368
pages
Français
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2020
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Ebook
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Publié par
Date de parution
17 avril 2020
Nombre de lectures
0
EAN13
9782507056872
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Le 9 octobre 1943, neuf membres de la résistance belge et néerlandaise étaient exécutés à Rhijnauwen (près d’Utrecht). Parmi eux, deux moines de l’abbaye du Val-Dieu. En suivant le parcours de ces deux ecclésiastiques, le livre retrace de façon précise l’histoire des groupes d’espionnage et des lignes d’évasion.
Ces lignes de secours étaient utilisées par des prisonniers de guerre évadés, par des pilotes alliés abattus, par des personnes d’origine juive et des ressortissants néerlandais en fuite vers l’Angleterre. La ligne d’évasion partait d’Allemagne et des Pays-Bas pour rejoindre Eijsden, puis Mouland et Visé. Une fois arrivés au pays de Herve ou de Liège, les réfugiés étaient conduits à Givet ou à Bruxelles, où d’autres groupes de résistance les prenaient en charge. En 1942, le contre-espionnage allemand infiltra ces groupes. Ainsi débuta l’Hannibalspiel. L’issue en sera dramatique.
En cherchant à comprendre pourquoi, dans la région de Liège, ces deux moines se sont décidés à entrer en résistance, l’enquête met en lumière le rôle joué par l'Église et par l’abbaye du Val-Dieu, mais aussi par leurs familles.
Publié par
Date de parution
17 avril 2020
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0
EAN13
9782507056872
Langue
Français
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2 Mo
Résistance sans frontières
This book was published with the support of Flanders Literature (www.flandersliterature.be).
Éditions Renaissance SA
Drève Richelle, 159 – 1410 Waterloo
www.renaissancedulivre.be
Résistance sans frontières
Paul De Jongh
Couverture : Philippe Dieu (Extra Bold)
Traduction : Geneviève Warland
Illustration de couverture : vue aérienne de l’abbaye du Val-Dieu (Aubel)
et du Pays de Herve (après 1945)
Mise en pages : CW Design
Imprimerie : VD, Temse
ISBN : 9782507056872
© 2018, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium pour la version néerlandaise
© 2019 Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium et La Renaissance du livre,
Avenue du Château Jaco, 1 – 1410 Waterloo pour la version française
Tous droits réservés. Aucun élément de cette publication ne peut être reproduit, introduit dans une banque de données ni publié sous quelque forme que ce soit, soit électronique, soit mécanique ou de toute autre manière, sans l’accord écrit et préalable de l’éditeur.
Paul De Jongh
Résistance sans frontières
Enquête sur les groupes d’espionnage et les lignes d’évasion (1940-1943)
Traduit du néerlandais (Belgique) par Geneviève Warland
Préface : Résistance de chair et de sang
Koen Aerts 1
L’histoire globale de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale en Belgique est encore à écrire. On compte, bien entendu, des ouvrages historiques critiques sur le sujet tel que ceux de Pieter Lagrou, Étienne Verhoeyen, Fabrice Maerten et Emmanuel Debruyne portant chacun sur des aspects spécifiques. La recherche sur la résistance est également alimentée par les nombreux travaux d’étudiants. Il s’agit, pour la plupart, d’études sur des acteurs locaux de la résistance pendant et après l’occupation, mais leurs résultats sont trop souvent isolés ou méconnus. À l’heure actuelle, il n’existe pas de synthèse sur le combat livré par des hommes et des femmes pendant l’occupation contre l’agresseur allemand et ses collaborateurs belges. Certes, des rues portent le nom de résistants, des monuments ont été érigés après la Libération, des affiches ou des écussons ont été confectionnés – des associations patriotiques les collectionnent encore aujourd’hui en souvenir des victimes des années 1940. Pour autant, le large public ne connaît généralement plus que quelques lieux communs issus de l’imaginaire populaire.
Ainsi, en Flandre on parle souvent de la Brigade blanche pour désigner tous les insurgés contre l’occupant et ses complices. Pourtant, il s’agit d’un réseau de résistance parmi d’autres. C’est pourquoi son fondateur anversois, l’enseignant de tendance libérale Marcel Louette, y a ajouté son nom de guerre Fidelio afin de distinguer sa Brigade blanche - Fidelio de la Brigade blanche en général, nom collectif inapproprié pour rendre compte de la diversité des groupes de résistance. En effet, ce terme recouvre une multitude d’organisations, d’initiatives et d’actions individuelles. Le dénominateur commun de l’engagement de la plupart des fondateurs se trouve dans leur patriotisme germanophobe et/ou leur attitude antifasciste. Cela dit, la résistance contre l’ennemi couvre l’ensemble du spectre politique et idéologique, de l’extrême gauche à l’extrême droite. La Légion nationale, dirigée par l’avocat liégeois Paul Hoornaert, revêt même un caractère antisémite et fasciste ; parallèlement, étant donné ses principes autoritaires, le Mouvement national royaliste ne peut être vu comme un gardien de la démocratie.
