Les populations de la Macédoine grecque au XXème siècle
308 pages
Français

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Les populations de la Macédoine grecque au XXème siècle , livre ebook

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Français

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Description

L'ouvrage se fonde sur des données statistiques éclairées par l'histoire pour retracer un siècle de tragédies vécu par les populations de la partie de la Macédoine intégrée à la Grèce en 1913. Il aide à comprendre pourquoi la Grèce refuse le nom de « Macédoine » à l'ex-République yougoslave de Macédoine et au-delà, les difficultés de coexistence entre populations dans l'ensemble des Balkans, du Caucase ou même de l'Ukraine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 10
EAN13 9782336389080
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Etudes grecques
Collection dirigée par Renée-Paule Debaisieux
Domaine grec moderne

Jean-Christophe EON, Lexique de Grec Cargésien, 2015
Ioana CATSIGYANIS, Georges Séféris et Odysséas Elytis : parallèles, L’art poétique au prisme de ses écrits en prose , 2014.
Nicole FERNANDEZ, L’habitat d’Athènes et du Péloponnèse , Héritages emblématiques et témoins de notre temps , 2014.
Petros MARTINIDIS, Reflets du destin , traduit par Henri Tonnet, 2013.
Paul NIRVANAS, Vérité et mensonge. Histoires pour enfants et philosophes , 2012.
Joëlle DALÈGRE (dir), La Grèce inconnue d’aujourd’hui. De l’autre côté du miroir , 2011.
Jean Antoine CARAVOLAS, Jules David et les études grecques (1783-1854) , 2009.
Isabelle DEPRET, Eglise orthodoxe et histoire en Grèce contemporaine. Versions officielles et controverses historiographiques , 2012.
Jean-Luc CHIAPPONE, Le Mouvement moderniste de Thessalonique 1932-1939 , 2009.
Yannis MARIS, Quatuor, nouvelles policières grecques , traduit du grec et présenté par Geneviève Puig-Dorignac.
Jean-Luc CHIAPPONE, Le mouvement moderniste de Thessalonique (1932-1939). Tome 1 : Figures de l’intimisme.
Périklis YANNOPOULOS, La Ligne grecque, la couleur grecque , traduit et annoté par Marc Terrades.
Joëlle DALEGRE, La Grèce depuis 1940 .
Martine BREUILLOT, Châteaux oubliés.
Ioannis KONDYLAKIS, Premier amour et autres nouvelles , présentation et trad. par Vassiliki et Pierre Coavoux.
Constantin CHATZOPOULOS, Deux femmes (Traduit et commenté par Nicole Le Bris).
Grégoire PALEOLOGUE, Le peintre .
Ion DRAGOUMIS, Samothrace , présentation et trad. M. Terrades.
Edmont ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854 , réédition présentée et annotée par J. Tucoo-Chala.
Venetia BALTA, Problèmes d’identité dans la prose grecque contemporaine de la migration.
Paul CALLIGAS, Thanos Vlécas , présentation et trad. R.-P. Debaisieux.
Titre
Joëlle Dalègre
Ménélaos Tzimakas






Les populations de la Macédoine grecque
au XX e siècle
Du même auteur
Joëlle DALÈGRE

La Thrace grecque, populations et territoire , L’Harmattan, coll. « Études grecques », 1997, Paris, 268 p.
Grecs et Ottomans, 1453-1923, de la chute de Constantinople à la disparition de l’Empire Ottoman , L’Harmattan, coll. « Études grecques », 2002, Paris, 270 p.
La Grèce depuis 1940 , L’Harmattan, Études grecques, 2006, 248 p.
Andartika, Chants de la résistance grecque , L’Harmattan, Paris, 2008, 400 p.
La Grèce inconnue d’aujourd’hui, de l’autre côté du miroir (dir.), L’Harmattan, Paris, 2011, 252 p.
Regards sur la « crise » grecque (dir.), L’Harmattan, Paris, 2013, 265 p.
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73919-9
Macédoine « grecque »
Nul n’ignore que depuis près de 20 ans, parler de « Macédoine » dans le cadre grec ou dans celui du sud-est des Balkans est devenu un possible sujet de conflit ; les visions contradictoires de l’histoire de la région remontent à la surface et sont exploitées, tout comme les peurs, les incertitudes et les ignorances, par des politiques extrémistes. La présente étude ne touche ni à la « question du nom », ni au problème de la délimitation des frontières, ni à l’histoire diplomatique.

