belle Epoque.

Mais au fait, qui est précisément Camille Pelletan, dont le buste au poing levé orne encore aujourd’hui l’une des places de Salon-de-Provence ? Né en 1846, il est le fils d’Eugène Pelletan, une figure de proue de l’opposition républicaine au second Empire, devenu membre du gouvernement de la Défense nationale en 1870-71 puis nommé sénateur inamovible en 1884, quelques mois avant de mourir. Ardent défenseur de l’amnistie des communards, lieutenant de Clemenceau, incarnant une ligne républicaine intransigeante, Camille Pelletan est beaucoup plus à gauche que son père. En 1901, il est l’un des principaux fondateurs du parti républicain, radical et radical-socialiste, avant d’être de 1902 à 1905, avec le portefeuille de la Marine, l’un des ministres les plus en vue – et à coup sûr le plus avancé – du « petit père » Combes.

Ami de Verlaine, Rimbaud et des poètes du Parnasse contemporain, immortalisés avec lui sur le célèbre tableau de Fantin-latour Coin de table , Camille Pelletan, journaliste et député, mène, trente ans durant, une vie bohème, hors des liens du mariage, avec une femme fantasque, Juliette Philippe. Après la mort de celle-ci, il adopte un mode de vie plus convenable et bourgeois en épousant, alors même qu’il est ministre, en 1903, une jeune institutrice, d’un quart de siècle sa cadette, Joséphine Denise, dite Diditte. La presse de gauche salue alors ce mariage « démocratique ».

En 1906, Camille Pelletan est député de Salon-de-Provence et de ses environs depuis 25 ans. Les noces d’argent de Camille Pelletan et de la deuxième

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