L’initiative des mouvements de résistance se trouve dans la bourgeoisie francophone et la classe moyenne supérieure. Nombreux sont ceux qui, à travers le Mouvement national belge, se distinguent en contribuant à l’évacuation des pilotes alliés, en publiant une presse clandestine et en effectuant une activité de renseignement. En juin 1940, des milieux militaires conservateurs créent la Légion belge qui, à partir de 1944, opère sous le nom plus familier d’Armée secrète. Lorsque l’Allemagne nazie envahit l’Union soviétique en juin 1941, le Parti communiste belge met sur pied le Front de l’indépendance comme mouvement chapeautant un grand nombre d’organisations résistantes. Avec la Brigade blanche - Fidelio et le Mouvement national royaliste, il compte parmi les quinze groupes officiellement reconnus après la guerre. Un certain nombre de petites organisations se sont affiliées à ces mouvements. Bref, LA résistance n’existe pas. Elle n’est pas une et indivisible. De plus, une différence se marque souvent entre la direction et les membres. Tout le monde n’est pas au courant des motivations organisationnelles et politiques concrètes ; parfois, les agents d’un réseau ne connaissent même pas le nom de l’organisation à laquelle ils appartiennent. L’information est dangereuse en temps de guerre. Pour des raisons de sécurité, les petits groupes locaux sont reliés à de plus grandes entités, mais le lien n’est pas connu de la base.
Au cours des deux premières années de guerre, la résistance organisée n’est constituée que de quelques centaines de cellules, réparties principalement dans les villes et la zone industrielle wallonne. À partir de 1942, la base de recrutement s’élargit. Le régime d’occupation devient de plus en plus pesant. La réglementation allemande sur le travail obligatoire, la répression croissante, la persécution des Juifs et le renversement de l’hégémonie allemande sur le champ de bataille international à partir de 1943 ont contribué à l’augmentation du nombre de membres. Finalement, à la veille de la Libération, la résistance comptait environ 150 000 personnes. Au moins 15 000 résistants, hommes et femmes, sont morts dans les camps, ont été fusillés ou torturés à mort, ou bien encore ils sont morts au cours de leurs opérations.
Il est frappant de constater que la résistance belge est majoritairement francophone. Près de 80 % des agents des services de renseignement et d’action parlent français ; seul un quart des publications clandestines est publié en Flandre. Après la guerre, plus de 70 % des dossiers de reconnaissance des prisonniers politiques étaient rédigés en français. Cette différence numérique contribue au fait que la résistance n’a pas le même poids dans la mémoire collective en Flandre qu’en Belgique francophone. De plus, la diversité politico-idéologique des mouvements de résistance n’a pas aidé à façonner une mémoire commune : d’un côté, la guerre froide a jeté le discrédit sur les communistes ; de l’autre, la question royale a mis sur la sellette les partisans de Léopold III, issus de la résistance de droite, conservatrice et monarchiste.
Alors que le mouvement wallon – et par extension la Belgique francophone – est mis en avant pour son rôle dans une résistance marquée à gauche, ce sont les plaintes contre la répression anti-flamande de la collaboration qui se font davantage entendre en Flandre que l’éloge de la résistance. C’est pourquoi Jef Turf, président de l’aile flamande du parti communiste belge, introduit le livre Partizanen in Vlaanderen de Louis Van Brussel en 1971 par ces propos un peu amers : « Il n’existe pas en Flandre de littérature de qualité sur la résistance. Il existe une abondante littérature sur la collaboration, qui cherche à identifier le Flamand comme victime de la répression. Cette observation (…) est caractéristique du Flamand qui écrit. » En outre, la résistance en Flandre est marginalisée et lutte contre une image dégradée. Leurs actions pendant l’occupation n’ont pas été accueillies partout de manière positive étant donné que les occupants allemands et les collaborateurs commettent des représailles contre la population civile. De plus, lorsque la population s’érige en justicier pendant et après la Libération et s’en prend aux suspects, à leurs familles et à leurs biens, c’est à nouveau la résistance qui est désignée comme responsable de ces exactions. Bien que différents groupes de résistance cherchent à maintenir l’ordre et ne soient pas impliqués dans les arrestations, les méfaits, les mauvais traitements, les pillages ou les meurtres, ces spectacles de rue ne lui font pas moins perdre certaines de ses plumes dans les représentations collectives. Les romans et les documents autobiographiques flamands sur la guerre expriment davantage leur dédain à l’égard des violences exercées par de prétendus (ou non) résistants pendant la répression populaire, que leur reconnaissance envers les véritables résistants, hommes et femmes, pendant les années d’occupation. Dès lors, les reproches formulés contre ceux qu’on a appelés les résistants de septembre, ou encore la résistance de la onzième heure ne viennent pas de nulle part. La conviction selon laquelle de nombreux résistants ne se présentent comme tels qu’à la Libération, lorsque la côte est libérée, entache à tort la réputation de l’ensemble de la résistance.
Il va sans dire que les connaissances sur la résistance et la façon de l’appréhender dans un contexte global, tel que celui présenté jusqu’ici, reposent sur une analyse par en haut, laquelle n’est pas assez incarnée. C’est pourquoi la présente étude de Paul De Jongh est importante tant du point de vue de la mémoire collective que de l’historiographie. La réalité de terrain est évidemment plus complexe et multiforme que les aperçus généraux qui établissent des typologies. La résistance est d’abord une histoire d’individus faits de chair et de sang. Là se trouve déjà le mérite de Résistance sans frontières . La recherche méticuleuse menée dans les sources donne vie aux personnages, en particulier aux deux protagonistes que l’on découvre à travers leurs témoignages intimes. Aucun détail n’est omis. C’est un choix conscient de l’auteur et une spécificité de son étude. Ouvrage pionnier sur la résistance au Pays de Herve et dans la région des Fourons, région mixte belgo-néerlando-allemande, il servira de référence aux recherches ultérieures en de nombreux points. Le titre Résistance sans frontières en définit parfaitement les contours. La ligne d’