Depuis 1850, le processus de démembrement progressif de l’Empire ottoman dans sa partie européenne s’est effectué sur fond de confrontations entre les nationalismes balkaniques et d’antagonismes entre les grandes puissances. Dès l’obtention de leur indépendance, les États balkaniques ont cherché à étendre leur territoire, en quête d’une « Grande » Grèce, Bulgarie, Serbie ou « Grande » Albanie, fondée sur une vision du passé plus ou moins mythique, et à créer un État-Nation homogène. La Macédoine ottomane s’est trouvée à la fin du XIX e siècle être au centre de ces ambitions, à l’endroit où elles se combinaient et s’opposaient. Elle a été divisée après les guerres balkaniques et la Première Guerre mondiale entre la Grèce, la Serbie, la Bulgarie et l’Albanie, selon des frontières qui ne satisfaisaient, – et ne pouvaient satisfaire –, pleinement aucun des États concernés. De ce partage sont nées les frontières de l’actuelle « Macédoine grecque » où décisions politiques, événements militaires et économiques vécus depuis un siècle ont transformé la composition et la répartition des populations.
Cette étude porte sur la population de l’actuelle province grecque de Macédoine, sa composition ethnolinguistique et sa répartition géographique, de l’année 1913 (fixation des frontières encore présentes) à nos jours, sur les différents déplacements de population qui ont marqué son histoire, et sur les divers processus d’assimilation, contrainte ou non, qui ont contribué à former la population actuelle. Ce cas pourrait être comparé à celui d’autres provinces des Balkans ou d’autres pays nés de la dissolution d’Empires pluriethniques comme l’Autriche-Hongrie ou l’Empire russe. Le terme de « Macédoine grecque » ne fait donc référence qu’à un espace géographique, dont les frontières ont été fixées par les traités internationaux. Il ne s’agit pas, par ces mots, d’affirmer que la Macédoine est ou serait grecque depuis un lointain passé, mais de montrer comment cet espace où aucun groupe ethnoculturel n’était majoritaire à la fin du XIX e siècle, est devenu, un siècle plus tard, une province grecque par la langue et la culture.

Ce travail privilégie l’étude statistique, avec les réserves, les résultats et les commentaires liés à ce type d’exercices, il s’apparente à la démographie historique et tente de fournir des bases de données pour toute réflexion future. Cette ambition se heurte à des difficultés concrètes qui portent sur les conditions d’établissement des chiffres et leur interprétation et leur traitement mathématique.
Il faut en effet tenir compte du fait que le chiffre est devenu à la fin du XIX e siècle une arme diplomatique et que, dès lors, la tentation a été grande de le « manipuler ». Chacun joue sur les définitions : pour l’Empire ottoman, sont « Turcs » tous les musulmans, quelle que soit leur langue maternelle, pour la Grèce, sont « Grecs » tous les orthodoxes fidèles au patriarcat de Constantinople ou même parfois tous les orthodoxes en incluant les fidèles de l’exarchat bulgare 1 là aussi sans tenir compte de leur langue ; ainsi, pour les Bulgares, sont « Bulgares » toutes les populations parlant une langue ou un dialecte bulgare (au sens le plus large possible), sans tenir compte de leur religion... Certaines populations sont donc comptabilisées différemment selon l’agent recenseur. Que sont les Pomaks, des musulmans, donc « Turcs » ? Des bulgarophones, donc « Bulgares » ? Ou même des « Grecs » au nom d’un passé antérieur à l’arrivée des Bulgares en Macédoine et en Thrace ? Il faut aussi tenir compte des possibles pressions exercées sur le recensé – menaces de sanctions religieuses ou économiques, boycott, accès interdit à certains services, suspicion généralisée ou risque d’expulsion selon les époques –, ou sur l’agent recenseur s’il ne veut pas être un « mauvais » fonctionnaire qui rapporte de « mauvais » chiffres. Il n’est pas dit non plus que les personnes bilingues déclarent toujours leur langue maternelle réelle, encore moins leur « sentiment national » quand cela leur est demandé. Cette notion qui figure dans certains recensements grecs présente indéniablement des difficultés. Les autorités l’emploient pour indiquer que, selon elles, des populations dont le grec n’est pas la langue maternelle, sont cependant proches des positions grecques ou les soutiennent ; comme elles pensent que la grécité se définit par la langue grecque et la fidélité au patriarcat de Constantinople, elles ressentent le besoin de demander aux personnes « différentes » de préciser leur « sentiment national ». Cependant, dans le contex

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