Néocolonialisme aux Antilles
222 pages
Français

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Néocolonialisme aux Antilles , livre ebook

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Description

Les départements d'Outre-mer aux Antilles françaises ont un statut ambigu : départements, ils font partie intégrante de la France, dépendances de la France, ils sont en vérité des néocolonies. Cet essai théorique veut mettre en avant les mécanismes majeurs de la domination de caste aux Antilles, ainsi que ceux de l'aliénation, sur lesquels repose vraisemblablement toute forme de néocolonialisme contemporain, et avec lui les principales articulations politiques et économiques du monde occidental.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 janvier 2016
Nombre de lectures 41
EAN13 9782336401355
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland et Jean-Paul Chagnollaud

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.


Dernières parutions

Dimitri LASSERRE, Néocolonialisme aux Antilles, introduction à l’étude des pays dans couleurs, 2015
Jean BRILMAN, La démocratie étouffée par l’État. L’étatisme, idéologie dominante en France , 2015.
Roland GUILLON, Pour une autre globalisation. Essai de géopolitique des rapports sociaux , 2015.
Renaud FABBRI, Eric Voegelin et l’Orient. Millénarisme et religions politiques de l’Antiquité à Daech, 2015
Béatrice GRANDORDY, Le médecin devant le juge. Fait-il face à une « menace aggravée » du pénal ?, 2015.
Georges KORNHEISER, Le capitalisme, cancer de l’humanité , 2015.
Florent VILLARD, Critique de la vie quotidienne en Chine à l’aube du XXI e siècle , 2015.
Julien PEQUIGNOT, François-Gabriel ROUSSEL (Dir . ) , Les métavers, Dispositifs, usages et représentations , 2015.
Michelle BERGADAA, Le plagiat académique. Comprendre pour agir, 2015 .
Walter GERBIN, Civilisation. De la fabrique d’un concept à la fabrique d’une guerre, 2015.
Titre
Dimitri LASSERRE








