Les demi-dieux
238 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les demi-dieux , livre ebook

-

238 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Nous nous comportons souvent comme ces demi-dieux qui meurent devant Thèbes et devant Troie ou plus largement en recherchant une Toison d'or. Il est probable que nous puissions terrasser le Minotaure qui est en nous, mais il ne faudrait pas se comporter comme Thésée si nous voulons découvrir la Vérité. Si Héraclès reste le symbole de nos luttes permanentes pour échapper à notre destin, faut-il s'efforcer de lui ressembler ? Que représentent les demi-dieux encore aujourd'hui ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 41
EAN13 9782296537958
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Gilbert Andrieu






LES DEMI-DIEUX

Les enseignements cachés de la mythologie grecque
DU MÊME AUTEUR
Aux éditions ACT Í O
L’Homme et la Force. 1988.
L’Éducation physique au XX e siècle. 1990.
Enjeux et débats en E.P. 1992.
A propos des finalités de l’éducation physique et sportive. 1994.
La Gymnastique au XIX e siècle. 1997.
Du sport aristocratique au sport démocratique. 2002.
Aux PRESSES UN Í VERS Í TA Í RES DE BORDEAUX
Force et Beauté. Histoire de l’esthétique en éducation physique aux 19 ème et 20 ème siècles. 1992
Aux éditions L’HARMATT AN
Les Jeux Olympiques un mythe moderne. 2004
Sport et Spiritualité. 2009
Sport et Conquête de soi. 2009
L’Enseignement caché de la mythologie. 2012
Au-delà des mots. 2012
Copyright
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66763-8
PROLOGUE
Le titre de cet ouvrage pourrait surprendre et le seul fait de parler de race aujourd’hui pourrait être mal compris 1 .
Cette approche de la mythologie ne pouvait s’intituler autrement et il faut nous reporter à une autre époque pour ne pas nous tromper sur le sens des mots. Nous reviendrons, bien entendu, sur l’usage de la notion de race aujourd’hui et la volonté de gommer le sens négatif qu’il a dans le langage courant. Toutefois, l’historien et le mythologue sont confrontés à un vocabulaire qu’ils ne peuvent effacer ou changer sous peine de rendre l’objet traité incompréhensible. Pour l’avoir vécu longuement dans un tout autre contexte, nous pourrions donner l’exemple du mot sport qui n’existait pas dans l’Antiquité et qui se trouve constamment utilisé pour désigner l’« athlétisme antique ». La banalisation de certains mots, ou leur usage dans le langage commun induit des distorsions souvent inacceptables. Si certains érudits s’excusent, ou bien de créer des néologismes, ou bien d’user de termes non appropriés, il n’en reste pas moins vrai que l’amalgame conduit à dire ce qui n’est pas, ou bien à négliger des idées qui s’estompent avant de disparaître, au préjudice d’une culture humaniste 2 . Celle-ci s’efface de plus en plus devant une domestication de la pensée, à la fois politique et démagogique, ce qui ne saurait gommer nombre de symboles que les mythologies, dans leur ensemble, perpétuent. En ce qui concerne la « quatrième race », c’est au cœur de la mythologie grecque que nous allons la découvrir.
Essayons de préciser...

Pour nous faire comprendre, il est possible de revenir à l’image de la marionnette que donne Platon dans Les Lois , ouvrage non achevé du philosophe au moment de sa mort, c’est-à-dire en 347 avant Jésus-Christ. Il n’est pas nécessaire de présenter l’ouvrage. Disons que Platon examine le problème de l’éducation qui consiste à atteindre toute la perfection possible. Pour lui il existe deux types d’hommes : les bons qui se commandent eux-mêmes et les méchants qui en sont incapables. L’image qu’il nous donne permet de mieux comprendre pourquoi il existe deux types d’hommes.
« Prenons la question sous cet angle : considérons que chacun des êtres vivants que nous sommes est une marionnette divine, que les dieux ont fabriquée soit comme un objet d’amusement, soit dans un but sérieux – c’est un point que nous ne pouvons pas déterminer. Ce que nous savons, en revanche, c’est que ces états sont en nous comme des cordons ou des fils intérieurs qui nous tirent et qui, opposés les uns aux autres, nous entraînent de part et d’autre vers des actions opposées sur la ligne de partage entre la vertu et le vice. Disons-le, car notre propos l’exige : chacun doit n’obéir constamment qu’à une seule traction, et ne s’en dégager en aucune circonstance, par une résistance à la traction des autres cordons. Cette traction est celle qu’exerce le fil d’or et sacré de l’évaluation rationnelle, et on l’appelle loi commune de la cité, tandis que les autres sont dures et de fer. Elle est souple parce qu’elle est d’or, tandis que les autres sont semblables à une multitude de formes différentes. Il faut donc toujours prêter assistance à la traction la plus belle, celle qu’exerce la loi, car, si belle soit la raison, elle n’est que douceur et ignore la violence, et, de ce fait, la traction qu’elle exerce a besoin d’auxiliaires pour qu’en nous la race d’or triomphe des autres races 3 . »

