Maman, J ai Tué mon Père
235 pages
Français

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Maman, J'ai Tué mon Père , livre ebook

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Description

Une jeunesse sacrifiée sur l'autel de la barbarie.


Paul, jeune paysan Ardéchois, un beau jour d’août 1914, est appelé sous les drapeaux pour défendre son pays, la France. Il s’y distingue par son courage, et son sens de l’amitié, d’abord dans les tranchés, puis dans les airs, en tant que mitrailleur.


Il est fait prisonnier, est envoyé dans un camp, puis transféré dans une usine d’armement où il fait la connaissance d’une jeune allemande, Erna. Mais la guerre se termine en 1918, et Paul doit rentrer chez lui laissant Erna éplorée, et sans le savoir, enceinte d’un garçon, Dieter. Celui-ci, comme beaucoup d’enfants allemands de l’époque, à son adolescence, est embrigadé dans les Jeunesses Hitlériennes.


Paul, rentré en France, milite au parti communiste, et lorsque la guerre de 39-45 éclate, il se radicalise contre l’ennemi allemand et entre dans la résistance FTP. Il en devient le chef local, et entraîne son fils Jean dans cette bataille. Ils sont arrêtés et torturés, puis mis en prison à la forteresse de Nîmes, ville dont le responsable de Secteur n’est autre que Dieter, devenu officier SS...




La cruauté du devoir et la beauté du sacrifice sont les points forts de ce livre, tout en charme et en émotions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782368326800
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Maman, J’ai Tuémon Père
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demandeet pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui enendosse la pleine et entière responsabilité.
Roland Ceysson


Maman, J’ai Tuémon Père
Éditions Nombre7


Du même auteur :

Monteux, du XI e siècle, à nos jours.

Gens, le petit saint de la pluie.

Bastien, l'enfant au taureau.
Notede l’auteur

Je suis heureux. Oui très heureux d’avoir donnénaissance à ce roman.
Une introspection originale et subliminale de mon enfance, un retouraux sources de ma prime jeunesse. Ma jeunesse où j’aientendu souvent raconter les exploits de mon grand-père lorsde la guerre de 14-18, où il aurait "descendu" 19avions ennemis, et les avatars et privations de mon pèreprisonnier en Allemagne lors de la seconde guerre mondiale.
Donc à partir de cette substantifique moelle, j’ai pudonner vie à mes héros ; totalement romancées,bien sûr, mais partant d’une colonne vertébrale defaits et de lieux, extraits d’événements ayantexisté.
Je pense que nombres de romanciers profitent de leurs écrits,formidable tribune qui leur est donnée, pour déchargerleurs esprits du poids de l’héritage ancestral desactions et des non-dits, qu’ont emmagasinés depuis desgénérations leurs géniteurs successifs.
Tous les événements officiels, les lieux, les dates etles noms des protagonistes publics, dont je me suis servi pour étayerce roman, sont justes et documentés.
Seuls mes personnages, qui vivent ces situations, et le déroulementdes faits, sortent intégralement de mon imaginaire.
Tous les noms des acteurs de ce roman sont fictifs, et si unepersonne qui lirait celui-ci, porte le même que l’un oul’autre des personnages, cela ne serait que pur hasard.
Sauf concernant Lucette Olivier et Jean Vernet (hommage à eux)qui ont réellement existé, et ont donnés leursvies pour la liberté de la France. Je me suis uniquementpermis de scénariser les circonstances dans lesquelles ils ontsubi leurs douloureux sorts.
J’ai volontairement écrit directement en Françaisles dialogues, qui sont sensés se tenir en Allemand, saufquelques petits mots, ou courtes phrases, qui peuvent agrémenterla lecture. En effet, la version originale serait trop fastidieuse àlire, enlèverait de l’allant au roman et ne serviraitpas le lecteur, puisque certainement une minorité connaîtla langue germanique. Ces phrases sont écrites en italiqueafin de bien les repérer. Je vous demande donc, pour tout cecide faire un effort d’interprétation, et de percevoir cesrépliques dans leur langue et leurs accents d’origines.
La plupart du temps les intervenants n’emploient pas le NE dansune négation. C’est volontaire, car dans le langagecourant populaire, les gens mangent le NE pour gagner du temps.Également, ils emploient des interjections : Ouai, Et bé,ben alors, ou des gros mots, ou des mots de patois de leur régiond’origine, comme cela se faisait, et se fait toujours, tous lesjours en France.
De plus lors de la guerre 14-18, un argot des tranchées a étéinventé par les poilus. Et d’ailleurs certainesexpressions, inventées par eux, reprises ci-dessous, sonttoujours employées de nos jours :
L’alcool s’appelle tour à tour cric, casse-pattes,schnaps, schnick, niaule, eau pour les yeux, roule-par-terre.
L’homme peu dégourdi est un ballot, un baluchard, unpéquenot, un cul terreux, un pedzouille, un croquant, uncambrousard.
Ivrogne se dit au choix : poivrot, blindé, noir, schlass,rétamé, retourné, brindezingue.
Paresseux : cossard, flemmard, bras cassé, tire-au-flanc.
Le pantalon est un falzar, un grimpant, un culbutant, un froc, unfendard.
Le vin c’est de l’aramon, du brutal, du pinard, de lavinasse ou de l’électrique.
Donc j’ai voulu restituer dans son authenticité lelangage quotidien de ces diverses époques.
Enfin, afin que le roman soit plus vivant et alerte, je n'ai pasvoulu m'embarrasser de description interminables et inutiles, etd’assommantes digressions.
Prologues

L 'Oberführer ( Colonel SS) Strudel, Commandant en chef de la division SS de la régionArdèche-Drome-Gard à qui la lettre d’adieu futremise, réfléchit un instant, se demandant s’ildevait ou non la faire parvenir à la mère del’Obersturmführer ( Lieutenant SS) Dieter Wahl.Il prit une grande respiration, appela son ordonnance d’unevoix dure, et lui tendit la missive :
— Trouvez l’adresse de la mère del’Obersturmführer Wahl, mettez ce courrier sous enveloppeet faites le lui parvenir, en y rajoutant quelques mots nuancés,de condoléances de la part du commandement.
Avec un grand claquement de talons, accompagné du saluthitlérien et un demi-tour réglementaire, l’ordonnancerepartit en fermant la porte derrière lui. Il alla jusqu’àson bureau, prit une feuille à en tête de la SS,reconnaissable à son sigle représentant une têtede mort, et de sa plus belle écriture traça ces mots :

Madame,
Le haut commandement de la division SS France Sud-Est vous annoncele décès de votre fils l’ObersturmführerDieter Wahl. Eu égard à ses antécédentsdes plus méritants, ce malgré la mort indigne de lapart d’un membre de la SS qu’il a voulu se donner, nousvous présentons, en ce moment de deuil, nos condoléancesnationales-socialistes. Sa dépouille vous sera rapatriéesous quarante-huit heures.
Puis, il prit une grande enveloppe et y mit les deux lettres àl’intérieur. Il la cacheta et y inscrivit l’adressede Erna Wahl à Erfurt, en Thuringe. Il appela un planton, luiremit celle-ci pour départ au prochain courrier, directionl'Allemagne.
En ce froid et neigeux 8 octobre 1945, Karl Horner et HerbertWinstock hommes d’équipe de la Bundesbahn ( Cheminsde fer allemands.) du Land d’Erfurt, font leur tourhabituel et journalier des voies ferrées et des aiguillages,qu’ils ont sous leur surveillance.
Chacun d’un côté des rails, ils marchent têtebaissée, enroulées dans leurs écharpes de laine,tant le vent glacial leurs pique les joues rougies.
— Quel sale boulot que le nôtre, quand il fait destempératures aussi basses. Je serais mieux avec ma Gerda aucoin du feu, à lire mon journal.
— Tu te plains Herbert, mais pense à nos pauvres soldatsqui se battent, en ce moment en Russie, avec les membres gelés,et perdus dans des immensités sans fin de neige et detempêtes, sous les obus de ces porcs de communistessoviétiques.
Herbert allait répondre à son collègue,lorsqu’en contre bas, son regard fut attiré par uneforme de couleur rouge. Il descendit prudemment le ballast, et arrivéauprès de l'objet de sa découverte, eut un mouvement derecul :
— Karl, Karl, regarde, là dans le fourré, il y aun corps de femme.
Karl traversa les rails, et le rejoignit dans le fossé.
Effectivement, une femme salement amochée, avec les habitsdéchirés et sans chaussures, gisait sur le ventre ?
Herbert la retourna délicatement.
— Scheiße (Merde), la pauvre femme a lethorax défoncé et le visage en bouilli. Elle a dûse faire heurter par un train.