Néocolonialisme aux Antilles


Introduction à l’étude des pays sans couleurs
Copyright



























© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-75146-7
Dédicace







À Jean-Gabriel Montauban, pour avoir cru que c’était possible
Sommaire
Couverture
4 ème de couverture
Titre
Copyright
Dédicace
Sommaire
Avant-propos : Vivre ou conceptualiser
Partie I : Colonie et néocolonie
Partie II : Convertir et marginaliser
Partie III : Domination de caste et de race
Conclusion : Le souffle du silence
Bibliographie
Adresse
Avant-propos : Vivre ou conceptualiser
1.
A une époque où le libéralisme, mêlé à un keynésianisme bâtard, aussi pragmatiques que possibles – ou qu’ils se revendiquent – sont légion dans l’économie internationale et dans la plupart des Etats nations, à une époque où la pensée philosophique s’estompe peu à peu au profit de l’économique et du médiatique, à une époque où la philosophie politique passe pour désuète, éludée par des institutions au demeurant puissantes qui visent à « faire son travail » – c’est-à-dire penser à remodeler les sociétés pour tendre vers un mieux, voire vouloir agir dans ce sens –, aborder le néocolonialisme, tenter de révéler ses ressorts et vérins cachés, peut paraître, aux yeux du monde, à la fois étrange et inutile. A quoi bon perdre son temps sur une thématique qui intéresse si peu de personnes, un fantasme de laissés-pour-compte eux-mêmes responsables de leur frustration ? Vain ? Perdu d’avance ? Ce combat, recraché d’un cri surgissant de profondes entrailles, vaut pourtant que l’on y dépense son énergie. Trop d’idées préconçues régissent aujourd’hui encore le sens – signification et direction spatio-temporelle – d’un mouvement colonialiste occidental, européen, français – colonisation, décolonisation, néocolonisation –, loin de s’être estompé.
2.
Des hommes par milliers vivent en transit dans des univers incompréhensibles. Vulgarisés, rendus grossiers par la taille et par l’allure, leurs environnements sont un amas d’inexactitudes, de cartes postales arrangées, une mayonnaise cuisinée à la sauce du pouvoir dominant, un cachet, un calmant à vous rendre amnésique pour vous faire oublier que cette société-ci est peut-être autre , pour vous faire oublier que vous avez peut-être des questions à poser. Quelles questions ? Trop tard, l’oubli est déjà passé par-là. S’il fallait changer de conception, s’il fallait s’offrir un autre point de vue, n’y aurait-il pas matière à donner le vertige aux bien-pensants de cette Terre ?
Ce qui fait généralement défaut aux ouvrages traitant la problématique de la colonisation, ou de la néocolonisation , est une conceptualisation précise et non équivoque des concepts étudiés – la colonie ou néocolonie, avec ses colonisés ou néocolonisés, colonisateurs ou néocolonisateurs, et tous leurs corollaires. L’on ne peut pourtant pas correctement aborder et analyser une situation aussi importante, aussi grave, que celle de la néocolonisation sans prendre la peine de définir ce qu’elle est, ce à quoi elle renvoie, quels sont les mécanismes et systèmes auxquels elle renvoie fréquemment. Car à chaque concept, surtout aussi vaste, voire vague, il semble nécessaire d’associer un certain nombre de réalités, sans quoi ce concept est vide, ou malléable au point que l’on pourrait lui faire dire absolument tout et son contraire. Avant toute chose alors, il apparaît indispensable de poser le cadre intellectuel dans lequel l’on utilise le concept de néocolonisation – dans le sens « acte de coloniser » – ainsi que de néocolonialisme – c’est-à-dire l’ensemble institutionnel et pratique permanent qui permet d’asseoir la néocolonisation. Quant aux acteurs, les néocolonisateurs et néocolonisés, ceux-ci trouveront leur propre réalité dans ces définitions se voulant, non pas objectives, mais le plus proche possible de la réalité sociale et sociétale.
Remarquons toutefois qu’il est, derrière ces deux mondes, une dimension philosophique sous-jacente. Celle-ci se veut globalisante, celle-ci a précisément vocation à conceptualiser la néocolonisation, et à appliquer ces concepts à la réalité empirique vécue . Cette philosophie, d’où est-elle extraite ? De nulle part sinon de ces mêmes faits empiriques. Nous ne saurions en effet construire aucun modèle philosophique abstrait sur des fondements autres que les faits observables ; l’abstraction n’a pas de valeur, ni de signification, au-delà de ce qui est réel ; si elle s’en détache complètement, alors elle devient simple imagination, divagation possiblement illimitée.
Reste à procéder de manière rigoureuse, sans sombrer dans le discours journalistique. Que nous ayons besoin d’éléments empiriques, c’est indéniable, mais ils ne doivent pas servir le futile, ils ne doivent pas se substituer aux arguments, ils doivent seulement les appuyer et les illustrer. Symétriquement, les raisonnements ne doivent guère s’éloigner de la réalité tangible, mais toujours tendre à l’expliquer, l’élargir, lui appliquer quelques règles habitualisées, en un mot, la conceptualiser.
3.
Cette jonction entre le philosophique et le réel, le matériel, n’a pas encore été véritablement réalisée par la littérature s’intéressant à la néocolonisation aux Antilles – et pour cause, nous aurons l’occasion de le voir tout à l’heure, elles sont sujettes à un type tout particulier de néocolonialisme. L’on s’en est souvent tenu à des faits, à des critiques d’ouvrages ou de discours, ou à quelques descriptions non extrapolées, qui n’ont pas permis à l’intellectuel néocolonisé, et même néocolonisateur, de se penser en tant que tel, de s’admettre en tant que tel, et de pouvoir se dépasser pour aller vers un ailleurs , pour devenir un autre , plus humain, moins enclin à soutenir le système néocolonial. Pour lors, aux Antilles, et en particulier en Guadeloupe, puisque c’est ce pays-département qui servira de base à ma réflexion, l’homme du commun, de l’ouvrier au patron, de l’artisan au commerçant, du travailleur manuel au cadre dans des sociétés de services, néocolonisé comme néocolonisateur semblent, dans la plupart d

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