Platon traite lui-même cette image de mythe et cherche à montrer que ce qui vaut pour l’homme vaut aussi pour la société. Il serait possible de revenir à d’autres écrits, en particulier La République où Platon propose sa propre politique en ce qui concerne les gardiens de la cité 4 .
Dans le Livre III de La République , Platon explique à Glaucon comment il faut instruire les hommes pour qu’ils deviennent de bons gardiens et invente, pour ce faire, un songe, une fiction, et nous retrouvons la distinction entre l’or et le fer qui peut expliquer le mythe de son dernier livre.
Tous les hommes sont frères, mais la divinité qui leur a donné naissance a mis de l’or dans la composition de ceux qui doivent commander la cité, de l’argent dans celle des gardiens, du fer et de l’airain dans celle des laboureurs et des artisans. Si les enfants de ces mortels, aux alliages particuliers, doivent ressembler aux pères, il se peut aussi que de l’or naisse un rejeton d’argent et inversement, la chose restant vraie pour les autres métaux. C’est pourquoi la divinité attend des magistrats qu’ils s’occupent de l’éducation des enfants et veillent, tout particulièrement, au métal qui entre dans la composition de leur âme. Cette surveillance doit permettre de garder à la tête de la cité ceux qui sont faits d’or, comme gardiens ceux chez qui domine l’argent, etc. L’éducation permet ainsi de surveiller la composition de chacun, mais aussi de développer les caractères particuliers qui orientent les individus vers le rôle que la cité peut exiger d’eux. Platon parle ensuite de la nourriture des guerriers sobres et courageux puis il précise :
« Pour l’or et l’argent, on leur dira qu’ils ont toujours dans leur âme de l’or et de l’argent divins et qu’ils n’ont pas besoin de l’or et de l’argent des hommes, qu’il est impie de souiller la possession de l’or divin en l’alliant à celle de l’or terrestre, parce que les crimes sans nombre ont eu pour cause l’or monnayé du vulgaire, tandis que l’or de leur âme est pur ; qu’eux seuls de tous les citoyens ne doivent pas manier ni toucher l’or et l’argent, ni entrer sous un toit qui en abrite, ni en porter sur eux, ni boire dans l’argent ou l’or, que c’est le seul moyen d’assurer leur salut et celui de l’État... » (p. 110)

L’image utilisée par Platon ne saurait nous tromper. La marionnette au fil d’or représente bien l’homme, un homme qui nous ressemble et dont la constitution est amplement symbolique. Ordinairement les marionnettes sont des figurines animées par un montreur qui utilise des fils attachés à ses membres pour lui donner un semblant de vie. Ici ce n’est plus un artiste qui manipule la marionnette et ce n’est pas non plus un dieu qui lui serait extérieur 5 . Le fil d’or est dans l’homme et nous devons retenir au moins deux choses essentielles : la divinité est intériorisée d’une part et c’est l’homme lui-même qui devient le montreur de la marionnette qu’il est lui-même. En disant que la divinité se trouve à l’intérieur de l’individu, fait d’or, d’argent, de bronze ou de fer, nous disons que celle-ci n’intervient plus directement, ne s’impose plus, mais s’est mise au service du mortel qui n’a plus toujours conscience 6 qu’elle dirige sa vie. Comment oublier les récits d’Homère et la relation privilégiée qui existe entre Ulysse et Athéna, par exemple ?

Tous les fils sont en nous et nous subissons toutes leurs tractions, mais il nous est possible de choisir celles du fil d’or. Si le fer représente la matière, la Terre, la partie obscure de nos origines, ce qui fait encore de nous des Centaures, l’or représente la lumière céleste, celle de l’Olympe, celle des dieux et plus particulièrement d’Hélios. L’homme est dirig&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents