Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques
200 pages
Français

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Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques , livre ebook

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Description

Dans les premiers temps de l'expansion de l'Islam, un mouvement mystique s'est développé dans la plupart des communautés musulmanes. Cet ouvrage s'efforce de présenter divers aspects de l'islam ésotérique issus de traditions initiatiques préislamiques provenant de la Méditerranée et de son hinterland proche et moyen oriental, voire africain. Initiés et francs-maçons d'Orient comme d'Occident retrouveront ainsi des racines spirituelles communes.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2008
Nombre de lectures 220
EAN13 9782336278193
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques

Jean-Marc Aractingi
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296065369
EAN : 9782296065369
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Introduction Arbre de l’Islam I - Les structures ésotériques de l’Islam
A - Les Confréries B - Les Corporations C - Chevalerie d’Orient et d’Occident
II - Branches initiatiques du Chiisme - Arbre des chiites et « Batiniyyin »
A - Les Ismaéliens B- Les Druzes C - LES ALAOUITES
III - La Franc-Maçonnerie au Proche et Moyen Orient et au Maghreb Conclusion Annexes Notes Aspects de l’islam initiatique et ésotérique - Eléments de bibliographie Photos
Introduction
La situation dramatique, dans laquelle est plongée une grande partie du monde musulman pour des raisons d’instrumentalisation politique de la religion, est souvent analysée comme rendant impossible la mise en place de structures philosophiques, corporatives ou ésotériques qui exigent paix et discipline, reconnaissance de l’autre dans sa différence et fraternité, recherche spirituelle et cohésion sociale. Et pourtant ces structures se sont constituées dès les premiers temps de l’islam sous forme de confréries, de corporations, d’ordres chevaleresque (futuwwa). De même, à partir d’un noyau dur traditionnel et redondant de siècle en siècle, qui peut apparaître de l’extérieur comme monolithique, un réseau parallèle s’est de plus en plus diversifié, élaborant dans le respect des secrets imposés par des régimes inquisitoriaux, des traditions initiatiques et rituéliques approfondies. Ainsi le « chiisme » ou « parti » a prôné une interprétation sélective et différenciée des textes fondamentaux ; puis, peu à peu des branches de plus en plus éloignées de la tradition classique, incorporant des théories locales ou nationales préislamiques, voire très anciennes, ont été connues comme « ismaélienne » ( dont l’histoire compliquée intègre les mouvements de révolte médiévaux, celui des qarmates, puis des « assassins » dynastiques comme les Fatimides ou philosophiques comme celui des Frères de la Pureté), « druze », rameau ismaélien, ou « alaouite », venu aussi de l’Irak et adopté en Syrie.
Au XIXe siècle, quand la Franc-maçonnerie italienne, britannique ou française ouvrira des loges dans l’Empire Ottoman, le personnel politique, les commerçants, les intellectuels, la plupart du temps déjà adhérant à des confréries ou à des corporations, qu’ils soient sunnites ou chiites ne trouveront pas de difficulté à devenir francs-maçons, tant leur appartenance à des structures codifiées et initiatiques, leur sens de la fraternité, leur quête de l’absolu leur paraissaient compatibles avec les idéaux maçonniques.
C’est qu’ils y retrouvaient des manières semblables de penser, d’étudier à l’aide de mythes anciens un rituel souché en Europe sur les anciennes traditions corporatives ou chevaleresques, lesquelles, le Pr. Louis Massignon (bibliographie) l’a souligné, appartenaient à un fonds commun. Des études parues il y a quelques années dans les «Cahiers de l’Orient» ou les « Cahiers Jean Scot Erigène » (bibliographie) avaient été consacrées à ces correspondances. De son côté, Thierry Zarcone (bibliographie) avait aussi, dans la publication de sa thèse, rappelé que plusieurs chefs de confréries ottomanes, appelés par le Sultan aux plus hautes responsabilités politiques, appartenaient également à la Franc-maçonnerie turque.
Faut-il rappeler que dès les premiers temps de l’expansion de l’islam et en liaison avec les cultures des pays conquis, un mouvement mystique s’était développé dans la plupart des communautés musulmanes expatriées en Syrie et en Egypte au contact des chrétiens, en Irak et en Iran au contact des mazdéens et des manichéens, en Asie Centrale, au contact des bouddhistes et des chamanistes.
Ces liens ont été assurés au moment des conversions en masse à l’islam, et à l’intégration des élites dans la direction des grands empires ommeyade (650-750) et abbasside (750-1256), mais aussi mamelouk (la plupart de ces mercenaires venait de régions chrétiennes) puis ottoman (50% des grands vizirs ne furent d’origine turque, ni même musulmane). Aussi la culture musulmane fut toujours diversifiée, même si une unité de commande, superficielle, pouvait laisser croire le contraire. Les traditions anciennes furent islamisées. Ainsi la Kaaba de la Mecque, demeura, après l’élimination des idoles qui l’entouraient, le symbole de l’unification annuelle du monde musulman au moment du pèlerinage. De même les mythes mésopotamiens de la création du monde, de celle de l’homme par l’argile, du déluge, de l’arche de Noé, de Job, déjà recueillis dans la Bible, furent repris dans le Coran, alors que l’épopée de Gilgamesh les avait décrits 2500 ans avant notre ère.
Notre modeste ouvrage essaiera de présenter ainsi divers aspects de l’islam ésotérique issus de traditions initiatiques préislamiques, provenant de la Méditerranée et de son hinterland proche et moyen-oriental, voire africain.
Initiés et Francs-Maçons d’Orient comme d’Occident retrouveront ainsi des racines spirituelles communes. De même que les loges libanaises, aujourd’hui, rassemblent des frères appartenant à des communautés, qui dans la rue se considèrent comme ennemies, chiites et sunnites, druzes et chrétiennes, alaouites et libres-penseurs, il est indispensable que chacun d’entre nous étudie avec intérêt l’histoire, la composante rituélique, la quête philosophique de citoyens que nous croyons très éloignés de nos préoccupations et de nos valeurs, alors qu’ils en sont si proches. L’adage « enrichissez-vous de vos différences » est très louable si la connaissance que nous en tirons nous fait précisément reconnaître que ces différences n’existent pas ou n’existent plus.
Arbre de l’Islam
I - Les structures ésotériques de l’Islam
A - Les Confréries

