Oppression coloniale et résistance en Haute-Volta
218 pages
Français

Oppression coloniale et résistance en Haute-Volta , livre ebook

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218 pages
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Description

En 1895, le gouvernement français décide de conquérir militairement ce qui deviendra plus tard la colonie de Haute-Volta. En trois ans, l'armée coloniale obtient la soumission des souverains africains mais il lui faudra faire face à la résistance des peuples pendant plusieurs dizaines d'années. Ce livre raconte comment les peuples qui vivaient dans la région de la boucle du Mouhoun ont refusé la domination coloniale et se sont organisés pour mener une véritable guerre contre les colonnes de "pacification".

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 91
EAN13 9782336354644
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Histoire
Africaine
Bernard SOUYRIS
Oppression coloniale et résistance en HauteVolta
L’exemple de la région de la boucle du Mouhoun (18851935)
e e Série : XIX XX siècle
Oppression coloniale et résistance en Haute-Volta L'exemple de la région de la boucle du Mouhoun (1885-1935)
Collection Histoire africaine Intégrée à l’ensemble éditorial « Chemins de la Mémoire », la collection « Histoire africaine » regroupe des travaux d’historiens consacrés à l’Afrique subsaharienne, des origines à nos jours. Derniers ouvrages parus : Bouhdiba (Sofiane), Gorée, la porte sans retour. La mortalité des captifs à bord des navires négriers, 2014. Matoumba (Martial),Le paléolithique au Gabon. Les technologies lithiques danslarégion de la Nyanga (sud-ouest),2013.
Bernard SOUYRIS
OPPRESSION COLONIALE ET RESISTANCEENHAUTE-VOLTAL'exemple de la région de la boucle du Mouhoun (1885-1935)L’Harmattan
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03927-5 EAN : 9782343039275
AVANT PROPOS La région dite de la « boucle du Mouhoun » est située à l’ouest du Burkina Faso, autour du tracé de ce fleuve, que les Français appelaient Volta noire, entre sa source et son arrivée à la frontière du Ghana. Elle se dirige d’abord vers le nord, est arrêtée par les hauteurs du plateau gréseux et, à l’endroit de sa confluence avec le Sourou, elle change de direction et coule vers le Golfe de Guinée. La région en question s’étend approximativement de Bobo-Dioulasso au sud jusqu’à Lanfièra au nord, de Sikasso à l’ouest jusqu’à Boromo à l’est. Cette délimitation peut paraître arbitraire car ne correspondant à aucune région définie institutionnellement et encore moins à un peuplement de nature ethnique. On peut pourtant y voir une zone de peuplement ayant des caractéristiques particulières dues à son histoire. Elle était parcourue, de Kong à Djenné, en passant par Bobo-Dioulasso, par de nombreuses caravanes qui réalisaient des échanges commerciaux entre le Sahara et le pays côtier du Golfe de Guinée. C’était également une zone de peuplement qui a connu avant la colonisation, et connaît encore, de forts apports migratoires. Avant l’arrivée des Français on y trouvait un enchevêtrement de villages de cultivateurs et de « maisons de guerre » ainsi que quelques grands lignages souverains qui cherchaient à dominer un territoire
important dans le but d’y protéger le commerce caravanier. Les villageois avaient subi, depuis la première e moitié du XIX siècle, plusieurs tentatives de razzias et de domination par des théocraties musulmanes venues du nord. Ayant dû résister aux agressions des uns et aux tentatives de domination des autres, les peuples autochtones de cultivateurs qui vivaient dans des villages et avaient conclu entre eux des alliances, étaient mal préparés à supporter le joug colonial. Le choix de cette région pour y étudier l’histoire de la colonisation et des résistances qu’elle y a rencontrées se justifie par cette situation qui semble avoir entraîné une certaine homogénéité de comportement des peuples concernés. Ce choix est aussi en partie dû au hasard qui m’a amené àséjourner à de multiples reprises dans un village de la région géographique dite de la « boucle du Mouhoun », Sara, et ceci sur une période de vingt ans et à y mener un travail de terrain de type anthropologique. C’est dans le cadrede cette étude, que j’ai eu le projet de chercher à connaître et à comprendre ce qu’a pu signifier, pour ceux qui l’ont subie, l’oppression coloniale et surtout de rendre compte de la résistance des peuples du Sud-ouest de la Haute-Volta, résistance qui n’a jamais vraiment cessé dans la période choisie ( 1885-1935) et dont il n’est guère question dans la multitude d’ouvrages apologétiques à la gloire de «l’Empire français» ou des aspects présumés positifs du colonialisme. Écrire l'histoire de la colonisation de cette région et des résistances des peuples pose quelques problèmes dont le principal est le fait qu'elle a été d’abord écrite longuement par les seuls agresseurs, et que ce sont eux-mêmes qui, du moins dans les premiers temps, se sont mis à la place de 8
ceux qu’ils dominaient pour dire comment ils vivaient et comment ils réagissaient à la conquête et l’oppression coloniale. En l’absence de témoignages ou de textes écrits par les intéressés eux-mêmes avant l’arrivée des Français et pendant la plus grande partie de la période coloniale proprement dite, on dispose, pour la connaître, de plusieurs types de documents qu’on peut classer sous le titre général d’écrits coloniaux. Il s’agit de récits de voyages, de documents d’archives administratives et militaires, de recueils ethnographiques, de journaux, correspondances ou récits autobiographiques des « Africains », comme se désignaient les militaires et administrateurs en résidence en Afrique de l’ouest,des publications missionnaires à usage interne ou externe, de 1 celles du « parti colonial » , des romans coloniaux, de toutes les formes d’écrits de ceux qui ont participé à l’entreprise coloniale. Leurs auteurs sont explorateurs, militaires chargés de la conquête et de la « pacification », administrateurs, érudits coloniaux, ethnographes amateurs ou ethnologues reconnus par l’institution universitaire, missionnaires, mais aussi propagandistes, romanciers, journalistes. On ne peut guère attendre de la plupart de leurs auteurs de l’empathie pour les indigènesni une grande objectivité. Pourtant il est possible de soumettre leurs écrits à une étude critique et de distinguer, au moins partiellement entre des éléments inévitablement descriptifs des situations dont ils parlent et l’ensemble des 1 Ageron. 1978. France coloniale ou parti colonial ? Paris. Presses Universitaires de France.
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