Rodrigue De Villandrando
396 pages
Français

Rodrigue De Villandrando , livre ebook

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396 pages
Français

Description

Et Jeanne d'Arc sauva la France... Pour beaucoup de Français, ce cliché résume à lui seul la guerre de Cent Ans... Certains oubliés de l'histoire ont pourtant eu un rôle capital pour amorcer la reconquête du sol qui, plus tard, deviendra la France. Rodrigue de Villandrando est de ceux-là, lui qui exerça une action de premier plan dans la stratégie militaire du roi Charles VII : simple mercenaire puis capitaine d'une compagnie de routiers, il gravira tous les échelons dans une destinée hors du commun.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2013
Nombre de lectures 108
EAN13 9782296534643
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chemins de la Mémoire
Fernand MONATTE
RODRIGUE DE VILLANDRANDO
L’oublié de la guerre de Cent Ans (13881448)
e Série XV siècle
RODRIGUE DE VILLANDRANDO L’oublié de la guerre de Cent Ans (1388-1448)
Chemins de la mémoire Nouvelle série
Cette nouvelle série d’une collection qui fut créée par Alain Forest est consacrée aux travaux concernant le domaine historique des origines à nos jours.
Ouvrages parus BUNARUNRAKSA(Simona Somsri),Monseigneur Jean-Baptiste Pallegoix. Ami du roi du Siam, Imprimeur et écrivain (1805-1862),2013. e PAVÉ (François),Le péril jaune à la fin duXIXFantasme ou siècle. réalité ?,2013. BERRIOT(François),Autour de Jean Moulin,Témoignages et documents inédits,2013. VIGNALSOULEYREAU(Marie-Catherine),Le trésor pillé du roi.Correspondance du cardinal de Richelieu (1634), Tome 1 et 2,2013.MARIN (Gabriel),Apprendre l’Histoire à l’école communiste. Mémoire et crise identitaire à travers les manuels scolaires roumains,2012. POINARD (Robert),L’aumônier militaire d’Ancien Régime.La vie du prêtre aux armées des guerres de religion à la Première République (1568-1795),2012.LAGARDÈRE (Vincent),Le Commerce fluvial à Mont-de-Marsan du e e XVII au XVIII siècle, 2012. ZEITOUN (Sabine),Histoire de l’O.S.E.,De la Russie tsariste à l’Occupation en France (1912-1944), L’Œuvre de Secours aux Enfants du légalisme à la résistance,2012. HARAI (Dénes),Journal d’un officier de Louis XIII sur le siège de Montauban (1621),2012. PRIJAC(Lukian),Lagarde l’Éthiopien, Le fondateur de Djibouti (1860 – 1936), 2012. TARIN (Jean-Pierre),Joseph Lakanal, apôtre de la République (1762-1845),2012. ROSIER (Michel),Vie politique et sociale de la Sarthe sous la e IV République (1944-1958),2012. BERTRAND-CADI(Jean-Yves),Le Colonel Ibrahim Depui, Le pèlerin de la mer Rouge, 1878-1947,2012. BLANQUIE(Christophe),Une enquête de Colbert en 1665,2012.
Fernand MONATTE RODRIGUE DE VILLANDRANDO L’oublié de la guerre de Cent Ans (1388-1448)
L’Harmattan
Du même auteur
Coubon… Autrefois, Éditions Jeanne d’Arc, 2008. Le Puy et le Velay sous le règne de Louis XIII, 1610-1643, Éditions Jeanne d’Arc, 2011.
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-29063-8 EAN : 9782336290638
VALLADOLID Monasterio de la Merced Les ouvriers donnèrent un dernier coup de pioche pour dégager le reste d’un aménagement étrange, d’une sorte de niche qui s’inscrivait à hauteur d’homme dans la paroi de la chapelle. Au milieu des gravats, ils interrompirent brusquement leur geste. Un corps reposait au fond de l’enfeu sculpté. Il était étonnamment momifié. Une barbe et des cheveux entouraient son visage à la peau parcheminée. Il portait les insignes dechevalier de la Banda, et arborait encore le ruban, l’épée et les éperons d’or de l’ordre créé en 1332 par le roi Alphonse XII de Castille. Le corps décharné était recouvert d’une armure luisant 1 faiblement dans la pénombre.Nous étions en 1836, le vieux couvent menaçait de ruine et la municipalité de Valladolid avait décidé de le transformer en caserne en démolissant l’église abbatiale pour ouvrir la rue. Cet édifice remontait au haut