1) - Le Soufisme ou ascèse spirituelle
L’ascèse a toujours été une partie constitutive de la religion. Lorsque l’islam a pris naissance, ses fidèles ont été mis en contact avec des groupes mystiques chrétiens (araméens), juifs, mazdéens et hindous, qui les ont influencés dans leur recherche de la spiritualité.
Ainsi, on retrouve dans le soufisme des influences persanes, hindoues, grecques, juives et chrétiennes. Considéré comme Cheikh al Akbar, « le plus grand maître », l’Andalou Ibn Arabi (560/1165-638/1240) a ainsi pu écrire: « Mon cœur est le cloître du moine chrétien, un temple pour les idoles, la Kaaba de La Mecque pour le pèlerin, les Tables de la Loi mosaïque, le Coran ; Amour est mon credo ».
Quant au soufi, « amant en quête de son Bien-Aimé » (Dieu), il en parle en des termes poétiques qui scandalisent les docteurs de la Loi, sunnites et chiites. Auparavant Al-Hallaj s’était écrié : « Je suis Dieu Vérité. Nous sommes deux confondus en un seul corps » . Jugés hérétiques, les premiers soufis ont souvent été mis à mort ; Hallaj a été condamné à être mutilé (le sexe tranché), crucifié, décapité et brûlé à Bagdad, en 983, puis ses cendres ont été répandues dans le Tigre.
Le terme « soufi » dérive de « souf » qui veut dire laine, parce que les plus anciens soufis étaient vêtus d’étoffes de laine comme les premiers moines chrétiens ou du terme « safâ » « pureté », élévation spirituelle recherchée, état d’extase mystique.
L’un des maîtres, auquel les mystiques musulmans se réfèrent toujours est Junayd de la ville irakienne de Bassorah. Il recommande notamment : « Nous n’avons pas appris le soufisme en écoutant « on dit ceci, on dit cela », mais en endurant la paix, en renonçant au monde, en étant sevrés des êtres familiers, des choses délectables. Celui qui macère sa chair voit s’en détacher les péchés, comme l’arbre voit tomber les feuilles ».
Le jeune candidat au soufisme, « mourid » (celui qui désire) confie son ascension spirituelle à un « cheikh » expérimenté ; il devra accomplir tous les exercices spirituels sans rien changer, et récitera des « prières de sauvegarde » pour le conserver sain d’esprit. C’est que les « rites de passage » sont durs physiquement. Le « mourid » devra rester isolé d’abord une semaine, puis 40 jours, puis 90 jours, puis un an, ne consommant que très peu de

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