— Oui, mais qu’est-ce qu’elle faisait sur lesvoies, de ces heures, dans le noir.
— Je pense qu’elle a voulu se suicider. En ce moment onen retrouve plein qui mettent fin à leurs jours, suites auxdéfaites de nos armés. Ils craignent que les rougesnous envahissent, et sachant que ces gens sont des sauvages, ils ontpeur de leurs agissements, et en plus ils ne veulent pas voir notregrande Allemagne être colonisée et disloquée.
— Regarde dans ses poches si tu y trouves une pièced’identité, ou quelque chose qui pourra nous indiquerqui elle est.
Herbert fouilla son manteau, et d’une des poches intérieures,il attrapa un portefeuille en cuir noir, souillé du sang de lamalheureuse. Délicatement il l’ouvrit et en tira unecarte d’alimentation au nom de : Erna WAHL.
Il fouilla plus avant le portefeuille, et en sortit deux photos :l'une d'un jeune homme, et l'autre d'un homme plus âgé.Et puis surtout une lettre.
Cette lettre disait en Allemand :


Privas-France, le 18 mars 1945

Ma petite Maman,

Je viens de tuer mon père, et je ne puis vivre avec cefardeau.
Je l’ai retrouvé comme je l’espérais,sans trop y croire, en venant effectuer la mission que notre chèrePatrie m’avait fait l’honneur de me confier :rétablir l’ordre en France.
Malheureusement, il était le chef d’un réseaude terroristes sévissant dans le département d'Ardèche.Il a été arrêté, et emprisonné àNîmes, dans la prison dont je suis responsable, J'ai dûme résoudre à commander le peloton qui l'a exécuté.Je n’avais d’autre choix que de faire mon devoir, et êtrefidèle à mes convictions.
Le Reich doit pouvoir compter sur ses enfants, et je ne devaisaucunement trahir le régime qui m’a tout apporté.
Pourtant, je ne saurais vivre avec ce remord, d’avoir tuél’être qui m’a donné la vie. C'est vraic’était un bandit, qui a assassiné des amissoldats par traîtrise et pour de mauvaises raisons, maisc’était tout de même mon géniteur.
J’ai pensé à toi qui l’as tant aimé,et je lui ai donné, sans qu’il le sache, toute monattention et ma sollicitude. Mais les faits qui lui étaientreprochés s’avéraient trop graves. Il avait aussiimpliqué dans ses actes criminels son fils dénomméJean, mon demi-frère, qui a été arrêtéavec lui. Je m’en suis occupé aussi, et lui ait apportémon aide pour qu’il vive avec courage ses dernièresheures.
Je t’assure que ma décision d’accepter decommander le peloton qui les a fusillés m’a ététrès dure. Et ma conscience m’a longtemps et beaucouptravaillé, mais je n’ai pu me résoudre àtromper la confiance de notre Führer et de la Grande NationAllemande.
Aussi, ai-je mûrement réfléchi et j’aidécidé de mettre fin à mes jours. Je préfèremourir dignement, plutôt que de vivre dans la peau d’unfils parricide.
J’espère qu’avec le temps tu pourras mepardonner de te priver de m

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