Moyen Âge. L’église possédait alors de nombreuses chapelles appartenant aux principales familles de la ville. Comtes, marquis et évêques y avaient élu sépulture sous les dalles ou dans de somptueux mausolées que l’on croyait faits pour résister aux siècles. Mais la loi implacable du temps qui passe avait pour la plupart gommé leur appartenance. C’est ainsi qu’au cours de ces travaux, de nombreux ossements furent retirés de leurs tombes, transférés dans d’autres, ou tout simplement enterrés on ne sait où, pour y être à jamais oubliés. Pourtant, quatre siècles plus tôt, un personnage de haut rang, humblement vêtu d’une simple robe de bure, s’était retiré loin des vicissitudes de ce monde pour finir ses jours dans l’isolement froid du monastère… 1  Juan Carlos UREÑAS PARADES,con Fantasma Rincones .Un paseo por el Valladolid desaparecido, Casa Revilla, Valladolid, 2006.
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Monasteriode la Merced, 1448 L’homme avançait à pas comptés dans la nef. Accrochée sur le fond de la chapelle qui lui faisait maintenant face se déroulait une bannière rouge et noire rehaussée d’un soleil d’or. Ces armes n’étaient pas les siennes, mais celles d’un prince français. Pourquoi étaient-elles donc exposées ici ? L’homme regarda longuement ce pennon de tissu qui semblait percer la pénombre de ses tons lumineux, puis il fit le signe de croix et s’agenouilla pour se mettre en prière. Des souvenirs de jeunesse vinrent soudain troubler son recueillement, du temps où il avait quitté sa terre natale et franchi les Pyrénées pour rejoindre le royaume de France. Là, au cœur des montagnes, il avait éprouvé le besoin de faire halte, dans un endroit merveilleux où la vue embrassait les deux États, lui qui fut le serviteur de deux rois, lui qui était le fils de ces deux royaumes. Au cours de sa prière, la même image venait l’obséder sans cesse : Il me ressouvient toujours d’un prieuré, assis dans les montaignes, que j’avais vu autresfois, partie en Espaigne, partie en France, j’eusse aimé avoir la fantaisie de me retirer là au soir de l’existence. 2 Ainsi, j’eusse vu la France et l’Espaigne en mesme temps.Quelques années auparavant, lassé des intrigues et des drames de cour qui se jouaient autour de lui, il avait délaissé l’hôtel cossu qu’il occupait dans la rue Riego pour gagner ce monastère qu’il avait richement doté et fait reconstruire à ses frais. Dieu ne laisse l’homme ni sans punition ni sans miséricorde, ores me voilà vieux, assailli de maux auxquels je ne puis échapper, je laisse mourir le corps, mais ne veux point fuir les tempêtes de l’âme. Qu’il plaise à Dieu de m’accorder le temps du repentir. Le 14 avril 1448, l’homme fut pris de malaise et gagna sa chambre. Dans la pénombre qui enveloppait sa cellule monacale, autour de sa couche de mourant, se pressaient deux silhouettes
2  ACADEMIE DES SCIENCES, LETTRES ET ARTS D’AGEN,de Revue l’Agenais,P. Noubel, Agen, 1874, nº 1.
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fantomatiques. Un notaire accompagné de son clerc était venu recueillir ses dernières volontés. L’homme s’éteignit peu après, calmement, paisiblement, avec cette sorte de sérénité qui semble 3 toujours accompagner les vies étonnamment remplies. Il fut enterré selon son souhait dans le sol de la chapelle principale de l’église conventuelle du monastère de la Merced, sous une simple dalle de pierre avec son seul nom gravé dessus. Cet homme s’appelait Rodrigue de Villandrando, comte de Ribadeo, et ce fut l’un des plus grands, des plus influents et des plus redoutables capitaines de compagnie de la guerre de Cent Ans. 3 M. TELLO, « Don Rodrigo de Villandrando, conde de Ribadeo »,Discurso leído en la junta publica de aniversario de la Real Academia de la historia, el 24 de mayo de 1882,Por D. Antonio Maria Fabié académico de número, Madrid, 1882, p. 374.
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